Poème:Un matin sans nuages
Le matin est venu — le matin sans nuage,
Et le Fils de David s’est levé pour régner !
Terre, chante aujourd’hui ! Sors de ton esclavage ;
Voici, l’ange a saisi Satan pour l’enchaîner.
Réjouis-toi ! Voici, ton tyran implacable
Ne te frappera plus du bras de sa fureur ;
Désormais — pour toujours — la paix impérissable
Est descendue à toi, la paix du Rédempteur.
Et toi, Jérusalem, chante ! l’heure est venue ;
Toi, reine des cités, chante et sois sans effroi ;
Que tes chants de triomphe éclatent à la vue
Du Soleil de justice, ô Sion ! de ton Roi.
Lui, Sauveur plein de grâce — Il est toujours fidèle ;
Si tu L’as renié, toi, colombe sans foi,
Il te pardonne tout — à toi qui fus rebelle ;
Il ne te laisse point ; — Son amour est sur toi.
Mais contemple Sa gloire ! — Avec Lui, glorieuse,
L’Épouse dans les cieux triomphe maintenant ;
Des célestes élus la foule bienheureuse
Devant les séraphins Le loue en L’adorant.
Les millions de Ses saints, troupe heureuse et ravie,
Ne cessent point sur Lui de reposer leurs yeux ;
Parmi Ses frères, là, Sa présence est bénie,
Et Lui-même conduit leur louange et leurs vœux.
Ô Seigneur ! tout l’éclat d’une telle journée
Dépasse infiniment l’espoir de notre cœur ;
C’est un fleuve de joie, entière et fortunée,
Plénitude d’un pur, d’un éternel bonheur !
Quelle douce pensée, au milieu de la gloire !
Tout ce qui s’offre à nous, tout ce que nous voyons :
À ta mort, Saint Agneau, ta mort expiatoire,
À toi seul, cher Sauveur, à toi nous le devons.
Source de tout bonheur, et de joie infinie,
Nous avons été faits, Jésus ! un avec toi !
Avec toi nous régnons — avec toi, notre vie !
Tu nous as rachetés — pour toujours — par la foi.