◊1Pourquoi des temps ne sont-ils pas réservés par-devers le Tout-puissant, et ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours ?
◊2* Ils reculent les bornes, ils pillent le troupeau et le paissent ;
◊3Ils emmènent l’âne des orphelins et prennent en gage le bœuf de la veuve ;
◊4Ils détournent du chemin les pauvres ; les malheureux[1] de la terre se cachent ensemble :
◊5Voici, ânes sauvages dans le désert, ils sortent pour leur besogne dès le matin, pour chercher leur proie ; le désert leur [fournit] le pain pour leurs[2] enfants ;
◊6Ils moissonnent le[3] fourrage dans les champs, ils grappillent la vigne du méchant ;
◊7Ils passent la nuit tout nus, sans vêtement, et n’ont pas de couverture par le froid ;
◊8Ils sont trempés par les averses des montagnes, et, sans refuge, ils se serrent contre le rocher…
◊9Ils arrachent de la mamelle l’orphelin, et [de la main] des pauvres ils prennent des gages[4] :
◊10Ceux-ci vont nus, sans vêtement, et, affamés, ils portent la gerbe ;
◊11Entre leurs murailles ils font de l’huile, ils foulent le pressoir, et ont soif.
◊12Des villes sortent les soupirs des mourants, et l’âme des blessés à mort crie, et +Dieu n’impute pas l’indignité [qui se commet].
◊13D’autres sont ennemis de la lumière, ils ne connaissent pas ses voies et ne demeurent pas dans ses sentiers.
◊14Le meurtrier se lève avec la lumière, il tue le malheureux et le pauvre, et la nuit il est comme le voleur.
◊15L’œil aussi de l’adultère guette le crépuscule, en disant : Aucun œil ne m’apercevra ; et il met un voile sur son visage.
◊16Dans les ténèbres ils percent les maisons, de jour ils s’enferment[5] ; ils ne connaissent pas la lumière ;
◊17Car le matin est pour eux tous l’ombre de la mort, car ils connaissent les terreurs de l’ombre de la mort.
◊18Ils sont rapides sur la face des eaux[6], leur part est maudite sur la terre ; ils ne se tournent pas vers les vignes.
◊19La sécheresse et la chaleur emportent l’eau de neige ; ainsi le shéol fait-il de ceux qui ont péché.
◊20Le sein maternel les oublie ; les vers se repaissent d’eux ; on ne se souvient plus d’eux : l’iniquité sera brisée comme du bois !
◊21Ils dépouillent la femme stérile qui n’enfante pas, et ils ne font pas de bien à la veuve.
◊22Et par leur force ils traînent[7] les puissants ; ils se lèvent et on n’est plus sûr de sa vie.
◊23[Dieu] leur donne la sécurité, et ils s’appuient sur elle ; mais il a ses yeux sur leurs voies.
◊24Ils sont élevés : dans peu, ils ne sont plus ; ils défaillent, et sont recueillis comme tous ; ils sont coupés comme la tête d’un épi.
◊25Et si cela n’est pas, qui me fera menteur et réduira mon discours à néant ?