Écho du Témoignage:Les voies de Dieu. Le gouvernement, la grâce et la gloire/Partie 3

De mipe
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Les temps des Gentils, et leur jugement

Nous avons brièvement esquissé l’histoire passée du peuple d’Israël jusqu’à la captivité babylonienne où fut prononcée sur lui la sentence « Lo-Ammi » (pas mon peuple), où la présence de Jéhovah, ou la gloire, lui fut retirée, et où le gouvernement du monde fut transféré aux Gentils : c’est-à-dire, où « les temps des Gentils » commencèrent[1]. Nous avons aussi suivi l’histoire du résidu de Juda et de Benjamin qui retourna dans le pays pour que leur Messie leur fût présenté, la sentence « Lo-Ammi » n’étant pas encore ôtée, et ne devant l’être qu’après leur complète dispersion et la destruction des cités du pays (És. 6, 10).

Peu avant l’époque où Juda fut finalement emmené en captivité, nous trouvons Dieu envoyant Son prophète à Sédécias occupé à comploter avec les nations voisines en vue de secouer le joug du roi de Babylone, qui exigeait que tant elles que lui se soumissent à son autorité. Voici ce qu’il déclare : « J’ai fait la terre, les hommes et les bêtes qui sont sur la terre, par ma grande force, et par mon bras étendu, et je l’ai donnée à qui bon me semblait. Et maintenant j’ai livré tous ces pays entre les mains de Nebucadnetsar, le roi de Babylone, mon serviteur, et même je lui ai donné les bêtes de la campagne, afin qu’elles lui soient asservies… Soumettez votre cou au joug du roi de Babylone, et rendez-vous sujets à lui et à son peuple, et vous vivrez » (Jér. 27, 5-12). C’est avec cette puissance gentile et celles qui lui succédèrent jusqu’à la fin de leurs temps que nous avons maintenant à faire.

Nous ouvrons le livre de Daniel, et nous y voyons un des captifs hébreux, rendu capable, de par Dieu, de rappeler et d’interpréter le songe du roi gentil qui l’avait oublié (Dan. 2, 31-45). Le songe parlait d’une grande statue dont la tête était d’or ; la poitrine et les bras étaient d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer, et les pieds moitié de fer, moitié de terre. L’interprétation montre que cette statue typifiait le pouvoir gentil depuis le jour du premier roi, Nebucadnetsar, jusqu’à sa fin. Dans son dernier état, une pierre, « coupée sans main », un royaume élevé par Dieu, frappe la statue sur les pieds, c’est-à-dire à la fin de son existence. En conséquence, les parties composées de la statue, alors pleinement formée, sont brisées et consumées par un acte écrasant de jugement, infligé par la pierre. Elles deviennent comme la paille de l’aire d’été que le vent transporte çà et là, en sorte qu’il ne se trouve plus aucun lieu pour elles. C’est ainsi que la pierre qui exécute cet acte de jugement devient une grande montagne et remplit la terre tout entière. La vision est claire, et n’exige que peu de paroles. La puissance gentile existe sous différentes phases dont chacune est successivement inférieure à la précédente, à mesure qu’elle s’éloigne de la source de sa première autorité, jusqu’à ce qu’un acte de jugement, des plus complets et des plus destructeurs, soit exécuté sur son dernier état, par un pouvoir qui n’est pas confié à des mains humaines, de sorte que tout vestige de la statue disparaît de la scène, et que le pouvoir qui donne le coup s’étend, est exalté, et demeure à toujours.

Babylone était la tête d’or ; sa source était un don de Dieu, comme nous l’avons vu ; son pouvoir absolu et incontestable. « Et à cause de la grandeur que Dieu lui avait donnée, tous les peuples, les nations et les langues, tremblaient devant lui et le redoutaient, car il faisait mourir ceux qu’il voulait, et sauvait la vie à ceux qu’il voulait, et élevait ceux qu’il voulait et abaissait ceux qu’il voulait » (Dan. 5, 19).

Après elle, vint l’empire médo-perse : la poitrine et les bras d’argent, pouvoir composé de deux pouvoirs unis (deux bras), inférieur au premier dans son autorité absolue, en tant que celui qui faisait la loi était lui-même, comme un autre, soumis à cette loi ; « car la loi des Mèdes et des Perses est irrévocable ».

La troisième puissance, d’airain, l’empire grec, était plus inférieure encore, ainsi que la quatrième qui était de fer, et le fer mêlé de terre dégénère davantage encore.

Le grand point qu’il s’agit pour nous de comprendre, c’est que la grande puissance donnée au roi gentil, à laquelle succèdent les autres puissances, telles qu’elles sont typifiées dans la grande statue (qui va se détériorant à mesure que son existence se prolonge), se continue jusqu’à ce que le grand acte de jugement, écrasant, complet, qui a encore à être exécuté, emporte toute cette puissance, n’en laisse pas le moindre vestige, la remplace, et ensuite remplit toute la terre. Je dis : « qui a encore à être exécuté », parce que, communément, on entend, mal à propos, de l’évangile, ce royaume qui doit détruire tous les autres et puis remplir toute la terre. La grâce, ou l’évangile, n’est jamais représentée dans l’Écriture comme opérant une œuvre pareille. En premier lieu, la statue n’existait pas dans l’état typifié par les pieds, au commencement du jour de l’évangile. Ensuite, c’est sur eux que le coup est frappé, ce qui est un acte écrasant de jugement et non pas de grâce. Et en troisième lieu, c’est le premier acte de la pierre, un acte de jugement, avant qu’elle commence à grandir et à remplir toute la terre. Ceci n’est dit qu’en passant, comme le but de ces articles est plutôt d’établir la vérité, en suivant ces puissances gentiles jusqu’à leur fin, que de combattre l’erreur.

Nous arrivons maintenant à Daniel 7, où ces quatre grandes puissances sont représentées sous la forme de quatre bêtes féroces. De la vaste mer des passions et des ruses humaines qui flottaient sans ordre dans le monde, montèrent, sous l’action des luttes que se livraient les quatre vents des cieux, quatre bêtes féroces, ou quatre royaumes. La première, semblable à un lion, roi parmi les animaux de la terre, avec des ailes d’aigle, chef des oiseaux : puissance rapide dans son vol, et s’élevant au-dessus des autres puissances de la terre. Nous savons que c’était la première des quatre grandes monarchies : Babylone (Dan. 1, 1 ; 2, 37-38).

Suit une autre bête féroce — l’empire médo-perse qui succéda à Babylone (voir chap. 5, 28, 30, 31).

Puis une troisième — l’empire grec formé par Alexandre-le-Grand, qui suivit le royaume médo-perse et qui fut divisé ensuite en quatre têtes (chap. 8, 21, 22).

