Le combat

La certitude de la grâce, nous préserve-t-elle du trouble ? Non, car tant que nous sommes dans un corps de péché, il y a et il doit y avoir toujours une lutte entre la chair et l’Esprit. Mais il est bien différent d’avoir à soutenir cette lutte avec l’assurance que Dieu est pour moi, parce que je suis « sous la grâce » ; ou de la soutenir dans la crainte qu’Il ne soit contre moi, parce que je suis « sous la loi ».

Si je crois que Dieu est contre moi à cause de la présence du mal dans mon cœur (et tant que je serai ici-bas j’en verrai la racine, même si les fruits n’en sont pas manifestés), je serai sans force pour le combat. Bien plus, je serai entièrement découragé et je gémirai, doutant de mon acceptation. Mais si je suis certain que Dieu est pour moi, cette assurance me donnera du courage et me fera remporter la victoire ; je pourrai même m’écrier : « Sonde-moi, ô Dieu ! et connais mon cœur ; éprouve-moi, et connais mes pensées. Et regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et conduis-moi dans la voie éternelle » [Ps. 139, 23, 24]. Dans ma confiance en l’amour et en la grâce de Dieu, je puis Lui demander de sonder tout le mal en moi. Je n’oserais autrement le faire, de peur d’être accablé de désespoir. Dieu est mon ami ; Il est pour moi, contre le mal qui habite en moi.

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Notre combat est un combat réel. L’éviter, c’est éviter la bénédiction.

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Dans le chemin de la fidélité, Satan placera devant vous des montagnes apparemment infranchissables. Mais Dieu est plus puissant que tout cela et la foi compte sur Lui pour vaincre ; car faire la paix avec Satan est une chose honteuse et détestable. Il n’est pas question ici de notre joie, mais de notre combat. Selon le dessein de Dieu, nous devons connaître ce qu’est la guerre. Cela nous surprend parfois et nous nous persuadons facilement qu’il y aurait plus de bénédiction si la montagne était supprimée. Mais si nous résistons à Satan et soutenons le combat en nous fiant à la puissance de Dieu, l’ennemi s’enfuit loin de nous. Il n’est pas seulement battu, mais il s’enfuit ; vous en ferez l’expérience.

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Le sentier le plus difficile, à travers la lutte la plus ardente, est le chemin de la victoire et du repos ; il nous fait avancer dans la connaissance de Dieu. Nous y sommes en communion avec Dieu, source de toute joie, gage et avant-goût d’un bonheur éternel et infini.

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Notre ennemi est rusé et puissant. Un chrétien manquant de vigilance, néglige la prière et la lecture de la Parole ; il oublie qu’il est en lutte avec Satan et sera bientôt blessé.

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Plus nous serons fidèles, plus nous nous trouverons aux prises avec les attaques de l’ennemi. Satan a plus d’intérêt à faire broncher une âme fidèle qu’un chrétien mondain, car son but est de déshonorer l’évangile devant le monde. C’est pourquoi, plus nous avançons, plus nous sommes exposés à broncher si nous ne nous tenons pas dans la communion de Dieu.

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La fin de notre carrière présente à l’Ennemi la meilleure occasion d’accomplir ses desseins, car notre vie, contemplée à la lumière de Dieu, est entachée d’innombrables manquements. Mais pour Dieu, il n’est pas question de ce que nous avons fait. « Selon ce temps il sera dit de Jacob et d’Israël : Qu’est-ce que Dieu a fait ? » (Nomb. 23, 23). Dieu connaît d’avance tous les péchés dont Satan peut nous accuser, en disant : « Qu’as-tu fait ? ». La foi répond : « Qu’est-ce que Dieu a fait ? ». Gardons-nous donc de détourner les yeux de ce que Dieu a fait, sinon nous perdons la certitude de Son amour pour nous. Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? [Rom. 8, 31] Si Satan nous accuse, c’est Dieu qui répond pour nous.

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La chair recherche le soulagement, elle craint les combats, les difficultés, mais Dieu ne veut pas la soulager aux dépens de l’âme.

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Si nous possédons la grâce de Dieu, nous craignons réellement l’Ennemi de nos âmes. Le mondain craint Dieu : il a peur de Lui ; mais il ne craint pas Satan. Il fuira l’homme qui lui parle de Dieu, et ne craindra pas celui qui l’entraîne au mal. Le chrétien, au contraire, n’a plus peur de Dieu, mais il redoute Satan. Connaissant sa faiblesse et l’ennemi toujours aux aguets, il sait très bien que, s’il se laisse séduire, il contristera le Saint Esprit. L’enfant de Dieu, possédant un tel trésor, craindra le ravisseur.

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Je vis de la vie de Christ ; Satan se tient avec des choses agréables à côté du chemin et avec des choses pénibles sur le chemin, pour me détourner de l’obéissance de Christ — du chemin de la vie en moi.

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Plus il cherche à entraver les desseins de Dieu, plus Satan pousse à leur accomplissement.

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Vaincre Satan, résister à ses tentations, manifeste la vigueur de la vie chrétienne. Il nous faut pour cela être occupés du Seigneur.