Jérémie 32, 1 à 15

[Chaque jour les Écritures, année 3, 12 octobre]

Ce chapitre 32 s’ouvre sur des événements particulièrement critiques. Jérusalem, assiégée par l’armée babylonienne, est en train de vivre les derniers jours de son indépendance. Pour faire taire Jérémie, accusé de saper le courage des assiégés, le roi a pris soin de l’enfermer dans la prison du palais. Mais la captivité du prophète n’empêche pas la parole de l’Éternel de parvenir jusqu’à lui. Elle ne l’empêche pas non plus, conformément aux instructions qu’il reçoit, d’acheter le champ de son cousin Hanameël par l’intermédiaire du fidèle Baruc mentionné ici pour la première fois. Cet acte prend dans un tel moment une signification évidente et publique. Tout en sachant par la parole de l’Éternel que la ruine est imminente et inévitable, Jérémie montre ainsi sa foi dans la même parole divine, selon laquelle la restauration d’Israël s’accomplira ensuite tout aussi certainement (chap. 31). La situation personnelle du prophète est sans issue (en quoi un champ peut-il être utile à un prisonnier ?), celle du peuple est désespérée ; humainement Jérémie n’a plus rien à attendre ni de ses compatriotes, ni des ennemis chaldéens. Mais contre toute espérance, il croit avec espérance (voir Rom. 4, 18). Et ce champ qu’il achète en rend témoignage à tous.