Écho du Témoignage:La vérité importante pour ce temps-ci/texte

De mipe
< Écho du Témoignage:La vérité importante pour ce temps-ci
Révision datée du 16 février 2021 à 20:48 par Éditeur (discussion | contributions) (Texte de l’article)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

[Écho du Témoignage:Tome 4 pages 221-247]

L’Écriture nous avertit d’avance que dans « ces derniers jours, il surviendra des temps fâcheux » [2 Timothée chapitre 3 verset 1], afin que nous puissions être prêts à leur faire face quand il arrivent ; et plus encore — afin que nous soyons sur nos gardes, comme étant pleinement sensibles à l’Esprit et à leur caractère. Si nous ne nous rendons pas compte de la nature des temps, comment pourrions-nous être prêts à leur faire face ? Et si nous n’avons pas un sens spirituel bien délicat pour observer, comment pourrions-nous la comprendre ? Ne pourrait-il pas être dit de nous comme des docteurs juifs (et c’était la constatation de leur inconséquence et l’avant-coureur de leur jugement) : « Comment ne discernez-vous pas ce temps-ci ? » [Luc chapitre 12 verset 56]. Le sujet de l’élévation orgueilleuse du moqueur, c’est que toutes choses demeurent comme elles ont été dès le commencement. On n’a pas le sens spirituel pour voir comment toute l’organisation chrétienne est dévastée profondément et dans une large étendue, et il en résulte pour les chrétiens en général une faiblesse proportionnée à leur ignorance relativement à la vérité qui est particulièrement nécessaire pour ce temps-ci, et ce qui est pire, une déplorable négligence à chercher à le savoir. Le caractère pressant du mal n’étant pas senti, il ne s’en trouve que bien peu qui « aient l’intelligence des temps pour savoir ce qu’Israël doit faire » [1 Chroniques chapitre 12 verset 32]. Mes frères ! « les choses ne devraient pas être ainsi » [Jacques chapitre 3 verset 10] !

La question : « Quelle est la vérité importante pour ce temps-ci ? » m’a été posée dernièrement par un sincère et zélé serviteur de Christ ; et plus j’ai considéré ce sujet, plus son importance m’a paru grande. Je vais donc tâcher, avec le secours du Seigneur, de faire voir par l’Écriture de quelle manière, dans des temps et des difficultés semblables aux nôtres, ont agi les vrais serviteurs de ces jours, dont l’exemple nous fournit le précepte et le principe aussi bien que l’autorité, par suite de l’instruction divine qu’ils reçurent alors.

Il faut d’abord que je demande à mon lecteur de considérer les influences qui sont aujourd’hui à l’œuvre, s’exerçant à dissoudre tous les principes du christianisme et à les dépouiller de leur force. Je les réduis à deux. L’une est l’exaltation de l’esprit de l’homme comme possédant en lui-même (per se) la lumière de la révélation, et comme capable par une habile attention de s’élever si haut, que la révélation ne lui est que d’une utilité secondaire ou probable ; — l’autre (qui semble d’abord inconcevable, si nous n’avions pas l’évidence irrécusable des faits pour fixer notre jugement incertain) est, que plus grandissent le développement et le progrès intellectuels, plus grandit aussi le zèle pour une religion de formes qui exige à la fois le dévotisme du corps et celui du sentiment. C’est ainsi que le développement intellectuel qui se passe de la révélation, et l’extrême dévotisme religieux qui flatte et fausse la conscience, sont pareils à deux courants qui se réunissent et qui croissent dans leur cours, l’esprit étant à lui-même son propre oracle, et la conscience étant à elle-même son propre autel : « l’entendement et la conscience sont tous deux souillés » [Tite chapitre 1 verset 15] et impies !

Il s’agit donc de savoir de quelle manière, n’étant que témoins pour Dieu, nous devons nous opposer au mal ainsi à l’œuvre et le neutraliser ; car tout ce qui répond au mal actuel serait la vérité « pour ce temps-ci ». Il nous est expressément déclaré, en 2 Timothée chapitre 3, qui traite spécialement des temps fâcheux de la fin, que les « saintes lettres peuvent nous rendre sages à salut ». Or, je considère ce mot « salut » comme signifiant la délivrance de tout ce qui peut me causer du dommage ou me faire du mal, et non pas seulement la délivrance de mon âme du jugement. Le fait même que l’Esprit rejette l’âme sur l’appui des Écritures dans une conjoncture pareille, prouve à lui seul qu’Il savait que lorsque leur autorité et leur doctrine seraient le plus attaquées, le cœur sincère les trouverait remarquablement propres à préserver et à conduire sûrement. Après avoir ainsi établi que nous devons trouver dans les Saintes Écritures tout ce qui peut nous délivrer moralement du mal et des difficultés qui nous environnent, parcourons-les soigneusement et remarquons de quelle manière les serviteurs de Dieu furent conduits et enseignés pour tenir en échec et déjouer tous les artifices de l’ennemi ; car il est le même depuis le commencement, et nous avons l’avantage d’étudier la voie et les moyens par lesquels il fut repoussé dans les grands combats antérieurs à notre époque ; et par la grâce de Dieu, cette connaissance contribuera à nous rendre capables de le repousser aujourd’hui nous-mêmes.

