Écho du Témoignage:Commentaires sur des textes/textev

De mipe
< Écho du Témoignage:Commentaires sur des textes
Révision datée du 17 octobre 2021 à 21:09 par Éditeur (discussion | contributions) (Texte de l’article (sans références ajoutées))
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche
[Écho du Témoignage:Tome 6 pages 54-69]

Éphésiens chapitre 2 versets 4 et 5

« Mais Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce) ».

Le premier mot ici est « mais » ; petit mot qui montre que ce qui suit est séparé de ce qui précède : dans ce cas-ci, cela est en contraste. Il venait précisément d’être parlé de l’homme — mais maintenant Dieu est introduit en contraste avec l’homme. C’était l’homme, selon ce que Dieu voyait de ses voies, quand il était mort dans les offenses et dans les péchés ; ainsi (verset 1), morts dans les offenses et dans les péchés — c’était là leur état. Et voici en quels termes sont décrites (verset 2) les marques de cet état, comme on les trouve dans les voies de l’homme : « Une marche selon le train de ce monde » (qui est en inimitié contre Dieu), et par conséquent, marche selon le dieu de ce monde, qui est le prince de l’autorité de l’air ; l’esprit qui opère maintenant dans les fils de la désobéissance ; et la marche habituelle de ceux qui sont tels, la direction suivie par eux, était dans les convoitises de la chair et des pensées, car ils étaient des enfants de colère, comme les autres.

Voilà ce qu’il y avait d’un côté, et la vue solennelle que cela donnait de l’homme. « Mais », de l’autre côté, en contraste avec tout cela, il y avait Dieu, et Dieu conformément à Sa nature et à Ses voies ; « Dieu qui est riche en miséricorde à cause de son grand amour, dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés avec Christ ». Ici nous avons Dieu et Ses voies merveilleuses en contraste avec l’homme et ses voies. D’abord, Dieu en contraste avec l’homme — puis Son trait caractéristique, qui est riche en miséricorde — et ensuite une preuve particulière de cela dans Son amour pour nous. Remarquez ici, que la miséricorde, par sa nature même, exclut toute idée de dignité, de mérite, de droit, dans la partie vers laquelle elle vient ; elle suppose dans la partie à laquelle elle profite, l’indignité, le démérite, le besoin et la misère ; et que tout le bien conféré découle de la partie qui le confère, sur l’unique fondement qu’elle peut avoir de la compassion et sentir de la pitié pour la partie dans le besoin, quoiqu’elle reconnaisse distinctement, au moment même d’agir ainsi, que ladite partie se trouve dans un état tout autre que celui qu’elle estime heureux ou désirable. Nous ne pourrions pas dire que Dieu fut miséricordieux pour Christ. Si quelqu’un employait devant nous une expression pareille, nous serions obligés de signaler l’inconvenance de ce langage. Il serait très injurieux et très mauvais, employé dans une pareille liaison d’idées ; car le Christ Jésus pouvait dire : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » [Jean chapitre 14 verset 9] ; et le Père pouvait dire de Lui : « C’est ici mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon bon plaisir » [Matthieu chapitre 3 verset 17]. Le Christ Jésus était venu pour faire la volonté de Dieu, et Il la fit parfaitement en toutes choses ; Il avait devant Dieu une dignité et des droits que Dieu se plaît à honorer. Il n’était pas l’objet de la miséricorde, ni ne pouvait l’être parce qu’il n’y avait rien en Lui de nature à émouvoir la compassion ou la pitié de Dieu ; mais, au contraire, tout ce qui était propre à plaire à Dieu, à faire les délices de Dieu. Se servir d’un pareil langage ce serait (quoique ce fût fait d’une manière inconsciente) parler injurieusement du Seigneur. Car en Christ était la vie, et la vie était la lumière des hommes [Jean chapitre 1 verset 4]. Mais lorsque Dieu arrêta sur nous Ses regards, nous étions morts dans les offenses et les péchés ; et la conduite de Dieu envers nous fut une conduite de miséricorde. Il ne pouvait prendre plaisir dans la mort dans les offenses et les péchés ; elle aurait pu faire qu’Il se détournât offensé ; mais Il eut pitié de nous, Il fut ému de compassion envers nous ; Il eut de la miséricorde pour nous, et Celui qui condamnait les péchés désira sauver le pécheur.

Ainsi nous avons l’homme, sa condition et ses voies ; et Dieu, Sa compassion et Ses voies, mis en contraste. Je dis Sa compassion et Ses voies, parce que ces paroles : « qui est riche en miséricorde », donnent un trait, ou une marque de Son caractère, et que celles-ci : « à cause du grand amour dont Il nous a aimés » présentent une action de ce trait caractéristique dans le salut que la grâce a placé devant nous et a fait nôtre.

« À cause de son grand amour dont Il nous a aimés ». Quelle parole que celle-là ! Savoir avec certitude que, nonobstant tout ce que nous avons fait et tout ce que nous étions par nature, il y a cependant un cœur dans lequel se trouve de l’amour envers nous ; et ce cœur est celui-là même dans lequel nous aurions supposé qu’il y aurait eu du mécontentement et de la colère : car si nous regardons à nous-mêmes simplement comme des créatures nous tenant devant un Créateur que nous avons offensé, qu’avions-nous à attendre d’autre qu’indignation et colère ? L’indignation et la colère, la tribulation et l’angoisse, auraient été notre juste récompense pour nos mauvaises œuvres et notre nature déchue. Mais il n’en est pas ainsi. Tout vils que nous étions, et quelque vile qu’eût été notre conduite, Dieu, agissant comme Rédempteur, et non pas seulement dans le caractère de Créateur, nous a aimés richement ; Il a donné Son Fils pour nous ; et nous pouvons dire, nous qui croyons : « Il nous aime et nous aime d’un grand amour ».

Verset 5. « Alors même que nous étions morts dans nos fautes ». Ici notre état naturel est de nouveau amené devant nous, et amené devant nous de la manière la plus concise possible. Le gland renferme en lui un chêne ; plus d’une petite source d’eau est la mère d’un fleuve ; et une âme qui a en elle la mort dans les péchés recèle, enveloppé dans son sein, tout le gros arbre du péché avec tous ses fruits, et est la source mère du large fleuve aux eaux gonflées de la méchanceté de l’homme. Or, si j’étais tel, qu’avais-je à attendre à ce titre de la part de Dieu ? Quel eût été mon lot, si Dieu avait agi conformément à mon état et à mes mérites ? Rien que la seconde mort. Et quel motif Dieu pouvait-Il tirer de rien que je pusse Lui donner, moi qui étais mort ? Je pensais que j’étais comme Dieu Lui-même ; je n’avais pas d’idée que le Seigneur seul est Dieu, et j’avais en même temps une fausse idée de moi-même. Non ; Dieu ne pouvait trouver et ne trouva rien de bon en moi. Mais là où tout était un état de mort dans les péchés, il Lui plut d’agir de Lui-même, de tirer des motifs de dedans Lui-même ; et Il put trouver des raisons pour nous vivifier ensemble avec Christ. Si je considère ce que j’étais, je ne puis trouver de motifs pour Dieu de me bénir et de ne pas plutôt me maudire ; et si je considère que c’est Dieu qui a béni pour l’amour de Son nom, et de quelle manière Il a béni, je dis : « Il est évident que toute idée de mérite et de droit dans la créature est absolument exclue de la question ». Dieu était la source, la cause de la bénédiction ; pourquoi l’aurait-Il dispensée ? Il est riche en miséricorde. Oui, Il a un caractère à Lui ! Et quel béni et précieux caractère ! L’homme déchu n’aime pas que seul Il soit Dieu ; mais Dieu ne l’est pas moins. L’homme déchu tire l’idée qu’il se fait de Dieu de sa propre imagination déchue, de ses convoitises et de ses passions corrompues ; mais Dieu n’en a pas moins un caractère à Lui. Il n’a pas la pensée de cesser d’être — ou de cesser d’être Dieu tout seul — ni de changer Son caractère parce que l’homme s’est précipité à sa perte et est devenu une ruine. Il est Dieu, et Il est riche en miséricorde. Il nous a aimés lorsque nous étions morts dans les péchés. Et le comment et le pourquoi de la bénédiction qu’Il a répandue sur nous, proclament également l’un et l’autre que ce n’est point selon nos pensées, ni pour l’amour de nous, comme la fin de Son action, qu’Il nous a bénis de cette manière.

Remarquez le pourquoi de Sa bénédiction : « Afin qu’il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce par sa bonté envers nous dans le Christ Jésus ». Que pourrait-il y avoir de plus clair ? « Afin qu’Il montrât les immenses richesses de sa grâce ». Certainement, Dieu ne donnera point Sa gloire à un autre [Ésaïe chapitre 42 verset 8]. S’Il agit, Lui dont l’homme déchu hait et méprise l’existence même, et contre lequel il se révolte, de manière à faire de tels heureux, Il le fait pour Sa propre gloire comme fin ; Il le fait sur le principe qu’Il est Dieu, Lui. Dans Sa nature et dans Son caractère, Il est riche en miséricorde. Et cela exclut toute idée que ce soit fait pour quelque mérite se trouvant en nous.

Mais de même que la partie qui bénit, Ses motifs pour bénir, et Sa fin dans la bénédiction, nous invitent à penser à Dieu, et à cesser de penser à nous-mêmes ; ainsi précisément fait aussi Sa manière de bénir. De quelle manière bénit-Il ? Est-ce d’une manière qui soit du ressort de la nature humaine déchue (comme la mise en avant de notre puissance pour arrêter le péché et accomplir de bonnes œuvres par nous-mêmes) ; ou est-ce d’une manière telle que l’homme déchu n’en a jamais eu la pensée, n’en a jamais rien connu ? Oui ; la manière dont Dieu nous a bénis est complètement au-dessus de l’homme ; complètement en dehors du champ de la nature humaine déchue ou non.

