Messager Évangélique:À qui la faute

De mipe
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Représentons-nous un vaisseau sur la mer, prêt à sombrer ; on sait qu’il est extrêmement délabré, qu’il fait eau de toutes parts, enfin qu’il doit sous peu couler à fond. À bord, on fait tous les efforts possibles pour sauver l’équipage ; un bateau de sauvetage, qui peut contenir tous les passagers, est lancé à la mer ; les marins le maintiennent côte à côte du vaisseau en danger : du canot de sauvetage, le capitaine invite toutes les personnes qui sont sur le pont, à abandonner le vieux et mauvais vaisseau et à se confier à lui sur son bateau, en leur donnant l’assurance qu’il les conduira sains et saufs à la côte. Les passagers repoussent résolument cette invitation ; l’un répond : « Notre vieux vaisseau n’est pas si mauvais, il a seulement besoin d’être reverni ». Un autre ajoute : « Allez-vous-en avec votre bateau ! Nous avons un charpentier à nous, c’est son affaire de réparer le vieux vaisseau. Vous imaginez-vous que quelqu’un de nous voulût quitter ce beau vieux navire pour se confier à votre bateau de misérable apparence ? ». Enfin le vaisseau se remplit et sombre.

Maintenant si tous les passagers, qui ont si obstinément méprisé les offres du capitaine, périssent, à qui la faute ? je vous le demande. Il est clair qu’ils ne peuvent l’attribuer qu’à eux-mêmes. Le bateau de sauvetage leur a été envoyé et ils l’ont refusé.

Ce vaisseau gâté, vermoulu, c’est l’homme déchu, ruiné par le péché, comblant de plus en plus la mesure de ses iniquités, jusqu’à ce qu’il enfonce dans la perdition. Jésus Christ est le bateau de sauvetage que, dans Son amour pour ce pauvre monde ruiné et prêt à périr, Dieu a envoyé, « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ». C’est ainsi que Dieu a aimé le monde ; mais le monde a-t-il cru Dieu ? Hélas ! non. Il a rejeté jusqu’à cet amour et ce grand salut. Ils ont mis à mort le Fils de Dieu. La mort de Jésus était l’offrande de Lui-même, le sacrifice de propitiation pour les péchés, et Dieu L’a ressuscité des morts. Ainsi, le Christ ressuscité est le bateau de sauvetage pour toute âme qui se confie en Lui.

Permettez-moi, mon cher lecteur, de vous adresser une question : « Où êtes-vous ? dans le bateau de sauvetage ou dans le vieux vaisseau ? Êtes-vous en Christ, ou vous confiez-vous en la propre justice de votre vieille nature ? Êtes-vous du nombre des rachetés ? Pouvez-vous dire que « vous avez la rédemption par son sang, savoir la rémission des péchés » (Col. 1, 14) ? ou bien êtes-vous encore dans le monde et de ce monde, coupable d’avoir rejeté et mis à mort le Fils de Dieu ?

Vous ne vous inquiétez peut-être pas de ces choses, remplissant la mesure de vos iniquités. Mais vous savez que le vieux vaisseau, une fois rempli, coule à fond. Ainsi quand votre dernier péché sera consommé sur la terre, vous enfoncerez dans la perdition éternelle ; alors, vous comprendrez à qui est la faute !

Vous confiez-vous dans des formes et des cérémonies extérieures de religion ? À quoi peut vous servir, je vous le demande, ce pauvre vernis ? Le vaisseau va sombrer et si vous ne le quittez pas, vous sombrerez aussi avec lui, le pinceau à la main. Non, cher lecteur, ni les baptêmes, ni les sacrements, ni les ordonnances que l’homme peut observer, n’empêcheront jamais un seul pécheur perdu d’enfoncer dans l’enfer. Malheur à votre âme, si vous mettez votre confiance en ces choses !

Il y a tant d’opinions diverses, dites-vous peut-être, comment puis-je savoir qui a raison ? Quiconque vous montre Christ, le bateau de sauvetage, a raison ; et quiconque vous retient dans le vieux vaisseau, a tort. Ne le voyez-vous pas vous-même ?

Que si vous essayez, n’importe par quel moyen, de raccommoder le vieux vaisseau, c’est-à-dire d’améliorer ou, pour mieux dire, de rendre bonne votre nature déchue, appelée dans l’Écriture « la chair », vous pouvez être sûr que, tôt ou tard, si vous persistez dans cette voie, vous enfoncerez comme le vieux vaisseau. Et où ? Pensez-y bien, dans le puits de l’abîme sans fond, et à qui sera la faute ?

Je vous en prie, renoncez à la vaine tentative de raccommoder le vieux vaisseau. Reconnaissez et confessez que vous êtes un pécheur perdu, sans ressources, complètement ruiné. Croyez en la grâce de ce Dieu qui a envoyé Christ, comme un bateau de sauvetage, pour vous sauver. Confiez-vous en Lui de tout votre cœur ; confessez-Le de vos lèvres et par votre vie. Vous ne pouvez être aux deux places à la fois. Si vous êtes dans le vieux bâtiment de n’importe quelle justice propre, vous enfoncez rapidement ; il n’y a pas un moment à perdre. C’est, en vérité, une grande présomption chez ceux qui sont à bord du vieux navire, que d’oser dire : « Nous savons que nous sommes en sûreté ». Mais si vous êtes en Christ, le bateau de sauvetage, il est impossible que vous vous croyiez trop en sûreté. Jamais Il n’a perdu, ni ne perdra personne de ceux que le Père Lui a donnés. À Lui, bien mieux encore qu’à Son apôtre Paul, on peut appliquer ces paroles de l’ange : « Dieu t’a donné tous ceux qui naviguent avec toi ». Aussi, quelle que soit la tempête, « ayez bon courage, car nul de vous ne perdra la vie, et le navire seul périra » (Act. 27, 22-24).