La quatrième, différente de toutes les autres, et pourtant participant des qualités ou matériaux de toutes (Apoc. 13, 2), excessivement forte, dévorant, brisant et détruisant tout ce qui restait, et ayant aussi dix cornes. C’est avec ce quatrième empire que nous avons tout particulièrement à faire. Le chapitre que nous méditons s’en occupe spécialement. La quatrième grande puissance était Rome qui remplaça l’empire grec après qu’il fut divisé en quatre têtes (chap. 7, 6 ; 8, 21, 22). Cette puissance impériale est introduite dans le chapitre 11 par l’ancien nom de ce qui l’entourait, de son centre, Rome. Nous lisons : « Les navires de Kittim viendront », etc. Nous citons cela tout simplement pour prouver que les quatre royaumes sont nettement et distinctement désignés dans les Écritures, soit par leur nom, soit par les circonstances les concernant respectivement. Cette puissance existait dans toute son étendue et toute la force de son unité dans les jours de Christ, comme nous le lisons dans Luc 2, 1 : « Et… un édit fut publié de la part de César Auguste, portant que tout le monde fut enregistré ». Et c’est avec cette puissance que nous, en tant que chrétiens, appelés d’entre les Gentils, avons surtout à faire.

Dans la deuxième vision du chapitre 7, nous trouvons que la quatrième bête avait dix cornes, et que du milieu des dix cornes sortait une autre corne, devant laquelle il en tomba trois ; et cette corne avait des yeux, expression d’une intelligence et d’un dessein actifs, et une bouche qui disait de grandes choses. Elle prononce de grandes paroles contre le Souverain, harasse les saints du Souverain en combattant contre eux, pense à changer les temps (fêtes juives) et les lois (cérémonies) jusqu’à un temps, des temps et la moitié d’un temps (trois ans et demi). Des trônes sont élevés, et l’Ancien des jours s’assied : la domination de la petite corne est ôtée (elle personnifie la bête à la fin de son existence, prenant la tête parmi les autres cornes, et ainsi devient l’expression du tout) et son corps détruit, et livré aux flammes. Le jugement est alors donné aux saints du Très-haut (les saints célestes ; « ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? » 1 Cor. 6, 1, 2), et les saints possèdent le royaume terrestre. « Venez les bénis de mon Père hériter le royaume réservé pour vous depuis la fondation du monde » (Matt. 25). Nous trouvons ensuite dans une autre vision le royaume du Fils de l’homme substitué à celui de la quatrième bête (l’Ancien des jours est le Fils de l’homme Lui-même, voyez verset 22) personnifié dans la petite corne qui monte la dernière parmi les autres cornes.

Ces questions s’élèvent maintenant : 1° Le quatrième royaume n’a-t-il pas cessé d’exister depuis longtemps dans sa vaste puissance de fer ? 2° A-t-il jamais revêtu les traits présentés par les dix cornes ? 3° A-t-il jamais fait ce qui lui est attribué au verset 25 ?

Ces questions seront résolues d’une manière satisfaisante par d’autres passages des Écritures. Nous ouvrons Apocalypse 13, et nous y voyons une bête sauvage que le prophète voit s’élever de la mer. Elle participait aux traits caractéristiques des trois bêtes précédentes de Daniel 7 ; mais un autre trait est ajouté aux autres, savoir, que le dragon lui donna son pouvoir, son siège et une grande autorité. Elle n’avait pas cela auparavant. Elle avait sept têtes et dix cornes — sept formes de gouvernement, et dix divisions dans son pouvoir administratif. Jean vit une de ces têtes blessée, lui semblait-il, à mort, mais la blessure mortelle fut guérie. Il n’y a aucun doute que cette tête était sa forme impériale qui a longtemps cessé d’exister : quelques-uns croient, pour toujours, que la blessure était mortelle. Mais la blessure, mortelle en apparence, fut guérie, et toute la terre en est dans l’admiration, et ils l’adorent, et, par elle, Satan qui lui a donné son pouvoir, son siège et une grande autorité, et ils disent : « Qui est semblable à la Bête ? et qui pourra combattre contre elle ? ». C’est là évidemment la petite corne de Daniel 7, car les mêmes faits lui sont attribués. Mais, dans l’Apocalypse ceci est ajouté : que, lorsque elle revient à la vie, elle est la pleine expression et l’instrument de Satan, car nous lisons (comme en Daniel 7) qu’il lui fut donné une bouche qui prononçait de grandes choses et des blasphèmes, et que le pouvoir lui fut donné pour faire la guerre durant quarante-deux mois (trois ans et demi). Elle blasphème contre Dieu et contre son tabernacle, et contre ceux qui habitent dans les cieux, « les saints des lieux célestes », et fait la guerre aux saints qui sont sur la terre et les surmonte. — Daniel 7 nous fait savoir jusqu’à quelle époque.

En allant à Apocalypse 17, dans l’explication donnée au prophète de la vision nous trouvons la même bête qui « était et qui n’est pas ». Elle avait existé dans sa vaste unité impériale, le quatrième royaume de Daniel 7 ; elle avait cessé d’exister et sortira du fond de l’abîme ; elle apparaîtra de nouveau, mais, en apparaissant, elle sera la pleine expression de Satan. — Le dragon lui donna sa « puissance, son siège et une grande autorité » (chap. 13, 2).

Mais passons à sa description sous sa dernière forme. « Il y a sept rois », sept formes de gouvernement dans l’empire latin. « Cinq sont tombés », cinq avaient disparu quand le prophète écrivait ; « un est », elle existait alors. Une autre forme, encore à venir, devait s’élever et subsister peu de temps. Puis la Bête qui était et pourtant avait cessé d’exister — serait une huitième forme et toutefois des sept. Il y aurait maintenant un trait expliqué quant aux dix cornes, n’appartenant pas à son précédent état d’existence. Les dix cornes sont dix rois ; ils n’avaient pas alors reçu de royaume, ils n’appartenaient pas à ses antécédents de vaste unité impériale, mais apparaîtraient et recevraient la puissance à la même époque que l’empire, lorsqu’il existerait de nouveau sous sa forme finale. Ils seraient d’un même sentiment et donneraient leur pouvoir et leur force à la bête ; chacun aurait son existence distincte, et pourtant ils reconnaîtraient la bête, comme leur chef — l’expression du tout. Ceux-ci font la guerre contre l’Agneau et Il les vainc. Nous trouvons leur fin dans le chapitre 19. Le cavalier monté sur le cheval blanc s’avance avec les armées célestes, au dernier défi, audacieux et blasphématoire, jeté à Son autorité ; et la bête et ces rois sont assemblés pour faire la guerre contre Celui qui est assis sur le cheval et contre Ses armées ; et la bête fut prise et « jetée vivante dans le lac ardent de soufre et de feu » ; ses armées aussi sont judiciairement tuées.

Nous avons un point à remarquer pour expliquer la présence de Satan sur la terre lors de cette dernière scène, quand il donne son pouvoir à la dernière forme de l’empire latin, trois ans et demi avant l’exécution du jugement qui introduit le royaume du Fils de l’homme. Pour cela, nous recourons à Apocalypse 12. Là, nous trouvons le Fils mâle (Christ et Son corps, l’Église) enlevé vers Dieu et Son trône, ce qui est immédiatement suivi de la guerre dans le ciel. Satan est jeté sur la terre, des réjouissances s’en suivent dans le ciel ; malheur est prononcé sur les habitants de la terre, « car le diable est descendu vers vous étant en grande fureur, sachant qu’il a peu de temps »[2]. Il tourne alors sa malice contre les saints juifs d’en bas, qui sont alors les objets de l’attention de Dieu ; il donne son autorité et son pouvoir à la bête pour les mille deux cent soixante jours jours ou quarante-deux mois, ou un temps, des temps et la moitié d’un temps, avant la fin de l’existence de la bête.