« Nous a vivifiés avec Christ » est Sa première parole quand Il produit cette voie. Qu’est-ce qu’Adam dans le jardin eût compris au fait d’être vivifié ensemble avec Christ ? Qu’est-ce qu’un pécheur sait de l’œuvre par laquelle Dieu vivifie avec Christ ? Cette voie est la voie de Dieu ; et comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi les voies de Dieu sont élevées au-dessus des voies de l’homme : « Ses voies ne sont pas comme nos voies, ni ses pensées comme nos pensées » [Ésaïe chapitre 55 verset 8].

Dieu avait un Fils unique. Il Le donna pour qu’Il pût devenir Fils de l’homme, l’Oint de Dieu. L’homme, est-ce qu’il introduisit ce Christ dans le monde ? Non : les hommes, de leurs mains iniques, Le crucifièrent et Le tuèrent. Ils firent ce qu’ils purent pour Le renvoyer du monde lorsqu’Il y fut venu sans leur permission, et y eut resté beaucoup plus longtemps qu’ils ne le voulaient. Et, remarquez-le, ce sujet dont l’apôtre parle n’avait pas de place en Éden, ne se trouvait pas dans ce champ donné à l’homme. L’homme n’aurait pas dû toucher au fruit défendu, et par suite il ne serait pas mort. Mais la mort fut la fin de tout ce que l’homme pouvait voir de manière à le cueillir par sa désobéissance.

La possession d’une nouvelle vie, la résurrection et la gloire n’étaient pas des fruits qui crûssent dans le sol stérile de la nature. Mais Dieu, pour Son bon plaisir à Lui-même, introduisit la semence de la femme, ce Christ dont nous parlons, comme Celui par lequel et pour lequel Il pouvait poursuivre avec la terre, après qu’Adam et Ève eurent entièrement failli dans le jardin d’Éden, disant : « La semence de la femme brisera la tête du serpent » [Genèse chapitre 3 verset 15]. Et afin qu’Il pût, Lui, le Christ, comme Fils de l’homme et semence de la femme, ne pas être seul dans Sa gloire, Il avait à mourir. Car « à moins que le grain de froment ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » [Jean chapitre 12 verset 24]. Eh bien ! la mort, les gages dus à notre péché, Il la subit généreusement en obéissance aux pensées de Dieu. Il fut crucifié, Il mourut et fut enseveli, afin que Dieu pût être juste tout en nous justifiant [Romains chapitre 3 verset 26] nous pauvres pécheurs ; et Dieu a déclaré qu’Il nous tient pour crucifiés, morts et ensevelis ensemble avec Christ pour ce qui est de notre vieil homme ; et que nous devons nous-mêmes nous tenir pour tels pareillement. Mais Son acte de reprendre Sa vie, de se relever du tombeau, de monter au ciel, d’être béni de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, faisait partie de ce qui appartenait au second Adam, et n’avait pas de place dans la portion du premier. Or, nul homme ne peut aller dans la pensée au-delà de ce qui est humain. Et c’est de Dieu et non de l’homme qu’est venue la pensée de vivifier les croyants ensemble avec Christ, ainsi que la manière de réaliser cela.

Christ fut enseveli dans le sépulcre dans le jardin. Mais Il ne pouvait pas voir la corruption. Et Lui qui avait le pouvoir de laisser Sa vie, avait aussi le pouvoir de la reprendre, car Il avait reçu ce commandement de Son Père [Jean chapitre 10 verset 18]. En conséquence, le premier jour de la semaine, Il se réveilla, fut vivifié pendant qu’Il était dans le tombeau, et à la suite tout ce bruit au-dehors, de tremblement de terre, de pierre de l’entrée du sépulcre roulée, etc. ; Il fut vivifié et, dit notre texte, « nous fûmes vivifiés avec Lui ».

Nous ne pensons pas assez à l’acte par lequel le Seigneur Jésus Christ reprit Sa vie, à ce fait lui-même et au moment où il eut lieu. La religion catholique romaine (religion de la nature humaine déchue) nous dépeint un Christ mourant, et nous présente d’innombrables images, de bois, de pierre, d’ivoire, d’une figure humaine sur la croix. Certes, le fait que le Christ de Dieu fut crucifié, a été crucifié, parce qu’Il portait nos péchés en Son corps sur le bois [1 Pierre chapitre 2 verset 24], est pour nous d’une importance éternelle. Mais, comme Paul nous le dit en 1 Corinthiens chapitre 15, Sa mort n’était rien, s’Il ne fût pas ressuscité d’entre les morts ; nous serions encore dans nos péchés. Mais Christ est ressuscité d’entre les morts ; et Il a laissé le tombeau vide, sauf ces linceuls et ce suaire qui ont passé depuis, de même que Sa croix à laquelle Il fut attaché, et nos péchés aussi ; et qui ne doivent se retrouver jamais. Dieu honore le Christ qui fut crucifié, le Christ qui fut enseveli, mais qui est de nouveau vivant. Maintenant si j’avais à prouver, comme dit Paul, 1 Corinthiens chapitre 15, le pardon des péchés, je renvoie à Celui qui est ressuscité ; et me servant d’une figure, je pourrais dire : « Regardez le tombeau, il est vide. Christ n’y a laissé que les linges ». Mais cela ne suffit point quand on en vient à la manière dont Dieu nous bénit, « vivifiés avec Christ ». Alors je n’ai à retourner ni à la tombe gardée, scellée, où repose le corps du Seigneur, ni au sépulcre qu’Il a laissé vide en montant en haut ; mais je reviens par la pensée à la tombe maintenant ouverte avec éclat, car Il est vivant d’entre les morts. Et c’est à cause qu’Il est là et parce que Dieu rend témoignage par cette scène, que les gardes se sont enfuis, et que les disciples y sont attirés par divers moyens. Oh ! c’est une pensée bénie ! Ce bien-aimé reprenant Sa vie ; Celui qui était toute la joie de Dieu, toutes les délices de Dieu, revenant de nouveau à la vie, dans la tombe, comme Fils de l’homme. Pensée précieuse en elle-même ! et précieuse pour nous, parce qu’il est écrit de nous : « vivifiés ensemble avec Lui ».

La vie qu’Il prit, est celle qu’Il nous a communiquée, comme Il fit à Paul et à ces Éphésiens ; et, par conséquent, comme cette vie, qu’Il nous donne à nous, croyants, appartient à cette vie qu’Il prit quand Il se réveilla du sein de la mort, il peut être dit, et il est dit de nous : « vivifiés ensemble avec Lui ». Saul ! où était-il quand Christ se réveilla dans le sépulcre ? Ces méchants Éphésiens ! où étaient-ils en ce moment-là ? Ils étaient les uns comme l’autre également morts dans les péchés. Eh bien ! lorsque Christ les eut appelés, et leur eut donné de cette vie qu’Il avait prise, ils ne furent plus envisagés de Dieu selon le vieil homme, mais selon l’homme nouveau. Christ a été crucifié, est mort, a été enseveli, en raison de l’existence du vieil homme en nous. Mais Il a repris de nouveau Sa vie, et nous a donné de cette vie, d’une vie que le vieil homme n’avait point ; et Dieu nous considère comme des vases dans lesquels elle habite — une vie inséparable de la source d’où elle coule ; une vie en nous qui Lui permet de nous dire, nous permet à nous qui croyons de dire de nous-mêmes : « vivifiés ensemble avec Christ ». La racine, le germe, la semence incorruptible de toute bénédiction, se trouvent dans cette vie. Et je vous prie, cher lecteur, de remarquer, que, du moment que l’Esprit a dit, par Paul : « vivifiés avec Christ », Il fait une pause — trace un trait — de manière à séparer cela de toutes ses conséquences. Car, quelque précieuses et importantes que soient ces conséquences de la possession de la vie, elles ne sont pas la vie elle-même ; elles n’en sont que les conséquences. Aussi, du moment qu’Il a dit : « Vivifiés avec Christ », Il fait une pause — introduit une parenthèse — qui semble être une marque pour distinguer ce qu’Il vient de dire, de ce qui va suivre : « Vivifiés avec Christ (vous êtes sauvés par la grâce) ». Oui ! si nous sommes vivifiés avec Christ, alors nous sommes sauvés en Lui, et inséparablement de Dieu. Et c’est là la meilleure part de tout ce que Dieu nous a donné.

Véritablement, ce salut est de l’Éternel Dieu tout seul. Et de même que l’homme n’a jamais eu la hardiesse de dire à Dieu : « J’ai péché, et tu dois en porter la peine », de même il ne lui est jamais venu une pensée telle que celle-ci : « Si Dieu a vivifié dans le tombeau Celui que nous avons crucifié, nous participerons à tout ce qui est à Lui » ! Mais ce que l’homme n’avait jamais pensé, ce qui, s’il l’eût dit, n’eût été de sa part qu’un odieux blasphème, cela même, dans un cas comme dans l’autre, était la pensée et le plan de Dieu. L’homme avait péché ; Dieu manifesté en chair en porterait la peine ; et la récompense et la gloire qu’Il obtiendrait pour ce service, Il les partagerait généreusement avec tous Ses disciples : car ils seraient vivifiés ensemble avec Lui.