Dans la toute première tentation, lorsque Satan séduisit Ève par sa ruse, nous trouvons les principaux traits qui caractérisent chacun des grands assauts qu’il a livrés à l’homme. Ici Satan se présente sous la forme du « plus fin de tous les animaux des champs que l’Éternel Dieu avait faits » [Genèse chapitre 3 verset 1] — sous la forme d’un serpent. Or, le verbe « employer des enchantements » est de la même famille que le mot qui signifie serpent, tous les deux étant composés des mêmes lettres, sans les points voyelles, nahasch, terme auquel je fais maintenant allusion. Je ne le cite ici que pour faire voir que Satan prenait la forme du serpent dans le même but qu’il employait les enchantements — en vue de tromper — et de là vient le raisonnement de l’apôtre sur cet acte, comme « le serpent séduisit Ève par sa ruse » [2 Corinthiens chapitre 11 verset 3], et qu’Ève dit elle-même : « le serpent m’a séduite » [Genèse chapitre 3 verset 13]. Nous n’avons besoin de rien de plus pour établir que la première pensée, le but principal de Satan, c’est de cacher à l’homme le pouvoir qui exerce son influence sur son esprit et sa conscience. Et c’est là pour moi une découverte très importante à faire. Le mal aime d’accomplir ses criminels desseins sans que son origine soit découverte ; tandis que le bien, comme tout ce qui est de Dieu, est toujours plus confirmé quand on le rapporte à son origine. Nous pouvons donc en conclure que Satan trompera toujours l’homme quand il cherche à en faire sa proie ; et en conséquence, si je ne puis voir distinctement l’origine de l’influence sous laquelle on veut me placer, c’est-à-dire, de qui elle procède, j’ai besoin de prendre garde et de marcher avec précaution, de peur de tomber dans le piège du diable.

Remarquons bien cela. Dans ses attaques, Satan commence d’abord par la tromperie et la ruse ; ensuite (et par ceci, si j’ai le sens spirituel, je puis découvrir mon danger), il me propose toujours quelque chose de nature à m’exalter ; n’importe que ce soit dans les choses de l’ordre moral ou dans celles de l’ordre naturel, il cherche dans l’un et l’autre cas à faire du moi mon objet, et il se servira du nom de Dieu pour donner du poids à son mensonge. Dans le cas d’Ève, il chercha à la faire désobéir à Dieu d’abord en lui assurant un mensonge, et ensuite en faisant ressortir l’avantage qui résulterait pour elle d’avoir accédé à son conseil ; ce qui est appuyé par une allusion qu’il fait à Dieu. Lors même que ce ne soit qu’une mauvaise insinuation, souvent l’appel à Dieu n’en atteint pas moins, par sa hardiesse, l’homme simple et sans expérience, avec la force de la vérité. Qui oserait, pourrait-on dire, affirmer si hautement à la face du ciel, s’il n’avait pas la vérité de son côté ? Mais cette effronterie d’affirmation n’est en réalité qu’une profanation diabolique. Et si j’ai de la spiritualité, je soupçonne aussitôt qu’il va m’être donné quelque conseil spécieux ayant trait exclusivement ou principalement à mon avancement ou à mon avantage propre. On dira peut-être que l’évangile me présente d’une manière bien prééminente mon propre avantage. C’est vrai ; mais ne me rattache-t-il pas à Dieu ? Et n’est-ce pas dans la manifestation qu’il me présente de Sa grâce et de Sa gloire que je trouve une place d’éternelle proximité avec Lui ? « Aujourd’hui, dans la cité de David vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » [Luc chapitre 2 verset 11] — message de la gloire de Dieu ! Satan voudrait m’occuper de mon propre avantage, et aussi de ma propre aptitude à l’assurer. Après m’avoir trompé sur la source réelle de l’influence qui tend à s’exercer sur moi, et avoir obtenu que je lui prête l’oreille, il me fait voir comment je puis m’avancer moi-même, et cela dans une direction connue de Dieu ; tout scrupule relativement aux défenses divines étant surmonté par la certitude connue de Dieu d’un gain positif et de la capacité propre de l’homme pour l’atteindre et l’acquérir. Quand l’homme cède ainsi à Satan, les pensées qui traversent son esprit sont les mêmes en principe que celles qui traversèrent l’esprit d’Ève ; la chose est examinée, et on arrive à la conclusion qu’il résultera des propositions du tentateur des avantages personnels considérables et qui nous élèveront. Et on entre dans la fatale carrière. Adam et Ève sont nus ! Ils voient trop ! Voilà ce qu’ils ont gagné à écouter Satan ! Ils voient maintenant ce à quoi ils ne peuvent porter remède. La grâce de Dieu tient toujours devant l’âme des siens le remède qui suffit au besoin. En ayant recours aux feuilles de figuier [Genèse chapitre 3 verset 7], Adam fait un misérable effort, eu égard à ses connaissances naturelles étendues, pour remédier à son dénuement ; et en se cachant derrière les arbres du jardin [Genèse chapitre 3 verset 8], il manifeste d’une manière plus triste encore son manque absolu de ressources, et sa parfaite insuffisance à pourvoir à son cas lorsqu’il avait à faire avec Dieu.

Mais à présent Dieu intervient ; et il nous est bon et précieux de remarquer comment Il agit et déjoue la malice de Satan. Il fait quatre choses. D’abord, Il demande à Adam s’il n’a pas méprisé Sa parole ; car c’était là le grand but de Satan, et en conséquence c’est le premier point à examiner ; et sur cette demande, la culpabilité d’Adam est prouvée. Secondement, Dieu prononce la sentence de l’homme à cause de son péché, lui assignant le travail et la peine sur une terre maudite de Dieu. En troisième lieu, Il nourrit et soutient son âme avec le véritable remède pour sa misère ; et enfin, Il le revêt de vêtements qu’Il a faits de Sa propre main, d’une manière qui, par son contraste avec la tentative précédente et vaine de l’homme, doit l’avoir étonné et humilié.

