Obéissance et dépendance

(Traduit de l’anglais)
C.H. Mackintosh

[Courts articles 14]

Nous avons vu dans l’article précédent que notre Dieu a, dans Son infinie bonté, fourni à Son peuple, dans ce monde sombre et mauvais, à la fois l’autorité et la puissance — l’autorité de Sa Parole et la puissance de Son Esprit — pour le chemin qu’ils sont appelés à fouler et le travail qu’ils sont appelés à faire. Nous avons une ample direction, dans la Parole, et nous avons la puissance de Dieu sur laquelle compter, pour toutes les difficultés et les exigences de la scène à travers laquelle nous avons à passer pour rentrer chez nous dans le repos éternel en haut. Nous avons l’autorité et la puissance pour tout.

Mais nous devons nous souvenir que si Dieu nous a fourni l’autorité, nous devons être obéissants. Et s’Il nous a fourni la puissance, nous devons être dépendants. À quoi sert l’autorité si nous n’y obéissons pas ? Je peux donner à mon employé les directives les plus claires et les plus complètes quant au lieu où il doit aller, quant à ce qu’il doit faire et quant à ce qu’il doit dire ; mais si, au lieu d’agir simplement d’après mes directions, il commence à raisonner, à penser et à tirer des conclusions, à utiliser son propre jugement et à agir selon sa propre volonté, à quoi servent mes directives ? À rien du tout, sauf à montrer combien il s’en est complètement écarté. Clairement, le devoir d’un employé, d’un serviteur, est d’obéir, non pas de raisonner — d’agir selon les directions de son maître, et non selon sa propre volonté ou son jugement. S’il fait seulement exactement ce que son maître lui dit, il n’est pas responsable des conséquences.

Le seul grand devoir d’un serviteur est d’obéir. C’est la perfection morale d’un serviteur. Hélas ! combien c’est rare ! Il y a eu seulement un seul serviteur absolument obéissant et parfaitement dépendant, dans toute l’histoire de ce monde — l’homme Christ Jésus. Sa nourriture et Son breuvage étaient d’obéir. Il trouvait Sa joie dans l’obéissance. « Au sacrifice et à l’offrande de gâteau tu n’as pas pris plaisir : tu m’as creusé des oreilles ; tu n’as pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché. Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre. C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40, 6-8).

Notre bien-aimé Seigneur Jésus trouva la volonté de Dieu comme étant Son seul motif pour agir. Il n’y avait rien en Lui qui avait besoin d’être maîtrisé par l’autorité de Dieu. Sa volonté était parfaite et chacun de Ses mouvements était nécessairement — la nécessité même de Sa nature parfaite — dans le courant de la volonté divine. « Ta loi est au-dedans de mes entrailles ». « C’est mes délices de faire ta volonté ». « Je suis descendu du ciel, non pour faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé ».

Or que pouvait faire Satan avec un homme tel que Celui-ci ? Absolument rien. Il essaya de Le retirer du chemin de l’obéissance et de la position de dépendance, mais en vain. « Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains ». Certainement, Dieu donnerait du pain à Son Fils. Sans aucun doute, mais l’homme parfait refuse de faire du pain pour Lui-même. Il n’avait aucun commandement, pas d’autorité, et donc aucun motif pour agir. « Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Et ainsi tout du long de la tentation. Rien ne pouvait faire sortir le Béni du chemin de la simple obéissance. « Il est écrit » était Sa seule et invariable réponse. Il ne voulait pas, Il ne pouvait pas agir sans motif, et Son seul motif se trouvait dans la volonté de Dieu. « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles ».

Telle était l’obéissance de Jésus Christ — une obéissance parfaite du début à la fin. Et Il était non seulement parfaitement obéissant, mais aussi parfaitement dépendant. Quoique Dieu sur toutes choses, béni éternellement, cependant, ayant pris Sa place comme un homme dans ce monde, Il a vécu une vie de parfaite dépendance de Dieu. Il pouvait dire : « Je revêts les cieux de noirceur, et je leur donne un sac pour couverture. Le Seigneur l’Éternel m’a donné la langue des savants, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est las. Il me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Éternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière. J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient, et mes joues à ceux qui arrachaient le poil ; je n’ai pas caché ma face à l’opprobre et aux crachats. Mais le Seigneur l’Éternel m’aidera : c’est pourquoi je ne serai pas confondu ; c’est pourquoi j’ai dressé ma face comme un caillou, et je sais que je ne serai pas confus » (És. 50). Et encore : « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi ». Et encore : « C’est à toi que je fus remis dès la matrice ». Il fut entièrement et continuellement rejeté sur Dieu, de la crèche de Bethléhem à la croix du Calvaire ; et quand Il eut tout achevé, Il remit Son esprit dans la main du Père, et Sa chair reposa en assurance. Son obéissance et Sa dépendance étaient divinement parfaites tout du long.

