L’épreuve

Le Seigneur seul peut réellement consoler quand Il nous frappe ; notre consolation procède de la certitude que les coups nous sont infligés par Sa main d’amour : ce qui vient de cette main est toujours parfait.

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Épargne-moi cette épreuve, dit le fidèle. Non, dit Dieu, il faut y passer. Alors le croyant va de l’avant avec la force de Dieu et soumis à Sa volonté. L’épreuve vient, et quelle joie d’arriver de l’autre côté — car l’autre côté, c’est la gloire — par l’obéissance et la soumission à la volonté de Dieu.

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Si Dieu ne nous exauce pas, cela ne prouve nullement qu’Il ne nous aime pas. L’exemple de Christ montre que les plus grandes souffrances sont compatibles avec un amour parfait de la part de Dieu. Dieu dispense des consolations aux inconsolables et leur dit : « Je serai dans votre peine, si vous ne pouvez être dans ma joie ».

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Toutes les épreuves que Dieu nous envoie ont pour but de nous apprendre à mettre notre confiance en Lui et non point dans la chair.

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Dans l’épreuve, nous faisons l’expérience de Dieu, de Sa patience, de Son amour, de Son support, de Sa fidélité. L’épreuve fond aussi notre cœur et nous apprend à le connaître, tout en nous révélant l’amour et le cœur de Dieu. Deux choses sont nécessaires pour profiter de l’épreuve : 1° Une confiance entière en l’amour de Dieu : s’appuyer sur Lui en aveugle. 2° Une soumission entière à Sa volonté. La foi doit être éprouvée et prouvée par l’épreuve. Dieu se fait notre serviteur pour notre bonheur.

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Quand nous nous plaignons des circonstances, nous murmurons contre Dieu qui les dirige.

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L’âme qui souffre fait, à son insu, des progrès immenses ; elle mûrit. Dieu l’ordonne ainsi pour que nous fassions l’expérience de ce qu’Il est.

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Si la patience a son œuvre parfaite [Jacq. 1, 4], le printemps renaît dans nos âmes.

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Quand la discipline a produit ses fruits, au lieu de penser à nous-mêmes, nous y voyons Dieu agissant pour briser notre volonté et atteindre le mal dans nos cœurs, afin de nous soumettre à Lui. Si la discipline nous décourage, c’est que notre volonté n’est pas brisée.

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Quand nous passons par des jours d’épreuve, demeurons en la présence du Dieu de toute consolation [2 Cor. 1, 3] ; Il ne permettra pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces. L’affliction devient, en Sa main, un moyen de nous faire connaître davantage Son cœur plein de sympathie et d’amour. Nous aurons ainsi plus de grâces à Lui rendre pour les mauvais jours que pour les bons.

Mais si nous traversons des jours de repos, alors demeurons encore plus près du Seigneur. Il y a un réel danger que la nonchalance et l’indifférence s’introduisent facilement dans le cœur. Notre vie étant douce et facile, nous cédons bien vite à l’attrait des choses de ce monde.

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Il est plus précieux de faire un sujet d’actions de grâces de nos épreuves que de nos bénédictions. « Je bénirai l’Éternel en tout temps ; sa louange sera continuellement dans ma bouche » (Ps. 34, 1).

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Il y a beaucoup de choses dont, vues en elles-mêmes, nous ne pouvons remercier Dieu : le brisement des liens les plus précieux à nos cœurs ou la perte des objets de nos affections. Quand nous avons discerné l’amour qui a ordonné et la main qui a dirigé, nous pouvons rendre grâces.

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Le croyant peut, en toute circonstance, invoquer le secours de Dieu. Oui, même si notre affliction est le fruit de notre péché, le seul moyen d’être délivrés de notre péché et de notre affliction, c’est d’aller à Dieu en nous cachant derrière Son Oint. On ne peut revenir à Dieu qu’en s’abritant derrière Christ : « Toi, notre bouclier ! — Vois, ô Dieu ! et regarde la face de ton Oint ! » (Ps. 84, 9).

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La piété même ne peut pas remplacer Dieu ; il nous le faut Lui-même ; c’est là notre bonheur éternel. S’Il nous exerce, c’est en amour. Dieu est Dieu pour tous, pour nous âgés, comme pour les jeunes. Et si, par Sa discipline, Il nettoie le sarment, c’est pour faire disparaître le « moi ». Alors, quel gain !