Année 5, 21 décembre

Apocalypse 16, 1-21

Et j’ouïs une grande voix venant du temple, disant aux sept anges : Allez, et versez sur la terre les sept coupes du courroux de Dieu.

Et le premier s’en alla et versa sa coupe sur la terre ; et un ulcère mauvais et malin vint sur les hommes qui avaient la marque de la bête et sur ceux qui rendaient hommage à son image.

Et le second versa sa coupe sur la mer ; et elle devint du sang, comme d’un corps mort ; et tout ce qui avait vie dans la mer mourut.

Et le troisième versa sa coupe sur les fleuves, et sur les fontaines des eaux ; et ils devinrent du sang. Et j’entendis l’ange des eaux, disant : Tu es juste, toi qui es et qui étais, le Saint, parce que tu as ainsi jugé ; car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire ; ils en sont dignes. Et j’entendis l’autel, disant : Oui, *Seigneur, Dieu, Tout-puissant, véritables et justes sont tes jugements !

Et le quatrième versa sa coupe sur le soleil ; et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu : et les hommes furent brûlés par une grande chaleur ; et ils blasphémèrent le nom de Dieu qui a pouvoir sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire.

Et le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête ; et son royaume devint ténébreux ; et de douleur, ils se mordaient la langue : et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ne se repentirent pas de leurs œuvres.

Et le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve Euphrate ; et son eau tarit, afin que la voie des rois qui viennent de l’orient fût préparée.

Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits immondes, comme des grenouilles ; car ce sont des esprits de démons faisant des miracles, qui s’en vont vers les rois de la terre habitée tout entière, pour les assembler pour le combat de ce grand jour de Dieu le Tout-puissant. (Voici, je viens comme un voleur. Bienheureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte.) Et ils les assemblèrent au lieu appelé en hébreu : Armagédon.

Et le septième versa sa coupe dans l’air ; et il sortit du temple du ciel une grande voix procédant du trône, disant : C’est fait ! Et il y eut des éclairs, et des voix, et des tonnerres ; et il y eut un grand tremblement de terre, un tremblement de terre tel, si grand, qu’il n’y en a jamais eu de semblable depuis que les hommes sont sur la terre. Et la grande ville fut divisée en trois parties ; et les villes des nations tombèrent ; et la grande Babylone vint en mémoire devant Dieu, pour lui donner la coupe du vin de la fureur de sa colère. Et toute île s’enfuit, et les montagnes ne furent pas trouvées ; et une grande grêle, du poids d’un talent, descend du ciel sur les hommes ; et les hommes blasphémèrent Dieu à cause de la plaie de la grêle ; car la plaie en est fort grande.


Les sept coupes versées sur la terre rappellent les plaies sur l’Égypte : ulcère, eaux changées en sang, ténèbres, grenouilles, tonnerre, grêle et feu (voir Exo. 9, 23). Au lieu de repentance, ces calamités suscitent des blasphèmes (v. 9, 11, 21). Mais un triple témoignage est rendu au Dieu juste, par la compagnie des vainqueurs (chap. 15, 3, 4), par l’ange des eaux (v. 5), et par l’autel lui-même (v. 7). — Les quatre premières plaies frappent respectivement les mêmes sphères que les quatre premières trompettes (chap. 8, 7-12). La cinquième atteint le trône de la Bête. La sixième prépare « le combat du grand jour ». Enfin, avec la dernière coupe, retentit la grande voix venant du trône : « C’est fait ». Combien elle diffère du cri qui a annoncé pour nous la fin de la colère de Dieu contre le péché, après que le Fils de Dieu ait bu sur la croix la coupe que nous avions méritée : « C’est accompli » (Jean 19, 30). — Ces terribles événements sont plus proches que nous ne pensons. « Puissions-nous ne jamais considérer le monde que comme une scène jugée, ayant conscience de l’effrayante colère à laquelle il ne peut échapper… Cela nous préservera d’être indifférents soit au mal qui est dans le monde, soit au jugement divin qui l’attend » (W.K.).