Vingt-huitième semaine — L’amour

L’amour est de Dieu.
(1 Jean 4, 7)

Lorsque nous sommes conduits par l’amour, les hommes sont, il est vrai, ceux pour lesquels nous nous donnons, mais Dieu est Celui à qui nous nous offrons (Éph. 5, 2).

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C’est une chose sérieuse, quoique très bénie, d’entreprendre un service direct pour le Seigneur. Le simple fait que nous éprouvons le désir d’y entrer, ne prouve pas que nous y soyons appelés. Je crois que le signe le plus sûr de cet appel est un amour ardent pour les âmes et des exercices de cœur à ce sujet devant le Seigneur. Le ressort moteur du service n’est pas le désir de parler, mais le besoin de chercher les âmes et d’affermir les saints.

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Combien de besoins, cachés même dans les âmes les plus dégradées, seraient confessés, si on leur témoignait l’amour et la bonté qui pourraient leur donner confiance. Combien de personnes s’étourdissent dans un tourbillon de plaisirs, afin de faire taire les inquiétudes morales qui les tourmentent. Non seulement l’amour divin répond aux besoins, mais il les force à s’exprimer.

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« Celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu » (1 Jean 4, 16). Je vous supplie instamment de maintenir cet esprit d’amour qui est la présence même de Dieu. Le péché sépare, mais Dieu unit, car Il est amour : c’est en cela que se trouve la guérison de tous les maux, car toutes choses sont réunies en un, en Christ. Marchez donc dans l’amour et vous marcherez avec puissance et à la gloire de Dieu.

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Je crains pour l’Église de Christ l’étroitesse de cœur plus que toute autre chose.

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L’amour rend un homme capable de traverser toutes les épreuves. Si on lui crache à la figure, cela le laisse indifférent, car l’amour demeure et ne tire jamais sa force des circonstances, mais s’élève au-dessus d’elles toutes.

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L’amour, lorsqu’il est réel, est le vrai moyen de produire la sainteté.

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« L’amour pour tous les saints » (Col. 1, 4) est un élément de la bénédiction dont parle l’apôtre, et même quant à l’intelligence spirituelle, il y conduit : « Afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints » (Éph. 3, 18), attendu qu’ils sont tous dans le cœur de Christ ; or, s’ils ne sont pas dans les nôtres, Lui n’a pas Sa place dans nos cœurs, parce que le moi L’en a exclu dans une mesure.

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L’amour, affranchi du moi, peut penser et pense à tout ce qui concerne les autres et comprend ce qui les affectera.

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L’amour ne se lasse pas de servir, quoique le service s’accomplisse souvent dans la souffrance. De fait, à part quelques rares encouragements, il porte toujours, selon l’apôtre Paul, ce caractère général : « J’endure tout pour l’amour des élus » (2 Tim. 2, 10).

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Combien peu de chrétiens présentent à Dieu l’activité de leur amour et introduisent Dieu dans son exercice, agissant ainsi pour Lui et à Sa gloire, quoique ce soit en faveur des hommes, et que, plus ils les aiment, moins ils soient aimés de leur part, ce qui ne les empêche pas de persévérer dans leur service pour l’amour de Dieu !

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Le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, etc. (Gal. 5, 22). Remarquez que les premiers fruits sont « l’amour, la joie, la paix ». Le Saint Esprit produira sûrement les fruits pratiques qui suivent ceux-là et manifestent la vie de Christ devant les yeux des hommes, mais les fruits intérieurs, ceux qui ont Dieu pour objet, viennent en premier lieu, car ils constituent l’état d’âme nécessaire pour produire les autres.