Messager Évangélique:Me suis-je assez repenti/textev
Je ne connais pas de question plus embarrassante que celle-ci pour une âme réellement angoissée. Je rencontrai, il y a peu de temps, une personne qui avait passé des années à tâcher de savoir quelle mesure de repentance il faut avoir pour être assuré que l’on est sauvé.
— De laquelle des deux repentances avez-vous essayé ? lui demandai-je.
— Y en a-t-il donc de deux espèces ?
— Mais oui, il y a la repentance légale, par laquelle un homme cherche à abandonner tout péché et à accomplir toute justice pour être sauvé. Voyez Ézéchiel chapitre 18 verset 30. Puis il y a la repentance évangélique qui consiste à renoncer à toute prétention de justice. Le mot que nous traduisons par « repentance », signifie simplement un changement de pensées. Ce changement ou cette repentance sera de l’une ou l’autre espèce, selon qu’il s’effectuera en rapport avec la loi ou avec l’évangile. Il peut être uniquement de tristesse, ou il peut être suivi de joie, à la vie ou à la mort. Le changement de pensées ou la repentance légale était fondé sur le principe des œuvres ; le changement de pensées, ou la repentance de l’évangile, l’est entièrement sur le principe de la grâce, nullement sur celui des œuvres. Si donc, c’est par la repentance des œuvres que vous cherchez le salut, jamais vous n’en aurez une mesure suffisante pour être sauvé. Croire que l’on puisse être sauvé par les bonnes œuvres de la repentance légale, est une erreur complète.
Il se peut que vous teniez pour une chose légère de continuer à vivre dans le péché, pensant qu’il vous sera facile de vous repentir un jour : épouvantable, fatale illusion ! Vous vous endurcissez de jour en jour davantage.
J’en reviens à la repentance évangélique. Dieu est le Dieu de vérité, et la vérité, c’est que l’homme est un pécheur perdu, privé de toute justice, car il est écrit : « Il n’y a point de juste, non, pas même un seul » [Romains chapitre 3 verset 10]. Les pensées de l’homme à cet égard ne sont que ténèbres. Il s’imagine n’être pas si mauvais qu’il ne puisse se corriger.
Mais il y a une autre chose :
Dieu aime l’homme coupable et perdu. Du trône de la gloire et brûlant d’amour, Il a envoyé Son Fils bien-aimé au pauvre pécheur coupable ; ce Fils est mort sur une croix, « le Juste pour les injustes » [1 Pierre chapitre 3 verset 18]. Oh ! regardez l’Agneau de Dieu mourant ! Voyez le sang expiatoire découlant de Son côté percé. Il baisse la tête et meurt ! Et tout est accompli.
Dieu L’a ressuscité des morts ; et maintenant Il peut te recevoir par la rédemption qui est en Jésus Christ. Il te reçoit, Il t’aime, pauvre pécheur au cœur brisé. Il vient à ta rencontre en amour, et tu pensais qu’Il ne pouvait te rencontrer qu’avec la colère que tu avais méritée. Il te commande avec autorité, dans l’évangile, de te repentir, c’est-à-dire de changer de pensées à ton égard et à son égard. Comment cela ? En croyant ce qui est vrai, savoir : que tu ne peux te présenter devant Lui que couvert de péchés. Renonce donc à toute prétention de justice, et, comme un pécheur perdu, regarde à la croix. Je puis te dire qu’aussi certainement que tu as été amené à reconnaître ton état et à sentir qu’il te faut Christ, aussi certainement tu es accepté de Dieu, à cause de l’œuvre que Christ a accomplie, et que, te montrant la croix sur laquelle tes péchés ont été expiés, Il te dit : « Ici, pécheur, je n’ai plus rien contre toi ». Ce n’est pas toi qui t’approche de Dieu avec des œuvres de repentance, c’est Dieu qui s’approche de toi par la mort de Jésus.
Que le Dieu de bonté, mon cher lecteur, te conduise à la repentance, c’est-à-dire qu’Il te fasse connaître en plein Son amour immense, pour toi, pécheur perdu. Alors tu éprouveras que cette bonne nouvelle est la puissance de Dieu à salut. L’Esprit Saint opérera en toi la tristesse selon Dieu à cause du péché, et la force de l’abandonner ; Dieu Lui-même produira en toi le vouloir et l’exécution pour faire ce qui Lui est agréable. Ce sont là les choses qui accompagnent nécessairement le salut, mais qui n’en sont jamais les conditions, autrement la grâce ne serait plus la grâce.