Enracinés et édifiés en Lui — Le combat chrétien — La loi

La loi n’a rien amené à la perfection ; elle a été, du reste, mise de côté « à cause de sa faiblesse et de son inutilité » (Héb. 7, 18-19). Elle a maudit les coupables et n’a pu en sauver aucun. Notre Sauveur a subi cette malédiction pour ceux qui croient en Lui, afin que « la bénédiction nous parvînt dans le Christ Jésus » (Gal. 3, 13-14). La loi est retournée au trône de Dieu, avec toute la gloire qu’elle a reçue, par la sanction que Dieu a fait reposer sur elle, par le jugement de notre divin substitut, afin qu’au lieu de la malédiction que nous avions encourue, nous recevions la vie et le Saint Esprit, puissance de cette vie. Lorsque Christ a subi le jugement, nous avons été atteints nous-mêmes par ce jugement et devons le réaliser heure par heure, en portant la croix chaque jour. Ainsi la loi qui s’adressait à l’homme pécheur, l’ayant condamné et maudit, n’a plus rien à nous dire, puisque nous sommes morts à la loi, pour être à un autre, au Christ Jésus ressuscité. Notre Sauveur ayant pris notre place sous le jugement, la loi ne s’adresse plus à nous ; nous sommes délivrés de son autorité et de sa malédiction, et vivons d’une vie nouvelle de résurrection en Christ ressuscité, dans laquelle nous n’avons plus rien à faire avec la loi. Ce n’est cependant pas que nous soyons sans loi quant à Dieu, mais nous sommes justement soumis à Christ (1 Cor. 9, 21). Ainsi les justes exigences de la loi se trouvent réalisées en ceux qui, sans être placés sous l’autorité et sous la malédiction de la loi, marchent non selon la chair, mais selon l’Esprit (Rom. 8, 4).


La grâce dans laquelle nous sommes, ôte à la chair tout pouvoir sur nous. Si la loi est la puissance du péché (1 Cor. 15, 56), la grâce en est l’impuissance. La loi donne au péché de la puissance sur nous ; la grâce nous donne de la puissance sur le péché.


Dieu a certaines exigences de sainteté et de justice que je suis appelé à remplir : c’est la loi. Or, si la loi signifie que Dieu me demande d’accomplir certaines choses, l’affranchissement de la loi signifie qu’Il ne me le demande plus pour mériter Sa faveur, parce que, dans Sa grâce, Il y a pourvu Lui-même. La loi signifie que Dieu me demande de faire quelque chose pour Lui ; la délivrance de la loi signifie qu’Il m’exempte de le faire, parce que, dans Sa grâce, Il le fait Lui-même.


Les exigences de Dieu n’ont pas changé, mais ce n’est pas à nous à y répondre. Que Dieu soit loué ! Il est sur le trône, Celui qui donne la loi, et Il est dans mon cœur, Celui qui l’observe. C’est Lui qui a donné les commandements, et Lui-même qui les accomplit.


Tant que nous nous efforçons de faire quelque chose, Dieu ne peut pas agir pour nous.


Quand nous abandonnons la partie, Dieu la prend en mains. Il attend que nous soyons à la fin de nos ressources et que nous ne puissions plus rien par nous-mêmes. Dieu a condamné tout ce qui est de la vieille création et, en la personne de notre Seigneur Jésus, l’a clouée sur la croix. La chair ne sert de rien ! Si nous essayons de faire quelque chose dans la chair, nous rejetons virtuellement la croix de Christ. Dieu a déclaré que nous ne méritions que la mort. Lorsque nous le croyons réellement, nous confirmons le verdict de Dieu en abandonnant tout effort charnel pour Lui plaire.


La vie chrétienne ne consiste point dans l’observation de certaines ordonnances, commandements ou traditions. Elle est une divine réalité. C’est Christ dans le cœur, et Christ reproduit dans la vie de chaque jour, par la puissance du Saint Esprit. C’est l’homme nouveau, formé d’après le modèle de Christ Lui-même, et se révélant dans les moindres détails de notre conduite et de notre marche au milieu du monde, de nos familles, de nos transactions avec nos semblables, dans nos manières, notre humeur, en un mot dans tout ce qui est nous-mêmes. Ce n’est point une affaire de profession ou de dogme, d’opinion ou de sentiment, mais une réalité vivante et incontestable. C’est la dépendance de Dieu établie dans le cœur, étendant sa domination bénie sur tout l’être moral, et répandant sa douce influence sur toute la sphère où nous sommes appelés à vivre. C’est le chrétien marchant sur les traces bénies de Celui qui allait de lieu en lieu, faisant du bien, trouvant Son plaisir à donner et à servir, toujours prêt à soulager et à sympathiser avec les cœurs affligés ou découragés.


Je ne dis pas que l’autorité de la loi se soit affaiblie ou ait cessé : ce que je dis, c’est que j’y suis mort. La loi a de l’autorité sur l’homme aussi longtemps qu’il vit, et ne peut en avoir plus longtemps. Or je ne suis plus vivant dans la chair. Délivré, tout à fait hors d’elle, par la rédemption, je suis mort et ressuscité ; je suis en Christ.