Écho du Témoignage:Les voies de Dieu. Le gouvernement, la grâce et la gloire/Partie 5

De mipe
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Le jugement d’Israël et des nations préliminaire au royaume

Au début de nos considérations sur les voies de Dieu, nous avons rappelé que les Écritures prophétiques s’occupent d’événements terrestres et embrassent cinq grands sujets principaux et distincts, quelques-uns desquels, sinon tous, sont souvent groupés ensemble dans la même prophétie. Nous allons nous occuper spécialement du quatrième de ces sujets — la crise ou courte période de jugement qui purifie la terre de tous les scandales et de ceux qui commettent l’iniquité, et qui prépare à l’établissement du royaume — « l’heure de la tentation, qui va arriver sur tout le monde habitable pour éprouver ceux qui habitent sur la terre » (Apoc. 3, 10). « Un temps de détresse à Jacob, mais il en sera pourtant délivré » (Jér. 30, 7). La nation d’Israël est la plus proéminente durant cette période ; elle est l’objet du jugement auquel participent les Gentils. Les témoignages des Écritures sont bien complets là-dessus, et pour aider à les graver dans notre esprit, je les ai classés sous trois points comme suit :

1° Les promesses faites pour la restauration d’Israël, après sa chute, et, en outre et en vue de cette restauration, les promesses inconditionnelles faites aux pères qui s’accompliront les unes et les autres pour un résidu de la nation établi dans le royaume sous Christ dans le pays.

2° Les témoignages des Écritures qui annoncent qu’Israël sera mis de côté pendant une période longue et indéterminée, connue de Dieu seul, puis repris pour être restauré.

3° Les déclarations portant qu’à l’expiration de cette période indéterminée la nation sera restaurée par le jugement ; lequel jugement ne tombe pas seulement sur les apostats qui se trouvent au milieu de la nation et délivre un résidu, mais qui est aussi un jugement universel sur les nations du monde et une introduction au royaume de Dieu en Sion, et à la période milléniale où la terre sera remplie de la connaissance de la gloire du Seigneur comme les eaux couvrent la mer.

I. Quant au premier point, nous nous tournerons vers Lévitique 26 où nous trouvons le résultat placé devant Israël, comme conséquence de leur soumission aux conditions qu’ils avaient acceptées comme termes de leur relation avec Dieu et de la conservation de leurs bénédictions dans le pays, et l’alternative en cas de désobéissance. « Si vous marchez dans mes ordonnances… je vous donnerai les pluies », etc. (Lév. 26, 3-13). « Mais si vous n’écoutez point… Aussi je vous ferai ceci », etc. (v. 14-39) Le chapitre continue en assurant que ce dernier état serait le cas jusqu’à ce que les villes fussent ravagées, et la terre et son sanctuaire désolés, et les habitants dispersés au milieu des nations dans la terre de leurs ennemis ; mais là, même quand ils sont dans la terre étrangère, Dieu dit : « Je ne les ai point rejetés, ni eus en haine pour les consumer entièrement et pour rompre l’alliance que j’ai faite avec eux, car je suis l’Éternel leur Dieu, et je me souviendrai, pour leur bien, de l’alliance faite avec leurs ancêtres lorsque je les ai retirés du pays d’Égypte à la vue des nations pour être leur Dieu ». L’Éternel se tourne alors, après qu’ils se sont détruits, vers les promesses faites sans conditions aux pères, et, quand ils sont dans le pays étranger, Il ne les oublie pas, Il ne les rejette pas entièrement : « S’ils confessent leur iniquité, et l’iniquité de leurs pères… et qu’ils ont marché de front contre moi… alors je me souviendrai de mon alliance avec Jacob… aussi de mon alliance avec Abraham, et je me souviendrai de la terre » (v. 40-42).

Allez maintenant à Deutéronome 30, 1-10 : « Or il arrivera que lorsque toutes ces choses seront venues sur toi, soit la bénédiction, soit la malédiction, que je t’ai représentées, et lorsque tu les auras rappelées dans ton cœur, parmi toutes les nations vers lesquelles l’Éternel, ton Dieu, t’aura chassé ; et que tu te seras retourné vers l’Éternel ton Dieu… l’Éternel, ton Dieu, ramènera tes captifs, et aura compassion de toi ; et il te rassemblera de nouveau d’entre tous les peuples, parmi lesquels l’Éternel, ton Dieu t’avait dispersé… et te ramènera au pays que tes pères auront possédé et tu le posséderas ; Il te fera du bien, et te fera croître plus qu’Il n’a fait croître tes pères », etc. Ceci n’est pas aussi frappant que Lévitique 26 où il est fait allusion aux promesses faites aux pères. Le Deutéronome est davantage le principe de leur acceptation comme nation après leur chute et que « Lo-Ammi » a été écrit sur eux. Il établit aussi le principe de leur acceptation comme individus, dans l’intérim, par l’évangile et la justice par la foi. Voyez l’usage qu’en fait l’apôtre, Romains 10, 11-14.

Il y a d’autres promesses en vue de leur restauration ; en particulier, celles faites à la maison de David, rendues parfaites en Christ. Nous lisons dans 1 Chroniques 17, 11-14 : « Il arrivera donc que quand tes jours seront accomplis pour t’en aller avec tes pères, je ferai lever ta postérité après toi, qui sera un de tes fils, et j’établirai son règne. Il me bâtira une maison, et j’affermirai son trône à jamais. Je lui serai père et il me sera fils ; et je ne retirerai point de lui ma gratuité, comme je l’ai retirée de celui qui a été avant toi. Mais je l’établirai dans ma maison et dans mon royaume à jamais, et son trône sera affermi à toujours ». Ce passage est appliqué à Christ dans Hébreux 1, 5.

