Enracinés et édifiés en Lui — Les ressources du croyant — La communion

La proximité morale à l’égard de Dieu et la communion avec Lui, sont les seuls moyens de croître réellement dans la connaissance de Ses voies et des bénédictions dont Il fait part à Ses enfants, parce que c’est la seule position dans laquelle on peut les saisir, ou dans laquelle on en est moralement capable. Toute conduite qui ne convient pas à cette proximité de Dieu, toute pensée légère que Sa présence ne comporte pas, nous font perdre ces communications de la part de Dieu et nous rendent incapables de les recevoir.


La foi, l’espérance et l’amour forment notre caractère, comme chrétiens (1 Cor. 13, 13 ; 1 Thess. 1, 3 ; 5, 8 ; Col. 1, 4-5) ; mais ce caractère ne saurait se former en nous sans avoir des objets, qui sont Jésus et Dieu. Le cœur s’appuie par la foi sur Jésus, L’attend, compte sur Lui, se rattache à Lui dans Sa marche. Jésus a marché ici-bas ; Il nous représente dans le ciel ; Il nous soigne, comme le bon Berger ; Il aime les siens ; Il les nourrit et les chérit : notre foi et notre espérance L’ont toujours en vue. La conscience se tient devant Dieu, notre Père : ce n’est pas un esprit de crainte ; il n’y a aucune incertitude quant à notre relation avec Lui ; nous sommes les enfants d’un Père qui nous aime parfaitement ; mais nous sommes devant Dieu. Sa lumière a autorité et force dans la conscience ; nous marchons avec la certitude que les yeux de Dieu sont sur nous, en amour, mais sur nous, et la lumière manifeste tout. Elle juge tout ce qui pourrait affaiblir la douce et paisible réalisation de la présence de Dieu, notre communion avec Jésus, notre confiance en Lui, et l’intimité des entretiens de nos âmes avec le Sauveur.


Parlez-Lui, ne soyez jamais satisfaits sans être en état de marcher et de parler avec Christ, comme avec un intime ami. Ne soyez satisfaits que de rapports intimes avec Celui qui vous a aimés d’un tel amour !


Tout ce que nous faisons devrait être l’expression de l’attachement de notre cœur à Christ et Sa manifestation aux autres. Quand je tourne mes yeux vers Jésus, quand je contemple toute Son obéissance, Sa pureté, Sa grâce, Sa tendresse, Sa patience, Son dévouement, Sa sainteté, Son amour, l’absence complète chez Lui de toute recherche de soi-même, je peux dire : Voilà ma vie. C’est une immense grâce. Il est possible que cette vie soit obscurcie en moi ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est ma vie. Oh ! combien j’en jouis quand je la contemple ainsi ! Combien j’en bénis Dieu ! Quel repos pour l’âme ! Quelle joie pure pour le cœur ! En même temps, Jésus Lui-même est l’objet de mes affections ; et toutes mes affections sont formées d’après ce saint objet.


Si l’on a les yeux sur Christ, tout est facile : Sa communion donne de la clarté et de la certitude, et vaut tout le reste, tout ce que, peut-être, nous perdons.


Comment le sarment porte-t-il du fruit ? Ce n’est pas en faisant un effort incessant pour recevoir l’air et le rayon de soleil. C’est simplement en demeurant attaché au cep, dans une union silencieuse et paisible, et les fleurs et les fruits apparaissent comme par une croissance spontanée.

Comment un chrétien portera-t-il du fruit ? Par des efforts et des luttes pour obtenir ce qui est librement donné ? Par des méditations sur la vigilance, sur la prière, sur l’activité, sur la tentation et sur les dangers ? Non ! Il doit y avoir une concentration totale des pensées et des affections sur Christ, un abandon de l’être tout entier, entre Ses mains ; un regard constant sur Lui pour recevoir Sa grâce.


En cherchant avec ardeur le Seigneur et Sa grâce, la puissance divine opère pour nous délivrer, nous libérer et nous faire trouver nos délices en Christ ; cette jouissance nous sépare du mal et du monde.