Résumons brièvement ce que nous avons recueilli des Écritures, c’est-à-dire, l’histoire des puissances gentiles, depuis son commencement jusqu’à sa fin.

Nous avons vu s’élever quatre grands royaumes commençant par celui de Babylone qui tenait son pouvoir directement de Dieu, et suivi par celui des Médo-perses, celui des Grecs et celui des Romains ; ce dernier existait quand Jean écrivait son livre, et continua pendant quelques centaines d’années avec plus ou moins de son autorité de fer. Il fut ensuite brisé en plusieurs royaumes, et continua ainsi pendant un temps assez long. Trois ans et demi avant la fin de la puissance des Gentils, Satan est jeté hors du ciel. Puis l’empire latin, en apparence détruit et oublié pendant si longtemps, est restauré, mais sous une forme nouvelle ; non pas sous celle de son ancienne imposante unité de pouvoir de fer, mais sous celle de sa division en différents royaumes qui s’unissent pour reconnaître pour chef un homme d’entre eux, auquel ils donnent leur pouvoir et leur force. Satan fait de lui son facile instrument, et le monde est dans l’admiration et adore. Ce chef blasphème contre Dieu ; et comme Satan ne peut plus accuser les saints dans les lieux célestes, il fait blasphémer contre eux ses instruments. Il tourne sa rage, par le moyen de ce chef, contre le peuple juif, alors rassemblé dans son pays ; et finalement il le conduit à tourner son cœur en rébellion ouverte contre Christ qui vient prendre possession de Son royaume terrestre et mettre fin à l’empire gentil. Ce chef et ses rois se rassemblent contre le Roi des rois et contre Ses saints célestes, et la fin de la bête est l’étang de feu et de soufre.

Nous avons suivi, sans nous écarter beaucoup de notre sujet, l’histoire des empires gentils jusqu’à leur fin, nous arrêtant surtout aux traits que revêtira le quatrième empire quand il reviendra à la vie comme puissance impériale, trois ans et demi avant la fin de son existence, lorsque, dans la personne de son chef, il sera l’expression claire et complète du pouvoir diabolique. Possédé par Satan, il sera incité à la rébellion contre Dieu et Son Christ, et ainsi sera détruit.

Mais, chers amis, rappelons-nous qu’en considérant l’histoire passée d’Israël, nous avons vu que, lorsque Jésus fut présenté aux Juifs à Jérusalem, Il fut rejeté et reçu seulement par une petite troupe de disciples, et qu’Il leur dit qu’Il était venu au nom de Son Père, et qu’ils ne voulaient pas Le recevoir, et que si un autre venait en son propre nom ils le recevraient. Maintenant, pendant le temps de la crise de l’histoire du monde, synchronique, comme nous l’avons vu, avec les trois ans et demi du plein développement de l’iniquité, de la malice de la Bête, les Juifs auront été de nouveau réunis dans leur pays dans un état d’apostasie. Les Écritures nous montrent pleinement qu’un faux Christ se présentera à eux à cette époque, et qu’il sera reçu par la masse du peuple et rejeté par un résidu de fidèles — le contraire précisément de ce qui arriva dans les jours du Seigneur Jésus. Ce personnage est le lien d’union entre la puissance gentile dans un état d’apostasie et de révolte et les Juifs dans un semblable état. Christ fut présenté à Pilate comme au représentant de la quatrième monarchie, et à Caïphe qui représentait, à cette époque, la nation juive. Tous deux s’unirent pour Le crucifier. À la même époque Il fut rejeté par la masse des Juifs et reçu par une petite troupe de disciples. À la fin de l’existence de la quatrième monarchie dans son état ravivé, ce faux Messie apparaîtra ; la masse des Juifs, de retour dans le pays, le recevra, et il sera reconnu par la tête impériale de l’empire latin restauré dans la dépendance de laquelle il jouera son rôle ; mais il sera rejeté par un petit résidu de fidèles dont Dieu forme le cœur, à travers une tribulation sans exemple, pour le royaume prêt à être substitué à celui de la Bête quand le jugement aura été exécuté.

Après avoir ainsi brièvement introduit ce faux Messie nous suivrons, par ordre, les passages des Écritures qui parlent de lui. Il est introduit en Daniel 11, 36-39, et nous ferons remarquer qu’il est dit au prophète dans le chapitre 10, 14, que l’ange lui était apparu pour lui faire comprendre ce qui arriverait aux Juifs dans les derniers jours. Les chapitres 10-12 sont une seule vision et s’occupent de ce sujet ; et le Seigneur Lui-même dans Ses directions aux Juifs en Matthieu 24 fait allusion à cette prophétie (Daniel 12) comme encore à venir ; et après leur avoir dit, que lorsqu’arriverait l’abomination de la désolation ce serait un signe pour le résidu de fuir, Il ajoute : « Immédiatement après ces jours… apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme… venant avec grande puissance et grande gloire ». Nous ne pouvons donc l’appliquer à une autre époque, que l’heure de la grande tribulation ou les mille deux cent soixante jours de la fin, avant l’apparition de Christ, avant le jugement exécuté par Lui et avant l’établissement du royaume (voyez aussi Daniel 12, 11, où trente jours sont ajoutés) et sa substitution à celui de la Bête.

Le roi est introduit tout à coup dans le chapitre 11, 36-39, comme quelqu’un qui possède ce titre aux yeux des Juifs. Il agit selon sa volonté, s’exalte et s’élève au-dessus de tout dieu, profère des choses étranges contre le Dieu des dieux, et prospère jusqu’à ce que l’indignation soit accomplie. Il ne se soucie point du Dieu des Juifs, ni du Messie, ni d’aucun autre Dieu, s’exaltant au-dessus de tous. Il est parlé de « l’indignation », dans Ésaïe 10, 5, 24, 25, où nous trouvons qu’il y a un temps assigné à sa durée.

Nous allons à Apocalypse 13, 11, et nous y trouvons ce personnage présenté de nouveau, comme la seconde bête qui monte de la terre, ayant deux cornes comme un agneau — quelque imitation de Christ, mais sa voix est semblable à un dragon ! Il ne peut écarter la puissance du roi gentil, la bête — cela est réservé à Christ, mais il l’assiste et « exerce devant lui le pouvoir de la première bête » — le pouvoir de Satan, mais subordonné à celui de la bête. « Et il fait de grands miracles, jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes », etc. Il imite ainsi le grand pouvoir de Dieu. Sans doute il n’en est pas ainsi, mais seulement à la vue et dans l’opinion de l’homme.

Lisez maintenant Apocalypse 16, 13, 14, où nous trouvons les trois grands associés en méchanceté : le dragon, la bête et le faux prophète, desquels procèdent des esprits impurs pour rassembler les rois de toute la terre habitable, pour la bataille du grand jour du Dieu Tout-puissant.

