Année 5, 17 novembre

2 Pierre 2, 12-22

Mais ceux-ci, comme des bêtes sans raison, [purement] animales, nées pour être prises et détruites, parlant injurieusement dans les choses qu’ils ignorent, périront aussi dans leur propre corruption, recevant la récompense de l’iniquité, estimant plaisir les voluptés d’un jour ; — des taches et des souillures, s’abandonnant aux délices de leurs propres tromperies tout en faisant des festins avec vous ; ayant les yeux pleins d’adultère et ne cessant jamais de pécher ; amorçant les âmes mal affermies, ayant le cœur exercé à la cupidité, enfants de malédiction. Ayant laissé le droit chemin, ils se sont égarés, ayant suivi le chemin de Balaam, [fils] de Bosor, qui aima le salaire d’iniquité ; mais il fut repris de sa propre désobéissance : une bête de somme muette, parlant d’une voix d’homme, réprima la folie du prophète. Ce sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par la tempête, [des gens] à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours ; car, en prononçant d’orgueilleux discours de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par leurs impudicités, ceux qui avaient depuis peu échappé à ceux qui vivent dans l’erreur ; — leur promettant la liberté, eux qui sont esclaves de la corruption ; car on est esclave de celui par qui on est vaincu. Car, si, après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, étant de nouveau enlacés, ils sont vaincus par elles, leur dernière condition est pire que la première ; car il leur eût mieux valu n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné ; mais ce que dit le proverbe véritable leur est arrivé : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi lui-même, et la truie lavée, à se vautrer au bourbier.


Pour renverser la vérité telle que l’a établie le chapitre 1, Satan emploie deux moyens, toujours les mêmes : il s’acharne à la corrompre — c’est le chapitre 2 — ou à la nier ouvertement, comme nous le verrons au chapitre 3. Ses instruments pour égarer les âmes sont ici présentés sous leur jour véritable. Et quel abominable et effrayant portrait que celui de ces conducteurs religieux, chez lesquels le mal moral va de pair avec le mal doctrinal (v. 12-17 ; Matt. 7, 15). Ces hommes qui promettent aux autres la liberté, sont eux-mêmes esclaves de leurs passions et de leurs appétits les plus bas (v. 19). Car, parole sérieuse aussi pour le croyant, « on est esclave de celui par qui on est vaincu ». Chacun de nous est-il libre, affranchi par le Seigneur (Jean 8, 34-36 ; És. 49, 24, 25) ? Ou bien se trouve-t-il encore enlacé par telle chaîne inavouable ? Ce monde est captivant, dans le sens littéral du mot. Comme un bourbier (v. 22 fin), il retient captif le pied de l’imprudent qui s’y aventure, en même temps qu’il souille l’âme (le v. 20 mentionne les souillures du monde). — La fin du chapitre dénonce l’illusion de ceux qu’un christianisme simplement social ou intellectuel a momentanément pu faire sortir de l’ornière du péché. Une réforme morale n’est pas une conversion.