Livre:Études sur la Parole — Ruth/textev
destinées à aider le chrétien dans la lecture du Saint LivreAuteur: J.N. Darby
Le livre de Ruth nous parle aussi de l’époque des Juges, quand il n’y avait pas de rois en Israël ; mais il nous en montre le beau côté dans l’opération de la grâce de Dieu, qui n’a jamais manqué d’agir au milieu du mal, Son nom en soit béni ! comme aussi dans le progrès assuré des événements vers l’accomplissement de Ses promesses dans le Messie, quel qu’ait été d’ailleurs le progrès simultané du mal général.
Ruth, étrangère, venant se placer par la foi sous les ailes du Dieu d’Israël, est reçue en grâce ; et la généalogie de David, roi sur Israël selon la grâce, lui est rattachée. C’est la généalogie du Seigneur Jésus Lui-même, selon la chair [Matthieu chapitre 1 verset 5].
Comme type, ce livre nous présente, il me semble, l’histoire de la réception en grâce du résidu d’Israël aux derniers jours, son Rédempteur (celui qui a droit de rachat) ayant pris en main sa cause.
Élimélec (Dieu le Roi) étant mort, Naomi (mon agrément, mes délices) devient veuve, et par la suite perd aussi ses enfants. Elle est le type de la nation juive, qui, ayant perdu son Dieu, est comme veuve et sans héritier. Mais il y aura un résidu, dépourvu de tout droit aux promesses (c’est pourquoi il est préfiguré historiquement par une femme étrangère), et qui sera reçu en grâce, comme les Gentils et l’Église (comparez Michée chapitre 5 verset 3, deuxième partie), qui s’attachera fidèlement, et de tout son cœur, au sort d’Israël désolé. Dieu reconnaîtra ce résidu, qui, pauvre et désolé lui-même, suivra de cœur les commandements donnés au peuple.
Naomi, figure du peuple en général, dans sa position de délaissement, reconnaît être dans cet état ; elle prend le nom de Mara (amertume).
Celui qui était le plus proche parent, qui aurait bien voulu prendre l’héritage, ne le veut plus, s’il s’agit de le prendre avec Ruth. La loi (ni l’Église) n’a jamais pu rétablir Israël dans son héritage, et n’a jamais pu relever en grâce le nom du défunt.
Boaz (en lui est la force), sur lequel le résidu n’avait pas de droit immédiat (et qui typifie Christ ressuscité, en qui sont les saintetés assurées de David [Actes chapitre 13 verset 34]), entreprend de relever le nom du défunt et de rétablir l’héritage d’Israël. Agissant en grâce et en bonté, et encourageant la douce et humble piété du résidu, de ces débonnaires de la terre [Psaume 76 verset 9], il montre sa fidélité pour accomplir les desseins et la volonté de Dieu à l’égard de cette pauvre famille abandonnée. Rien de plus touchant et de plus exquis que les détails donnés ici. Le caractère de Ruth, cette pauvre femme d’entre les Gentils, est d’une grande beauté.
Naomi reçoit dans ses bras le fils qui lui est né ; et l’on dit : « Un fils est né à Naomi » [chapitre 4 verset 17]. En effet, l’héritier des promesses naîtra à Israël, comme nation, quoique de fait cette promesse concerne le résidu seul, qui, s’identifiant pleinement avec les intérêts du peuple de Dieu, n’a cherché ni riche, ni pauvre, mais a suivi, par la foi et l’obéissance, le témoignage de Dieu au milieu de ce peuple, dans le chemin qu’Il lui traçait.
Ainsi, d’un côté, si les Juges nous montrent la décadence du peuple d’Israël et la manière dont il a manqué à sa responsabilité, lors même que le secours de Dieu fût avec lui ; d’un autre côté, ce livre touchant et précieux nous présente, comme l’aurore de meilleures choses, la grâce agissant à travers toutes les difficultés, assurant l’accomplissement des promesses, et embellissant cette scène de misère et de péché par les doux et beaux traits de la foi, fruits précieux de la grâce, soit en faiblesse et en dévouement, soit en force et en bonté, et toujours selon la volonté parfaite de Dieu ; et assurant par cette histoire touchante, en figure, la restauration complète d’Israël aux bénédictions selon la promesse. Le tableau en est doux et rafraîchissant pour le cœur, au milieu de l’endurcissement et des afflictions d’Israël.
Dans les livres qui suivent, nous verrons la prophétie et l’histoire des voies de Dieu développant l’ensemble des faits qui tendaient à l’accomplissement de Ses desseins, dont les premiers principes, les éléments, sont posés en ce qui nous est montré dans ce livre. Car Ruth fournit une espèce de lien intermédiaire entre la chute d’Israël sous le gouvernement direct de Dieu, et l’accomplissement de Ses conseils dans l’avenir.
La prophétie qui déploie ces conseils, et constate moralement cette chute, commence avec Samuel ; c’est ce que nous apprenons de la bouche du Sauveur qui est Lui-même l’objet de la prophétie.
Éli, dernier juge et sacrificateur, s’en va [1 Samuel chapitre 4 verset 18] ; sa famille doit être retranchée [1 Samuel chapitre 2 verset 34] ; l’arche de l’alliance est prise par les Philistins [1 Samuel chapitre 5 verset 1], et Samuel, consacré à Dieu d’une manière nouvelle et extraordinaire, intervient avec le témoignage spécial de l’Éternel [1 Samuel chapitre 4 verset 1].