Dans Apocalypse 19, 20, nous trouvons les deux grands instruments de Satan, la Bête et le faux prophète. La Bête avec ses rois vassaux, comme nous l’avons déjà vu, réunis pour faire la guerre à l’Agneau, le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. La Bête et le faux prophète trouvent ici leur arrêt. Alliés dans la méchanceté et le blasphème, ils sont alliés dans le jugement. « Ils furent tous deux jetés ensemble dans l’étang de feu embrasé par le soufre ».

Il manque maintenant, bien-aimés, un chaînon dans cette triste et affligeante histoire. Triste et affligeante, en effet, parce que dans le jugement de ces deux personnages nous voyons la fin, d’abord, de celui qui personnifie, à la fin de la domination gentile, l’abus du pouvoir qui avait été remis par Dieu entre les mains de l’homme : rempli de folie morale et d’un impuissant orgueil, il devient le facile instrument de Satan dans les derniers actes de sa méchanceté prodigieuse, jusqu’à ce qu’il soit lié par Christ, dont il avait meurtri le talon, lorsqu’Il était ici-bas et qui maintenant déploie, dans le monde, si longtemps le théâtre de l’action de Satan, les bénédictions qu’Il réussit à procurer à l’homme quand Il descendit dans les sombres domaines de celui qui avait la puissance de la mort. Triste et affligeante aussi quand on pense que les esprits des hommes, toujours prêts à recevoir le plus grossier mensonge de Satan, et toujours prêts à douter de l’amour de Dieu, à la fin deviennent tellement abrutis par la méchanceté et l’aveuglement moral jusqu’à recevoir un tel individu pour leur Christ. Mais il y a, comme nous l’avons fait remarquer, un chaînon qui manque encore ; je veux dire celui qui fait voir comment cette consommation de méchanceté spirituelle, ce faux Messie devient le lien, comme nous pouvons dire, entre l’histoire de la chrétienté professante et celle des Juifs, à la fin et lors de la crise finale de l’histoire de ce siècle, avant l’introduction d’une économie de bénédiction et de paix. Nous reviendrons encore là-dessus ; mais avant cela nous devons considérer un autre sujet qui intervient durant la grande parenthèse des Gentils, qui remplit l’espace entre l’époque où Israël était le peuple terrestre de Dieu, reconnu et avoué, et celle où ils le seront de nouveau. Ce sujet est « l’appel de l’Église ». Il comprend la seconde venue de Christ pour les siens avant Sa manifestation avec eux, au monde dans le jugement que nous avons considéré en partie ; il comprend ainsi la première résurrection, la résurrection d’entre les morts (dont Christ était les prémices), des saints, « enfants de la résurrection ». Ce sujet, chers amis, est un sujet béni, proche du cœur de Christ — le secret caché en Dieu, le dessein éternel qu’Il s’était proposé dans le Christ Jésus notre Seigneur.

Appel de l’Église et sa gloire

Voici ce que nous lisons dans le psaume 2 : « Pourquoi se mutinent les nations, et pourquoi les peuples projettent-ils des choses vaines ? Les rois de la terre se trouvent en personne, et les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre Son Oint (ou Christ). Rompons, disent-ils, leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes ». Nous trouvons là une confédération entre les Gentils et le peuple d’Israël, les rois et les gouverneurs, pour rejeter l’autorité de l’Éternel et de Son Christ. Ce passage est cité, Actes 4, 24-26, où le Saint Esprit, par la bouche de l’apôtre, le fait suivre de ce commentaire : « Car, en effet, dans cette ville, contre ton saint Fils Jésus que tu as oint, se sont assemblés, et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et le peuple d’Israël pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé devoir être faites ». Il fut présenté aux Juifs et aux Gentils, aux gouverneurs et aux rois comme Roi en Sion et fut rejeté. L’Éternel est présenté dans ce psaume comme se riant de leur rage impuissante : « Celui qui habite dans les cieux se rira d’eux ; le Seigneur s’en moquera ». Et malgré toute leur rage et leur réjection de Christ, Dieu dit : « J’ai sacré mon Roi sur Sion, la montagne de ma sainteté ». Ils avaient beau faire, ils ne pouvaient empêcher Son dessein. Maintenant tout en étant pleinement convaincus que ce fut à la croix que les Juifs rejetèrent entièrement le Christ comme leur Messie, quand ils dirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César », pourtant, lorsque nous examinons les récits évangéliques, nous trouvons que l’esprit qui se montra si pleinement hostile à la croix, s’était manifesté de différentes manières, spécialement parmi les gouverneurs et les principaux de la nation, pendant le ministère du Seigneur au milieu d’eux. C’est ce qui L’engagea, après avoir annoncé la nouvelle économie qu’introduirait Sa réjection, à défendre à Ses disciples de dire encore qu’Il fût le Christ (il n’y avait plus aucun bien à retirer de ce témoignage parmi le peuple, c’est-à-dire, de Ses droits comme Messie). Il ajoute immédiatement : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, et qu’il soit rejeté des anciens, et des principaux sacrificateurs, et des scribes, et qu’il soit mis à mort, et qu’il ressuscite le troisième jour ». Consultez Matthieu 16, 20, 21 ; Luc 9, 20-22 qui contiennent, je n’en doute pas, la vérité qui nous occupe. En considérant le psaume 8, en connexion avec d’autres sujets, nous avons vu qu’il y avait un Fils de l’homme à qui fut dévolue sur toute la terre la domination qu’Adam avait perdue par le péché. Nous avons vu que ce Fils de l’homme était le Seigneur Jésus Lui-même, selon que Hébreux 2 nous avertit qu’Il jouira de Son héritage dans un âge à venir. Le Seigneur se donne à Lui-même ce titre conformément à ce psaume, après Sa réjection comme Roi en Sion conformément au psaume 2, le prenant dans la résurrection. Il prend la domination et l’héritage avec son fardeau de péché et de culpabilité, et Il en hérite, non seulement comme Lui appartenant de droit, mais aussi en vertu de la rédemption. Il le prend comme l’héritier — Rédempteur. « Nous ne voyons pas encore, dit Hébreux 2, toutes choses sous lui, mais nous voyons Jésus… couronné de gloire et d’honneur ». Les hommes disent : « Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous ». Dieu dit : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour ton marchepied ».

Nous allons à Éphésiens 1, et là nous voyons que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ (regardé ici comme homme exalté et glorifié) avait ressuscité Jésus d’entre les morts et « l’a fait asseoir à Sa droite, dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et autorité, et puissance, et domination, et au-dessus de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir. Et Il a assujetti toutes choses sous Ses pieds ; et l’a donné pour être chef sur toutes choses à l’Église, qui est Son corps, et la plénitude de Celui qui remplit tout en tous ». Ici, nous Le trouvons ressuscité et assis dans les lieux célestes comme homme glorifié, toutes choses n’étant pas encore visiblement mises sous Ses pieds ; mais Son titre est déclaré ; et, tandis que comme héritier présomptif, Il est assis là, nous apprenons qu’une œuvre se poursuit pour vivifier, ressusciter et faire asseoir ensemble en Lui, le second Adam, dans les lieux célestes, les cohéritiers de Sa gloire. Plus nous méditons sur la profondeur et la magnificence de cette œuvre et plus nous la sondons, plus nous sommes humiliés jusque dans la poussière à la vue des « richesses immenses de Dieu ». Des paroles humaines ne peuvent que faiblement exprimer des pensées justes sur une œuvre qui prend les Madeleines, les rejetés, les méprisables, perdus et dégradés par le péché, et les place dans la même gloire que le Fils de Dieu ! Non seulement Il les bénit par Lui et par Son œuvre divine sur la croix, mais avec Lui, leur conférant toute la dignité, toute la gloire, tout l’honneur conférés à Christ Lui-même, comme Fils de l’homme ressuscité, exalté et glorifié ! Et pourtant une œuvre dans laquelle Dieu est glorifié, et dans laquelle Il montre aux armées célestes, les fruits de Sa propre précieuse grâce !