Or, je pense que dans ces quatre manifestations de la pensée divine, nous avons les effets divers de la puissance du Saint Esprit par lesquels Il délivre les siens des ruses de Satan. 1° Je suis mesuré avec la Parole et trouvé coupable. 2° Le sentiment de ma position comme un pécheur qui souffre en vertu d’un jugement sur une terre maudite, est profondément imprimé en moi. 3° Mon âme est rattachée à Celui qui doit briser la tête du serpent, Jésus Christ venu en chair, et à Son œuvre parfaite à laquelle me lie la parole prophétique. Et enfin, je me trouve moi-même vêtu par Sa grâce ; c’est-à-dire, que ma position est délivrée de sa honte par la main même de Dieu.

J’espère pouvoir montrer avant de terminer cet article, comment, dans la chute de l’homme, ont été déployées non seulement les voies diverses du pouvoir de Satan en vue de pousser l’homme à cette heure fatale, mais aussi les voies bénies et distinctes de la grâce de Dieu en vue de délivrer efficacement l’homme de la force et du courant de l’influence de Satan. Mais j’en viens maintenant à d’autres passages qui nous présentent le pouvoir de Satan en lutte avec la puissance de Dieu. Voyons Genèse chapitre 41 où Joseph apparaît comme pour Dieu en contraste avec les magiciens de l’Égypte. Joseph est appelé de sa prison pour expliquer le songe de Pharaon, après que l’impuissance et l’inhabilité de tous les sages d’Égypte à le faire ont été prouvées. Dieu, par la bouche de Joseph, rend témoignage au monde que l’homme dépend entièrement de Lui pour la lumière ; toute l’habileté et toutes les ressources humaines s’étant montrées insuffisantes et complètement en défaut. Or, Joseph était un serviteur qui avait appris à se confier en Dieu et en Sa parole. Des prophéties qui le regardaient lui-même lui avaient été communiquées en songe : peut-être ne les avait-il pas comprises jusqu’à leur accomplissement ; mais qui peut douter que son âme ne se fût attachée à ces communications de Dieu, lorsqu’il semblait résulter de tout ce qui se passait et des dispensations de la providence que sa foi en elles était entièrement ignorée et ne devait pas se réaliser ? C’est toujours ainsi qu’en agit le Seigneur. Il attache les âmes des siens à Lui-même, en leur communiquant des desseins, dont souvent ils ne connaissent pas davantage tant qu’ils ne se sont pas encore accomplis ; mais s’ils croient en Lui, ce qu’Il a communiqué demeure comme le refuge de la foi. Et voici la grande différence entre l’homme de Dieu et l’homme naturel dans les temps difficiles. Quand la difficulté survient, le serviteur s’en tient à la révélation de Dieu, attentif aux manifestations de Ses conseils ; tandis que l’homme qui compte sur ses propres ressources, appelle à son aide tous les secours naturels et surnaturels. Nécessairement, cela fournit à Satan l’occasion désirée, et l’homme devient la proie facile de ses machinations.

Je passe à la lutte entre Moïse et les magiciens racontée en Exode chapitre 7, et comme c’est spécialement à elle que saint Paul fait allusion (2 Timothée chapitre 3 verset 8) comme donnant le caractère des « temps fâcheux des derniers jours », nous pouvons nous attendre à y trouver l’instruction qui nous convient particulièrement. Le dessein de Dieu, de retirer Son peuple du pays d’Égypte, avait été communiqué à Moïse. Armé de la révélation divine, de la foi en Dieu et de sa dépendance de Sa parole, il faut qu’il aille hardiment à la rencontre de tous les assauts. À mesure qu’il avance, il trouve qu’il les repousse ; et c’est là la plus grande découverte, comme la plus douce satisfaction et le plus précieux encouragement dans la marche de la foi. Ce n’est qu’à mesure que je marche dans la foi que je découvre que je puis vaincre, et cela m’encourage à avancer sur le chemin dans lequel je suis entré. Aussi longtemps que je serai en dehors du chemin de la foi, j’attendrai un encouragement à y entrer ; et pendant que je suis occupé de cette manière, non seulement je suis dehors, mais je suis privé de l’encouragement ; mais lorsque je suis dedans le chemin, j’ai l’encouragement, non pour m’engager à y entrer, mais à cause que je m’y trouve, pour m’exciter à aller plus avant. Combien tout cela est important pour nos âmes en ce temps de difficulté ! La pensée de Dieu — Sa Parole — m’a été communiquée, et je m’attache à elle par la foi. Et même, plus elle est attaquée et dépréciée, soit comme insuffisante soit comme secondaire (comme c’est le cas aujourd’hui — et dans quelle étendue !), plus la foi s’attache à elle comme à l’unique guide ; car plus le passage est ténébreux, plus le sage sera attentif à sa lampe ; et suivant que je le ferai, j’éprouverai qu’elle suffit parfaitement. Un être qui me demande de me reposer entièrement sur lui dans mon extrémité, et qui m’offre de se charger de toute la responsabilité de moi-même et de ma position, doit savoir qu’il est capable de la porter, car, s’il ne l’était pas, non seulement il me tromperait, mais révélerait sa propre impuissance si j’acceptais son offre. Moïse savait que Dieu était un tel être pour lui, et il se tient en face de Pharaon et des magiciens, se reposant uniquement sur la force de Sa Parole. Remarquez-le ! Ce n’était point quelque succès qu’il eût remporté devant eux qui lui donnait confiance et hardiesse, car il ne remporta de succès qu’après être venu devant eux ; il les défie, dans l’intrépidité de la foi, comptant sur la Parole de Dieu, et son succès sur le serpent ou dragon est alors manifesté (chapitre 7 verset 12). Le but des magiciens (Jannès et Jambrès [2 Timothée chapitre 3 verset 8], les sorciers du Nouveau Testament) était d’affaiblir, d’annuler la puissance par laquelle agissait Moïse. C’était une intention purement satanique : mais elle ne l’était pas davantage que le but de ces hommes des derniers jours auxquels l’apôtre les compare, « qui résistent à la vérité, hommes corrompus dans leur entendement », etc. Quel combat terrible, si nous réfléchissons un moment que Satan doit ranger l’homme en bataille contre Dieu ! Quand l’homme voit que les ressources humaines ne suffisent pas pour lever une difficulté, il a recours au surnaturel ; et comme la Parole et le conseil de Dieu sont mis de côté, il ne lui reste qu’à invoquer et accepter le secours de Satan. Les Jannès et les Jambrès de cette époque reculée voulaient combattre et réfuter le témoignage de Dieu tel qu’il était maintenu par Son serviteur Moïse, et le moyen qu’ils employèrent, consista à s’efforcer de faire voir que leur puissance, quoique ouvertement dérivée d’une autre source, était aussi grande, et qu’ils étaient capables de résister à la puissance de Dieu. Dans une pareille conjoncture, qu’est-ce qui soutient le serviteur de Dieu ? Ce ne sont pas ses succès assurément ; mais sachant en lui-même qu’il a appris la pensée de Dieu, il tient pour certain que sa sûreté et sa victoire se trouvent dans sa persévérance à poursuivre dans le sentier de la foi, à « demeurer dans les choses qu’il avait apprises et dont il avait été pleinement convaincu ; sachant de qui il les avait apprises » [2 Timothée chapitre 3 verset 14]. C’est de cette manière que Moïse confondit l’ennemi, et c’est là l’unique règle, la règle bénie et simple pour le serviteur de Dieu jusqu’à la fin du temps. Les magiciens qui l’avaient imité dans une certaine mesure sont prouvés être totalement impuissants à créer la vie. Ils ne peuvent produire une chose vivante de la poussière de la terre ; et cela étant fait par Moïse et Aaron, qui étaient ainsi les instruments de la puissance de Dieu (chapitre 8 versets 17 et 18), la question entre Dieu et Satan était terminée ; la rivalité n’est plus possible au dernier. Et cette grande victoire fut remportée par la fidélité du Seigneur à soutenir Sa propre Parole qu’Il avait mise dans la bouche de Son serviteur.