Colossiens chapitre 2 verset 13

« Et vous, lorsque vous étiez morts dans vos offenses et dans l’incirconcision de votre chair, Il vous a vivifiés ensemble avec Lui, nous ayant pardonné toutes nos offenses »

L’épître aux Éphésiens nous présente la doctrine de « vous en moi » (Jean chapitre 14 verset 20), si je puis m’exprimer ainsi ; c’est-à-dire la doctrine qui fait voir que le croyant est béni dans le Christ Jésus, comme étant caché par Dieu en Christ. Les privilèges qui accompagnent le fait d’être en Christ, étant le sujet spécial de cette épître — quand elle parle de la vivification du croyant avec Christ — l’esprit a devant lui ce sujet en rapport avec le caractère et la date de la première bénédiction d’être associé avec Christ dans Sa vie, en tant que reprise par Lui après avoir porté nos péchés en Son propre corps sur le bois. L’épître aux Colossiens nous donne plutôt : « Moi dans le Père » (Jean chapitre 14 verset 20) ; et en conséquence, à ce qu’il me semble, quand il nous y est parlé de notre vivification avec Christ, c’est davantage en rapport avec cela. Les Colossiens étaient travaillés par Satan à l’égard des ordonnances et des œuvres de l’homme, comme choses nécessaires pour compléter le salut, pour rendre parfaite et sûre leur bénédiction. Une pensée pareille était digne de Satan. Aux yeux de Paul et de l’Esprit de Dieu, cela n’avait l’air de rien moins que mettre en question le caractère de Fils de Jésus, ainsi que tous les conseils, tous les plans, et toutes les pensées de Dieu le Père relativement à ce Fils. Le temps actuel est un temps dans lequel l’active énergie de la chair de l’homme se met, en bien des lieux, au service de Satan dans cette direction-là ; et dans le romanisme, le puseyisme, et bonne quantité d’autres « ismes », qui ne sont que l’expression des opérations de la chair, on tient et on enseigne qu’il y a un « à moins que vous ne fassiez » ceci ou cela (en addition au fait d’avoir Christ pour salut), vous ne pouvez être sauvés (note : L’épître aux Romains nous présente une esquisse des voies de Dieu avec l’homme, depuis la création du monde jusqu’à la fin. Dans le chapitre 6, nous trouvons presque absolument la même doctrine qu’en Éphésiens chapitre 2 et Colossiens chapitre 2. En Romains chapitre 6, la même doctrine est maniée comme déployant une partie des voies de Dieu entre beaucoup d’autres. En Éphésiens chapitre 2, cette voie est prise séparément (en communion avec le but de l’ensemble de l’épître dans laquelle elle est trouvée ici), comme montrant les privilèges du croyant en Christ. Dans les Colossiens, c’est la même doctrine avec cette addition : que la personne, la gloire et la position de Christ en qui est la bénédiction, étant considérées, il est évident que tous les éléments du monde, la chair et le diable sont exclus de toute place dans le salut ; parce qu’ils ne sauraient en avoir aucune en Christ tel qu’Il est maintenant, et qu’Il est, Lui, notre salut.). Ce mal peut se présenter sous deux formes : l’une (comme chez les Colossiens), de se mettre sous des ordonnances, et l’autre (comme chez les Galates), l’assujettissement de la chair aux rites et aux cérémonies ; mais dans l’un et l’autre cas, c’est, au fond, la même chose. La chair en nous est accréditée, l’homme honoré, et la mondanité sanctionnée ; et ainsi le Père, le Fils et le Saint Esprit sont déshonorés, discrédités et méprisés.

Satan est très rusé ; il hait Christ d’une parfaite haine, et il hait ceux qui se tiennent sur Christ comme fondement pour l’amour de Lui. S’il ne peut nuire à Christ dans Sa propre personne, il est heureux de montrer d’une manière quelconque sa haine pour Lui, et de gâter Sa gloire dans les siens. Il les attaquera, ainsi que l’honneur de Christ en eux, dans le fondement et dans l’édifice bâti dessus. Une âme est-elle amenée à la paix et au repos en Christ, à la louange de la grâce et de la miséricorde de Dieu, sur le fondement de Christ ? Satan le voit, et son dépit s’enflamme. Il connaît la propre justice de notre chair, il connaît le désir de l’homme d’avoir quelque chose à faire ; il n’aime pas de nous voir cet esprit de dépendance de ce qui est en haut en Christ ; il aimerait nous voir occupés à chercher notre repos dans quelque chose autour de nous dans ce monde qui est inimitié contre Dieu. Il en est, dit-il, qui arrivent à un tel état, nul ne peut savoir d’où ni pourquoi ; puis il fait ressortir magnifiquement la grande œuvre que Dieu a faite en Christ, et tous les merveilleux avantages qui en découlent ; et il ajoute que tout ce que l’homme a à faire pour obtenir ces avantages, c’est d’observer un rite (comme la circoncision, etc.) ou quelque ordonnance, le sabbat ou la nouvelle lune. Oh ! quelle petite chose à faire pour un si grand avantage ! Seulement laissez-vous plonger, faites seulement cette petite chose-ci ou bien celle-là ! Quel cœur pourrait-il refuser ? Et souvent il réussit de cette manière, et entraîne ceux-là mêmes qui étaient pleins de miséricorde et de grâce, à laisser, dans leur folie et leur simplicité, se tourner contre le donateur, toute l’impulsion, tout le zèle que la miséricorde et la grâce avaient donnés à leurs cœurs. Une si petite chose ! un rien ! Oui : mais c’est une petite chose de l’homme — c’est un rien de ce monde qui est en inimitié avec Dieu. Dieu ne donnera point Sa gloire à un autre [Ésaïe chapitre 42 verset 8] ; et si vous substituez quelque chose à la miséricorde comme source, si vous donnez quelque chose en échange pour Christ, c’est l’homme et non pas Dieu, qui est glorifié. L’énergie qui me fait lever le pied pour entrer dans l’eau, ou me conduit à avoir peur de toucher un chien, est aussi absolument mauvaise dans ce cas-là tout petit qu’il est, que l’énergie qui ferait parcourir la terre et la mer pour faire un prosélyte [Matthieu chapitre 23 verset 15]. Le don à Dieu même d’une prière, si c’était en échange pour Christ, serait un outrage aussi grand que le don d’un sac d’or. La sévérité avec laquelle l’Esprit traite ces deux cas, est profondément solennelle : « Mais quand nous-mêmes (vous évangéliserions) ou quand un ange du ciel vous évangéliserait outre ce que nous vous avons évangélisé, qu’il soit anathème. Comme nous l’avons déjà dit, maintenant aussi je le dis encore : Si quelqu’un vous évangélise outre ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème » (Galates chapitre 1 versets 8 et 9).

Et quoique ce soit en des termes plus doux que la censure de l’apôtre soit exprimée dans l’épître aux Colossiens, son jugement n’en est pas moins tout aussi clair. Des choses pareilles reviennent à « ne tenant pas ferme le Chef, duquel tout le corps, fourni et bien uni ensemble par des jointures et des liens, croît d’un accroissement de Dieu » (Colossiens chapitre 2 verset 19).

Considérez qui est le Christ et ce qu’Il est, le Christ en qui nous sommes accomplis ; et ensuite, dites si nous pouvons Lui ajouter, comme homme, quoi que ce soit, et si ce n’est pas pire que de la folie, de penser à le faire. « Le Père nous a rendus capables de participer à l’héritage des saints dans la lumière ; — nous a délivré de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » [Colossiens chapitre 1 versets 12 à 14]. Telle est notre bénédiction, et tel est Celui en qui elle se trouve.

Il est, premièrement, le Fils de l’amour de Dieu (Col chapitre 1 verset 13) ; secondement, Il est l’image du Dieu invisible ; troisièmement, né prééminemment à toute création (et cela nécessairement parce que) en quatrième lieu, toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui ; qui est, en cinquième lieu, Celui par lequel toutes choses subsistent ; sixièmement, Il est la Tête du corps, de l’Assemblée ; le commencement ; le premier-né d’entre les morts : et en Lui aussi toute la plénitude s’est plu à habiter — Rédempteur pour le ciel et pour la terre. Christ étant tel, et Celui en qui habite corporellement toute la plénitude de la déité [Colossiens chapitre 2 verset 9], et nous étant complets en Lui, qui est le Chef de toute principauté et autorité, comment pouvons-nous ajouter à Christ ou retrancher de Christ comme fondement ? Si nous sommes vivifiés avec Lui, ni ordonnance, ni rite, ne peuvent en aucune sorte être nécessaires en vue que nous soyons bénis, car nous sommes bénis en Lui. Et faire autrement, c’était d’après Paul, abandonner Christ comme Tête, et compromettre la foi.

Voici la différence qu’il y a entre les deux passages parallèles Éphésiens chapitre 2 et Colossiens chapitre 2. Dans le premier, la vivification se présente comme le point de départ de toute la vaste étendue de bénédiction qui accompagne la foi. Dans les Colossiens, elle arrive comme faisant voir que ni loi, ni ordonnances, n’avaient prise sur un chrétien, parce qu’elles n’avaient pas de prise sur Christ quand Il reprit Sa vie — nous fûmes vivifiés ensemble avec Lui. Et la vie ainsi communiquée est donnée sans ordonnances ou rites ; et elle nous conduit à marcher comme elles ne sauraient nous donner le pouvoir de le faire.

Note. — Si quelqu’un a, ou fait, quelque difficulté quant au sens du mot vivifier dans l’Écriture, les textes suivants pourront lui servir :

« Ce que tu sèmes n’est pas vivifié s’il ne meurt… le dernier Adam, Esprit vivifiant » (ou ce qui donne la vie) (1 Corinthiens chapitre 15 versets 36 et 45).