Cela est bien propre à renverser toute prétention de l’homme à raisonner sur ces choses ! Regardant à ce que nous sommes, nous sommes prêts à nous écrier : « Comment ces choses se peuvent-elles faire ? ». Mais, si nous regardons à Dieu et à Son dessein pour la gloire de Son Fils, nous voyons que nous servons à manifester aux principautés et aux puissances, dans les lieux célestes, et à leur enseigner la signification du mot « grâce » ! Puissions-nous apprendre à nous taire et à soumettre nos cœurs à Celui qui fait toutes choses bien !

L’épître aux Éphésiens est la portion de l’Écriture qui fait ressortir pleinement ces choses. Nous trouvons là le dessein de Dieu et l’exécution de ce dessein ; Ses propres conseils et le bon plaisir de Sa volonté nous y sont révélés ; Lui-même étant la source des bénédictions, Son Fils Jésus Christ la mesure de ces bénédictions, et nous-mêmes, par nature morts en fautes et en péchés, les objets de ces bénédictions.

Mais continuons. Nous nous sommes arrêtés quelques instants sur cette œuvre qui se poursuit, tandis que la Tête est assise dans les cieux — vivifiant et unissant à Lui les cohéritiers. Cela est l’œuvre du Saint Esprit depuis Sa descente à la Pentecôte. Maintenant, il est pleinement reconnu que la régénération a été la même dans tous les âges et dans toutes les dispensations. Des pécheurs, depuis la chute de l’homme, ont été vivifiés par le Saint Esprit, et amenés à se confier dans les promesses de Dieu pour le salut, par un Rédempteur futur, faiblement aperçu dans les types et les ombres de l’ancienne alliance. Toutefois, les saints étaient vivifiés ; ils espéraient et mouraient dans la foi, et ils étaient sauvés. Mais le salut individuel n’est pas l’Église de Dieu. Tout membre de cette Église, sans doute, est un sauvé ; pourtant, collectivement, ils occupent une place, comme nous le verrons, au-delà de tout ce qui avait précédé, et particulière à la dispensation dans laquelle nous vivons. Il était réservé au jour où le Seigneur Jésus — rejeté, crucifié, mort, enseveli, ressuscité, élevé et assis à la droite de Dieu non seulement comme Fils unique et éternel de Dieu, mais comme homme glorifié — aurait pleinement accompli la rédemption dans Sa propre personne, aurait aboli le péché par le sacrifice de Lui-même, aurait glorifié Dieu parfaitement quant au péché, se serait substitué à Son peuple sur la croix, et se serait assis bien au-dessus de tous les cieux, il était réservé, dis-je, à une telle époque de faire ressortir le mystère qui était caché dès les siècles en Dieu — le mystère de Christ et de l’Église.

Nous trouvons la première mention de cette œuvre en Matthieu 16, où le Seigneur en annonce la fondation en Lui-même comme Fils du Dieu vivant. Il parle de l’Église comme d’une chose future. Il dit, lorsque Pierre Le confessa comme le Christ, Fils du Dieu vivant : « Sur ce rocher, je bâtirai mon assemblée ». L’apôtre apprend, plus tard, la vraie signification du fondement déclaré ici, quand, par l’Esprit, il dit : « Duquel vous approchant comme d’une pierre vivante… vous aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés pour être une maison spirituelle, etc. ». Ceci toutefois est en passant, car c’est au ministère de Paul, et à son ministère seul, qu’est confiée la révélation du mystère de Christ et de Son corps. Le Seigneur Lui-même ne le révèle pas. Il avait des disciples pendant Son ministère ici-bas, mais non des disciples rassemblés en un corps et unis par le Saint Esprit à un homme glorifié dans le ciel.

Dans les jours du judaïsme, c’était une chose contraire à la loi, qu’un Juif eût des relations avec ceux d’aucune autre nation. Il était séparé de toutes les nations de la terre, pour Dieu. « Je vous ai connus vous seuls de toutes les familles de la terre », dit Dieu par la voix de Son prophète.

Quand il nous arrive de considérer la vie du Seigneur et Son ministère ici-bas, nous trouvons qu’Il allait constamment au-delà du mur mitoyen de clôture qui entourait l’enceinte juive, dans l’effusion de Sa propre grâce bénie envers ceux qui n’avaient aucune relation avec Dieu, même d’une manière extérieure. Témoins la femme cananéenne dans Matthieu 15, et la femme de Samarie dans Jean 4. Il était le serviteur de la circoncision pour la vérité de Dieu, afin de confirmer les promesses faites aux pères, et afin que les nations glorifient Dieu pour la miséricorde (Rom. 15, 8, 9). Pourtant le mur mitoyen de clôture ne fut réellement détruit qu’à la croix, quelle que fût d’ailleurs la manière dont le Seigneur témoignât, par Ses actes, de ce qui allait arriver. Nous trouvons les positions respectives du Juif et du Gentil mises fortement en contraste dans les passages suivants : « Qui sont Israélites, auxquels sont l’adoption, et la gloire, et les alliances, et le don de la loi, le service divin et les promesses ; auxquels sont les pères, et desquels, selon la chair, est descendu le Christ, qui est Dieu sur toutes choses béni éternellement. Amen ! » Et encore : « C’est pourquoi, souvenez-vous qu’autrefois vous, les nations dans la chair, qui étiez appelées incirconcision par ce qui est appelé la circoncision faite de main dans la chair, vous étiez en ce temps-là sans Christ, sans droit de cité en Israël, et étrangers aux alliances de la promesse, n’ayant pas d’espérance, et sans Dieu dans le monde » (Éph. 2, 11, 12).

Nous trouvons dans cette dernière épître que l’apôtre parle dans le premier chapitre du dessein et des conseils de Dieu et de la rédemption de Son peuple comme fait accompli, y adjoignant Son dessein ultérieur qui doit être accompli dans « la dispensation de la plénitude des temps », quand toutes choses auront été réunies en un dans le ciel et sur la terre sous Sa domination, et quand ceux qui croient auront obtenu héritage avec Lui et en Lui dans ces choses. Il continue en montrant que la Tête qui avait été dans la mort (il ne Le voit qu’ainsi) était de nouveau vivante, ressuscitée et glorifiée, Chef de toute principauté, etc., donnée comme Tête sur toutes choses, à l’Église qui est Son corps. Dans le chapitre 2, il voit tant les Juifs que les Gentils, morts dans les transgressions et dans les péchés, comme enfants du premier Adam. Dans les versets 1 et 2, il montre ce qu’étaient les Gentils ; puis, se tournant vers les Juifs favorisés, il écrit : « Parmi lesquels nous aussi et… étions des enfants de colère comme les autres ». Telle était la portion, par nature, tant du Juif que du Gentil. Nous continuons et nous voyons que Christ « des deux en a fait un, ayant détruit le mur mitoyen de clôture, et ayant aboli dans Sa chair l’inimitié, la loi des commandements, qui consiste en ordonnances, afin qu’il créât les deux en Lui-même, pour être un seul homme nouveau en faisant la paix, et qu’Il les réconciliât tous les deux en un corps à Dieu par la croix, ayant tué en elle l’inimitié ».