Nous trouvons les promesses faites aux pères, mentionnées à la fin en vue de leur entière délivrance. Voyez Michée 7, 19, 20. Le prophète exprime l’adoration de son cœur en contemplant la bonté de Dieu dans leur délivrance et dit : « Tu maintiendras ta vérité à Jacob, ta gratuité à Abraham, laquelle tu as jurée à nos pères dès les temps anciens ». Il ne faut pas oublier que si Dieu devait manquer aux promesses terrestres faites à Abraham, nous n’avons aucune raison de supposer qu’Il ne manquerait pas aussi aux promesses spirituelles qu’Il lui a faites et qui rejaillissent sur nous. Consultez Galates 3, 6-14. Nous le savons : ni les unes, ni les autres ne peuvent jamais faillir.

Et encore quand Christ vint : « Comme Il avait parlé à nos pères, à Abraham et à sa postérité pour toujours » (Luc 1, 54, 55). Dans les versets 69-74, lorsque les promesses faites aux pères et celles faites à la maison de David sont rappelées : « Il nous a suscité une corne de salut, dans la maison de David, Son serviteur… pour accomplir Sa miséricorde envers nos pères et pour se souvenir de Sa sainte alliance, le serment qu’Il a fait à Abraham, notre père ». Il est presque inutile de faire remarquer que les bénédictions terrestres furent différées à cause du rejet de Christ par la nation.

Venons maintenant à Ésaïe 49. Nous trouvons qu’Israël, ayant failli comme serviteur de Dieu, est mis de côté, et Christ présenté comme le vrai serviteur ; et pourtant Il dit : « J’ai travaillé en vain », car nous savons qu’Israël Le rejeta. La réponse de Dieu vient dans le verset 5, etc. C’était peu de chose de rétablir les tribus d’Israël ; mais il serait élevé et donné comme lumière aux Gentils. Dans le verset 8, Il est donné comme alliance au peuple pour les délivrer à la fin. Le langage de la prophétie est des plus beaux : « Ô cieux ! réjouissez-vous, avec chant de triomphe, et toi, terre, égaie-toi ; montagnes, éclatez de joie avec chant de triomphe ; car l’Éternel a consolé Son peuple, et il aura compassion de ceux qu’Il aura affligés ». Sion, délaissée en apparence, apprend alors que la fidélité du Seigneur est plus grande que celle d’une mère à l’égard de son nourrisson : « Voici, je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, tes murs sont continuellement devant moi ». Ses enfants se hâtent de retourner vers elle, et ses destructeurs ont hâte de quitter ses murs : « Élève tes yeux à l’environ et regarde ; tous ceux-ci se sont assemblés, ils sont venus à toi. Je suis vivant, dit l’Éternel, que tu te revêtiras de ceux-ci comme d’un ornement et tu t’en orneras comme une épouse. Car tes déserts et tes lieux désolés, et ton pays détruit, sera maintenant trop étroit pour ses habitants, et ceux qui t’engloutissaient s’éloigneront. Les enfants que tu auras, après avoir perdu les autres, diront encore, toi l’entendant : Ce lieu est trop étroit pour moi, fais-moi place afin que j’y puisse demeurer. Et tu diras en ton cœur : Qui m’a engendré ceux-ci, vu que j’avais perdu mes enfants, et que j’étais seule, emmenée en captivité, et agitée ? Et qui m’a nourri ceux-ci ? Et voici, j’étais demeurée toute seule, et ceux-ci où étaient-ils ? Ainsi a dit le Seigneur Éternel : Voici, je lèverai ma main vers les nations, et j’élèverai mon enseigne vers les peuples ; et ils apporteront tes fils entre leurs bras, et on chargera tes filles sur les épaules. Et les rois seront tes nourriciers, et les princesses, leurs femmes, tes nourrices ; ils se prosterneront devant toi le visage contre terre, et lécheront la poudre de tes pieds ; et tu sauras que je suis l’Éternel, et que ceux qui se confient en moi ne seront point honteux ». La pensée d’appliquer cela à l’Église est trop forcée pour nécessiter une remarque. Quand est-ce que l’Église dit jamais : « L’Éternel m’a délaissée, et le Seigneur m’a oubliée », et cela au moment où la bénédiction est complète ?

Dans Romains 11, l’apôtre Paul traite ce sujet, et montre que Dieu n’a pas rejeté Son peuple, et il donne comme arguments trois raisons principales. Premièrement : il y a un résidu selon l’élection de grâce. Secondement : par la chute de sa nation, le salut est venu aux Gentils, pour exciter Israël à la jalousie (voyez Deut. 32, 21) et non pour le rejeter. Et troisièmement : « Le Libérateur viendra de Sion, et Il détournera de Jacob l’impiété », à l’époque où tout Israël sera sauvé (c’est-à-dire, comme un tout ou comme nation).

Quand nous considérerons le troisième point proposé, beaucoup de ces promesses de restauration seront mises sous nos yeux, rattachées au jugement des Gentils et des apostats de la nation.