J’arrive à 1 Samuel chapitre 28, avec la pensée que nous pouvons recueillir quelque précieuse instruction sur notre sujet dans ce solennel et remarquable récit des circonstances de l’acte par lequel Saül eut recours au pouvoir de Satan, lorsqu’il eut perdu le sentiment de la puissance de Dieu. J’appelle l’attention sur ce passage, principalement pour faire remarquer dans quel état de cœur se trouvait Saül quand il rechercha ainsi l’aide d’un pouvoir surnaturel. À une époque précédente, dans son zèle (pharisaïque, sans doute), il n’avait « pas laissé vivre une sorcière ». Lorsqu’il prétendait être roi de la part de Dieu et qu’il gouvernait sous l’autorité divine, il repoussait justement et vigoureusement les instruments d’une autre puissance de quelque côté qu’ils vinssent. Les prohibitions de la loi à l’égard de cette sorte de personnes étaient absolues (Lévitique chapitre 20 verset 6), et Saül, avant qu’il eût perdu toute conscience, était connu comme leur impitoyable exterminateur ; mais lorsque Dieu l’eut abandonné et ne voulut plus lui faire de communication, ni par des songes, ni par l’urim, ni par des prophètes, il eut recours à ce qu’il avait auparavant interdit et combattu ; et nous apprenons par sa chute comment peut agir un homme qui autrefois avait pensé et agi d’une manière si différente, quand il se trouve sous la pression des difficultés et qu’il ne voit pas d’autre issue. C’est là pour moi un des exemples les plus solennels, les plus riches en sérieux avertissements, de la manière dont un homme qui s’est éloigné de Dieu, au lieu de rechercher son rétablissement par la repentance et la confession, se jette en suppliant, pour en obtenir du secours, aux pieds de l’ennemi de Dieu, insouciant de la nature de celui auquel il s’adresse, pourvu qu’il puisse se procurer quelque lumière dans la tristesse profonde et sous le poids écrasant qui l’accablent. Et le même esprit ne se trouve-t-il pas dans l’homme en nos jours ? Supposez une personne élevée dans les doctrines du christianisme, et qui les a suivies un certain temps dans la pensée qu’elles lui assuraient un avantage actuel : si cette personne a résisté aux droits de la vérité sur sa conscience, après en avoir admis en un temps la force, quoi de plus naturel, quand elle se trouverait dans des ténèbres croissantes et des difficultés inextricables, qu’elle se jetât dans les bras de quiconque jetterait un peu de lumière sur son chemin et son avenir ? Je ne doute pas qu’il n’y en ait beaucoup qui se sont détournés après Satan de cette manière ; et je crois que comme Dieu, dans Son insondable sagesse, permit à Samuel d’apparaître pour que Saül entendît sa sentence de sa bouche, de même bien des apostats peuvent entendre leur condamnation de quelque serviteur de Dieu jadis honoré, mais oublié maintenant.