« S’il avait été donné une loi qui eût le pouvoir de vivifier » (donner la vie) (Galates chapitre 3 verset 21).

[Écho du Témoignage:Tome 6 pages 171-197]

Vivre ensemble avec Christ

Troisième texte

« Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui » (Romains chapitre 6 verset 8).

Cette proposition, dans les parties qui la composent, peut se prendre ainsi : il y a d’abord, « la mort avec Christ », qui est mise en avant, non pas sous une forme déclarant qu’elle s’attache à celui-ci ou à celui-là, à telles personnes ou à telles autres, mais présentée avec une hypothèse qui est le second point à signaler — un si : — « Si la mort avec Christ est vraie de nous ». Vient ensuite, en troisième lieu, la conséquence certaine de ce fait, « que nous vivrons aussi avec Lui ».

Ou, si vous l’aimez mieux, vous pouvez rendre la proposition qui nous occupe de cette manière : — Voici l’affirmation assurée de la foi, « nous vivrons avec Christ, si nous sommes morts avec Lui ».

Jusque-là je pense, tout est parfaitement clair. Mais quelques-uns laissent de côté le temps dans lequel la conséquence (du fait d’être mort avec Christ) est mise, savoir, « nous vivrons aussi avec Lui » ; « car », disent-ils, « nous savons, et croyons fermement que nous vivons déjà avec Lui » ; pourquoi, donc, est-ce le futur (nous vivrons) et non le présent (nous vivons), qui est employé ?

Il est parfaitement vrai, que nous qui croyons avons déjà la vie, et savons que nous l’avons avec Christ ; car il est écrit, comme de ce qui est une vérité et est véritable aujourd’hui pour le croyant : « Encore un peu (de temps) et le monde ne me verra plus : mais vous me verrez ; parce que je vis, vous aussi vous vivrez. En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jean chapitre 14 versets 19 et 20). Or c’est là une vérité, dont, nous qui croyons, nous réalisons la bénédiction maintenant — parce qu’Il vit, nous aussi nous vivons ; et la même chose peut se dire aussi des versets 16 à 18. Car le Père nous a donné un gardien pour remplacer Christ — et Il demeure éternellement avec nous, savoir l’Esprit de vérité — qui est en nous. Et encore, nous ne sommes pas sans consolation (verset 18). Car Christ se manifeste Lui-même à nous (versets 21 à 29). Et encore : « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils, a la vie » [1 Jean chapitre 5 versets 11 et 12] (non pas l’aura, mais l’a).

Notre première remarque est donc, qu’ils ont parfaitement raison, ceux qui disent : « Le croyant a déjà la vie, et sait qu’il l’a ». On pourrait multiplier les textes pour prouver la vérité de cela, mais le contexte du verset que nous étudions suffit pleinement, car tout l’ensemble des chapitres 6, 7 et 8 suppose que la vie se trouve déjà dans les croyants, et est connue par eux comme y étant, bien qu’ils aient besoin que l’apôtre les instruise, 1° sur bien des choses en rapport avec elle, s’ils devaient comprendre leurs privilèges, et, 2° sur beaucoup d’autres choses relatives à eux-mêmes s’ils devaient être des ouvriers qui n’avaient pas à avoir honte [2 Timothée chapitre 2 verset 15], capables de marcher en liberté, et de se tenir à l’écart du monde, de la chair, et du diable.

Oui, le croyant a déjà la vie, et il sait qu’il l’a. Mais remarquez la différence qu’il y a entre prendre un fragment de vérité, jugeant ainsi d’elle (comme fait le chercheur de difficultés) conformément à sa propre bénie et heureuse expérience dans la foi, et la manière dont l’apôtre manie la même portion de vérité ; en rapport avec le mode de Dieu, dans la théorie et dans la pratique, d’interposer Son Christ — premièrement, en ce qu’Il souffrit comme substitut, entre le croyant et ses péchés avec leurs justes conséquences ; et, secondement, en ce qu’Il est comme la fontaine et la source de nouvelles et, jusques alors, inouïes bénédictions.

Qu’on pèse le verset lui-même aux balances de la raison et de la simple intelligence humaine, et on sentira mieux la vaste plénitude du sujet. « Si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui ». « Trop de savoir t’a mis hors de sens » [Actes chapitre 26 verset 24], serait le premier commentaire de la nature ; et peut-être son second : « Pourquoi, comment, un homme mort peut-il parler de ce qui doit être ? ». Hélas ! le jour d’aujourd’hui a ses propres corrupteurs de la Parole, dont l’insoumission insensée aux Écritures montre que la chair ne profite de rien [Jean chapitre 6 verset 63]. Être familiarisé avec un sujet n’est pas la même chose que le connaître. Mais ce serait une œuvre vaine et ingrate que d’entreprendre même de montrer de quelle manière l’esprit humain, quand il s’est trouvé dans le lieu de la lumière et sous la responsabilité de la possession de la Parole écrite de Dieu, a corrompu les doctrines de la grâce touchant la substitution de Christ aux pécheurs, et le fait qu’Il est la source de nouvelles bénédictions pour le croyant. Je reviens à notre passage.

Nous pouvons signaler les points suivants comme ayant été considérés par Paul dans la partie antérieure de l’épître. D’abord, que l’homme laissé à lui-même en raison du péché, avait fait beaucoup de dieux, d’après sa propre convoitise corrompue (chapitre 1) ; deuxièmement, que ceux qui avaient de la connaissance (comme le Juif) par le moyen d’une loi, ou d’une règle de bien et de mal, qui leur avait été donnée pour voir et juger cela, agirent aussi mal, eux-mêmes, et furent cause par leur conduite, que la première classe désignée blasphéma le nom de Dieu (chapitre 2), troisièmement, que la loi demandant la perfection dans la partie qu’elle bénissait, avait déclaré tous les hommes, sans exception, sous la malédiction (chapitre 3 versets 1 à 20) ; quatrièmement que cela avait uniquement pour but de rendre manifeste le don gratuit de la justice de Dieu qui était par la foi en Jésus Christ — non sur le principe des œuvres, et accessible au Juif et au Gentil également (chapitre 3 versets 20 et 21) ; qu’il avait été rendu témoignage à cela par Abraham, et par David, chacun à sa manière (chapitre 4 versets 1 à 16). Mais ces quatre points pourraient être considérés (non pas de cette manière seulement, quant à ce qu’ils montrent de l’homme, mais de l’autre côté aussi) au point de vue de ce qu’ils montrent de Dieu. Ainsi : premièrement lorsque l’homme eut péché, et ne voulut pas rechercher Dieu, Dieu se montra Lui-même un Dieu de patience et de bonté envers le Gentil ; et, deuxièmement, après avoir attendu que le temps convenable fût venu pour Lui d’agir pleinement, Il eut Ses voies envers le Juif, le laissant se servir de la règle du bien et du mal placée en ses mains, comme d’un moyen de faire voir ce que c’était réellement que l’homme déchu avait en Lui ; troisièmement il fut manifesté où l’homme en était réellement, et à quoi il était réduit comme créature ; et, quatrièmement ce qu’Il pensait, Lui, le Dieu vivant, qu’il fallait à l’homme, s’il devait être béni, et comment Il se savait Lui seul suffisant comme source d’une telle bénédiction, et savait Son Fils seul capable de l’accomplir.

Observez que la loi ne va pas plus loin que d’énumérer ce qu’un homme dans des circonstances données, doit faire ; ce que doit être la récompense, s’il agit comme il doit, et ce qu’est la malédiction s’il manque en un seul point.

L’évangile fut le remède de Dieu pour des êtres qui avaient failli incontestablement — Son plan et Sa manière de se glorifier en entreprenant la guérison et la bénédiction de ceux que la loi avait justement maudits. Ceci m’amène au cinquième point. Si Dieu avait laissé l’homme essayer ce qu’il pouvait faire — Dieu avait-Il quelque plan à Lui ? Évidemment, Il en avait un, et c’était celui-ci — s’introduire Lui-même dans la scène de ruine, comme le Dieu de résurrection qui pouvait ressusciter d’entre les morts, comme le Dieu Rédempteur qui pouvait dire à l’ennemi le plus terrible : « Donne », et pouvait reprendre à Lui dans une sphère plus élevée et meilleure ceux qu’Il avait ainsi retirés de leur état de chute. Et observez aussi, que le temps qu’Il choisit pour cela, c’est lorsque l’homme, laissé à lui-même, avait corrompu l’idée même de Dieu, et quand, placé sous la lumière, il s’était servi de cette lumière pour enfler son cœur devant Dieu.

Et ici, remarquez, en sixième lieu, ce qui était nécessaire selon les pensées de Dieu :

1° Il fallait une justice, car tous étaient sous la condamnation (chapitre 3 versets 21 et 22).

2° Ce devait être d’une manière qui supposât qu’il ne se trouvait pas de force dans la partie bénie — ce fut, donc, par la foi (note : La loi suppose qu’il y a de la force, car aussitôt qu’un homme peut dire : « Je ne puis pas faire cela » — le commandement ne sert qu’à le condamner. Le salut par la foi suppose que Dieu, qui a commandé à la lumière de resplendir des ténèbres, peut faire resplendir dans nos cœurs ténébreux la lumière de Sa grâce et de Sa gloire [2 Corinthiens chapitre 4 verset 6].) (verset 22).

3° Ce devait être « gratuitement par grâce » (verset 24).

Or, ceci, 4°, suppose l’introduction de Son Fils, le Seigneur Jésus Christ (versets 22 à 26). Quel autre que Lui, en vérité, quel autre que le Fils pouvait dégager l’honneur et la gloire de Dieu en effectuant le salut ?