II. Quant au deuxième point, arrêtons-nous à Daniel 9, 24-27, où nous trouvons la réponse à la prière de Daniel, un des captifs d’Israël à Babylone. Naturellement le sujet le plus cher à son cœur et à ses affections comme Juif était la restauration de son peuple ; et le sujet de grande importance était de s’assurer de la durée du temps pendant lequel ils devaient rester soumis à leurs vainqueurs, sous le joug desquels ils moissonnaient ce qu’ils avaient semé lorsqu’ils étaient reconnus de Dieu. Au commencement du chapitre, nous voyons Daniel, comme tout homme pieux, étudiant la Parole ; et, dans la première année du roi Darius le Mède qui s’était emparé du royaume après la chute de Babylone, il avait reconnu par le livre du prophète Jérémie que les soixante-dix années de la désolation de Jérusalem étaient écoulées. La foi travaillait dans son âme, et il tourne sa face vers le Seigneur Dieu — et s’humilie devant Lui — à cause de sa nation — avec des prières, des supplications, par le jeûne, le sac et la cendre. Il prend la position de la nation conformément à ses péchés devant Dieu et s’identifie avec elle (voyez Lév. 26, 40, 41). Son cœur reconnaît le Dieu avec qui il avait à faire comme Celui qui ne change jamais — un Dieu de grâce et de miséricorde. Dieu Lui-même est sa confiance : « Seigneur, à nous est la confusion de face, à nos rois, à nos principaux, et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Les miséricordes et les pardons sont du Seigneur notre Dieu, quoique (vers. angl.) nous nous soyons rebellés contre lui ». C’est beau de voir sa foi appeler Jérusalem, « Ta cité » et Israël « Ton peuple », comme Moïse, lorsque le peuple fit le veau d’or et que Dieu ne pouvait le reconnaître. Nous lisons : « Comme je parlais encore et faisais ma requête et confessais mon péché et le péché de mon peuple d’Israël… ce personnage Gabriel… m’instruisit », etc. ; et dans la communication qui suit — c’est-à-dire la prophétie des soixante-dix semaines — la réponse à sa prière. Nous ferons remarquer que — de même qu’à Moïse dans le cas que nous avons mentionné — Dieu parle du peuple à Daniel comme « ton peuple » ; et la prophétie s’applique au peuple juif et à Jérusalem. « Il y a soixante-dix semaines déterminées sur ton peuple, et sur ta sainte ville, pour abolir l’iniquité, consumer le péché, faire propitiation pour l’iniquité, pour amener la justice des siècles, pour mettre le sceau à la vision et à la prophétie, et pour oindre le (lieu) très saint. Tu sauras donc et tu entendras, que depuis la sortie de la parole, portant qu’on s’en retourne, et qu’on rebâtisse Jérusalem, jusqu’au Christ, le conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines ; et les places et la brèche seront rebâties, et cela en un temps d’angoisse. Et après ces soixante-deux semaines le Christ sera retranché et n’aura rien ; puis le peuple du conducteur qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et la fin en sera avec débordement, et les désolations sont déterminées jusqu’à la fin de la guerre. Et il confirmera une alliance à plusieurs dans une semaine, et à la moitié de cette semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation ; puis par le moyen des ailes abominables qui causeront la désolation, même jusqu’à une consomption déterminée (la désolation) fondra sur le désolé ». Ici nous avons une période mentionnée et clairement déterminée à la fin de laquelle un changement remarquable serait introduit concernant son peuple, les Juifs, et leur cité — leur retour et leur complet rétablissement en grâce — les transgressions pardonnées, le péché consumé, l’iniquité oubliée et la justice introduite ; la vision et la prophétie scellées et le saint des saints oint. Maintenant rappelons-nous l’état de Juda et de Jérusalem comme nous l’avons vu en examinant l’histoire passée du peuple d’Israël à l’époque où Juda fut emmené en captivité à Babylone dans le dernier chapitre de 2 Rois. Le roi de Juda et la nation furent emmenés captifs (il y avait longtemps que les dix tribus étaient captives des Assyriens), la cité détruite, la maison de l’Éternel brûlée par le feu, et quelques-uns des plus pauvres du peuple laissés comme vignerons et laboureurs. Comparons cet état avec ce que nous avons ici en Daniel 9 où nous trouvons une restauration complète et parfaite et un rétablissement promis.

Pendant la continuation de ces soixante-dix semaines d’années (quatre cent quatre-vingt-dix ans), il suppose ou déclare que le peuple ou le résidu du peuple serait dans le pays, mais pas encore reconnu comme de Dieu et encore sous la puissance des Gentils ; le temple rebâti, et la cité restaurée. Ceci est d’une extrême importance ; aussi mettons-nous bien dans l’esprit ces trois points qui caractérisent la continuation des soixante-dix semaines :

1° Le peuple (ou quelques-uns du peuple) est dans le pays, mais non reconnu de Dieu ;

2° Le temple et la cité sont rebâtis ;

3° Les Gentils sont encore en possession du gouvernement de la terre ou, en d’autres termes, « les temps des Gentils » non expirés.

