1 Samuel 23, 14 à 28

[Chaque jour les Écritures, année 2, 24 mars]

Aveuglé et endurci, Saül avait osé dire de David au verset 7 : « Dieu l’a rejeté et livré en ma main ». Le verset 14, non sans ironie, rétablit la vérité : « Dieu ne le livra pas en sa main ». Et pourtant le « bien-aimé », le roi « selon le cœur de Dieu », doit connaître l’amertume et l’injustice de sa situation en marge de la société. Il faut qu’il fasse l’expérience de toute la méchanceté humaine s’exerçant contre lui : haine, jalousie, ingratitude, et jusqu’à la trahison. Ces Ziphiens ne nous font-ils pas penser à Judas vendant son Maître ? Oui Jésus, le Roi rejeté, a connu plus encore que David ce débordement de mal à Son égard, cette « contradiction de la part des pécheurs contre lui-même » (Héb. 12, 3). Son cœur, infiniment sensible, en a souffert de la manière la plus profonde. — Ce que David a éprouvé alors, nous pouvons le comprendre par certains psaumes composés dans ce désert de Juda (Ps. 54 ; 63…). La visite de Jonathan l’encourage et porte sa pensée vers l’avenir. Mais l’ami fidèle lui-même « s’en alla à sa maison » (comparez Jean 7, 53), tandis que David, image d’un plus grand que lui continue, avec ceux qui ont tout abandonné pour le suivre, son chemin de réjection.