Comme je désire signaler l’analogie qu’il y a entre le pouvoir et la pensée de Satan dans ces temps-là et dans ceux-ci, pouvoir et pensée toujours les mêmes quoique moins faciles à discerner, nous pouvons examiner un moment quels étaient le but et l’occupation de ce qu’on appelait « esprits familiers » (version anglaise Ésaïe chapitre 8 verset 19). Le terme hébreu ne nous met pas sur la voie de son origine, mais celui que nous donne la version des Septante est bien traduit par notre mot français « ventriloques ». De quelle manière ils agissaient, ou exprimaient leur conseil, c’est ce que nous ignorons, mais le même terme se trouve en Job chapitre 32 verset 19, traduit par « comme des vaisseaux » (de vin) : « il crèverait comme des vaisseaux neufs ». Or, les vaisseaux de vin de ces temps-là étant faits de peau, étaient nécessairement fort gonflés par le vin nouveau avant de se rompre ; et cette observation nous donne lieu incidemment de voir que les personnes désignées par le même mot hébreu, avaient un air imposant, et étaient de ceux dont nous devrions attendre « des discours enflés de vanité » [2 Pierre chapitre 2 verset 18]. De plus, leur vocation était d’entraîner les âmes sous leur influence ; et, à cet effet, ils agissaient sur la crédulité des hommes par quelque signe ou merveille, par l’explication des songes, la prédiction d’événements, etc. Le fait que les hommes sont susceptibles de subir une pareille influence, prouve clairement qu’il y a en eux un besoin senti d’un secours surnaturel ; c’est-à-dire, que l’homme n’est pas, et ne peut être, un individu totalement indépendant, et que s’il n’est pas soutenu par la puissance de Dieu, il faut de toute nécessité, par suite de sa faiblesse inhérente, qu’il se jette dans ce courant dont les prétentions le séduisent — courant qui coule aujourd’hui avec une force terrible toujours croissante. Nous voilà arrivés à une conclusion effrayante, certes ; mais, toute l’histoire renfermée dans l’Écriture, et notamment les portions que nous venons de considérer, prouvent qu’elle est juste. Et par quelle voie, demandons-nous nous-mêmes, l’homme fut-il séduit alors ? Est-ce que ce ne fut pas par la même voie que maintenant, par l’intelligence ? Ces faux prophètes s’adressaient aux sens, et par là atteignaient l’esprit des hommes, et, les ayant subjugués, menaient leurs sectateurs captifs. Voyez de quelle manière Achab était trompé par eux [1 Rois chapitre 22 versets 19 à 23] ; et le complot n’est découvert que par le prophète de Dieu. On peut bien dire de l’homme qui a livré son esprit et sa volonté à une telle influence : « Il se paît de cendre, et son cœur abusé le fait égarer ; et il ne délivrera point son âme et ne dira point : Ce qui est dans ma main droite n’est-il pas une fausseté ? » [Ésaïe chapitre 44 verset 20]. Mais la question intéressante et importante pour nous à considérer, est de savoir comment nous devons nous préserver de cet élément et de cette influence de séduction. Or, nous pouvons remarquer avec de ferventes actions de grâces, que toutes les fois que l’Esprit de Dieu signale un mal, Il dirige les saints de Dieu vers une ligne de conduite et dans un ordre de pensées qui les garantiront de son influence. Nous trouvons cela spécialement au sujet du mal dont nous nous occupons ; car, en Deutéronome chapitre 13, où Israël est expressément averti du dessein de ces esprits de « les détourner de l’Éternel, leur Dieu », la véritable marche préservatrice est aussi tracée : « Vous marcherez après l’Éternel, votre Dieu ; vous le craindrez, vous garderez ses commandements, vous obéirez à sa voix, vous le servirez et vous vous attacherez à lui ». Dans quelle parfaite harmonie est un passage comme celui-là avec les paroles du Seigneur Lui-même : « Si quelqu’un veut faire lui-même Sa volonté, il connaîtra de la doctrine si elle est de Dieu » [Jean chapitre 7 verset 17]. Une âme telle sera affermie dans la vérité et connaîtra la puissance de Dieu, suivant qu’elle y conforme sa conduite. Elle sera à la fois affermie quant à l’intelligence et gardée dans la pratique. Même enseignement en Ésaïe chapitre 8, où sont prédits le rejet de Christ et la détresse qui en est la conséquence sur la terre. Lorsque l’adversaire veut insinuer aux disciples de « s’enquérir des esprits de python » (version anglaise, esprits familiers), l’Esprit de Dieu réplique : « Le peuple ne s’enquerra-t-il point de son Dieu ? ». La détresse peut s’élever à son comble ; mais cela doit seulement nous exciter à rechercher le Seigneur et le Seigneur seul avec une ardeur nouvelle, et à nous attendre à Lui. L’habitude, ou même le penchant, à chercher du secours de quelque côté que ce soit, sauf si on le cherche auprès de Dieu, doit nécessairement exposer l’âme aux mortelles machinations de Satan, qu’il présente toujours sous quelque forme de nature à rendre leur succès probable, que ce soit pour Israël la forme d’« esprits de python », ou sous toutes les formes spécieuses qu’il prend dans la chrétienté. Aussi, le simple penchant devrait-il être redouté, et on devrait mettre tout son zèle à s’en délivrer ; car, là où on y cède dans le point le plus petit, il y a toujours danger d’être entraîné par la séduction d’injustice.