Ces trois choses ne caractérisent pas l’époque actuelle. Les soixante-dix semaines se divisent en trois périodes ou divisions : sept semaines, soixante-deux semaines et une semaine. La première division de sept semaines ou quarante-neuf ans commence à la proclamation du décret qui permettait de restaurer et rebâtir Jérusalem. C’était le point de départ : « Tu sauras donc et tu entendras, que depuis la sortie de la parole portant qu’on s’en retourne et qu’on rebâtisse Jérusalem, jusqu’au Christ, le conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines, et les places et la brèche seront rebâties et cela en un temps d’angoisse ». D’abord cette reconstruction se continue pendant sept semaines d’années. Nous lisons dans Néhémie que ce fut un temps de trouble et de grande détresse. « Or il arriva que Sanballat, ayant appris que nous rebâtissions la muraille, fut fort indigné et fort irrité ; et il se moqua des Juifs, car il dit en la présence de ses frères, et des gens de guerre de Samarie : Que font ces Juifs languissants ? Se fortifieront-ils (vers. angl) ? Sacrifieront-ils et achèveront-ils tout en un jour ? Pourront-ils faire revenir les pierres des monceaux de poudre puisqu’elles sont brûlées ? » etc. Puis nous avons soixante-deux semaines d’années depuis la reconstruction de Jérusalem jusqu’au Messie, en tout soixante-neuf des soixante-dix semaines. Le Messie est alors retranché et rejeté et n’entre pas dans Son royaume. « Et après, le Christ sera retranché et n’aura rien ». Christ se présente à la nation comme leur Roi et, au lieu d’avoir Son royaume, Il est crucifié, après les soixante-deux semaines ; et le compte des soixante-dix semaines s’arrête pour un temps, puis le peuple du conducteur qui viendra détruira la ville et le sanctuaire. Cela fut accompli sous Titus et les armées romaines à la destruction de Jérusalem après le rejet de Christ. Le peuple dont les armées l’accomplirent était le peuple romain. En Jean 11, 48, nous trouvons les craintes des gouverneurs juifs tout à fait prophétiques en ce qui concernait cet événement : « Si nous Le (Christ) laissons ainsi faire, tous croiront en Lui et les Romains viendront, et ôteront et notre lieu et notre nation ». Et le Seigneur Lui-même prédit cette destruction lorsqu’Il vit la ville et pleura sur elle : « Car les jours viendront sur toi, où tes ennemis t’entoureront de tranchées et t’environneront et te serreront de tous côtés, et ils te raseront » (Luc 19, 43). Et encore : « Et comme quelques-uns parlaient du temple et disaient qu’il était orné de belles pierres et de dons, il dit : Quant à ces choses que vous regardez, les jours viendront où il n’y sera laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée… et Jérusalem sera foulée par les nations jusqu’à ce que les temps des nations seront accomplis » (Luc 21, 5, 6, 24).

Le Messie ayant été retranché après la soixante-neuvième semaine, la chaîne des événements pour ce qui est du peuple juif est interrompue (tout à fait lorsque la ville fut détruite), et par conséquent, le temps cesse de compter depuis ce moment-là jusqu’au temps présent. Dieu, comme nous l’avons vu, s’occupe d’autres choses. La soixante-dixième semaine devait introduire et rétablir en pleine prospérité et bénédiction, le peuple suivant le verset 24 ; mais, au lieu de la bénédiction, ce qui suit c’est le retranchement du Messie après la soixante-neuvième semaine, la ville et le sanctuaire foulés, une longue et obscure période de désolations pour le peuple et la cité. Évidemment, comme nous l’avons vu, c’est le peuple romain qui devait exécuter ce qui est dit au verset 26. « Le peuple du conducteur qui viendra » : le conducteur n’était pas là, le peuple seul est nommé, mais le conducteur lui-même n’était pas venu. Il nous est présenté après cette obscure période de désolation qui se continue encore : « Il traitera une alliance », etc.

Le rejet du Christ suspendit donc toutes les relations et toutes les voies de Dieu avec le peuple juif comme Son peuple, et cette période déterminée de soixante-dix semaines est interrompue. Et quand les Juifs seront de nouveau les objets des voies de Dieu dans la courte période de jugements, avant qu’Il les reconnaisse de nouveau comme Sa nation, la période qui reste encore des soixante-dix semaines s’écoulera et amènera une complète restauration. Cette courte période est donc, comme nous pouvons facilement le voir, contemporaine avec les derniers événements, ou la crise de l’histoire du monde qui introduira au royaume.

Nous trouvons la même chose supposée ou déclarée dans bien d’autres passages des Écritures (voir És. 8, 14-22 ; 9, 1-7). Christ devient une pierre d’achoppement pour la nation — le témoignage est confiné à Ses disciples — le Seigneur cache alors Sa face de la maison de Jacob pendant une période longue et indéterminée, et la prophétie passe aux derniers jours qui introduisent le royaume par le jugement. De nouveau en Ésaïe 61, 1, 2, lorsque le Seigneur annonce Sa mission dans la synagogue de Nazareth, Il s’arrête court, au milieu du verset 2 qui est déjà séparé de la clause suivante depuis plus de mille huit cents ans, laquelle clause annonce « le jour de la vengeance » et la consolation de ceux qui pleurent, savoir, le résidu de la nation dans le royaume.

III. Considérons maintenant le témoignage des Écritures sur le troisième point. Voyons Deutéronome 32. Dans les derniers versets du chapitre 31, Moïse rassemble les anciens et les officiers du peuple d’Israël pour réciter à leurs oreilles le cantique prophétique qui lui est donné par l’Éternel en vue de leur chute. Il dit : « Je sais qu’après ma mort vous ne manquerez point de vous corrompre et que vous vous détournerez de la voie que je vous ai prescrite ; mais à la fin, il vous arrivera du mal, parce que vous aurez fait ce qui déplaît à l’Éternel en l’irritant par les œuvres de vos mains ». Puis dans le chapitre 32, ils sont envisagés comme étant corrompus. « Ils se sont corrompus envers Lui, leur tache n’est pas une tache de Ses enfants, c’est une génération perverse et revêche ». Il continue et dépeint leur histoire merveilleuse, et les conseils et les soins de Dieu à leur égard, et ce qu’ils Lui ont donné en retour. « Mais Jeshurun s’est engraissé et a regimbé… ils l’ont ému à jalousie par les dieux étrangers… ils ont sacrifié aux idoles… Et quand l’Éternel l’a vu… Il les a méprisés (vers. angl.)… Et il a dit : Je cacherai ma face d’eux ; je verrai quelle sera leur fin, car ils sont une race perverse, des enfants en qui on ne peut se fier. Ils m’ont ému à jalousie par ce qui n’est pas Dieu… ainsi je les émouvrai à jalousie par ceux qui ne sont pas un peuple ». Et alors dans Sa colère Il les rejette, amoncelant le mal sur leurs têtes. Quand ils sont ainsi rejetés, Il a agit dans Sa propre souveraineté, et en vue de cela, Il déclare : « Mais l’Éternel jugera son peuple, et se repentira en faveur de Ses serviteurs, quand Il verra que la force s’en sera allée, et qu’il n’y aura rien de reste, rien de serré, rien de délaissé ». Il juge Son peuple et venge le sang de Ses serviteurs. Quand Sa main saisit le jugement, Il tourne la vengeance sur Ses adversaires, enivre Ses flèches de sang — Son épée dévore la chair ; puis Il se tourne en miséricorde vers Son peuple et Son pays. Et, comme résultat de ce jugement sur les nations, les Gentils chantent le cantique de délivrance avec le résidu de Son peuple délivré (voyez psaumes 67 et 117).