Les pensées de l’homme à l’égard de la bénédiction sont trop souvent limitées aux choses de la terre, alors que la vraie bénédiction consiste à connaître Dieu. Le connaissons-nous plus intimement qu’aucun ami sur cette terre, de telle sorte que notre âme s’épanouit dans Sa présence qui ne nous apporte aucune contrainte, mais nous remplit d’une bénédiction ineffable ? Une telle bénédiction est inconnue de ceux qui s’accommodent de ce que le Seigneur ne saurait agréer, et qui pensent que des mots, de simples mots auxquels rien ne correspond dans leur vie, une profession sans pratique, la vérité dans la tête mais sans réalité dans le cœur, suffisent devant Celui qui est le Saint et le Véritable. Plus Sa présence sera réalisée et manifestée, plus elle apparaîtra incompatible avec tout ce qui est opposé à Sa nature et ne répond pas à la perfection de Son être.


Ceux qui ont été amenés à Dieu par l’efficace du sang de Christ et par l’onction du Saint Esprit, doivent se mouvoir dans une sphère hors de la portée des influences naturelles. La proximité de Dieu donne à l’âme une telle intuition de toutes Ses voies, un tel sentiment de la justice de toutes Ses dispensations, que nous pouvons rendre culte en Sa présence, même alors qu’un coup de Sa main nous a enlevé l’objet de notre plus tendre affection.


Le sanctuaire n’est pas un lieu que le chrétien doit visiter occasionnellement, mais un lieu dans lequel il doit habituellement servir et adorer. C’est la sphère dans laquelle il doit « vivre, se mouvoir et être ». Plus nous vivons en la présence de Dieu, et moins nous pouvons souffrir d’en être éloignés ; et aucun de ceux qui connaissent le bonheur d’y être ne se permettra légèrement quoi que ce soit qui l’en priverait. Il n’y a pas sur toute la terre un seul objet qui, au jugement d’un cœur spirituel, puisse équivaloir à une heure de communion avec Dieu.


Si nous désirons jouir de l’approbation et de la présence de Dieu, il faut que nous cherchions par la foi à agir conformément à l’appel céleste ; c’est-à-dire que nous devons chercher à arriver, en expérience, en pratique et en caractère moral, à ce à quoi Dieu nous appelle, savoir à une pleine communion avec Son Fils unique : une communion avec Lui dans Sa réjection ici-bas — une communion avec Lui dans Son acceptation dans le ciel.


Si la communion nous est peu familière, ne nous contentons pas de notre mesure et, d’autre part, ne nous décourageons pas. Dieu a pourvu à toute notre incapacité et à tous nos manquements par la sacrificature de Christ.


Vivons dès maintenant avec Jésus dans les régions célestes ; regardons toutes choses terrestres de cette altitude, dans leur vraie perspective.


« Qui est celle-ci qui monte du désert, s’appuyant sur son bien-aimé ? » (Can. 8, 5). Monter, monter toujours plus haut ! Du désert, hors du désert, loin du désert, appuyé sur Christ. Oh ! la joie de ne plus être seul, la joie indicible de connaître une intimité grandissante avec Lui, de s’appuyer sur Lui d’autant plus qu’on est faible, ignorant de l’avenir, incapable de se diriger seul !


Accepter ce qu’on ne comprend pas, se soumettre à ce qu’on ne s’explique pas, croire ce qui paraît impossible, marcher dans un chemin dont l’issue nous est cachée, voilà les premières leçons qu’il faut apprendre à l’école de Dieu. « Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; et vous connaîtrez la vérité » (Jean 8, 31-32). Le vrai disciple commence par suivre le Seigneur, et la connaissance vient par sa communion avec Lui.


Rien n’est plus favorable à la communion avec Jésus, que la tranquillité d’âme. Dans cet état seulement, nous pourrons obtenir la docilité qui permet au Seigneur de nous révéler Ses secrets et de nous montrer notre chemin.


Par contemplation, j’entends celle de Jésus Christ. C’est un regard simple, filial, assidu sur Jésus Christ. Contempler Jésus Christ, c’est vivre avec Jésus Christ, faire sa société de Jésus Christ, s’accompagner de Son souvenir, s’envelopper de Sa présence, Lui rapporter toutes nos pensées et tous nos desseins, remplir de Lui notre esprit et notre âme…


« Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Phil. 4, 13). Douce et précieuse expérience, non seulement parce qu’elle rend capable de faire face à toutes les circonstances — ce qui est d’un grand prix — mais parce que le Seigneur est connu comme l’ami constant, fidèle et puissant, du cœur.