Il pouvait y avoir, et il y avait, comme nous l’avons vu, salut pour les individus avant la croix et en vertu de ce qu’accomplirait le Christ ; mais la croix elle-même est le fondement de cette unité de Juifs et de Gentils en un même corps. « Et étant venu, il a annoncé la bonne nouvelle à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près. Car, par Lui, (Christ) nous avons (Juifs et Gentils) accès auprès du Père par un seul Esprit » (Éph. 2, 17, 18). Ici nous apprenons la puissance de cette unité dont la croix était la base. Le Saint Esprit donc est la puissance par laquelle cette unité est formée. Maintenant nous admettons tous que tout ce qui a jamais été fait de bien et selon Dieu dans ce monde, provenait du Saint Esprit. Mais, chers amis, cette unité était réservée pour le jour où les saints de Dieu, en vertu d’une rédemption accomplie, auraient leurs consciences si parfaitement purifiées que Dieu pourrait venir et habiter par le Saint Esprit le corps du croyant, et où le Saint Esprit serait pleinement donné comme Il l’a été dans cette dispensation depuis le jour de la Pentecôte.

Nous ne trouvons pas dans l’expérience — même d’un David, la possession d’une conscience purifiée. Il y avait un abandon et une confiance en Dieu des plus bénis et des plus parfaits, mais une conscience purifiée ne s’y trouve jamais. Cette bénédiction était réservée pour le jour où le péché, aboli à la croix, en rendrait la jouissance possible.

Nous lisons, dans Jean 14, que le Seigneur, avant Son départ, promet à Ses disciples le Saint Esprit comme Consolateur. Il dit : « Et je prierai le Père et Il vous donnera un autre Consolateur (Christ l’était tant qu’Il resta avec eux) pour demeurer avec vous éternellement… Il… sera en vous ». « En ce jour-là (quand Il sera venu) vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous ». Telles étaient la connaissance et l’expérience que devait communiquer la présence personnelle du Saint Esprit. En Jean 7, 37-39, nous apprenons que Sa présence comme tel était une chose nouvelle, et que, quoiqu’il y eût des croyants avant Sa descente, pourtant c’était à des croyants comme tels, qui avaient été constitués tels, par Sa puissance vivifiante, que le Saint Esprit devait être accordé : « Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et cria, disant : Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui ; car l’Esprit Saint n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié) ». Nous en trouvons un exemple dans Actes 19. Longtemps après le don du Saint Esprit, au jour de la Pentecôte, nous voyons Paul qui trouve à Éphèse certains disciples. Il leur demande : « Avez-vous reçu le Saint Esprit après avoir cru ? ». Ils répondent : « Nous n’avons pas même ouï dire si l’Esprit Saint est » (comparez Jean 7, 39 où le mot donné n’a que faire). Il demande encore : « De quel baptême avez-vous donc été baptisés ? ». Ils répondent : « Du baptême de Jean ». Paul dit : « Jean a baptisé du baptême de la repentance, disant au peuple qu’ils crussent en Celui qui venait après lui, c’est-à-dire dans le Christ Jésus ». Il trouve là une compagnie de disciples, croyants, pour autant du moins qu’ils avaient entendu la vérité, mais qui n’avaient pas encore reçu le Saint Esprit. Loin du centre où le don de l’Esprit avait été accordé à la Pentecôte, ils n’avaient pas encore ouï dire s’Il était venu ; non pas « s’il y en avait un ». La version française ordinaire est fautive ici, et pourrait conduire à de fausses conclusions. « Aussitôt qu’ils eurent ouï ces choses, ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus ; et lorsque Paul leur eut imposé les mains, le Saint Esprit vint sur eux ».

Nous cherchons à montrer que le grand trait distinctif entre l’état du croyant individuel sous la dispensation du Saint Esprit, et du saint sous l’ancienne dispensation, c’est que maintenant il reçoit le Saint Esprit en lui, pour y habiter ; que, être « dans l’Esprit » est l’état propre de son existence comme chrétien, et le lien qui l’unit avec Christ ressuscité : nous reviendrons sur les bénédictions collectives.

Dans l’exemple cité, il y eut l’imposition des mains par l’apôtre ; mais, sans aucun doute, Dieu nous montre qu’il y a une chose double — la puissance vivifiante et la demeure dans le croyant du Saint Esprit, la dernière appartenant spécialement à l’époque actuelle.

Bon nombre d’enfants de Dieu ne voient pas cela, et c’est ce qui explique en grande partie la faiblesse de leur état. Ils pensent que le christianisme est une espèce de judaïsme spiritualisé, et que l’état des saints est le même qu’avant la descente du Saint Esprit. En conséquence, vous trouvez sur les lèvres d’un grand nombre la prière de David : « Ne m’ôte pas ton Saint Esprit » ; tandis que d’autres prient constamment pour que le Saint Esprit soit répandu sur eux. Mais le moins intelligent des saints à qui le christianisme comme tel a été enseigné ne pourrait plus employer de telles prières. Il sait que maintenant il reçoit le Saint Esprit, de même qu’il reçoit la vie éternelle, par la foi et comme conséquence de la rédemption, ainsi que l’apôtre demande aux Galates qui se mettaient sous la loi : « Avez-vous reçu l’Esprit par des œuvres de loi, ou par la prédication de la foi ? » et encore : « Afin que nous reçussions la promesse de l’Esprit par la foi ». Sans doute qu’un chrétien, et c’est triste à dire, peut par son infidélité contrister entièrement le Saint Esprit, et même Le contrister tellement qu’il en vienne presque jusqu’à croire qu’il ne L’a jamais reçu du tout ; mais il ne saurait dire avec la moindre intelligence du christianisme : « Ne m’ôte pas ton Saint Esprit ». Dans Romains 8, l’Esprit est le principe de notre relation avec Dieu ; Il constitue le lien entre le croyant et Christ, et c’est là seulement qu’est la vie chrétienne (la vie dans l’Esprit) qui dépend de la rédemption accomplie.