Psaumes 2 ; 8 à 10. Dans le premier de ces psaumes, nous trouvons Christ présenté comme Roi en Sion et rejeté, et pourtant les desseins de Dieu ne sont que différés. Christ prend dans la résurrection la gloire plus étendue de Fils de l’homme suivant le psaume 8. Nous avons déjà vu que le Saint Esprit, dans Actes 4, cite les deux premiers versets du psaume 2, puis s’arrête. Le Seigneur est représenté comme se riant de leur rage, mais malgré toute leur fureur, Il déclare : « Et j’ai oint mon Roi sur Sion, la sainte montagne de ma sainteté ». Le Messie est désiré : « Demande-moi et je te donnerai pour héritage les nations », etc. Quand Il est rejeté, et qu’Il va être crucifié, Il se représente Lui-même priant pour Ses disciples : « Je fais des demandes pour eux, je ne fais pas des demandes pour le monde » (Jean 17) ; mais le temps vient où Il réclamera Son héritage et la réponse suit : « Tu les briseras avec un sceptre de fer, et tu les mettras en pièces comme un vaisseau de potier ». Il en hérite par le jugement dans lequel Son peuple, maintenant rassemblé, a sa place avec Lui, une preuve de plus que partout où il est parlé de Christ dans l’Ancien Testament, nous trouvons aussi la portion de l’Église. « Et celui qui vaincra et qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin — je lui donnerai autorité sur les nations : et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vaisseaux d’un potier, selon que moi aussi j’ai reçu de mon père » (Apoc. 2, 26, 27). Ceci toutefois n’est pas Sa plus excellente portion, car « je lui donnerai l’étoile du matin » (v. 28) — Christ Lui-même. Et alors, non seulement le nom de Jéhovah est exalté sur toute la terre, mais Il place Sa gloire au-dessus des cieux (Ps. 8, 1) et fait cesser l’ennemi et le vindicatif. Les psaumes 9 et 10 nous montrent la position et les circonstances dans lesquelles se trouve la nation pendant cette crise de jugement. Le résidu racheté dit : « Car tu m’as fait droit et justice… tu as réprimé fortement les nations, tu as fait périr le méchant, tu as effacé leur nom pour toujours et à perpétuité… L’Éternel s’est fait connaître ; il a fait jugement ; le méchant est enlacé dans l’œuvre de ses mains… Les méchants retourneront vers le sépulcre, toutes les nations qui oublient Dieu. Car le pauvre ne sera pas oublié à jamais, l’attente des affligés ne périra point à perpétuité. Lève-toi, ô Éternel, et que l’homme ne se renforce point ! Que la vengeance soit faite des nations devant ta face ! Éternel, remplis-les de frayeur : et que les nations sachent qu’elles ne sont que des hommes ». C’est quand il n’y a personne pour dire : « Jusques à quand ? » que le Seigneur apparaît pour leur délivrance. Et encore : « L’Éternel est Roi à jamais, et à perpétuité, les nations ont été exterminées de dessus la terre. Éternel, tu as entendu le souhait des débonnaires, affermis leurs cœurs (c’est-à-dire les épargnés qui sont préparés pour le royaume), que ton oreille les écoute attentivement », etc. Quelle erreur de croire que les Psaumes sont l’expression de l’expérience chrétienne comme telle ! Que de fois le chrétien simple de cœur a été embarrassé par le cri de vengeance sur les ennemis, qui se retrouve sans cesse dans cette classe de psaumes, placé sur ses lèvres, à lui dont l’appel est de bien faire, de souffrir pour la justice, et de tout supporter patiemment tant qu’il est dans le royaume et la patience de Jésus Christ ! Le royaume et la puissance seront recherchés par ces cœurs juifs comme ce qui amène leur délivrance. Les épreuves des saints célestes cessent au moment où commencent celles des saints juifs. Voyez Apocalypse 12 où nous trouvons des réjouissances dans le ciel quand l’accusateur est précipité, et malheur sur les habitants de la terre et de la mer, « car le diable est descendu vers vous ». Il tourne alors sa rage contre la femme et sa semence, le peuple juif. L’Esprit de Christ est merveilleusement entré dans ces épreuves, afin qu’Il pût donner une voix au résidu, dans les derniers jours avant le royaume.

Lisons maintenant le psaume 110. Christ rejeté par les hommes et par Son peuple — en tant que leur roi — par les Juifs qui dirent : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » ; « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » — est exalté à la main droite de Dieu. Dieu dit : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis le marchepied de tes pieds » (voyez Héb. 1, 13 ; 10, 13). Il y reste donc pour un temps indéterminé « jusqu’à » cette heure connue du Père seul. Le Seigneur, quand vient cette heure, fait sortir de Sion la verge de Sa force, et Christ gouverne au milieu de Ses ennemis. Son peuple veut bien de Lui au jour de Sa puissance (il n’en voulait pas au jour de Son humiliation) ! « L’Éternel, à ta droite, froissera les rois au jour de Sa colère. Il exercera jugement au milieu des nations », etc.