5° Il fallait que ce fût de la promesse (chapitre 4 versets 13 et 14), donnée longtemps avant que l’accomplissement de la bénédiction (Romains chapitre 4 versets 3 et 17 à 21) montrât comment Dieu ferait reconnaître Son conseil, et comme Il entendait le faire se justifier Lui-même, et montrer aussi Sa fidélité et Sa puissance en laissant toutes les eaux du fleuve du temps et toutes ses circonstances, rouler et prouver leur impuissance à changer Sa promesse. Et, 6°, cette promesse supposait qu’il se trouvait en Lui, le Dieu vivant, certaines choses qui étaient indispensables si l’homme ruiné devait obtenir une bénédiction. Il fallait qu’Il fût le Dieu qui, premièrement, fait vivre les morts ; et, 2° qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient [chapitre 4 verset 17]. Et dans ces pensées, Dieu sépara dans le temps des personnes pour Lui-même, leur donna les promesses — elles crurent qu’Il était puissant pour les accomplir — « et en conséquence cela leur a été compté pour justice » (verset 22).

Ceci nous amène à la grande difficulté.

« Or que cela lui a été compté n’a pas été écrit pour lui seulement, mais aussi pour nous à qui il sera compté, (à nous) qui croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos offenses et a été ressuscité pour notre justification » (Romains chapitre 4 versets 23 à 25).

Paul parle ici, remarquez-le, non pas comme vous et moi nous pourrions parler, de son expérience dans la jouissance de sa portion, mais de la manière (théorie et pratique) dont Dieu avait opéré le salut. Il y avait un certain Jésus — de la mort et de la résurrection duquel les avantages appartiennent à ceux qui croient en Celui qui L’a ressuscité d’entre les morts.

Il y a ici une certaine manière abstraite de rendre cela qui constitue précisément la différence entre manier la chose comme étant la vérité de Dieu, et en parler comme affaire de jouissance.

Il en est précisément de même, dans notre texte. « Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui » (Romains chapitre 6 verset 8). Mais il y a à remarquer une autre chose qui se rattache avec cela, qui est la difficulté réelle quand on arrive à considérer attentivement le remède qui est en Christ pour l’homme, et la plénitude de salut qui est en Christ, et qui sera trouvée, à mesure que nous poursuivrons, justifier pleinement le temps futur, au lieu du présent.

Si quelqu’un veut peser ce qu’était Paul avant que Christ l’appelât ; ce que l’appel de Christ fut pour lui ; ce que fut le changement qui s’opéra dans l’esprit, le cœur, la pensée et la vie extérieure de Paul ; la lutte qu’il eut à soutenir avec lui-même, avec Satan, et avec toutes ses circonstances, tout le temps qu’il fut dans le corps ; l’éducation morale que Christ fit de son âme ; son état depuis le temps de sa mort jusqu’à celui où Christ ressuscitera son corps en gloire — si, dis-je, quelqu’un peut, quelque imparfaitement que ce soit, parcourir ces choses, il verra quelle est la grandeur de ce sujet ; et il verra aussi, comment, la vie éternelle dans la gloire céleste étant la chose en vue de laquelle Paul fut appelé, il y a évidemment une grande convenance à ce qu’il soit parlé de la vie dans son plus parfait déploiement futur (« Nous vivrons aussi avec Lui »), et non pas selon sa demeure actuelle en nous. En nous elle est une source d’eaux vives jaillissant jusque dans la vie éternelle [Jean chapitre 4 verset 14] très assurément. Elle et son véritable éternel caractère nous sont connus maintenant ; mais si nous voulons voir le privilège réel de sa possession, c’est dans son éclat futur et son déploiement sans obstacle dans le ciel que nous devons envisager la vie éternelle.

La vérité de Dieu agit sur nous par le moyen de la foi et par l’Esprit ; et où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté [2 Corinthiens chapitre 3 verset 17]. Mais cette liberté dans l’Esprit est une chose très réelle et très vraie, et, dans un sens elle est plus élevée que l’affection et l’intelligence, car elle est divine — l’Esprit de Dieu rendant témoignage avec nos esprits (renouvelés). Mais la rédemption n’est pas seulement divine quant à sa source, et divine en elle-même comme remède de Dieu : elle est destinée à l’homme ; — l’homme doit être racheté ; et, en conséquence, Dieu ne donne pas seulement Son Esprit et des instincts spirituels, mais Il forme aussi d’une manière divine dans nos cœurs, comme hommes, des affections pour Lui-même et pour Son Fils, et en même temps nous donne une intelligence afin que nous connaissions, et soyons capables de saisir et de comprendre le pourquoi et le c’est pourquoi de la vérité, ainsi que Ses voies avec nous.

Le témoignage de l’Esprit Lui-même, les instincts spirituels, les affections formées dans le cœur, la connaissance détaillée de l’intelligence, peuvent souvent être séparés les uns des autres (note : Par exemple, en Romains chapitre 8, nous trouvons l’Esprit de Dieu habitant dans un homme, possédé par un homme (versets 9 à 11), conduisant et dirigeant des personnes (verset 14), devant plus tard vivifier les corps mortels (verset 11) ; de même nous avons l’instinct spirituel de l’Esprit d’adoption qui crie Abba (verset 15), notre esprit (verset 16) ; nous avons encore le cœur avec ses affections, l’amour de Dieu répandu en lui (nommé chapitre 5 verset 5) mais trouvé ici, comme dans les versets 18, 19 et 39, et aussi le « nous savons » comme dans les versets 22, 26 et 28. Cette parole nous savons est tellement distinctive de la religion de Christ, la caractérise tellement, qu’elle pourrait passer pour la devise d’un homme céleste divinement enseigné : seulement cette connaissance est divine et céleste.). Mais comme ils se trouvent tous nécessairement dans le salut commun à chaque âme ainsi que dans l’Église, ils ne peuvent pas toujours être nettement distingués les uns des autres, par nous qui sommes les sujets de ce salut. Nous verrons cela, et aussi la merveilleuse étendue (sa grandeur et sa largeur), du salut que Dieu a fait nôtre en Christ, si nous allons à Romains chapitre 5.

« Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (verset 1).

[Non seulement le Seigneur est Celui qui est la paix, en qui seul il y a la paix, mais nous avons la paix ; Il est notre Seigneur.]

« Par lequel nous avons eu accès aussi, par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (verset 2).

[Quelle position et quelle perspective incommensurablement bénies ! L’Esprit, la nouvelle nature, le cœur et l’intelligence ont tous encore ici leur place.]

Ensuite : « et non seulement cela, mais nous nous glorifions aussi dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance. Et l’espérance ne rend point honteux, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné » (Romains chapitre 5 versets 3 à 5).

Remarquez-le ; non seulement la paix au-dedans (verset 1), et une position assurée de faveur (verset 2) où nous pouvons nous réjouir, et l’espérance de la gloire de Dieu — mais nous trouvons en outre ici deux autres choses signalées ; 1° de pouvoir concourir volontairement, d’un zèle cordial, avec Dieu, dans l’éducation qu’Il fait de nous-mêmes, quoique ce soit par la souffrance et la patience ; et, 2° l’amour de Dieu répandu dans le cœur, comme onction, par le Saint Esprit donné à nous. Quels êtres nous sommes !

Puis vient notre état, comme Dieu le voyait et en jugeait, et ce qu’Il a fait. Oh ! quelle différence avec la loi de Moïse ! « Lorsque nous étions encore sans force — des impies — Christ est mort pour nous » (verset 6).

La loi nous disait, en tant que créatures : Fais la volonté de Dieu, et vis par là ; ou bien sois maudit. « Mais Dieu a constaté son amour, son amour à Lui envers nous, en ce que lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (verset 8).

Et alors, voyez ce qui suit — cette divine argumentation, discussion de choses — le sang a arrêté tous les droits de la justice divine contre nous — la mort de Christ a eu lieu en substitution pour nous — mais, si en nous sauvant de la colère à venir, elle nous a réconciliés, il y a encore davantage pour nous : nous serons sauvés par Sa vie. « Beaucoup plutôt donc, ayant été maintenant justifiés par son sang, serons-nous sauvés de la colère par Lui. Car si étant ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, beaucoup plutôt, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie » (versets 9 et 10).

Ceci (comme le verset 11 nous le montre) nous donne lieu de nous réjouir en Dieu Lui-même. Non pas seulement de nous réjouir dans l’espérance de Sa gloire (comme au verset 2), ni de nous glorifier dans les tribulations (comme au verset 3), mais en Dieu Lui-même. Car le croyant est amené à Dieu pour trouver sa joie en Lui. « Et non seulement cela, mais nous nous glorifions même en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons maintenant obtenu la réconciliation » (verset 11).

Puis (remarquez-le bien) Paul met en contraste les deux Adams, et leurs œuvres, et leurs fruits.

Le premier Adam

Par lui le péché est entré dans le monde — et la mort par le péché ; — une mort qui a passé à tous, car tous étaient pécheurs.

L’offense d’un seul a conduit, par le jugement, à une condamnation, régnant sur tous, qui, hélas ! était en harmonie avec l’état de péché de tous.

Celui qui devait venir

Par lui est venue la grâce de Dieu, et le don gratuit de la grâce, savoir par Jésus Christ.

La justice a conduit, par le don de la grâce, à une justification de vie qui était envers tous, mais sur ceux qui croient ; et elle a abondé pour ceux qui croient, afin qu’ainsi la grâce régnât par la justice en vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur.

