Jonas 1, 1 à 16

[Chaque jour les Écritures, année 5, 17 juin]

À la différence des autres prophètes, Jonas nous enseigne moins par ses paroles que par sa saisissante histoire. Il avait jadis annoncé le rétablissement de la frontière d’Israël : bonne nouvelle pour son peuple (2 Rois 14, 25). Le voici maintenant chargé d’une mission beaucoup moins agréable : proclamer le châtiment de Ninive, la grande métropole païenne si coupable devant Dieu. Jonas se dérobe et s’enfuit « de devant la face de l’Éternel ». Chemin de propre volonté ; un serviteur de Dieu n’a à choisir ni son message ni son lieu de travail ! Conduite insensée en même temps ! Comment échapper à Celui qui voit tout et qui dispose des éléments pour arrêter le désobéissant (Luc 8, 25) ? Jonas, remarquons-le, ne cesse de descendre (v. 3, 5 ; chap. 2, 3, 7). D’abord par un chemin plaisant (signification de Joppé), mais qui mène à la destruction (Tarsis). Et maintenant, descendu au fond du vaisseau, il dort pendant la tempête furieuse. Il faut que le maître d’équipage l’arrache à son inconscience. Être rappelé à l’ordre par le monde, quoi de plus humiliant, pour un enfant de Dieu ? — Prophétiquement, ce récit nous montre Israël infidèle à sa mission, objet du châtiment de Dieu, jeté dans la mer des peuples pour le salut des nations (les matelots ; Rom. 11, 11-15).