Prenons Ésaïe 1 à 4. La bénédiction et le repos sont offerts dans le chapitre premier comme conséquence de la repentance de la nation ; mais ils ne voulurent pas écouter. Plus tard cette repentance est amenée par le jugement — « Sion sera rachetée par le jugement, et ceux qui y retourneront, par la justice ; mais les rebelles et les transgresseurs seront froissés ensemble ». Le résultat de ce jugement se trouve dans les chapitres 2, 1-4 ; 4, 2-6, un temps de paix et de gloire : « Or il arrivera aux derniers jours que la montagne de la maison de l’Éternel sera affermie au sommet des montagnes… et toutes les nations y aborderont… Il exercera le jugement parmi les nations… ils forgeront de leurs épées des hoyaux et de leurs hallebardes des serpes ; une nation ne lèvera plus l’épée contre une autre, et ils ne s’adonneront plus à la guerre ». Qu’il est différent le temps dans lequel nous vivons, où « les temps des Gentils » se poursuivent et qui est caractérisé par ces paroles de notre Seigneur : « Nation s’élèvera contre nation, et royaume contre royaume… et sur la terre une angoisse des nations en perplexité ; la mer et les flots faisant un grand bruit, les hommes rendant l’âme de peur et à cause de l’attente des choses qui viennent sur la terre habitable », précurseurs de la venue du Fils de l’homme dans une grande puissance et une grande gloire (Luc 21, 10, 25-27). Le reste d’Ésaïe 2, etc., montre la connexion entre le jugement des nations et celui d’Israël : « Entre dans la roche et te cache dans la poudre, à cause de la frayeur de l’Éternel, et à cause de la gloire de Sa majesté. Les yeux hautains des hommes seront abaissés, et les hommes qui s’élèvent seront humiliés. Car le jour de l’Éternel des armées sera sur tout orgueilleux et hautain, et contre tout homme qui s’élève, et il sera abaissé… et l’Éternel sera haut élevé en ce jour-là… quand Il se lèvera pour châtier la terre ». L’établissement de Son peuple dans la gloire du royaume est le résultat de ce jugement universel : « Et il arrivera que celui qui sera resté dans Sion, et qui sera demeuré de reste dans Jérusalem, sera appelé saint ; et ceux qui seront dans Jérusalem seront tous marqués pour vivre ; quand le Seigneur aura lavé la souillure des filles de Sion, et qu’il aura essuyé le sang de Jérusalem du milieu d’elle, en esprit de jugement, et en esprit de consomption. Aussi l’Éternel créera sur toute l’étendue du mont de Sion, et sur ses assemblées, une nuée de jour avec une fumée, et une splendeur de feu flamboyant de nuit ; car la gloire se répandra partout. Et il y aura de jour une cabane pour donner de l’ombre contre la chaleur, et pour servir de refuge et d’asile contre la tempête et la pluie ». Sa propre présence sera avec Son peuple délivré comme anciennement dans le désert.

Ésaïe 11. Ce chapitre est si clair qu’il nécessite à peine un mot d’explication. Un temps de paix et de bénédiction universelles ; Son peuple restauré et sous le gouvernement du Messie, introduit par le jugement qui tombe sur eux et sur les nations : « Il frappera la terre par la verge de Sa bouche, et fera mourir le méchant par l’esprit de Ses lèvres ». « Et la jalousie d’Éphraïm sera ôtée et les oppresseurs de Juda seront retranchés », etc.

Ésaïe 13 et 14 traitent de la même époque : temps de jugement universel sur le trône impérial du monde (chap. 13). « La journée de l’Éternel » où « toutes mains deviendront lâches, et tout cœur d’homme se fondra ». « Car l’Éternel aura pitié de Jacob et élira encore Israël, et Il les rétablira dans leur terre, et les étrangers se joindront à eux et s’attacheront à la maison de Jacob… ils tiendront captifs ceux qui les avaient tenus captifs, et ils domineront sur leurs exacteurs… au jour que l’Éternel te donnera du repos de ton travail, de ton tourment, et de la dure servitude sous laquelle on t’aura asservi ». « C’est là le conseil qui a été arrêté sur toute la terre, et c’est là la main étendue sur toutes les nations » (chap. 14, 1-3, 26). Le jugement continue jusqu’à la destruction de l’Assyrien après la délivrance du peuple (la puissance qui occupe à cette époque le territoire de leur ancien ennemi). Je dis « après », parce que, dans le passé, l’Assyrien tomba avant Babylone ; ici, ce qui prouve l’application future de la prophétie, il tombe après que Babylone est jugée.

Ésaïe 24 à 27. Nous avons déjà examiné cette prophétie. Elle montre le jugement universel sur les nations et sur Israël et la délivrance d’un résidu. Le trône du Seigneur est établi en Sion, l’opprobre de Son peuple enlevé, et le voile ôté de dessus toutes les nations. L’Éternel avait caché Sa face de la maison d’Israël, tandis qu’Il les désavouait ; mais il est parlé de Lui comme sortant de Son lieu pour leur délivrance : « Va, mon peuple, entre dans tes cabinets, et ferme la porte sur toi ; cache-toi pour un petit moment, jusqu’à ce que l’indignation soit passée. Car voici, l’Éternel s’en va sortir de son lieu pour visiter l’iniquité des habitants de la terre commise contre Lui ; alors la terre découvrira le sang qu’elle aura reçu, et ne couvrira plus ceux qu’elle a mis à mort… Et il arrivera en ce jour-là, qu’on sonnera la grande trompette, et ceux qui s’étaient perdus au pays d’Assyrie, et ceux qui avaient été chassés au pays d’Égypte, reviendront et se prosterneront devant l’Éternel, en la sainte montagne de Jérusalem ».