C’est merveilleux de voir de quelle manière le Dieu Sauveur et Rédempteur montre dans cette portion de Sa Parole, comment Il a condescendu à pourvoir à une mesure de bénédiction en contraste parfait avec toute la ruine causée par l’homme dans l’œuvre de la création.

Remarquez encore ici que la bénédiction consiste, non pas simplement dans la justification de vie, mais dans le règne de la grâce, par la justice, en vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur. Or, si nous voulons voir ce que cela est, dans sa pleine signification, il faut nous transporter, de la jouissance que nous en avons à présent dans notre condition dans le temps (note : Dans lequel, avec toute sa bénédiction, elle est nécessairement accompagnée du combat et de la lutte, et même nous y conduit, conformément à ce que nous sommes, nous et nos circonstances ; tout autant, et aussi sûrement qu’elle nous mène à la joie et à l’allégresse, conformément à ce que sont à notre égard Dieu et Ses plans, Ses voies, et Ses conseils.), au temps et dans la condition où la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur sera manifestée et vue plus tard dans sa propre sphère et dans ses scènes propres. C’est ainsi que nous apercevons un pourquoi, et un c’est pourquoi, de ce qu’il est dit dans notre texte, non pas : « Or, si nous sommes morts avec Christ, nous savons que nous vivons aussi avec Lui », mais bien : « Or, si nous sommes morts avec Christ nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui ».

Nous avons donc considéré les antécédents du chapitre où se trouve notre verset ; et nous avons vu, d’un côté, cette chétive créature, l’homme, dans le plus extrême degré de toute sa petitesse, quand il est dans le péché ; et, d’un autre côté, Dieu dans toute la grandeur de Sa patience et de Son long support, et dans la magnificence de Sa miséricorde. L’homme a été montré comme en marche sur la terre — le Gentil et le Juif (chapitres 1, 2 et 3) ; et après cela, l’homme, comme chef de race, amenant la ruine dans laquelle sa famille avait été trouvée (chapitre 5). Pareillement, Dieu est apparu d’abord dans Sa grandeur comme Créateur, et comme le Dieu de patience et de long support, et ensuite dans toute cette plus sublime grandeur incommensurable dans laquelle Il s’est manifesté, quand Il a agi contre la ruine dans laquelle l’homme avait été plongé, et en contraste avec elle. Son conseil, Ses plans, Ses voies, proclament toujours et partout qu’Il est Dieu, Lui seul ; pas une des exigences de Sa propre gloire infinie n’a été oubliée ; et elle s’est toute si pleinement répandue dans le don de Son Fils et la présence du Saint Esprit, que le témoignage de grâce et de miséricorde répandu partout laisse toutes les âmes sans excuse ; elles ne peuvent être perdues que par le mépris de la miséricorde. Dieu n’a pas seulement fait une œuvre par laquelle se glorifier Lui-même dans le salut de ceux qui croient ; mais c’est une œuvre qui laisse l’homme, l’homme coupable, incrédule, plus condamné que ne faisait la loi enfreinte. Qui ne déclarera en effet sans excuse, condamné par lui-même, et condamnable par qui que ce soit, le coupable pécheur condamné — le coupable qui, ayant encouru la perte de la vie en vertu de la loi violée, méprise le pardon gratuit et la miséricorde d’un Dieu pardonnant le péché (note : Quel vaste champ la grâce divine ouvre devant nous ! Quel contraste elle fait avec les étroites limites de la loi ! Et quelle différence dans l’atmosphère et le climat de l’une et de l’autre ! Et cependant l’homme préfère « la loi » à « l’évangile » ; et ce n’est pas seulement l’homme en tant qu’homme, qui agit ainsi, mais combien de chers enfants de Dieu préfèrent retourner de nouveau à la loi et à sa prison, et à son esprit de servitude, au lieu de poursuivre dans la pleine liberté de cette grâce et du cœur d’amour du Père, et dans l’esprit d’adoption et de liberté qui conduit à l’obéissance.) ?

Vers la fin de la portion déjà considérée — après que l’homme a été révélé dans tout son pitoyable état, et qu’il nous a été présenté ce qui était nécessaire, selon l’estime de Dieu, si l’homme devait être béni d’une manière divine — nous trouvons la grande pensée de « la grâce régnant par la justice, en vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur ».

Il y a, pour ainsi dire, cinq chapitres sur ce sujet : premièrement, le chapitre 6 dans lequel est montrée — et montrée dans les diverses parties du sujet — l’association d’un pauvre pécheur avec le Christ, par Dieu, mais par le moyen de la foi dans le pécheur ; deuxièmement, (chapitre 7) sont expliquées certaines choses qui pouvaient paraître à l’homme d’insurmontables difficultés dans l’accomplissement de quelques parties du plan ; troisièmement, (chapitre 8) l’association entière, et réalisée de cette manière et actuellement, du croyant avec Dieu ; — nonobstant toutes les difficultés, aucune condamnation ne saurait atteindre ce qui est en Christ, non plus qu’aucune séparation d’avec Dieu ; quatrièmement, (chapitres 9 à 11) la connexion de cela, goûté maintenant peut-être dans l’expérience individuelle seulement, avec le but de toutes les voies de Dieu sur la terre, à travers toutes les dispensations qui continuent de se dérouler jusqu’à ce que la miséricorde remplisse les lieux célestes et les lieux terrestres ; et cinquièmement, (chapitre 12, jusqu’à la fin de l’épître) l’entière association actuellement, pour la marche et pour le caractère, des saints de Dieu avec Christ — rejeté sur la terre et honoré dans le ciel.

Il se peut que leur expérience présente soit, comme fut celle de Christ, depuis la terre — et qu’elle se fasse sentir à eux par des coups et des souffrances qui ne font qu’attirer et exciter Ses sympathies (car béni soit Dieu, Il est sûrement abrité et personnellement au-dessus de tous les flots et de toutes les vagues du monde méchant dans lequel nous sommes), mais nous tenons Sa position comme rejeté sur la terre, position dans laquelle Il fut pleinement, jusqu’à Sa croix — Il avait une mission de la part de Dieu pour les Juifs, et guérissait sur la terre les maladies, etc.

Quelque précieux que ce pût être de méditer chacun de ces cinq chapitres, je dois me borner plus particulièrement, ici, au premier, c’est-à-dire à Romains chapitre 6 dans lequel, à mon avis, nous trouvons une explication plus complète et plus détaillée qu’à l’ordinaire du salut en Christ, pour autant qu’il s’agit de l’application que Dieu en fait au croyant.

La complexité des circonstances de ceux à qui le salut doit être appliqué, ainsi que le caractère complexe du mal intérieur seront bientôt évidents. L’esclave-né de Satan est dans un monde (note : Satan a usurpé le pouvoir sur la terre, aussi bien que dans les lieux célestes ; — mais le monde, comme j’en parle ici, est un système organisé par l’homme sous la direction de Satan (comme en Genèse chapitre 4 versets 16 à 22). Il est sur la terre, à la vérité, et largement formé de matériaux qui se rattachent à la terre — toutefois ce n’est pas la terre — mais un système de mal sur la terre. L’homme peut trouver en lui les plaisirs du péché qui ne sont que pour un temps, et la satisfaction de ses passions et de ses convoitises ; il est en dehors de la présence du Seigneur.) de l’arrangement de Satan, et a un corps prêt de toute manière à s’identifier avec le mal existant de toute part. Ensuite, quant à ce qui en est « du patient » quand la grâce le trouve, la maladie est aussi très complexe : d’abord, il y a une ignorance complète de Dieu tel qu’Il est réellement, et une confiance entière dans la fausse idée que le pécheur, dans sa déception, se fait de Dieu ; secondement il y a une présomptueuse bonne opinion de lui-même — par suite de laquelle l’homme tient complaisamment pour certain qu’il ne peut pas avoir un mensonge dans sa main droite [Ésaïe chapitre 44 verset 20], et comme résultat, une suffisance comme si par sa propre sagesse et ses propres forces il était en état de tout régler pour Dieu et pour lui-même d’une manière meilleure que la plus excellente ; — un cœur fait pour ne trouver sa satisfaction qu’en Dieu seul, mais qui s’est détourné de Lui, toujours plein de vanité et de mécontentement, répandant le flot de ses propres convoitises ; et outre tout cela, une volonté inconstante comme une girouette, mais obstinée et inflexible comme une barre d’airain. Or, comment un tel être sera-t-il rendu propre à être heureux et à se trouver chez lui dans la maison du Père dans le ciel, propre à être un canal par lequel le fleuve de la bonté divine pourra s’épancher en célestes et divines bénédictions dégagées de tout égoïsme ? Dieu opérera cela, en lui faisant Lui-même l’application, par le moyen de la foi et par l’Esprit, du riche salut qui se trouve dans le Christ Jésus. Mais ici se présente une considération qui ne fait qu’accroître la difficulté pour l’esprit de l’homme. En même temps que la pensée et le cœur de Dieu se sont engagés, envers chaque croyant, à faire de tout le salut parfait de Christ celui de l’individu — le salut individuel fait partie d’un témoignage actuel, et d’une gloire à venir qui se répandra dans toute l’étendue du champ immense où est connu l’amour rédempteur. Rendez cela, d’une manière tranchée, en ces termes, et la difficulté apparaîtra : Je dois être sauvé — mais mon salut a rapport avec les voies de Dieu durant ces dernières cinq mille et quelques années, et plus spécialement avec Son témoignage durant ces derniers dix-huit cent soixante-cinq ans, et aboutit à une gloire qui doit remplir les cieux et remplir la terre au matin de la résurrection. Ceci, tout en donnant à mon salut cette part relative d’importance qu’une pierre édifiée dans un mur a, comme partie d’une maison, au-dessus d’une pierre qui gît au bord de la route, me réduit en même temps à ma juste proportion. Le temple ne serait pas un temple parfait sans cette pierre ; elle est dès à présent une partie intégrante du temple du Seigneur — quelque petite qu’elle était et qu’elle est, envisagée en elle-même.