Et maintenant, avant de quitter les Écritures de l’Ancien Testament, considérons Daniel chapitre 2. Nous y trouvons celui qui avait été revêtu de l’autorité suprême sur les hommes troublé dans son esprit, à cause d’un songe envoyé de Dieu qu’il ne peut plus se rappeler ; tous les astrologues et les sages de Babylone ne peuvent pas non plus lui donner le secours qu’il réclame. Quel tableau ! Voilà un homme à qui le Dieu des cieux avait donné le royaume, la puissance, la force et la gloire, et auquel il est dit « qu’en quelque lieu qu’habitent les enfants des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, Il les a donnés en ta main, et t’a fait dominer sur eux tous », non seulement troublé, mais sans ressource, ne sachant plus que faire, où se tourner, et rempli de fureur d’avoir trouvé impuissants tous les secours surnaturels auxquels il avait recouru, ordonnant que tous les sages fussent mis à morts ! Puisqu’ils étaient incapables de lui fournir ce qu’il demandait, son âme troublée foule aux pieds toutes leurs prétentions. Quel avertissement pour nous de l’insuffisance, de la vanité du pouvoir de l’homme, et de toutes les autres ressources dont l’homme dispose, quand il s’agit de connaître ou d’apprendre les desseins de Dieu ! Il serait difficile de concevoir quelque chose de plus humiliant que l’état de Nebucadnetsar à ce moment-là. À quoi servent une pareille puissance et des ressources si étendues, si elles n’arrivent pas au point même où j’en ai le plus besoin ? Quel commentaire sur la pauvreté de tout pouvoir, immense et illimité comme l’était le sien, ainsi que de tous les moyens à la portée de l’homme pour acquérir de la science ! Quelqu’un peut-il espérer d’avoir à ses ordres plus de ressources que n’en avait Nebucadnetsar ? Et voyez maintenant à quel état il est réduit, quand ce qu’il réclame et ce qu’il cherche ne constitue que la plus petite partie de la pensée de Dieu. Dieu avait envoyé le songe, et Il en retira le souvenir au roi dans le dessein de prouver à ce grand autocrate universel que toute sa puissance, et toute la sagesse qui était à ses ordres, étaient moins que rien s’il s’agissait de quelque chose qui se rapportât à Dieu, et qu’un eunuque de son palais qui connaissait la pensée de Dieu était plus grand que lui. Qu’il est précieux de voir comment une pareille connaissance place aisément celui qui la possède au-dessus de toute grandeur, de toute capacité, ou de toute ressource humaines ! Tel était le témoignage ici. Telle était la grande vérité nécessaire au temps de Nebucadnetsar et de Daniel. Et si, aux jours du noviciat de la puissance gentile, la tête d’or passa par cette conviction profondément humiliante de son manque absolu de ressource, et ne trouva un refuge et du soulagement que dans le conseil de Dieu, des lèvres du serviteur de Dieu, combien plus (maintenant que la statue est bien près d’être complétée, et se prépare à recevoir sa sentence), il nous convient, à nous qui sommes dans le quatrième empire (les pieds de fer et de terre, où la présomption de l’homme a crû au centuple), d’estimer et de proclamer toute la puissance, toute la capacité, toutes les ressources, ou toute la science de l’homme, comme ne devant pas entrer en ligne de compte ; bien plus, comme n’étant que de la poussière dans la balance, en comparaison de la Parole de Dieu aujourd’hui pleinement révélée. La suprématie et la toute-puissance de la Parole de Dieu constituent notre témoignage, comme ce fut celui de Daniel ; et plus le moment devient sombre et difficile, plus la détresse pratique de Nebucadnetsar et de la sphère à laquelle seule il s’adresse pour trouver du soulagement, doit être un avertissement pour nous, et nous indiquer notre secours et notre sûreté peuvent se trouver seulement.

Nous passons maintenant à Matthieu chapitre 2, où nous trouverons en type un autre exemple de l’insuffisance et de l’inaptitude de la sagesse humaine ou des découvertes scientifiques, quelque bien dirigées qu’elles soient, à expliquer quelqu’une des voies de Dieu. Les mages, ayant vu l’étoile en orient, en concluent que le roi des Juifs est né et viennent à Jérusalem pour lui rendre hommage. Or, je considère cette étoile comme le témoignage de la création, précieux aussi loin qu’il allait ; et c’est une chose bonne et heureuse pour les sages de l’avoir remarquée et d’y avoir été dociles. Mais au-delà d’un certain point, ce témoignage ne pouvait pas les conduire. Arrivés à Jérusalem, ils sont entièrement désorientés quant au lieu vers lequel ils doivent se diriger pour trouver l’objet de leurs recherches ; ils n’auraient pu non plus avancer plus loin, n’ayant pas appris des annales divines où devait se trouver le Roi nouveau-né. Il est vrai que la sagesse humaine avait pu les conduire à remarquer l’étoile, qui, comme le témoignage pour Dieu dans la création, aurait pu élever leurs espérances relativement à l’Être glorieux dont la création éprouvait elle-même le besoin ; mais ni l’une ni l’autre ne les auraient conduits à Bethléhem qui contenait alors dans la personne de l’humble petit enfant tout ce que Dieu était pour l’homme, et tout ce dont l’homme avait besoin dans ses rapports avec Dieu, à moins qu’ils n’eussent pris garde à la Parole d’après laquelle leur fut annoncé le lieu de naissance du Roi attendu. Même les meilleurs mobiles de la sagesse simplement humaine, l’observation la plus attentive des signes de la nature, lorsque l’homme est arrivé au point où le conseil de Dieu peut seul le diriger, le déconcerteront dans l’objet de ses recherches plutôt qu’ils ne le guideront ; car, toutes les informations qui en résultent n’aboutissent à rien quant au point véritable qu’il a besoin de connaître. Les mages auraient pu errer éternellement à travers la Palestine, si le lieu véritable ne leur eût pas été communiqué d’après l’Écriture ; et ce qui est bien plus, avec toute leur sagesse, ils fussent tombés dans le piège d’Hérode, car il se proposait de se servir de leurs renseignements pour tuer Christ, n’eût été l’intervention de Dieu. Tout cela confirme d’une manière remarquable ce que j’ai avancé, que la sagesse de l’homme, quelque réelle ou bien disposée qu’elle soit, est toujours insuffisante pour toute difficulté relative à Dieu, et que le témoignage de la création quoiqu’il mette son sceau à la Parole, car, après que les mages eurent accepté la Parole comme leur guide, « l’étoile, lisons-nous, alla devant eux et se tint au-dessus du lieu où était le petit enfant » [verset 9], n’est, cependant, séparé de la Parole divine, d’aucune utilité pratique pour l’homme.