Ésaïe 30 : « Et la lumière de la lune sera comme la lumière du soleil ; et la lumière du soleil sera sept fois aussi grande, comme si c’était la lumière de sept jours, au jour que l’Éternel aura bandé la froissure de Son peuple, et qu’il aura guéri la blessure de sa plaie. Voici 1e nom de l’Éternel vient de loin, sa colère est ardente, et une pesante charge ; ses lèvres sont remplies d’indignation, et sa langue est comme un feu dévorant. Et son esprit est comme un torrent débordé, qui atteint jusqu’au milieu du cou, pour disperser les nations d’une telle dispersion, qu’elles seront réduites à néant, et il y aura une bride aux mâchoires du peuple qui les fera errer… Et l’Éternel fera entendre sa voix pleine de majesté, et Il fera voir où son bras aura été étendu dans l’indignation de sa colère, avec une flamme de feu dévorant avec éclat, tempête et pierres de grêle. Car l’Assyrien, qui frappait du bâton, sera effrayé par la voix de l’Éternel. Et partout où passera le bâton (la verge de la vengeance que Dieu a décrétée) que l’Éternel fera reposer sur lui, ce sera avec des tambours et des harpes (quand elle s’appesantit sur l’Assyrien, elle est la source de la joie et de la délivrance à la fin de l’indignation pour le résidu d’Israël) et dans de grandes batailles, il combattra par elle (vers. angl.). Car Topheth est déjà préparée, et même elle est apprêtée pour le roi (l’Antichrist qui porte ce titre au milieu de la nation apostate) ; il l’a faite profonde et large ; son bûcher, c’est du feu, et il y a beaucoup de bois, le souffle de l’Éternel l’allumant comme un torrent de soufre ».

Ésaïe 59, 15-21. Le verset 20 de ce chapitre est cité par l’apôtre, en Romains 11, en vue de la future restauration du peuple : « Et le Libérateur viendra en Sion, et vers ceux de Jacob qui se convertissent de leur péché ». Et alors Il établit la nouvelle alliance avec Israël ; Sa pensée est avec Son peuple, Ses paroles sont dans leur bouche et demeureront avec eux à toujours. Les versets 18, etc., montrent qu’elle s’établira par le jugement : « Comme pour la rétribution, et comme quand quelqu’un veut rendre la pareille, la fureur à ses adversaires et la rétribution à ses ennemis ; Il rendra aussi la rétribution aux îles ; et on craindra le nom de l’Éternel depuis l’occident et Sa gloire depuis le soleil levant ». Le chapitre qui suit déclare que Jérusalem est restaurée dans la gloire du royaume et ses fils et ses filles rassemblés de tous côtés.

Ésaïe 66. Ce chapitre donne le jugement qui introduit la gloire et la bénédiction de la nation restaurée décrites dans la dernière portion du chapitre 65. D’abord nous avons le résidu qui craint le nom de Jéhovah et s’attend à Lui ; puis les apostats de la nation. Les premiers sont encouragés par la promesse que le Seigneur apparaîtrait pour leur joie et leur délivrance, et à la honte des apostats qui disent dans leur mépris : « Que l’Éternel montre Sa gloire ». « Car voici, l’Éternel viendra avec le feu, et Ses chariots seront comme la tempête, afin qu’il tourne Sa gloire en fureur, et sa menace en flammes de feu. Car l’Éternel exercera jugement contre toute chair par le feu et avec Son épée, et le nombre de ceux qui seront mis à mort par l’Éternel sera grand » (chap. 66, 15, 16) Ce passage montre qu’Il vient soudainement, comme un tourbillon, et rend à Ses ennemis le feu du jugement. Puis nous avons le résultat de ce jugement dans les versets 6-14 ; les lois sont établies d’une manière merveilleuse et Jérusalem est restaurée. « Réjouissez-vous avec Jérusalem, vous tous qui l’aimez ; vous tous qui meniez deuil sur elle, réjouissez-vous avec elle d’une grande joie… Car ainsi a dit l’Éternel : Voici je vais faire couler vers elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent débordé… Je vous caresserai pour vous apaiser comme quand une mère caresse son enfant pour l’apaiser, car vous serez consolés en Jérusalem. Et vous le verrez et votre cœur se réjouira, et vos os germeront comme l’herbe ; et la main de l’Éternel sera connue envers Ses serviteurs ; mais il sera ému à indignation envers Ses ennemis ». Puis, dans les versets 19, 20, le résidu s’avance pour célébrer la gloire du Seigneur parmi les Gentils et pour ramener les dispersés d’Israël. Le chapitre en entier montre très clairement la connexion entre le jugement des nations et d’Israël, avec la délivrance d’un résidu, et les Gentils épargnés bénis autour du peuple de Dieu.

Allez à Jérémie 25. Nous avons déjà fait allusion à ce chapitre : il déclare que la durée de la captivité de Juda à Babylone est de soixante-dix ans ; mais Dieu ayant donné à Babylone le trône du monde, quand Il eut mis de côté Son peuple et retiré Sa présence du milieu d’eux — en principe, quand Babylone est renversée, Son peuple est délivré, parce que c’était la seule puissance qui tint sa domination directement de Dieu — les autres puissances gentiles suivent providentiellement. Jérusalem ne fut que partiellement restaurée ; toutefois cela fait voir le principe. En examinant le chapitre, nous trouvons que le jugement se continue jusqu’à la fin, jugement dans lequel Son peuple est compris : primitivement il avait trait au jugement qui fut exécuté sur Jérusalem et les nations à l’époque à laquelle se rapportait la prophétie ; Babylone, qui l’avait exécuté, tombant la dernière de toutes ; et servant de type à la crise finale du jugement de toutes les nations de la terre. « Car voici… je vais appeler l’épée sur tous les habitants de la terre, dit l’Éternel des armées… Un son éclatant viendra (vers. angl.) jusqu’aux bouts de la terre, car l’Éternel plaide avec les nations, il contestera contre toute chair… Et en ce jour-là, ceux qui auront été mis à mort par l’Éternel seront depuis un bout de la terre jusqu’à l’autre bout », etc. (v. 29-33).

