◊1* Et il arriva que comme le peuple se plaignait, cela fut mauvais aux oreilles de l’Éternel[1] ; et l’Éternel l’entendit, et sa colère s’embrasa, et le feu de l’Éternel brûla parmi eux, et dévora au bout du camp. ◊2Et le peuple cria à Moïse, et Moïse pria l’Éternel, et le feu s’éteignit. ◊3Et on appela le nom de ce lieu Tabhéra[2], parce que le feu de l’Éternel avait brûlé parmi eux.
◊4* Et le ramassis [de peuple] qui était au milieu d’eux s’éprit de convoitise[v1], et les fils d’Israël aussi se mirent encore à pleurer, et dirent : Qui nous fera manger de la chair ? ◊5Il nous souvient du poisson que nous mangions en Égypte pour rien, des concombres, et des melons, et des poireaux, et des oignons, et de l’ail ; ◊6et maintenant notre âme est asséchée ; il n’y a rien, si ce n’est cette manne devant nos yeux. ◊7— Et la manne était comme la graine de coriandre, et son apparence[a1] comme l’apparence du bdellium. ◊8Le peuple se dispersait et la ramassait ; et ils la broyaient sous la meule ou la pilaient dans le mortier ; et ils la cuisaient dans des pots, et en faisaient des gâteaux ; et son goût était comme le goût d’un gâteau à l’huile[3]. ◊9Et quand la rosée descendait la nuit sur le camp la manne descendait dessus.
◊10Et Moïse entendit le peuple pleurant, selon ses familles, chacun à l’entrée de sa tente ; et la colère de l’Éternel s’embrasa extrêmement, et cela fut mauvais aux yeux de Moïse. ◊11Et Moïse dit à l’Éternel : Pourquoi as-tu fait ce mal à ton serviteur ? et pourquoi n’ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi le fardeau de tout ce peuple ? ◊12Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple ? Est-ce moi qui l’ai enfanté, pour que tu me dises : Porte-le dans ton sein, comme le nourricier porte l’enfant qui tète, jusqu’au pays que tu as promis par serment à ses pères ? ◊13D’où aurais-je de la chair pour en donner à tout ce peuple ? car ils pleurent après moi, disant : Donne-nous de la chair, afin que nous en mangions. ◊14Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi. ◊15Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur. ◊16Et l’Éternel dit à Moïse : Assemble-moi soixante-dix hommes des anciens d’Israël, que tu sais être les anciens du peuple et ses magistrats[4], et amène-les à la tente d’assignation, et ils se tiendront là avec toi. ◊17Et je descendrai, et je parlerai là avec toi, et j’ôterai de l’Esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu’ils portent avec toi le fardeau du peuple, et que tu ne le portes pas toi seul. ◊18Et tu diras au peuple : Sanctifiez-vous pour demain, et vous mangerez de la chair ; car vous avez pleuré aux oreilles de l’Éternel, disant : Qui nous fera manger de la chair ? car nous étions bien en Égypte ! Et l’Éternel vous donnera de la chair, et vous en mangerez. ◊19Vous n’en mangerez pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours, ◊20[mais] jusqu’à un mois entier, jusqu’à ce qu’elle vous sorte par les narines et que vous l’ayez en dégoût ; parce que vous avez méprisé l’Éternel qui est au milieu de vous, et que vous avez pleuré devant lui, disant : Pourquoi sommes-nous donc sortis d’Égypte ? ◊21Et Moïse dit : Il y a six cent mille hommes de pied dans ce peuple au milieu duquel je suis, et tu as dit : Je leur donnerai de la chair, et ils en mangeront un mois entier. ◊22Leur égorgera-t-on du menu et du gros bétail, afin qu’il y en ait assez pour eux ? ou assemblera-t-on tous les poissons de la mer pour eux, afin qu’il y en ait assez pour eux ? ◊23Et l’Éternel dit à Moïse : La main de l’Éternel est-elle devenue courte ? Tu verras maintenant si ce que j’ai dit t’arrivera ou non.
◊24Et Moïse sortit, et dit au peuple les paroles de l’Éternel ; et il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple, et les fit se tenir tout autour de la tente. ◊25Et l’Éternel descendit dans la nuée, et lui parla ; et il ôta de l’Esprit qui était sur lui, et le mit sur les soixante-dix anciens. Et il arriva qu’aussitôt que l’Esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent, mais ils ne continuèrent pas[a2]. ◊26Et il était demeuré deux hommes dans le camp ; le nom de l’un était Eldad, et le nom du second, Médad ; et l’Esprit reposa sur eux ; et ils étaient de ceux qui avaient été inscrits, mais ils n’étaient pas sortis vers la tente, et ils prophétisèrent dans le camp. ◊27Et un jeune homme courut et rapporta cela à Moïse, disant : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. ◊28Et Josué, fils de Nun, qui servait Moïse, l’un de ses jeunes gens[5][a3], répondit et dit : Mon seigneur Moïse, empêche-les. ◊29Et Moïse lui dit : Es-tu jaloux pour moi ? Ah ! que plutôt tout le peuple de l’Éternel fût prophète ; que l’Éternel mît son Esprit sur eux !
◊30Et Moïse revint dans le camp, lui et les anciens d’Israël. ◊31Et il se leva, de par l’Éternel, un vent qui fit venir de la mer[6] des cailles, et les jeta sur le camp, environ une journée de chemin en deçà, et environ une journée de chemin en delà, tout autour du camp, et environ deux coudées sur la surface de la terre. ◊32Et le peuple se leva tout ce jour-là, et toute la nuit, et tout le jour du lendemain, et amassa des cailles : celui qui en avait amassé le moins, en avait amassé dix khomers ; et ils les étendirent pour eux tout autour du camp. ◊33— La chair était encore entre leurs dents, avant qu’elle fût mâchée, que la colère de l’Éternel s’embrasa contre le peuple, et que l’Éternel frappa le peuple d’un fort grand coup. ◊34Et on appela le nom de ce lieu-là Kibroth-Hattaava[7], parce qu’on y enterra le peuple qui avait convoité. ◊35De Kibroth-Hattaava le peuple partit pour Hatséroth, et ils furent à Hatséroth.