Le sixième chapitre de l’épître aux Romains s’ouvre par une proposition que l’on rencontre assez communément parmi les hommes d’un esprit pervers et ignorant, quand ils discourent de la vérité de Dieu. Seulement, ce qu’ils posent comme un axiome évident par lui-même d’un résultat certain, selon leurs raisonnements logiques — Paul, ou l’Esprit de Dieu par Paul, le tient pour une chose insensée et absurde qu’il faut dénoncer aussitôt. La doctrine du pardon gratuit des péchés est, pour l’homme, synonyme et inséparable de la liberté de continuer de pécher (note : Quelle confession de sa propre folie et de la méchanceté de l’homme, fait, cependant, l’adversaire de l’évangile, quand il parle ainsi ! Prenant l’homme sur son propre terrain, j’ai maintes fois répondu à des personnes pareilles : « Je suppose donc que vous pensez que tout l’amour qui fait pardonner à des enfants, à d’anciens amis, n’est propre qu’à entretenir l’esprit de rébellion dans leur cœur ; et que plus ma femme, mes enfants, savent combien je les aime, plus je suis certain de ne pas être aimé et honoré ». Quelle stupide ignorance de la nature humaine ! Mais, en même temps, quel aveu de l’horrible égoïsme et de la volonté propre de l’homme, renferme la manière de voir de l’adversaire de l’évangile !). Que dirons-nous donc ? Demeurerons-nous dans « le péché, afin que la grâce abonde » ? [Paul dit une fois et deux fois : « Je parle selon l’homme » ; mais remarquez qu’il ne s’arrête pas à le dire ici.] Il pose la question. Sa réponse est double. D’abord une expression d’horreur. Qu’ainsi n’advienne ! [ou bien loin (une telle pensée).] Puis, il fait ressortir la folie de cette idée. « Nous qui sommes morts au péché, comment y vivrons-nous encore ? » (verset 2). Trois choses étaient vraies de moi individuellement : d’abord, j’avais le péché en moi ; ensuite cela me plaçait nécessairement sous le jugement de Dieu contre le péché ; premièrement, dans la mort, et en second lieu, dans le jugement à venir. Le péché, la mort et le jugement étaient à moi. J’étais moralement mort dans les péchés ; et comme tel ma perspective était la mort, et ensuite le jugement. Christ, qui était saint, innocent, séparé des pécheurs [Hébreux chapitre 7 verset 26], en qui Satan n’avait rien [Jean chapitre 14 verset 30] — et qui n’était pas de ce monde — mourut comme Fils de l’homme, sous le jugement de la colère de Dieu, qui m’était dû. « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » [Matthieu chapitre 27 verset 46], tel fut Son cri. Il porta la peine pour moi qui étais moralement mort. Dieu a révélé Sa propre grâce et Sa miséricorde en procurant une telle voie pour les pauvres pécheurs. Si d’autres n’admettent pas la mort de Christ en tant que substitut par grâce, moi je l’admets. C’est une éternelle réalité, et je sais qu’elle existe comme telle, indépendamment de ma foi ou de mon manque de foi en elle. Dieu m’a donné cette foi et Son Saint Esprit afin que je puisse recevoir Sa vérité, et, par mon acte propre, mettre mon sceau à Sa vérité. « Je le sais », serait ma réponse à la question de Paul : « Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été baptisés pour le Christ Jésus, avons été baptisés pour sa mort ? » (verset 3). Oui ; béni soit Dieu pour Sa grâce, puis-je dire, et ajouter aussi : « Nous avons donc été ensevelis (note : Un cœur d’homme sain reconnaîtrait certainement (comme l’adversaire de l’évangile le nie) qu’un bienfait pareil attirera sûrement à Dieu le cœur le plus froid et le plus indifférent. Il doit (mais c’est là la loi sous une autre forme) : mais il n’y a pas pouvoir en l’homme, en tant que simple créature, une fois tombé, de faire ce qu’il doit. La grâce lui donne une nature nouvelle — une nature qui aime Dieu, et prend davantage ses délices, comme elle le doit, si elle est divine, dans l’amour de Dieu pour nous, que dans le nôtre pour Lui.) avec Lui, par le baptême, pour la mort ».

Moralement mort, j’avais devant moi pour avenir la mort et le jugement. Christ a porté ce jugement dans Sa propre mort. Le Christ de Dieu a fait cela. Il était envoyé de Dieu pour régler cette affaire. Certainement Dieu n’a pas la pensée que Son Christ a failli, ou que Son œuvre a failli en cette affaire. Ils sont, eux, les parties les plus compétentes, plus encore, ils sont les seuls compétents pour prononcer un jugement sur cela : et le jugement qu’ils ont prononcé, c’est que « c’est accompli ». Par grâce, j’ai mis mon amen à ce à quoi l’amen de Dieu avait été mis longtemps avant le mien. Mon amen a peu de valeur en comparaison du sien, mais il n’est pas sans valeur ; car, d’abord, il est la preuve d’un acte nouveau et présent de Sa grâce — savoir, qu’Il a fait de Sa pensée à l’égard de Christ une brillante lumière pour mon âme — et cela, en second lieu, signale une action nouvelle et présente du Saint Esprit, qui n’a pas seulement rendu témoignage à Christ au commencement, et écrit les épîtres de jadis, mais a imprimé maintenant, à une date toute récente, ce témoignage en mon âme. De son côté, la grâce, en Dieu, attache un haut prix, dans le ciel, à l’amen d’un pauvre pécheur sur terre à la valeur de la miséricorde par le moyen de Christ par l’Esprit. Pour la personne du pauvre pécheur, le prix dépasse toute mesure — c’est une mesure d’amour éternel, céleste, divin. Mais ensuite, quoi, si j’en ai fini avec mon héritage adamique ruiné, et que je n’aie rien d’autre ? L’héritage d’Adam en Éden est perdu, je ne saurais retourner là, pourrait dire un pauvre pécheur qui, ayant découvert que le péché, la mort, et le jugement étaient son lot, comme descendant d’Adam, viendrait d’apprendre que Dieu le regardait comme mort et enseveli avec Christ. Bien ; mais ce fait d’être mort et enseveli avec Christ, n’est que la première bénédiction. La seconde est celle-ci :

« Afin que comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, ainsi nous aussi marchions en nouveauté de vie. Car si nous avons été identifiés avec Lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa résurrection ; sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit annulé pour que nous ne servions point le péché. Car celui qui est mort, est quitte du péché. Or si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui, sachant que Christ étant ressuscité d’entre les morts ne meurt plus ; la mort n’a plus d’empire sur Lui. Car en ce qu’Il est mort, Il est mort une fois pour toutes au péché, mais en ce qu’Il vit, Il vit à Dieu. Vous aussi tout de même, tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus. Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel pour lui obéir dans les convoitises de celui-ci ; et ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’iniquité, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants — et vos membres à Dieu comme instruments de justice » (Romains chapitre 6 versets 4 à 13).

Remarquez-le bien, nous sommes des êtres qui ont été faits vivants d’entre les morts ; rien ne saurait être plus clair. Et certainement personne ne peut lire le passage que nous venons de citer, sans voir comme cela est tranquillement posé dans tout son contenu. Il est posé que depuis mon identification avec Christ par le moyen de la foi, j’ai complètement pouvoir sur moi-même : ce n’était certainement pas le cas lorsque j’étais dans le péché. Bien loin d’être plus grand que moi-même et que mes membres, j’étais mené captif par eux, et ils étaient traînés ça et là au moyen de la convoitise, par des circonstances fortuites du dehors, dans ce qui était autour de moi, dirigées par Satan. Ce n’est pas, remarquez-le, essayant de se vaincre lui et son mal, afin de pouvoir être associé avec Dieu, ou afin que Dieu puisse l’honorer ; mais c’est un homme reconnaissant qu’il est, en grâce, associé avec Christ par Dieu, et associé de telle sorte que la mort pénale de Christ roule dans son âme à la fois comme jugement moral sur tout ce qu’il était lui, pécheur, et au même moment comme délivrance complète de toutes ses conséquences ; non pas seulement de son juste jugement — ce nuage a passé de dessus le pécheur, et est vu avoir éclaté violemment une fois pour toutes sur Jésus quand Il était sur la croix, et n’avait pas le pouvoir de jamais fondre sur le croyant — mais de plus, la puissance de la loi du péché est brisée. Avec la nouvelle vie qui nous est donnée en Christ, il nous est donné aussi la certitude que lorsqu’Il sera manifesté dans la vie, nous serons manifestés dans la même vie avec Lui [Colossiens chapitre 3 verset 4]. Quand Il aura changé ces corps vils, et les aura rendus conformes au corps de Sa gloire, il y aura alors certainement une parfaite marche en nouveauté de vie ; alors nous serons aussi pleinement dans la ressemblance de Sa résurrection ; nous ne servirons jamais le péché, mais nous en serons délivrés pour toujours ; nous vivrons aussi avec Lui ; avec Lui qui ne meurt plus, sur lequel la mort n’a plus d’empire : mais tout en reconnaissant que c’est là une vérité bénie, le chrétien antidate, dans sa conduite ici-bas, par la foi, l’accomplissement de cette bienheureuse espérance. C’est là la troisième vérité sur laquelle Paul insiste ici, savoir : que si, premièrement, vous avez été délivré de la position d’Adam avec son péché, sa mort, et son jugement, en vertu de ce que Dieu vous tient par grâce pour un avec Christ qui mourut et fut enseveli ; et si, en second lieu, vous avez été associés dans la vie avec le Christ qui ne meurt plus, sur lequel la mort n’a plus d’empire, qui vit à Dieu ; eh bien ! il y a, en troisième lieu, il y a une activité à déployer actuellement par vous en conséquence de ce que vous êtes tenu de Dieu pour libre du péché, et de la communication qui vous a été faite de cette vie avec Christ, savoir : une vie ici-bas, selon la vie de Christ Lui-même — comme Paul a dit : pour moi vivre c’est Christ [Philippiens chapitre 1 verset 21] — et selon la vie cachée avec Christ en Dieu [Colossiens chapitre 3 verset 3], laquelle, quand elle apparaîtra, brillera seule en nous, sans empêchement ni obstacle, et brillera pleinement. Ayant déjà insisté ailleurs sur la force de ce fait de nous tenir nous-mêmes pour morts au péché, je ne m’y arrête pas ici, mon sujet étant : « Si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui » (verset 8).