Ceci est un fait reconnu, comme étant le cas dans tout l’enseignement apostolique à l’Église. Dans Éphésiens 1, 14, Il est donné comme le sceau de la rédemption et les arrhes de l’héritage promis, jusqu’à sa rédemption hors des mains de l’ennemi, le prix de son rachat ayant été payé. Dans aucune autre épître, les gloires officielles du Saint Esprit ne sont aussi vivement dépeintes que dans celle-ci qui révèle l’appel céleste de l’Église de Dieu. Dans le chapitre 1, 13, Il est le sceau de la rédemption. Dans le chapitre 2, 18, Il est le moyen d’accès du Juif et du Gentil, constitués en un corps, auprès du Père par Jésus Christ. Verset 22, Dieu habite dans l’assemblée, sur la terre, par Son Esprit. Au chapitre 3, 16, Il fortifie les saints dans l’homme intérieur, les rendant capables de se saisir et de jouir de leurs positions et de leurs privilèges. Dans le chapitre 4, les préceptes sont fondés sur les doctrines ; il est recommandé aux saints de ne pas contrister le Saint Esprit de Dieu, par lequel ils ont été scellés pour le jour de la rédemption. Dans le chapitre 5, il leur est dit d’être remplis du Saint Esprit. Dans le chapitre 6, Il est la puissance du combat dans les lieux célestes ; et la prière des saints doit être « par l’Esprit ». Il est inutile de multiplier les exemples.

Cela étant établi, nous considérerons les passages qui parlent du corps et de l’unité de l’Esprit. Nous avons vu que le Seigneur, pendant Son propre ministère ici-bas, parle de l’Église comme d’une chose future. Il eut des disciples, mais non des disciples unis en un corps, constituant la « plénitude » d’un homme glorifié dans le ciel, par la puissance de l’Esprit les unissant en un. Telle, et uniquement telle, est l’Église de Dieu. Il était réservé au ministère de l’apôtre Paul de faire ressortir cette grande vérité centrale de l’unité de l’Église. Il nous dit qu’il l’avait reçue « par révélation », et non, par conséquent, d’aucun homme.

Après la réjection du Seigneur et la descente du Saint Esprit, le jour de la Pentecôte, nous voyons l’Église rassemblée à Jérusalem, et principalement composée de Juifs, offrant un merveilleux spectacle au monde qui l’entourait, unis en un cœur et une âme, un temple de Dieu par le Saint Esprit. Le Seigneur, dans Son amour miséricordieux, s’arrêtait encore auprès de Son peuple bien-aimé, quoique rejeté maintenant, pour voir si le témoignage du Saint Esprit à un Christ ressuscité et glorifié ne toucherait pas leurs cœurs. Mais l’inimitié des Juifs et des chefs religieux de la nation ne fit que grandir d’heure en heure, jusqu’à ce qu’elle fût arrivée à son plein développement, quand le sanhédrin (le grand conseil de la nation) grinça des dents sur le témoignage du Saint Esprit à un Christ ressuscité et exalté, dans la personne d’Étienne qui, rempli du Saint Esprit, voit le ciel ouvert, et, lapidé par ses meurtriers, est reçu par le Fils de l’homme « se tenant à la droite de Dieu ». L’église de Jérusalem est rompue dans sa manifestation extérieure et dispersée. Saul de Tarse, le jeune homme aux pieds duquel les meurtriers avaient déposé leurs habits, sur sa route de Jérusalem à Damas, avec l’ordre du souverain sacrificateur dans sa robe, et dans son cœur le dessein d’effacer de la terre, si c’était possible, le nom même de Jésus, est renversé au milieu du jour par la vision de Jésus glorifié et exalté. Il entend proclamer pour la première fois cette vérité merveilleuse, que les pauvres chrétiens persécutés sur la terre, étaient les membres du corps de Christ ! « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?… Je suis Jésus que tu persécutes ». Il se lève, et, sur-le-champ, prêche que Jésus est « le Fils de Dieu ».

La courte période de sa manifestation à Jérusalem ayant pris fin, l’Église prend pleinement sa position céleste dans la pensée de l’Esprit. Tant qu’elle est sur la terre, en quelqu’endroit qu’elle soit localement représentée par des saints réunis au nom du Seigneur par la puissance du Saint Esprit, elle est le tabernacle de Dieu par l’Esprit.

À l’apôtre Paul est commis le témoignage du mystère caché en Dieu dans les âges passés, mais manifesté dans ces temps-ci. Il nous dit qu’il l’a reçu par révélation (Éph. 3, 3). Nous donnerons succinctement quelques-uns de ses témoignages à cet égard. L’épître aux Romains ayant principalement pour but la révélation du christianisme, et de la relation individuelle des saints avec Dieu, et la sagesse de Ses dispensations dans Ses voies envers les Juifs, il n’y est fait qu’une rapide allusion à l’Église, dans le chapitre 12, 4, 5, où Paul écrit : « Car comme nous avons plusieurs membres en un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même action, ainsi, nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps en Christ, et chacun réciproquement des membres l’un de l’autre ». Dans 1 Corinthiens 12, 12-27, ce sujet est présenté d’une manière plus complète. La seule lecture de ce passage serait suffisante : « Car de même que le corps est un et a plusieurs membres, mais que tous les membres de ce seul corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres ; et nous avons tous été abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit », etc. Rien ne peut être plus clair pour l’esprit soumis aux Écritures. Le Saint Esprit est le centre et la puissance vivante de l’unité du corps ; les chrétiens sont « membres de Christ » et membres « les uns des autres ». Comme cela renverse totalement les idées des hommes qui parlent d’être membres de telle ou telle église (comme on dit), ou association religieuse ! L’unité du corps est la seule qu’un chrétien soit tenu de reconnaître, d’avouer et de s’efforcer d’observer de tout son cœur, en témoignant ainsi de l’unité opérée par le Saint Esprit, et qui constitue chaque chrétien membre d’un même corps, et les rassemble pour être soumis à Christ comme Seigneur. Le Saint Esprit, nous pouvons le dire, est la vie qui anime le tout, habitant non seulement dans le croyant individuel, mais collectivement dans le corps. Et, quand les saints sont ainsi rassemblés ensemble, reconnaissant cette unité, et celle-là seule, ils forment la sphère pour la manifestation de Sa présence dans le ministère de Sa parole « distribuant à chacun en particulier Ses dons comme il lui plaît » ; prenant et employant selon Son divin plaisir, ceux qui ont été doués et placés dans l’Église pour la construction et l’édification du corps, et pour le perfectionnement des saints. « Dieu a placé les membres — chacun d’eux — dans le corps, comme Il l’a voulu » (1 Cor. 12, 18). De même Christ quand Il est monté en haut, Il a emmené captive la captivité, « et a donné des dons aux hommes… Et, Lui, a donné les uns, apôtres, les autres, prophètes, les autres, évangélistes, les autres, pasteurs et docteurs, en vue de la perfection des saints », etc.

L’Assemblée est ainsi sur la terre le tabernacle de Dieu par l’Esprit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » (1 Cor. 3, 16). Encore Éphésiens 2, 22 : « En qui aussi vous êtes bâtis ensemble pour une habitation de Dieu par l’Esprit ». Nous considérons maintenant, cela va sans dire, les passages de l’Écriture qui se rapportent à l’Assemblée ici-bas ; d’autres portions, comme nous l’avons fait remarquer, l’envisagent comme corps de l’homme élevé dans le ciel. Les uns et les autres sont vrais. Éphésiens 1 traite du corps de Christ dans le ciel, le chapitre 2 de l’Assemblée sur la terre.

