Écho du Témoignage:Extraits de lettres (2)/texte
Bien cher frère,
On m’avait annoncé votre maladie bien avant que j’aie reçu votre lettre. Que la volonté de Dieu soit faite — pas ma volonté, mais la tienne ; la coupe que mon Père m’a donnée, ne veux-je pas la boire ? [Jean chapitre 18 verset 11] Je trouve que quand je puis recevoir de Sa main une coupe d’amertume, il y a toujours même plus de paix et de joie divine que quand c’est mon devoir de Lui rendre mes actions de grâces pour ce qui me plaît. Je me soumets, j’accepte ce qui Lui plaît, et par suite Son Esprit perfectionne en moi le repos du Sauveur au beau milieu de ces souffrances. Le moi est mis de côté, anéanti — l’Esprit et la nouvelle nature règnent sans partage ; et là le repos et la paix que Jésus avait et a toujours en Lui sont mon héritage. Le repos parfait et la paix divine de Jésus sont ma portion.
Des douleurs, des angoisses, des agonies mortelles peuvent bien vider, si Lui Il veut, toute ma force et toute mon énergie — mais si Son Esprit habite dans mon corps, si Jésus le Christ habite aussi, selon la foi, dans mon cœur, Éphésiens chapitre 3 verset 17 — j’aurai la puissance et la force de Christ en moi.
Je fléchis mes genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus Christ — afin que, selon les richesses de Sa gloire, Il vous donne d’être fortifiés en puissance par Son Esprit dans l’homme intérieur ; de sorte que le Christ habite dans vos cœurs par la foi, enracinés et fondés dans l’amour [Éphésiens chapitre 3 versets 14 à 18].
C’est ainsi que je voudrais prier pour vous, afin que Christ soit glorifié en votre corps soit par la vie, soit par la mort [Philippiens chapitre 1 verset 20]. Oui, bien-aimé de par Dieu — c’est notre tout, quant à ces corps vils aujourd’hui, pendant que nous sommes dans cette vie qui n’est pour nous que la vallée de l’ombre de la mort — mais qui a une fin, à savoir le moment où nous mourrons à tout ce qui est mortel.
Je désire penser à la gloire de Dieu et de Jésus en vous et faire tout mon possible pour que tout ce qui vous concerne et touche, soit une occasion et le moyen de faire valoir la puissance de Sa grâce qui a dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité » [2 Corinthiens chapitre 12 verset 9]. Certes cette promesse est pour vous. Et certes aussi la Parole a préparé votre réponse : « Je me glorifierai donc dans mes infirmités, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités », etc. « Car quand je suis faible, alors je suis fort » [2 Corinthiens chapitre 12 verset 10].
…
Bientôt la nuit sera passée — bientôt l’étoile brillante du matin se fera apercevoir — Jésus le Christ venant rencontrer Son Épouse avant que le soleil se lève.
Cher frère, je prie pour vous et pour la gloire de Christ en vous.
Votre frère faible.
…
Il y a entre les saints la réalité d’un lien divin, selon l’expression merveilleuse de Éphésiens chapitre 4 verset 16 — et tout à la gloire de Dieu : des vases de terre — ce qui était perdu — deviennent par la grâce des canaux de la grâce. Le Seigneur nous aime — et Il daigne et veut nous employer en faveur de ceux qu’Il aime, les uns en une manière, les autres en une autre, et celui qui sème et celui qui moissonne se réjouiront ensemble [Jean chapitre 4 verset 36].
…
Cher frère, les frères pensent souvent à vous devant le Seigneur, et Lui y aura égard ; — mais Lui ? Quel bonheur de penser à ce que Lui est, comment Lui aime, comment Lui sympathise, comment Lui tient tout entre Ses mains et amènera la fin qui satisfera Son amour et Sa gloire. Que Lui donc vous continue les soins de Son amour, glorifiant Sa force dans votre faiblesse et qu’Il nous garde tous veillants, car la nuit est fort avancée…
… On nous annonce que notre Dieu vous a visité d’une épreuve bien pénible pour la chair. J’écris pour vous dire toute ma sympathie. Voilà la pauvre chair, mais vous savez que notre Dieu est un Dieu d’amour et qu’ici-bas ce n’est qu’un temps de passage, quelqu’important qu’il soit comme le temps du travail. Oui, Son amour est parfait et c’est une sagesse parfaite qui le dirige. C’est une pensée bien douce que d’y penser. Quand j’ai déchiré ma langue en allant à Milan et que cela se ressentait longtemps, j’ai pensé à la possibilité de ce résultat, et un vieux corps craint la douleur. Dieu m’en a gardé au moins jusqu’à présent…
Mais c’est à notre Dieu et non pas à de pareils cas que je voudrais moi-même diriger vos pensées, ce que, je n’en doute nullement, Il a déjà fait Lui-même : à mesure qu’on s’approche du terme de son voyage, on sent davantage que Ses pensées sont tout. Tout le reste s’en va. Le bonheur ineffable reste parfait et éternel, Dieu Lui-même. Je n’écris que comme témoignage d’affection pour soulager mon propre cœur, car ma confiance pour vous est en Dieu. Qu’Il vous soutienne et vous rende toujours heureux, et Il le fera. Si cela se peut, qu’Il vous guérisse, et cela est aussi entre Ses mains. Au moins, cher frère, vous serez soutenu par l’affection et l’intérêt constant de bien des bien-aimés de Celui qui nous a aimés, et des soins, ce qui est bien mieux, de ce bien-aimé Sauveur. Qu’Il vous garde tout près de Lui dans le sentiment de Son amour, doux et sûr soutien de nos âmes.
… Il y a du soulagement pour nos cœurs à pouvoir faire à notre Dieu l’abandon de nos personnes en toute circonstance. Quand l’épreuve s’annonce, elle peut nous paraître au-delà de nos forces, mais nous découvrons ensuite que le Dieu de toute grâce avait Lui-même fixé la mesure de l’épreuve et qu’Il l’avait limitée à ce que nous pouvons supporter, ou à ce qu’il Lui convenait de nous faire supporter, Sa main nous soutenant. Nous sommes avec Lui toujours. Nous éprouvons Son secours, Ses consolations ineffables, Ses tendres soins. Sa délivrance aussi n’est pas éloignée. Elle vient en son jour nous dire que notre Dieu est le Père des miséricordes [2 Corinthiens chapitre 1 verset 3]…
… En vous quittant, je sens que je reste avec vous.
Nous pensons souvent — journellement à vous, bien cher frère, heureux de savoir que Celui qui nous a aimés et qui s’est livré pour nous tous, ne vous fait pas, quoiqu’il en soit, passer par un chemin dont Il n’ait éprouvé et tracé chaque pas en sympathie et en victoire. Le psaume 34 nous dit Son expérience comme homme, et Sa grâce vous donne et vous donnera, Son nom en soit béni, d’y avoir part pour vous associer au fruit de tout, tel qu’il est exprimé dans les versets 1 à 3 — la louange.