Nous devons maintenant demander au lecteur de se tourner avec nous vers deux exemples complètement à l’opposé de tout ceci — deux cas dans lesquels, par manque d’obéissance et de dépendance, les résultats les plus désastreux sont arrivés. Considérons tout d’abord 1 Rois 13. Sans doute, ce cas nous est familier, mais regardons-le en lien avec notre thème présent.

« Et voici, un homme de Dieu vint de Juda, par la parole de l’Éternel, à Béthel, et Jéroboam se tenait près de l’autel pour faire fumer l’encens. Et il cria contre l’autel, par la parole de l’Éternel ». Jusque-là, tout était juste. Il parla par la parole de Dieu, et la puissance de Dieu accompagnait le témoignage. L’esprit du roi fut humilié et soumis, pour le moment.

Plus que cela, l’homme de Dieu fut capable de refuser l’invitation du roi à venir à la maison avec lui se rafraîchir et recevoir un présent. « Et l’homme de Dieu dit au roi : Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n’irais pas avec toi ; et je ne mangerai pas de pain et je ne boirai pas d’eau dans ce lieu. Car il m’est ainsi commandé par la parole de l’Éternel, disant : Tu ne mangeras pas de pain, et tu ne boiras pas d’eau, et tu ne t’en retourneras point par le chemin par lequel tu es allé ».

Tout cela était très beau — parfaitement agréable à contempler. Le pied de l’homme de Dieu reste ferme dans le chemin lumineux et béni de l’obéissance, et tout est victoire. Les offres du roi sont mises de côté sans un moment d’hésitation. La moitié de la maison royale ne pouvait le tenter hors du chemin étroit, saint et heureux de l’obéissance. Il rejette toute ouverture et se tourne pour poursuivre le chemin droit ouvert devant lui par la parole de l’Éternel. Il n’y a pas de raisonnement, pas de question, pas d’hésitation. La parole de l’Éternel règle tout. Il n’a qu’à obéir, sans regarder aux conséquences. Et jusque-là il le fait, et tout est bien.

Mais remarquez la suite. « Et un certain vieux prophète habitait Béthel ». Méfiez-vous des vieux prophètes ! Ce vieux prophète suivit l’homme de Dieu et lui dit : « Viens avec moi à la maison, et mange du pain ». C’était le diable sous une nouvelle forme. Ce que la parole d’un roi n’avait pas réussi à faire, la parole d’un prophète pourrait l’accomplir. C’était une ruse de Satan à laquelle l’homme de Dieu n’était, de toute évidence, pas préparé. La tenue de prophète le trompa et le prit complètement au dépourvu : nous pouvons immédiatement sentir son changement de ton. Quand il répond au roi, il parle avec éclat, force et une hardie décision : « Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n’irais pas avec toi ». Et alors il ajoute, avec une même force, sa raison pour refuser : « Car il m’est ainsi commandé par la parole de l’Éternel ».

Mais dans sa réponse au prophète, il y a un déclin manifeste en termes d’énergie, de hardiesse et de décision. Il dit : « Je ne puis retourner avec toi ni entrer avec toi ». Et en donnant la raison, au lieu du terme énergique « commandé », nous trouvons la faible formulation : « il m’a été dit ».

En bref, tout le ton est plus bas. La Parole de Dieu avait perdu sa vraie place et sa puissance dans son âme. Cette parole n’avait pas changé. « Éternel ! ta parole est établie à toujours dans les cieux », et si cette parole avait été cachée dans le cœur de l’homme de Dieu, si elle avait habité richement dans son âme, sa réponse au prophète aurait été aussi forte et aussi décidée que sa réponse au roi. « Par la parole de tes lèvres je me suis gardé des voies de l’homme violent ». L’esprit d’obéissance est la grande sauvegarde morale contre tout plan et tout piège de l’ennemi. L’ennemi peut changer son terrain, il peut changer de tactique, il peut varier dans ses agissements, mais l’obéissance à la claire et simple Parole de Dieu préserve l’âme de tous ses plans mauvais et de ses dispositifs astucieux. Le diable ne peut rien faire avec un homme qui est dirigé de façon absolue par la Parole de Dieu et qui refuse de s’écarter d’un cheveu sans l’autorité divine.