Tel étant l’appel des saints, l’apôtre fonde là-dessus son exhortation en Éphésiens 4, 1-6. Il place d’abord leurs privilèges devant eux, puis envisage leur responsabilité. « C’est pour cela que moi, Paul, le prisonnier de Jésus Christ pour vous Gentils… je vous exhorte à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés… vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps, un seul Esprit… un seul Seigneur ».

C’est à dessein que nous avons passé par-dessus le chapitre 3. Le lecteur peut remarquer dans sa Bible que depuis le verset 2 du chapitre 3 jusqu’au milieu du verset 1 du chapitre 4, le passage en entier est une parenthèse.

Voilà donc ce qu’est l’Église de Dieu — voilà l’unité que nous devons garder : non pas faire une unité pour nous-même, entre les nombreuses fractions qui nous entourent, ni en choisir une qui convienne à notre éducation, à nos pensées, à nos sentiments, à nos circonstances, etc., mais nous appliquer, avec des cœurs soumis à Christ, comme Seigneur, à garder une unité qui a été formée par le Saint Esprit depuis le jour de la Pentecôte — le corps de Christ.

Nous avons dans le même chapitre (Éph. 4) le soin de Christ pour Son corps. Quand Il monta en haut, « Il emmena la captivité captive ». Il était entré dans le domaine de Satan, et avait lié l’homme fort ; mais avant de manifester les résultats de Sa victoire au milieu des hommes dans la bénédiction de la terre milléniale, Il le fait dans Son corps, distribuant des dons aux hommes pour l’affranchissement de ceux que Satan retient captifs, et pour l’édification de ceux qui ont été délivrés, « jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ». Quand cette plénitude sera atteinte — le complément du corps pour la tête, il sera enlevé pour être uni, de fait et réellement, à la Tête dans les cieux. Alors viendra la résurrection des saints endormis, et leur enlèvement avec les saints vivants, quand tous seront enlevés à la rencontre du Seigneur en l’air.

Les Écritures abondent en déclarations concernant cette espérance bénie de l’Église. Dans la première des épîtres (1 Thessaloniciens) nous trouvons que, quelque faiblement qu’elle fût comprise, les saints, pourtant, avaient été convertis pour cette espérance bénie. « Vous vous êtes tournés des idoles à Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre du ciel Son Fils ». Ce fut l’espérance placée devant les disciples attristés, comme ils regardaient au ciel après la disparition du Seigneur, en Actes 1, savoir, qu’« Il reviendrait de la même manière ». Les Corinthiens « ne manquaient d’aucun don pendant qu’ils attendaient la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ » (1 Cor. 1, 7). L’épître aux Éphésiens envisage les saints comme déjà assis dans les lieux célestes en Christ, attendant là le rassemblement de toutes choses lors de la plénitude des temps. Leur bénédiction est dans les lieux célestes, chapitre 1, 3 ; pareillement leur position, chapitre 2, 6 ; leur témoignage, chapitre 3, 10 ; et leur combat, chapitre 6, 12. En Philippiens 3, 20, 21, la bourgeoisie des saints est dans les cieux d’où ils attendent, « comme Sauveur, le Seigneur Jésus Christ qui transformera notre corps vil », etc. En Colossiens 3, 4, la vie des saints est tellement liée à celle de Christ, que, lorsqu’Il est manifesté au monde, ils sont manifestés avec Lui. En 1 Thessaloniciens, l’épître entière est pleine de cette espérance. Dans le chapitre 1 elle est rattachée à leur conversion ; au chapitre 2, aux travaux du serviteur de Christ ; dans le chapitre 3, à la justice pratique et à la sainteté ; dans le chapitre 4, tout le sujet et la manière dont il s’accomplira se trouvent présentés d’une manière détaillée ; le chapitre 5 montre le dessein de l’apôtre pour leur sanctification pratique, et pour qu’ils fussent conservés sans tache pour la venue du Seigneur Jésus Christ. 2 Thessaloniciens rectifie dans le cœur des saints tout ce qui concerne l’espérance à l’égard de laquelle ils avaient été troublés par une fausse épître, et distingue la venue de Christ pour les saints, et leur rassemblement auprès de Lui (leur vraie espérance), de Sa manifestation au monde en jugement, manifestation dans laquelle nous savons par d’autres passages qu’Il est accompagné de Ses saints.

Je m’abstiens de faire d’autres citations sur ce sujet. C’est presque chose triste d’être forcé d’insister ainsi sur une espérance si bénie, auprès du peuple du Seigneur — une espérance dont les livres du Nouveau Testament sont tellement remplis. Chose triste à dire, cela est devenu nécessaire. Même les saints de Dieu se sont imprégnés du mal et de l’esprit mondain du serviteur infidèle qui dit en son cœur : « Mon maître tarde à venir », et des moqueurs des derniers jours qui disent en leurs cœurs : « Où est la promesse de son avènement ? ».

En considérant notre premier sujet — le grand dessein de Dieu — nous avons indiqué les endroits du Nouveau Testament où le psaume 8 est cité. Le premier était Hébreux 2, où « le Fils de l’homme », à qui toute autorité fut donnée, est vu dans le ciel « couronné de gloire et d’honneur », toutes choses n’étant pas encore mises sous Lui, l’autorité suprême devant être goûtée dans la terre habitable à venir. Le second était Éphésiens 1 et 2, où le corps se préparait pour la Tête glorifiée. Le troisième reste encore à citer (1 Cor. 15) : « Car il a mis toutes choses sous ses pieds ». Ceci arrivera, comme l’indique le chapitre, au jour où les paroles d’Ésaïe 24-26 seront accomplies, au jour de la première résurrection. « Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette, car la trompette sonnera et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés… Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors la parole qui a été écrite s’accomplira : La mort a été engloutie en victoire » (És. 25, 8). Le chapitre tout entier traite de cette résurrection dont Christ fut les prémices ; c’est une résurrection en puissance et en gloire. « Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en force ». Il n’y a aucune allusion dans ce chapitre à la résurrection des méchants. Nous avons déjà fait remarquer brièvement que la restauration de la nation d’Israël aurait lieu à cette époque — le voile sera ôté de dessus toutes les nations. Et ce sera une période de jugement universel tant à l’égard des puissances qui sont sur la terre que de celles qui sont dans les lieux célestes, une période qui introduit au royaume de Dieu en Sion et en la terre renouvelée, royaume dont les saints de la première résurrection hériteront, régnant dans les lieux célestes comme cohéritiers avec Christ En un mot, c’est le temps du « rétablissement de toutes choses ». Cette période du jugement universel est, comme nous pouvons le voir, identique avec ce dont nous avons parlé en considérant « les temps des Gentils », et leur jugement.



  1. Les prophètes qui prophétisèrent après la captivité comptent les années par les années des oppresseurs gentils, et aucun ne s’adresse au peuple comme à un peuple reconnu de Dieu, sinon dans l’avenir.
  2. Ce rejet de Satan des lieux célestes est important. Il est parlé de Satan et des malins esprits comme étant dans les lieux célestes à notre époque. Il est appelé « le prince de la puissance de l’air », et l’Église de Dieu est dite dans Éphésiens 6, « avoir à combattre non contre la chair et le sang, mais contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes ».