La lampe du corps

(Traduit de l’anglais)
Matthieu 6, 22 et 23
W. Kelly

[Bible Treasury N4 p. 102-103]
[Paroles d’évangile 11.11]

Que Christ est la lumière, et la vraie lumière, est une vérité chère à tout chrétien. Sa venue dans le monde manifeste tout homme. Riche ou pauvre, simple ou sage, faux ou fidèle, nul n’échappe à Sa lumière qui sonde tout. Il n’y a pas la moindre circonstance, dans le cours de chaque jour, pas plus que dans ce qui se rapporte à Dieu, à la vérité, au côté moral, non pas seulement pour cette vie mais pour l’éternité, qu’Il ne place pas dans la lumière de Dieu. Ce n’est que par Lui que nous voyons pleinement ce que sont Dieu, Satan, l’homme, le pécheur, le saint, le ciel, l’enfer, toutes choses.

Les disciples, comme le Seigneur le leur avait dit en Matthieu 5, 14, sont la lumière du monde, comme ils sont aussi le sel de la terre (v. 13). Ils ne peuvent être ni l’un ni l’autre séparés de Christ. C’est Lui qui les assimile ainsi à Lui-même ; le dernier point étant dans Son caractère de justice, le premier dans la qualité de Sa grâce, comme nous l’avons déjà expliqué. En Le recevant par la foi, ils ont reçu une nouvelle nature, étant nés de Dieu ; c’est pourquoi il y a à la fois justice et amour dans leurs voies.

Mais ici, il y a une vérité d’une grande valeur qui va plus loin, quoique restant en lien.

« La lampe du corps, c’est l’œil ; si donc ton œil est simple, ton corps tout entier sera plein de lumière ; mais si ton œil est méchant, ton corps tout entier sera ténébreux ; si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres ! ».

Il ne s’agit pas de la lumière, qui est parfaite, mais de « l’œil ». La condition spirituelle a un rôle immense à jouer pour que les disciples voient correctement. Notre réceptivité et notre discernement, notre jugement réel et notre mise en pratique, dépendent de l’état de nos affections. Le Seigneur en présente le test immédiat et efficace. « Si donc ton œil est simple, ton corps tout entier sera plein de lumière ; mais si ton œil est méchant, ton corps tout entier sera ténébreux »

Quand Christ est véritablement l’objet devant quelqu’un, cela donne de la simplicité à l’œil ; et là où Il est simplement et exclusivement la « seule chose » devant l’âme, tout le corps est rempli de lumière. Les difficultés s’évanouissent. La volonté de Dieu devient tout à fait claire. Je suis surpris et honteux d’avoir eu des doutes en celles-là, et de l’incertitude quant à celle-ci. Je reconnais, à ma propre humiliation, que j’ai été assoupi dans mes voies et que j’ai dû me relever d’entre les morts, et alors seulement j’ai eu le Christ brillant sur moi.

La prière seule n’assure pas la simplicité de l’œil, et il ne suffit pas non plus de rechercher dans la Parole avec la prière. Il peut y avoir un voile charnel qui voile l’œil. Nous sommes trop enclins à penser que nous sommes importants pour Dieu, quand c’est entièrement par Sa grâce qu’Il nous utilise de telle ou telle manière. Nous manquons d’apprécier combien notre Seigneur s’attendait à Son Père, sans entreprendre un seul pas jusqu’à ce qu’Il ait eu une parole. Et c’est pour Son obéissance que nous sommes sanctifiés par l’Esprit.

Nous ne sommes pas comme les Juifs, où chaque point de détail, grand ou petit, dans la vie religieuse ou ordinaire, dans la paix ou la guerre, dans les relations personnelles, domestiques ou sociales, tout est réglé par les statuts et les ordonnances, les interdictions et les injonctions de la loi. Christ a introduit une obéissance plus complète et plus profonde, celle d’un Fils, et il en a fait, par grâce, celle du croyant, par le don de la vie éternelle et la rédemption éternelle, avec le Saint Esprit habitant aussi en nous comme puissance et personnellement. Mais quoique bénis ainsi, nous avons encore les trois grands ennemis, la chair, le monde et le diable, face auxquels nous sommes responsables de plaire à Dieu comme Ses enfants. Nous avons donc besoin de prier, comme l’apôtre le fit pour les Colossiens, pour être remplis de la connaissance de Sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour Lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu (Col. 1, 9-10).

Pour cela, nous avons besoin de l’œil simple et du corps tout plein de lumière. Comment cela se fera-t-il ? Le Seigneur nous le dit en Jean 15, 7 : « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait ». La dépendance habituelle de Lui, avec la confiance dans Son amour, c’est là demeurer en Lui ; sans cela, tout le reste est en vain. Mais là où nous demeurons par grâce, Ses paroles sont nécessaires pour nous diriger : car qui est suffisant autrement ? Et Son Esprit nous est donné pour nous guider ainsi. Ce n’est que de cette manière que nous sommes sûrs que nous avons Sa pensée ; car ainsi, l’œil est simple et le corps plein de lumière. Alors, quand nous demandons, nous avons ce que nous avons demandé. Oh, qu’il puisse en être ainsi ! et que nous ne nous satisfaisions de rien de moins !

Quel est le résultat, quand nous nous permettons d’avoir d’autres objets ? L’alternative est : « Si ton œil est méchant, ton corps tout entier sera ténébreux ». Quelle déclaration solennelle, et combien vraie ! « Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien seront grandes les ténèbres ! ». Oh, regardez à Dieu afin qu’il n’en soit pas ainsi de vous, un disciple du Seigneur !

Voyez aussi l’impossibilité d’obtenir la lumière, par l’œil simple, sans une repentance sincère devant Dieu et sans la foi en notre Seigneur Jésus. Doutez de vous, non pas de Dieu ; et recevez Celui qui, dans Sa grâce, est venu pour vous recevoir par la foi, si vous ne l’avez pas déjà fait.