Année 5, 15 décembre

Apocalypse 10, 1-11 ; 11, 1-3

Et je vis un autre ange puissant descendant du ciel, revêtu d’une nuée, et l’arc-en-ciel sur sa tête, et son visage comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu ; et il avait dans sa main un petit livre ouvert. Et il mit son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre ; et il cria à haute voix, comme un lion rugit ; et quand il cria, les sept tonnerres firent entendre leurs propres voix. Et quand les sept tonnerres eurent parlé, j’allais écrire ; et j’ouïs une voix venant du ciel, disant : Scelle les choses que les sept tonnerres ont prononcées et ne les écris pas.

Et l’ange que j’avais vu se tenir sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, et jura par celui qui vit aux siècles des siècles, lequel a créé le ciel et les choses qui y sont, et la terre et les choses qui y sont, et la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de délai, mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il sera sur le point de sonner de la trompette, le mystère de Dieu aussi sera terminé, comme il en a annoncé la bonne nouvelle à ses esclaves les prophètes.

Et la voix que j’avais ouïe du ciel me parla de nouveau et dit : Va, prends le petit livre qui est ouvert dans la main de l’ange qui se tient sur la mer et sur la terre. Et je m’en allai vers l’ange, lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends-le et dévore-le ; et il remplira ton ventre d’amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. Et je pris le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai ; et il fut dans ma bouche doux comme du miel ; et quand je l’eus dévoré, mon ventre fut rempli d’amertume. Et il me fut dit : Il faut que tu prophétises de nouveau sur des peuples et des nations et des langues et beaucoup de rois.

Et il me fut donné un roseau semblable à une verge, et il me fut dit : Lève-toi et mesure le temple de Dieu, et l’autel, et ceux qui y adorent ; et le parvis, qui est en dehors du temple, rejette-le et ne le mesure point, car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la cité sainte quarante-deux mois. Et je donnerai [puissance] à mes deux témoins, et ils prophétiseront mille deux cent soixante jours, vêtus de sacs.


Les chapitres 10 et 11 versets 1 à 13 s’intercalent entre la sixième et la septième trompette, de même que le chapitre 7 formait une parenthèse entre le sixième et le septième sceau. De nouveau, Christ paraît sous l’aspect d’« un autre ange », ici aussi accompagné de signes de grâce. La nuée dont Il s’enveloppe et les colonnes de feu sur lesquelles Il se tient, rappellent les soins de Dieu envers Israël au désert (Exo. 13, 21, 22) ; l’arc-en-ciel (comp. chap. 4, 3) parle de l’alliance de Dieu avec la terre (Gen. 9, 13). Ses promesses sont ainsi indirectement rappelées. Mais Christ possède aussi les attributs de l’autorité : Son visage est semblable au soleil, et Il revendique Ses droits à posséder le monde. Il a dans Sa main un petit livre ouvert, représentant une courte période de la prophétie déjà révélée dans l’Ancien Testament. Il s’agit de la seconde « demi-semaine » de la grande tribulation (Dan. 9, 27), pendant laquelle Dieu reconnaît encore le temple, l’autel et « ceux qui y adorent ». Chose remarquable, ces trois ans et demi sont évalués en mois (quarante-deux) pour parler de l’oppression (chap. 11, 2), mais aussi en jours (mille deux cent soixante), pour mesurer le témoignage d’un résidu fidèle. Dieu a compté chacun de ces jours, et sait ce qu’il représente de courage et comporte de souffrances (Ps. 56, 8).