Messager Évangélique:Colossiens 3, 18-21

De mipe
Révision datée du 28 août 2018 à 19:54 par Éditeur (discussion | contributions) (Correction des sujets)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Après les grands et importants principes qui viennent de l’occuper, l’apôtre (v. 10 et suiv.) entre sur le terrain des diverses relations de la vie, et avertit ceux qui se trouvent dans ces relations, de ce qui serait un danger pour eux, en montrant ce qui est le caractère du chrétien dans chacune de ces relations. De la femme, il réclame « l’obéissance » : l’affection lui était naturelle ; « ton désir sera vers ton mari » ; — à l’homme, il demande l’affection et la douceur : son cœur peut être indifférent et dur. Les enfants doivent être obéissants ; les pères doux, afin que les affections ne se refroidissent pas, et qu’ainsi les enfants n’en viennent à chercher, dans le monde, un bonheur qu’ils devaient trouver dans le sanctuaire du cercle domestique, formé de Dieu comme sauvegarde pour ceux qui grandissent dans la faiblesse. Si Christ est reconnu, la famille est un précieux foyer de douces affections, où le cœur est élevé dans les liens que Dieu Lui-même a formés, et qui, en nourrissant les affections, préservent des passions et de la volonté propre. La famille, là où sa force est justement développée, a une puissance toujours attractive, qui, à travers le péché et le désordre, réveille la conscience, et engage le cœur à se tenir loin du mal et de la puissance propre de Satan. C’est Dieu Lui-même qui a formé ces liens.

Je sais bien qu’il faut une autre puissance pour délivrer le cœur et le préserver du péché. La nature même, telle que Dieu l’a formée, ne donne pas la vie éternelle, ne nous rend pas l’innocence, ne purifie pas la conscience. On peut, par l’énergie de l’Esprit, se consacrer à Dieu en dehors des relations où l’affection naturelle exerce sa puissance, les rompre même, si Dieu nous appelle par de plus puissantes obligations, ainsi que Christ nous l’enseigne dans l’évangile. Les droits de Christ, sur l’homme perdu par le péché, sont souverains, absolus et complets : Il a racheté l’homme ; le racheté n’est plus à lui-même, mais à Celui qui s’est donné pour lui. Là où les relations naturelles existent, le péché a tout perverti et corrompu ; la volonté, les passions sont souvent en jeu dans ces relations ; mais les relations elles-mêmes sont de Dieu, et malheur à celui qui les méprise comme telles ! Si la grâce a agi, si la nouvelle vie est là, le cœur reconnaît ce que Dieu a formé : il sait qu’il n’existe pas de bien dans l’homme, il sait que le péché a tout gâté, mais ce qui est gâté n’est pas péché. Et là où ces relations existent, l’abnégation de la volonté, la mort au péché, l’intervention de Christ, l’opération de la vie en lui, rendent la force à ces relations selon la pensée divine, et si elles ne peuvent pas leur rendre le caractère de l’innocence, perdu à tout jamais, elles font des relations établies de Dieu pendant l’innocence de l’homme, une scène où la grâce opère, où le support, la douceur, la tendresse, le secours et l’abnégation de soi-même, au milieu des peines et des difficultés que le péché a introduites, prêtent à ces relations un charme et une profondeur (au reste, c’est ce que Christ a fait à l’égard de toutes choses) que l’innocence même n’aurait pas pu offrir à nos regards. C’est la grâce, opérant dans la vie de Christ en nous, qui s’y déploie. Être sans affections naturelles est un signe de l’apostasie sans espoir, de l’éloignement de Dieu et de l’égoïsme complet des derniers jours.

Je ne fais ici ni faux tableau ni poésie, comme si tout pouvait, dans ces relations naturelles, être toujours couleur de rose : je dis seulement que Dieu a formé ces relations, et que ceux qui ont la crainte de Dieu les respectent : il faut que la grâce s’exerce en elles ; — elles offrent, par leur intimité même, l’occasion de manifester tout ce qu’il y a de plus pénible dans la nature humaine, si la grâce n’y agit pas. L’apôtre avertit les saints de ce danger. Si dans ces relations, le Seigneur qui unit les cœurs, forme le lien, si notre lien encore plus étroit avec Lui, fait la force de nos relations selon la nature, alors la grâce domine ici comme ailleurs, et ces relations forment pour ceux qui s’y trouvent, la scène du doux déploiement de la vie de Christ.