Maintenant, parcourons rapidement quelques passages des Actes qui sont utiles à notre recherche et font voir comment la puissance de Satan sous ses formes diverses était combattue et repoussée par les apôtres dans la puissance du Saint Esprit. En Actes chapitre 8, Simon est un exemple du caractère naturel et de l’ambition des hommes qui cherchent à être réputés pour leur sagesse et leurs connaissances, remplis de leur propre gloire et de leur mérite. Pierre répond à ses avances par la plus sévère opposition, et prononce l’arrêt que nous pouvons répéter sur tous ceux qui sont tels — « Ton cœur n’est point droit devant Dieu » [verset 21].

Ensuite, au chapitre 13 verset 6, nous avons Élymas, le magicien, qui résistait à Paul et à Barnabas, cherchant à détourner de la foi le proconsul romain. Je vois en cet homme magicien juif, un type du mal auquel le Gentil est exposé ; et Saul, nommé ici Paul comme pour indiquer sa connexion avec les Gentils (car Paul est un nom latin et Saul un nom hébreu), fait face à cette forme de mal satanique, en dénonçant celui en qui elle se personnifie comme « plein de toute fraude et de toute méchanceté, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cessant point de pervertir les droites voies du Seigneur », et en portant contre lui la sentence d’aveuglement. Puis encore, au chapitre 16 verset 16, nous trouvons un esprit de divination qui rend réellement témoignage à la vérité, en proclamant Paul et Silas « esclaves du Dieu Très-haut, qui nous annoncent la voie du salut ». Si Paul eût envisagé cette personne à l’esprit de divination selon les pensées naturelles, combien justement il aurait conclu qu’elle lui serait d’un grand avantage pour la vérité, et qu’elle servirait à ses desseins. Que pouvait-on trouver à objecter à ses paroles ? Mais non ! Il la considéra avec l’œil de Dieu, et il vit que l’ennemi était là ; et en conséquence, il exorcisa l’esprit impur, quoique cela exposât et lui-même et son œuvre à toute la rage et à toute la violence de celui dont il faut que nous subissions la malice si nous refusons d’accepter sa faveur. Toute cette rancune et cette violence ne firent pourtant que mettre l’apôtre en rapport avec l’âme pour la bénédiction de laquelle il avait été envoyé à Philippes. Et de quelle manière triomphante la fin le justifie d’avoir repoussé le témoignage d’un autre esprit, quelque recommandables qu’en fussent les termes ! Celui qui refuse l’aide de Satan, s’expose à l’inimitié de Satan ; mais, « Celui qui est pour nous est plus grand que celui qui est contre nous » [1 Jean chapitre 4 verset 4]. Et, dans la longue carrière, nous serons plus que vainqueurs, comme Paul le fut dans ce même Philippes.

Nous arrivons maintenant à l’épître à Timothée, qui est le pivot réel de notre sujet et sur laquelle je désire qu’on dirige toute la lumière que nous avons cherché à recueillir d’autres passages, car c’est là que sont décrits « les derniers jours » [2 Timothée chapitre 3 verset 1] ; et nous trouverons que, quoique Satan ait changé de costume, il n’a pas changé de caractère, et de plus, que les armes de notre guerre sont celles que le vrai serviteur a toujours employées dans les jours difficiles. Dans la première épître, chapitre 4, le serviteur de Dieu est informé que dans les « derniers temps », ou les temps qui précèdent ceux que nous considérerons dans la seconde épître, il y en aurait qui apostasieraient de la foi, « s’attachant à des esprits séducteurs, et à des enseignements de démons ». Nous apprenons de là que ce sont des chrétiens de profession, qui s’abandonnent à ces étranges et mauvaises influences ; de sorte que nous devons nous attendre à voir cette prophétie se vérifier parmi ceux qui cherchent à être les chefs et les docteurs officiels du christianisme. Ainsi, antérieurement aux « derniers jours » de 2 Timothée chapitre 3, l’esprit des docteurs et des chefs a été ouvert à « des esprits séducteurs et à des enseignements de démons ». Et, tout cela, avec une grande ostentation de religiosité et de dévotisme qui gagne la vénération et l’admiration de la multitude — résultat désiré. Il se peut quelquefois que nous ne soyons pas capables de découvrir quel est le but d’un homme, pendant qu’il ne fait qu’en poursuivre la réalisation ; mais, lorsqu’il l’a atteint, nous sommes en état de nous rendre compte des voies et des procédés divers par lesquels il l’a effectué, et dont on ne se doutait pas. De même, nous voyons avec très peu d’utilité, si nous n’avons pas reconnu dans plusieurs exemples patents l’accomplissement de cette prophétie.

Et maintenant, réunissons sur 2 Timothée chapitre 3 tout ce que nous avons appris de ces passages, et voyons-y ce que sera dans son état le plus mauvais ou son état final la corruption parmi les docteurs dans la maison de Dieu, et aussi comment le serviteur de Dieu peut en être gardé et être témoin contre elle. Les docteurs corrompus des « derniers jours » sont caractérisés par trois traits principaux ; et, je ne pense pas que le mal fût exactement déterminé ou décrit par l’un des trois sans les deux autres. L’un de ces caractères, c’est l’égoïsme — le moi sans limite et sans frein. La désobéissance envers les parents indique seulement que toutes les barrières, tous les principes de retenue et de soumission sont renversés, pour tout ce qui est du ressort de la conduite personnelle des individus ; car, il n’est rien dit ici du gouvernement politique ou de la fidélité à la patrie. C’est simplement l’affranchissement de l’esprit et de la volonté de l’homme, de tout frein dans sa capacité individuelle privée comme homme. Il prétend être personnellement indépendant. Le second trait qui les caractérise, c’est qu’ils ont la forme de la piété ; c’est-à-dire que tout en s’affranchissant de toute entrave, ils revêtent l’apparence de la dévotion envers Dieu comme gens de religion. Leur dernier trait caractéristique est qu’ils font tous leurs efforts et emploient tous les moyens pour avoir des sectateurs, et que, comme Jannès et Jambrès qui résistèrent à Moïse, ils résistent à la vérité, se servant de toutes les ressources occultes de l’adresse du magicien et de l’aide de Satan ; — dans quel but ? Pour arrêter et pour éteindre le témoignage et l’établissement de la vérité. Et remarquez-le ! ces personnes ne sont point des incrédules ; pas même des adversaires déclarés. Non ! mais des conducteurs dans la maison de Dieu ! — Chose bien terrible et bien alarmante.

