Année 5, 31 octobre

Jacques 2, 14-26

Mes frères, quel profit y a-t-il si quelqu’un dit qu’il a la foi, et qu’il n’ait pas d’œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Et si un frère ou une sœur sont nus et manquent de leur nourriture de tous les jours, et que quelqu’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous, — et que vous ne leur donniez pas les choses nécessaires pour le corps, quel profit y a-t-il ? De même aussi la foi, si elle n’a pas d’œuvres, est morte par elle-même. Mais quelqu’un dira : Tu as la foi, et moi j’ai des œuvres. Montre-moi ta foi sans œuvres, et moi, par mes œuvres, je te montrerai ma foi. Tu crois que Dieu est un ; tu fais bien : les démons aussi croient, et ils frissonnent. Mais veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les œuvres est morte ? Abraham, notre père, n’a-t-il pas été justifié par des œuvres, ayant offert son fils Isaac sur l’autel ? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres ; et par les œuvres la foi fut rendue parfaite. Et l’écriture a été accomplie qui dit : « Et Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » ; et il a été appelé ami de Dieu. Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement. Et pareillement Rahab aussi, la prostituée, n’a-t-elle pas été justifiée par les œuvres, ayant reçu les messagers et les ayant mis dehors par un autre chemin ? Car comme le corps sans esprit est mort, ainsi aussi la foi sans les œuvres est morte.


Certains ont cru voir une contradiction entre l’enseignement de Jacques et celui de Paul (par exemple en Rom. 4). En réalité, chacun d’eux présente un côté différent de la vérité. Paul démontre que la foi suffit à rendre quelqu’un juste devant Dieu. Jacques explique que, pour être justifiés aux yeux des hommes, les œuvres sont nécessaires (v. 24 ; 1 Jean 3, 10). Ce n’est pas la racine, mais le fruit, qui permet de juger de la qualité d’un arbre (Luc 6, 43, 44). La foi intérieure ne peut se montrer aux hommes autrement que par des œuvres. Je ne puis voir l’électricité, mais le fonctionnement d’une lampe ou d’un moteur me permet d’affirmer la présence du courant dans le fil conducteur. La foi est un principe actif (v. 22), une énergie interne qui fait mouvoir les rouages du cœur. Paul et Jacques illustrent leur enseignement par le même exemple : celui d’Abraham, auquel s’ajoute ici celui de Rahab. Selon la morale humaine, le premier est un père criminel, la seconde une personne de mauvaise conduite, qui trahit son peuple. Leurs actes n’en sont que plus manifestement la conséquence de leur foi ; elle les a amenés à faire pour Dieu les plus grands sacrifices. — Ami, vous avez peut-être dit un jour que vous aviez la foi. L’avez-vous aussi montré ?