Je voudrais, toutefois, signaler quelques points :

1° La proposition positive sans restriction du verset 13 : les aiguilles de l’horloge doivent donner le temps véritable ; une vie chrétienne doit être manifeste à tous ; non pas simplement des affections convenables, d’heureuses pensées, mais une vie, une vie extérieure qui parlera pour Dieu.

2° La déclaration positive du verset 14 : « Car le péché n’aura pas d’empire sur vous, parce que vous n’êtes pas sous la loi mais sous la grâce ». Avec la juste déduction que l’âme sous la grâce est plus séparée du péché et liée aux bonnes œuvres que l’âme sous la loi.

Nous ne servons pas Adam avec la loi, le péché et la mort. Mais nous servons Christ avec Sa grâce, Son obéissance et Sa justice.

La sainteté, et la capacité de porter du fruit, et la vie éternelle, sont à nous : « Qui se glorifie de ce que, quoique le salaire du péché c’est la mort — le don de Dieu est la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur » ? Je ne puis entrer ici dans les chapitres 7 et 8 ; ils appartiennent à peine à mon sujet, quoiqu’ils soient d’un profond intérêt, et qu’ils jettent une immense lumière sur ce avec quoi cette vie de Christ en nous n’est point rattachée, et sur ce avec quoi elle l’est ; ainsi que sur la manière dont elle opère au milieu de toutes les difficultés qui se trouvent en nous et autour de nous ; difficultés de Satan, et du monde dans les voies passées et présentes de Dieu à l’égard de Ses dispensations sur la terre ; et aussi sur la manière dont cette vie a son champ et sa sphère propre en Christ, qui est assis sur un trône sous lequel roulent tous les conseils de Dieu pour l’éternité et le ciel, et tous les plans et toutes les alliances de Dieu pour la terre et le temps. Oui, notre vie est en Celui qui est en Dieu ; et tous les conseils, tous les plans de Dieu, roulent, en Lui étant assujettis, autour de Celui en qui est notre vie, qui est Lui-même notre vie (heureux peuple, peuple béni que nous sommes !). Il est l’objet d’eux tous. Oh ! que le Seigneur notre Dieu daigne élargir nos cœurs pour comprendre Sa louange, et pour goûter la douceur de cette place de confidente qu’Il a assignée à l’Église !

Comme conclusion, je voudrais faire remarquer qu’il y a quelque chose d’ineffablement béni, mais en même temps solennel, dans la pensée d’être un vase, un membre, dans lequel la vie de Christ est déployée. Est-ce là ma vocation et mon œuvre présente, de déployer, ici-bas, la vie qui est en Christ, comme la vie dont Christ est la source, et dont moi-même je ne suis qu’un canal ? Et que faire, si Satan et le monde font obstacle, et si le corps doit être tenu pour mort ? Me bornerai-je à me consoler moi-même par la pensée que bientôt dans la maison du Père, en haut (l’Esprit pénétrant tout), cette vie aura (dans peu, si peu de temps) son libre cours, son cours plein et parfait ? Non. J’ai plus que cela ; je puis jouir et me réjouir, non seulement en ce que sera la vie dans les cours célestes, mais, en un sens, d’une manière plus pure et plus désintéressée, et de la manière la plus divine, la manière de Christ : je puis me réjouir, dis-je, dans toutes ces souffrances et toutes ces luttes du désert que la vie m’amène avec elle. C’est la communion avec la personne même de Christ ; c’est la réalisation de la partie la meilleure de la bénédiction, à part les circonstances de la joie.


Quatrième texte

« Cette parole est certaine, car si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec Lui » (2 Timothée chapitre 2 verset 11).

Une si grande partie de ce que nous venons de dire sur le troisième texte s’applique à celui-ci, qu’il reste peu de chose à ajouter. Dans l’épître aux Romains l’apôtre posait la théorie, les bases de la doctrine de la foi chrétienne. En écrivant à Timothée, il prend la pratique, l’édifice construit sur le fondement d’une vie pareille ; et comme c’étaient des temps fâcheux il l’encourage à endurer les souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ. Nous avons Sa vie ; nous nous attendons à vivre et à régner avec Lui quand nous arriverons à la maison auprès de Lui : jusqu’à ce moment-là, le monde, sous l’autorité de Satan, et les lieux célestes occupés les premiers par les ennemis, nous assurent la souffrance si nous marchons comme Celui, dont nous avons la vie, marchait ici-bas.

Cette expression, su un, kakopathéson, toi, donc, endure les souffrances, est presque la tonique de cette lettre, chapitre 1 versets 8 et 12 ; chapitre 2 versets 5 et 9 ; chapitre 4 verset 5 ; et cela découle du fait que la vie de Christ est possédée maintenant dans des circonstances, et au milieu de pouvoirs singulièrement en contraste et en opposition avec elle. Les circonstances et les pouvoirs qui nous entourent sont contraires à la vie ; mais la vie de Jésus Christ est déjà en nous, et celui qui l’a, peut dire dans la puissance qu’elle donne : Je choisis plutôt d’être affligé avec le peuple de Dieu et de Christ, que de jouir pour un temps des délices du péché [Hébreux chapitre 11 verset 25]. Puissions-nous, donc, endurer les souffrances comme les bons soldats de Jésus Christ, pendant le peu qui reste de ce « encore très peu de temps » [Hébreux chapitre 10 verset 37] ! Amen. Viens, Seigneur Jésus.

Si ce que l’Esprit affirme par Paul, est que « nous fûmes vivifiés ensemble avec Christ » (Éphésiens chapitre 2 verset 5 ; Colossiens chapitre 2 verset 13), alors, évidemment, nous avons une même vie en commun avec Lui. Non pas qu’Il possédait une espèce de vie, reçue d’une certaine manière ; et nous une autre espèce de vie reçue d’une autre manière ; mais une seule et même vie possédée d’une seule et même manière : car nous fûmes vivifiés ensemble avec Lui-même.

C’était une vie prise par Lui-même — sur la terre, dans le tombeau — prise par, avec, et dans une puissance divine parfaite : une vie non sujette à la mort (Romains chapitre 6 verset 9 ; Apocalypse chapitre 1 verset 18), ni en nous à la corruption (1 Pierre chapitre 1 verset 23). Il est vrai que, jusqu’ici, elle a été comparativement peu déployée par Lui-même et en Lui-même, depuis qu’Il l’a prise ; son principal déploiement en Lui, a été dans le ciel. Toutefois n’importe : on l’a vue en action en Lui parmi Ses disciples, pendant qu’Il était sur la terre (Jean chapitres 20 et 21 ; Actes chapitre 1, etc.).

Maintenant qu’Il a quitté la terre et qu’Il demeure le « peu de temps » dans le ciel, Il est là comme Fils de l’homme, et intéressé dans ce qui se passe ici-bas. Il l’a fait voir au martyre d’Étienne, souvent en rapport avec Paul, et agit ainsi constamment, comme nous le voyons à la fin d’Hébreux chapitre 4, envers les plus faibles de Ses disciples. Il reviendra sur la terre pour manifester Sa vie de nouveau ici, dans des circonstances plus restreintes, qui doivent être plus limitées que celles de Sa position actuelle — plus restreintes à la terre.

En nous, elle n’est jamais séparée de Lui-même. C’est ici-bas qu’elle agit en nous, mais elle nous tourne vers le ciel où Il est : elle agit en nous pour nous faire connaître à nous-mêmes comme membres d’un corps dont la tête est dans le ciel ; agit en nous, pauvres canaux de bénédiction, qu’elle remplit comme elle-même découlant sans cesse de Lui-même la seule et unique source. Qu’Il est Dieu au-dessus de toutes choses béni éternellement [Romains chapitre 9 verset 5], ne doit jamais être oublié ; toutefois nous possédons une vie en commun avec Lui comme Fils de l’homme, Lui ayant repris Sa vie comme homme, dans des circonstances et dans des relations différentes de celles dans lesquelles Il l’avait d’abord.

Et ce qui nous est le plus particulier, c’est, non pas que la délivrance de toute condamnation qui Lui appartient, doive nous appartenir ; ni que nous devions être des objets de faveur en Lui le Bien-aimé ; ni que nous ayons des expériences et des perspectives en commun avec Lui ; mais que les objets et les motifs qui L’influençaient dans Ses actes les plus élevés, sont les objets et les motifs qui influencent cette vie en nous. Ainsi que Paul le montre très abondamment en Philippiens chapitre 2 : « Qu’il y ait en vous cette pensée qui a été dans le Christ Jésus, etc. ». « Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir, etc. ».