Remarquez comment l’ennemi fait valoir son point de vue auprès de l’homme de Dieu. « Il lui dit : Moi aussi je suis prophète comme toi, et un ange m’a parlé par la parole de l’Éternel, disant : Fais-le revenir avec toi à ta maison ».

Qu’aurait dû dire l’homme de Dieu à cela ? Si la parole de son Seigneur avait habité en lui, il aurait immédiatement répondu : « Si dix mille prophètes et dix mille anges devaient dire : Fais-le revenir, je les regarderais comme des menteurs et des émissaires du diable envoyés pour m’attirer hors du saint et heureux chemin de l’obéissance ». Cela aurait été une merveilleuse réponse. Elle aurait eu la même sonorité céleste que celle manifestée dans ces paroles éclatantes de l’apôtre : « Quand nous-mêmes, ou quand un ange venu du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème ».

Mais hélas ! l’homme de Dieu descendit du chemin de l’obéissance. Alors ce même homme que Satan avait utilisé pour l’attirer, devint le porte-parole de l’Éternel pour annoncer à ses oreilles la conséquence terrible. Il avait menti quand Satan l’avait utilisé. Il prononça la vérité quand Dieu l’utilisa. L’homme de Dieu égaré fut tué par un lion parce qu’il avait désobéi à la parole de l’Éternel. Oui ; il descendit du chemin étroit de l’obéissance, dans le vaste champ de sa propre volonté, et là, il fut tué.

Lecteur, méfions-nous des vieux prophètes et des anges de lumière ! Demeurons, dans le véritable esprit d’obéissance, très près de la Parole de notre Dieu. Nous trouverons que le chemin de l’obéissance est à la fois sûr et agréable, saint et heureux.

Maintenant, jetons un coup d’œil à Josué 9, qui rapporte, pour notre avertissement, la manière dont même Josué fut pris au piège par manque d’une simple dépendance de Dieu. Nous ne citons pas le passage ni n’entrons dans les détails. Le lecteur peut se tourner vers le chapitre et en méditer le contenu.

Pourquoi Israël fut-il trompé par la ruse des Gabaonites ? Parce qu’ils se reposaient sur leur propre compréhension et jugeaient par la vue de leurs yeux, au lieu de s’attendre à Dieu pour recevoir direction et conseil. Lui savait tout au sujet des Gabaonites. Il n’était pas trompé par leurs haillons en lambeaux et leur pain moisi ; et Israël ne l’aurait pas non plus été, s’ils avaient seulement regardé à Lui.

Mais là, ils manquèrent. Ils ne s’attendirent pas à Dieu. Il les aurait guidés. Il leur aurait dit qui étaient ces étrangers rusés. Il aurait tout mis au clair pour Israël, s’ils s’étaient simplement attendus à Lui, dans le sentiment de leur ignorance et de leur faiblesse. Mais non ; ils voulaient penser par eux-mêmes et juger par eux-mêmes, et raisonner d’après ce qu’ils voyaient, et tirer leurs propres conclusions. Ils voulaient faire tout cela. C’est pourquoi les haillons en lambeaux des Gabaonites accomplirent ce que les remparts hostiles de Jéricho n’avaient pas réussi à faire.

Nous pouvons être tout à fait sûrs qu’Israël n’avait pas songé faire une alliance avec un quelconque Cananéen. Non, ils furent terriblement indignés quand ils découvrirent que c’est ce qu’ils avaient fait. Mais ils l’avaient fait, et ils devaient le respecter. Il est plus facile de faire une erreur que de la rectifier, et ainsi, les Gabaonites demeurèrent comme un mémorial frappant du mal qu’il y a à ne pas s’attendre à Dieu pour recevoir conseil et direction.

Que le Saint Esprit nous enseigne, par tout ce qui est passé devant nous, l’importance solennelle de « l’obéissance et de la dépendance ».