◊1La sagesse ne crie-t-elle pas, et l’intelligence ne fait-elle pas retentir sa voix ? ◊2Au sommet des hauteurs, sur le chemin, aux carrefours, elle se tient debout. ◊3À côté des portes, à l’entrée de la ville, là où l’on passe pour entrer, elle crie : ◊4À vous, hommes, je crie, et ma voix [s’adresse] aux fils des hommes ! ◊5Vous, simples, comprenez la prudence, et vous, sots, comprenez ce qu’est le sens. ◊6Écoutez, car je dirai des choses excellentes, et l’ouverture de mes lèvres [prononcera] des choses droites ; ◊7car mon palais méditera la vérité, et la méchanceté sera une abomination pour mes lèvres. ◊8Toutes les paroles de ma bouche sont selon la justice, il n’y a rien en elles de pervers ni de tortueux ; ◊9elles sont toutes claires pour celui qui a de l’intelligence, et droites pour ceux qui ont trouvé la connaissance. ◊10Recevez mon instruction, et non pas de l’argent, et la connaissance plutôt que l’or fin choisi ; ◊11car la sagesse est meilleure que les rubis[1], et rien de ce qui fait nos délices ne l’égale.
◊12Moi, la sagesse, je demeure avec la prudence, et je trouve la connaissance [qui vient] de la réflexion. ◊13La crainte de l’Éternel, c’est de haïr le mal. Je hais l’orgueil et la hauteur, et la voie d’iniquité, et la bouche perverse. ◊14À moi le conseil et le savoir-faire[2] ; je suis l’intelligence ; à moi la force. ◊15Par moi les rois règnent, et les princes statuent la justice. ◊16Par moi les chefs dominent, et les nobles, tous les juges de la terre.
◊17J’aime ceux qui m’aiment ; et ceux qui me recherchent me trouveront. ◊18Avec moi sont les richesses et les honneurs, les biens éclatants[3] et la justice. ◊19Mon fruit est meilleur que l’or fin, même que l’or pur ; et mon revenu [meilleur] que l’argent choisi. ◊20Je marche dans le chemin de la justice, au milieu des sentiers de juste jugement, ◊21pour faire hériter les biens réels à ceux qui m’aiment, et pour remplir leurs trésors.
◊22L’Éternel m’a possédée au commencement de sa voie, avant ses œuvres d’ancienneté. ◊23Dès l’éternité je fus établie[4], dès le commencement, dès avant les origines de la terre. ◊24Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été enfantée, quand il n’y avait pas de sources pleines d’eaux. ◊25Avant que les montagnes fussent établies sur leurs bases, avant les collines, j’ai été enfantée, ◊26lorsqu’il n’avait pas encore fait la terre et les campagnes, et le commencement de la poussière du monde.
◊27Quand il disposait les cieux, j’étais là ; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la face de l’abîme, ◊28quand il établissait les nuées en haut, quand il affermissait les sources des abîmes, ◊29quand il imposait son décret à la mer, afin que les eaux n’outrepassassent point son commandement[5], quand il décrétait les fondements de la terre : ◊30j’étais alors à côté de lui son nourrisson[6], j’étais ses délices tous les jours, toujours en joie devant lui, ◊31me réjouissant en la partie habitable de sa terre, et mes délices étaient dans les fils des hommes.
◊32Maintenant donc, fils, écoutez-moi : bienheureux ceux qui gardent mes voies ! ◊33Écoutez l’instruction, et soyez sages, et ne la rejetez point. ◊34Bienheureux l’homme qui m’écoute, veillant à mes portes tous les jours, gardant les poteaux de mes entrées ! ◊35Car celui qui m’a trouvée a trouvé la vie, et acquiert faveur de la part de l’Éternel ; ◊36mais celui qui pèche contre moi fait tort[7] à son âme ; tous ceux qui me haïssent aiment la mort.