Vingt et unième semaine — La présence de Dieu

Ta face est un rassasiement de joie.
(Ps. 16, 11)

Chose terrible, quand la présence de Dieu, au lieu d’être le refuge de nos cœurs, est pour nous un sujet de terreur et d’angoisse. Je ne doute pas que vous ne rencontriez des centaines de chrétiens qui, au lieu de se sentir loin de la maison paternelle, quand ils sont sortis de la présence de Dieu, se sentent au contraire soulagés.

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Nous sommes appelés à être « chez nous » en la présence de Dieu. Le Seigneur Jésus Christ, prêt à retourner au ciel, dit à Marie : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20, 17). Nous devrions être en esprit autant « chez nous » là-haut que Lui-même. N’était-ce pas avec joie, avec confiance que Jésus disait s’en aller auprès du Père ? Et n’était-ce pas, dans un certain sens, avec le sentiment qu’Il se rendait « chez Lui » ? Telle est la place de l’Église ; nous sommes appelés à être « chez nous » auprès de notre Dieu et Père, jouissant de la félicité de Sa maison. Quel que soit le caractère du monde, notre demeure, notre heureuse demeure devrait être là, aussi réellement là en esprit, aussi heureux là que Christ.

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Parfois nous jouissons de la paix, de la Parole, d’un cantique, d’une prière, sans réaliser la présence de Dieu. Dans ce cas, nous n’y trouvons pas la même puissance, ni le même exercice de cœur. Il est très important, non seulement d’avoir une pensée juste, mais de l’avoir avec Lui. Si vous sondez votre propre cœur, vous découvrirez que vous pouvez chanter sans réaliser Jésus Lui-même.

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La tendance constante de l’activité, surtout celle d’un esprit énergique, même si elle est pour le Seigneur, est de nous éloigner de la présence de Dieu. Quand Dieu est présent, Il nous met à notre place et prend Lui-même Sa place dans nos cœurs. Quelle confiance cela donne et comme le moi disparaît dans cette joie ! Notre grande affaire est de demeurer dans Sa présence.

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Dieu veut que nous ne disions pas seulement : « Il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ », mais que nous ajoutions : « Nous avons été manifestés à Dieu » (2 Cor. 5, 10, 11). Soyons beaucoup devant Lui.

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Cette tendance à nous éloigner de Sa présence est la source de toute notre faiblesse comme chrétiens, car dans la puissance de Dieu nous pouvons toutes choses.

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Si vous avez l’assurance que Dieu vous a confié le service de Sa Parole, ne soyez pas troublé, si vous êtes mis de côté pour un temps. Profitez de cette séparation momentanée de l’œuvre pour chercher beaucoup Sa présence. Vous apprendrez bien des leçons salutaires dans le secret, par votre incapacité à aller de l’avant, mais vous apprendrez aussi beaucoup de Lui-même.

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La présence du Seigneur dans l’âme amène la ruine complète et le néant du moi.

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Il est précieux de parcourir les évangiles et de croître suffisamment dans l’intimité de Christ pour discerner Ses mobiles en toutes choses. Mais c’est beaucoup dire, car il faut pour cela vivre beaucoup avec Lui. C’est là, du reste, que se trouve la bénédiction. En suivant de près Ses traces, vous ne rencontrez jamais autre chose que la perfection.