Comment donc le serviteur de Dieu se préservera-t-il de ces choses, et sera-t-il un témoin contre elles ? Nous avons sur ce point abondance d’instruction. D’abord, il est supposé avoir « pleinement compris la doctrine de Paul » [verset 10] — sa conduite, sa foi, sa patience, son amour, son support, ses persécutions et ses souffrances ; — en un mot, il est supposé être sur cette ligne-là — la ligne de l’apôtre Paul. Mais la grande question c’est de savoir de quelle manière il doit se maintenir sur cette ligne. La réponse est que « les saintes lettres peuvent rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus » [verset 15]. Or, dans cette déclaration, deux sujets nous sont présentés et rattachés l’un à l’autre : savoir, les saintes lettres et la personne de Jésus Christ ; et nous pouvons demeurer certains qu’ils ne sauraient être séparés, si nous voulons être préservés des influences mortelles qui règnent maintenant dans le monde et dans l’Église. Les saintes lettres que nous venons d’examiner confirment nos âmes dans le secours et la sécurité qui ne feront jamais défaut à quelqu’un qui compte sur la Parole de Dieu, chose dont nous avons l’exemple le plus brillant dans notre Seigneur Jésus Christ qui répondit au tentateur par ces paroles : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » [Matthieu chapitre 4 verset 4]. Ce qu’Israël dut apprendre pendant quarante ans, est la première expression de la vie et de la conduite du dernier Adam — le Seigneur (venu) du ciel, notre vie. Que savons-nous, que pouvons-nous savoir sans la Parole de Dieu ? Souvenons-nous comment les mauvais esprits, les serpents, les magiciens, les sages, les rois, les peuples, ont été déconcertés et mis dans l’embarras d’une manière inextricable, tandis qu’un Daniel s’est tenu seul dans un calme imperturbable en présence d’un monarque frappé de terreur, et qui dans sa fureur et sa perplexité condamnait à mort tous les sages de son royaume ! Oh ! comme à l’heure de la difficulté l’âme apprend la force et la sûreté qu’il y a dans la Parole de Dieu. Plus on connaît le prix de la pensée de Dieu, moins on fait cas de la sagesse humaine ou on s’appuie sur elle. Celui qui connaît la lumière du soleil, doit la préférer toujours à quelque lumière artificielle que ce soit ; et ce n’est là qu’une faible image de cette grande vérité morale, que ce qu’une plus grande lumière fait à l’égard d’une plus faible, la lumière divine le fait à l’égard de la lumière humaine : non seulement elle l’éclipse, mais elle la fait réellement décliner tandis qu’elle prend sa place.

Si, plus elle est connue, la Parole de Dieu me préserve du piège du progrès intellectuel ; de même, d’un autre côté, la personne de Jésus gardée par la foi dans mon âme me préserve d’un piétisme de formes si attrayant pour les âmes qui, pareilles aux Athéniens, en savent assez pour savoir qu’elles ne connaissent pas Dieu, et en conséquence deviennent nécessairement superstitieuses, en raison de leurs plus grandes lumières humaines ; car la superstition n’est rien de plus qu’un effort fait par l’homme, par suite d’une intelligence vague de son état, pour se rendre Dieu propice sans savoir comment. La personne de Jésus Christ ressuscité des morts, après avoir porté le jugement de mes péchés, et maintenant dans le ciel à la droite de Dieu — ma vie, et m’aimant de l’amour de Dieu, dans lequel Il a révélé le Père, doit être un repos, une arche, un sanctuaire pour mon âme, la remplissant de bonheur par tous les délicieux témoignages de Son amour toujours fidèle et vigilant, et la rendant capable, quoique avec « peu de force » seulement, de garder Sa parole et de ne pas renier Son nom [Apocalypse chapitre 3 verset 8], à mesure que « l’heure de la tentation » approche, et même nous environne déjà de ses influences terribles. Telle est, je crois, « la vérité pour ce temps-ci ».

En terminant je puis faire remarquer que ces deux sujets, la Parole et la personne, nous sont présentés avec force en 1 Jean chapitre 4, mais dans une ligne plus positive. Si le témoignage de quelque esprit maintenant n’est pas Jésus Christ venu en chair, il n’est point de Dieu. Quelle règle simple ! Et pourtant, qu’il y a peu de docteurs qui pourraient dire que tel est le simple, l’unique sujet de leur témoignage ! Nous trouvons aussi dans le même chapitre que non seulement on dédaigne cette ligne de témoignage, mais même qu’on refusait d’écouter les apôtres qui étaient les organes de la Parole de Dieu, et en conséquence la défendaient essentiellement.

Tel est l’homme, dont la sentence se hâte aujourd’hui à grands pas ! Et tel est Dieu, qui l’a supporté à travers tous les âges que nous avons brièvement parcourus.

Que nos âmes louent et bénissent notre Dieu, pour qu’Il nous donne de nous en tenir chaque jour plus strictement à Sa Parole. Puissions-nous le faire de plus en plus et nous réjouir en Christ Jésus dans l’esprit d’adoration, Christ habitant dans nos cœurs par la foi [Éphésiens chapitre 3 verset 17].