Porter la croix

Satan s’efforce de persuader les enfants de Dieu de ne pas se charger de la croix. La croix reste la croix ; elle n’est pas agréable à porter et sera toujours un scandale au monde.

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Dans la pratique, la croix est pénible pour la chair, mais elle met le nouvel homme en liberté, pour qu’il puisse prendre son essor. Alors nous pouvons comprendre les choses comme Dieu les comprend, en voir toute la beauté morale et la perfection, et en jouir. Comme un homme est fier de sa patrie, je suis fier de la croix, en présence du monde entier. Plusieurs croyants doivent avouer que des motifs étrangers au nouvel homme agissent sur leur âme, qu’en bien des occasions ils ne jouissent pas des choses célestes. La raison d’un tel état : en pratique le vieil homme n’est pas crucifié. Nous avons le droit de prendre la croix comme envoyée par la main de Dieu, et de dire : Je ne veux rien que Christ, rien que la croix !

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Je puis dire à Dieu : « Maintenant je me tiens pour mort », mais Dieu me dit : « Je ne puis me fier à toi, je vais t’y tenir moi-même ». Il vient ainsi à notre secours en nous livrant à la mort.

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Quand la discipline a produit ses fruits, au lieu de penser à nous-mêmes, nous y voyons Dieu agissant pour briser notre volonté et atteindre le mal dans nos cœurs, afin de nous soumettre à Lui. Si la discipline nous décourage, il y a en nous une volonté qui ne veut pas être brisée.

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Le nouvel homme peut se glorifier dans les afflictions, et s’il ne le peut pas, sa nouvelle nature n’est pas en activité.

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Nous trouvons beaucoup plus de rafraîchissement dans les choses pénibles que dans les choses agréables. La vallée de Baca devient une fontaine [Ps. 84, 6]. Le rafraîchissement et la bénédiction sont le fruit de ce qui nous a affligés, humiliés, vidés de nous-mêmes.

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La patience exige une entière confiance en Dieu pendant qu’Il fait Sa propre œuvre. Nous devons Le suivre et non Le précéder.

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Jésus dit au jeune homme : « Suis-moi, ayant chargé la croix » (Marc 10, 21). Les disciples « étaient stupéfiés et craignaient en le suivant » (v. 32), parce qu’il y avait la croix sur le chemin. Ils n’étaient pas les seuls à devoir suivre ce chemin. C’est la part de tout croyant. Telle était la pensée de Paul en Philippiens 3 : « Je désire, dit-il, posséder Christ. Jésus est sur la croix. Il faut que j’y passe, étant rendu conforme à sa mort ». La croix est moralement pour lui une partie de Jésus et il veut la posséder, posséder Jésus tout entier.

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L’amour de Dieu est la clé de toutes les épreuves que nous rencontrons, et la puissance qui nous aide à les supporter. Ayant été exercé, le cœur peut se confier en Dieu s’il a appris que rien ne peut le soutenir sauf l’amour de Dieu. Le « moi » nous empêche de voir cela, c’est pourquoi il nous faut un dépouillement pratique de nous-mêmes, car on ne peut se fier à soi-même. C’est la leçon la plus difficile à apprendre, une chose bien différente que d’être assuré seulement de la paix avec Dieu et de Sa faveur. Quand on sent que Dieu est là et qu’Il suffit, on peut se confier en Lui pour toutes choses ; voilà pourquoi nous nous glorifions dans les tribulations [Rom. 5, 3].