◊1* Et Job répondit et dit :
◊2J’ai entendu bien des choses comme celles-là ; vous êtes tous des consolateurs fâcheux.
◊3Y aura-t-il une fin à [ces] paroles de vent ? Qu’est-ce qui t’irrite, que tu répondes ?
◊4Moi aussi, je pourrais parler comme vous ; si votre âme était à la place de mon âme, je pourrais entasser des paroles contre vous et secouer ma tête contre vous !
◊5[Mais] je vous fortifierais de ma bouche, et la consolation[1] de mes lèvres allégerait [vos douleurs].
◊6* Si je parle, ma douleur n’est pas allégée ; et si je me tais, s’éloignera-t-elle de moi ?
◊7Mais maintenant, il m’a fatigué… : tu as dévasté toute ma famille[2] ;
◊8Tu m’as étreint[3], c’est un témoignage, et ma maigreur se lève contre moi, elle dépose, à ma face, contre moi.
◊9Sa colère me déchire et me poursuit ; il grince des dents contre moi ; [comme] mon adversaire, il aiguise contre moi ses yeux.
◊10Ils ouvrent contre moi leur bouche, ils me frappent les joues avec mépris ; ils s’attroupent contre moi.
◊11*Dieu m’a livré à l’inique, et m’a jeté entre les mains des méchants.
◊12J’étais en paix, et il m’a brisé ; il m’a saisi par la nuque et m’a broyé, et m’a dressé pour lui servir de but.
◊13Ses archers[4] m’ont environné ; il me perce les reins et ne m’épargne pas ; il répand mon fiel sur la terre.
◊14Il fait brèche en moi, brèche sur brèche ; il court sur moi comme un homme fort.
◊15J’ai cousu un sac sur ma peau, et j’ai dégradé ma corne dans la poussière.
◊16Mon visage est enflammé à force de pleurer, et sur mes paupières est l’ombre de la mort,
◊17Quoiqu’il n’y ait pas de violence dans mes mains, et que ma prière soit pure.
◊18Ô terre, ne recouvre pas mon sang, et qu’il n’y ait pas de place pour mon cri !
◊19Maintenant aussi, voici, mon témoin est dans les cieux, et celui qui témoigne pour moi est dans les lieux élevés.
◊20Mes amis se moquent de moi… vers +Dieu pleurent mes yeux.
◊21Que n’y a-t-il un arbitre[5] pour l’homme auprès de +Dieu, et pour un fils d’homme vis-à-vis de son ami !
◊22Car les années s’écoulent dont on peut compter le nombre, et je m’en vais dans le chemin [d’où] je ne reviendrai pas.