Livre:Étude sur l’Apocalypse/Chapitre 5

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« Et je vis dans la droite de celui qui était assis sur le trône, un livre, écrit au-dedans et sur le revers, scellé de sept sceaux ». Un ange puissant proclame à haute voix : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? ». Nulle créature, en aucun lieu, ne peut répondre. Mais à la fin, après un espace de temps suffisant pour montrer l’impuissance de tout autre, le Seigneur Jésus s’avance et relève le défi. La consolation donnée à Jean par un des anciens se trouve ainsi justifiée, car les anciens ont toujours l’intelligence des choses. Et Jean voit le lion de la tribu de Juda, qui n’est autre que l’Agneau, méprisé sur la terre, exalté dans le ciel ; il Le voit s’avancer et prendre le livre. À ce moment tous, les animaux et les anciens ensemble, se prosternent devant l’Agneau et font entendre un nouveau cantique.

Il est très frappant de lire après cela : « Et je vis : et j’ouïs une voix de beaucoup d’anges à l’entour du trône et des animaux et des anciens ; et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers, disant à haute voix : Digne est l’Agneau qui a été immolé, de recevoir la puissance ». Pourquoi les anges apparaissent-ils ici et non pas au chapitre 4 ? Dieu, dans toutes Ses voies, que l’Écriture nous fait connaître, agit toujours d’après les raisons les plus sages, et l’Esprit nous encourage à nous en enquérir humblement, mais avec confiance. Voici donc ce qui me paraît motiver cette différence : le fait que l’Agneau prend le livre et se prépare à en ouvrir les sceaux marque un changement d’administration. Jusqu’alors, les anges avaient été les ministres de la puissance de Dieu. Quand il était question de jugement à exécuter, ou de quelque autre intervention extraordinaire de Sa part, Dieu se servait d’eux comme d’instruments ; mais il me semble que l’Esprit de Dieu montre qu’à partir de ce moment s’effectue un changement immense. Les anges pourront bien être encore employés pendant l’intervalle marqué par la dernière des soixante-dix semaines de Daniel, parce que c’est encore le temps de la providence, et non de la gloire manifestée ; mais le titre des saints glorifiés est affirmé ici.

Le chapitre deuxième de l’épître aux Hébreux nous enseigne positivement que le monde à venir n’est pas assujetti aux anges mais aux rachetés ; et ici le voyant est admis à jeter un regard prophétique sur une scène qui s’accorde avec la doctrine de Paul. En d’autres termes, quand l’Agneau est introduit sur la scène, alors, et non pas avant, les anciens, c’est-à-dire les saints glorifiés, et les animaux, qui symbolisent les attributs nécessaires à l’exécution du pouvoir judiciaire, s’unissent comme ne formant qu’un tout pour célébrer, dans un cantique nouveau, les louanges de l’Agneau qui a été immolé. Ils sont donc associés d’une manière intime et toute nouvelle ; et, en même temps, pour confirmer le changement, les anges apparaissent d’une manière distincte et définie.

Supposons donc qu’auparavant l’administration de jugement fût entre les mains des anges, on comprend aisément que, dans le chapitre 4, ils ne fussent pas distingués des animaux, parce qu’en fait ceux-ci représentent d’une manière générale les agents qui exécutent les jugements de Dieu. Tandis que si, dans le chapitre 5, il y a un changement dans l’administration, et que les anges, jusqu’alors exécuteurs de ces jugements, ne soient plus reconnus comme tels en vue du royaume, mais que le pouvoir soit confié aux saints glorifiés, il est tout naturel que les anges, étant remplacés et comme éclipsés par les héritiers du royaume, reculent à l’arrière-plan. Si auparavant on pouvait les considérer comme compris sous le symbole des animaux, ils reprennent désormais simplement leur place comme anges. Telle me paraît être la vraie interprétation de ce passage.

D’après cela, ce que représentent les quatre animaux s’applique d’abord aux anges, et ensuite aux saints. Le symbole ne montre pas tant les personnes auxquelles est confiée l’exécution des jugements, que le caractère des agents employés. Mais l’Écriture fournit les éléments nécessaires pour déterminer quels ils sont ; dans le premier cas, c’est par l’absence de toute mention des anges, qui, nous le savons, sont les êtres dont Dieu se servait dans Ses voies providentielles envers le monde, aux jours de l’Ancien Testament et même du Nouveau. L’Église est encore en voie de formation ; mais lorsqu’elle sera complète, quand les saints glorifiés seront enlevés de la terre, et que le titre de premier-né sera reconnu, alors leur titre le sera aussi. Et nous pouvons facilement comprendre que, lorsque le Seigneur vient pour prendre le royaume d’une manière visible, ce changement d’administration doit d’abord être rendu manifeste dans le ciel, avant de se déployer sur la terre. Le fait général est donc dans le chapitre 4, et le changement qui va avoir lieu est montré par anticipation au chapitre 5.

En dernier lieu, nous voyons dans ce chapitre que, lorsqu’une fois le signal de l’adoration due à l’Agneau a été donné, toutes les créatures s’unissent pour célébrer la bénédiction qui résulte de Son œuvre.