Jérémie 30 à 33. Dans cette magnifique série de prophéties, nous trouvons d’abord Juda restauré ; puis Israël ; ensuite l’un et l’autre établis sous la nouvelle alliance ; le pays restauré ; le Messie et la sacrificature : le tout introduit par le jugement sur les Juifs et les nations, jugement qui trouve Jacob au comble de sa détresse. Examinons-les plus attentivement. Dans le chapitre 30, 7, le prophète écrit : « Hélas ! que cette journée-là est grande ! Il n’y en a pas eu de semblable, et elle sera un temps de détresse à Jacob ; il en sera pourtant délivré. Et il arrivera en ce jour-là, dit l’Éternel des armées, que je briserai son joug de dessus ton cou, et que je romprai tes liens, et les étrangers ne t’asserviront plus ; mais ils serviront l’Éternel, leur Dieu, et David, leur roi, lequel je leur susciterai. Toi donc, mon serviteur Jacob, ne crains point, dit l’Éternel, et ne t’épouvante point, ô Israël ! car voici je vais te délivrer du pays éloigné, et ta postérité du pays de leur captivité ; et Jacob retournera et il sera en repos et à son aise, et il n’y aura personne qui lui fasse peur. Car je suis avec toi, dit l’Éternel, pour te délivrer, et même je consumerai entièrement toutes les nations parmi lesquelles je t’aurai dispersé ; mais quant à toi, je ne te consumerai pas entièrement, mais je te châtierai par mesure, et ne te tiendrai pas entièrement pour innocent… Néanmoins tous ceux qui te dévorent seront dévorés, et tous ceux qui te mettent dans la détresse iront en captivité, et tous ceux qui te fourragent seront fourragés, et j’abandonnerai au pillage tous ceux qui te pillent. Même je consoliderai tes plaies, et je te guérirai de tes blessures, dit l’Éternel, parce qu’ils t’ont appelée la délaissée, disant : C’est Sion, personne ne la recherche… ta ville sera rétablie sur son sol… et vous serez mon peuple et je serai votre Dieu…. L’ardeur de la colère de l’Éternel ne se détournera point jusqu’à ce qu’il ait exécuté et mis en effet les desseins de son cœur ; vous entendrez ceci aux derniers jours ». Le chapitre 31 présente la délivrance, à la même époque, de toutes les tribus d’Israël. Et ils planteront les vignes dans les montagnes de Samarie et en mangeront le fruit, comme de choses communes. Le langage de cette délivrance est merveilleusement touchant : « Voici, je vais les faire venir du pays d’Aquilon et je les rassemblerai des bouts de la terre ; l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et celle qui enfante seront ensemble parmi eux ; une grande assemblée retournera ici. Ils y seront allés en pleurant, mais je les ferai retourner avec des supplications, et je les conduirai aux torrents d’eaux et par un droit chemin, auquel ils ne broncheront point ; car j’ai été pour père à Israël, et Éphraïm est mon premier-né… Celui qui a dispersé Israël le rassemblera… Ils viendront donc et se réjouiront avec chant de triomphe au plus haut de Sion, et ils accourront aux biens de l’Éternel, au froment, au vin et à l’huile, et au fruit du gros et du menu bétail, et leur âme sera comme un jardin plein de fontaines, et ils ne seront plus dans l’ennui… Voici les jours viennent, dit l’Éternel, que je traiterai une nouvelle alliance avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda (les deux maisons, la nation entière), non selon l’alliance que je traitai avec leurs pères au jour que je les pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte, laquelle alliance ils ont enfreinte… car c’est ici l’alliance… Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leurs cœurs… Chacun d’eux n’enseignera plus son prochain, ni chacun d’eux son frère disant : Connaissez l’Éternel ; car ils me connaîtront tous depuis le plus petit jusqu’au plus grand, dit l’Éternel, parce que je pardonnerai leurs iniquités et je ne me souviendrai plus de leur péché… Si jamais ces règlements (de la création) disparaissent devant moi, dit l’Éternel, aussi la race d’Israël cessera d’être jamais une nation devant moi ». Quand le Messie fut retranché, le sang de cette nouvelle alliance fut répandu, et tout ce qui était nécessaire, du côté de Dieu, fut accompli pour les établir en justice sous elle. Il est clair que le retour du résidu de Juda, de Babylone, n’était pas ce rétablissement, car l’alliance en question sera établie avec tout Israël ; comme c’est dit positivement, et en grâce. Toutefois la bénédiction de cette alliance ne les amènera jamais au-dedans du voile, comme c’est la place du chrétien maintenant : « Voici les jours viennent, dit l’Éternel, que cette ville sera rebâtie à l’Éternel, depuis la tour de Hananeël jusqu’à la porte du coin. Et encore le cordeau à mesurer sera tiré vis-à-vis d’elle sur la colline de Gareb, et fera le tour vers Goath. Et toute la vallée de la voirie et des cendres, et tout le quartier jusqu’au torrent de Cédron, jusqu’au coin de la porte des chevaux, vers l’orient, sera une sainteté à l’Éternel, et ne sera plus démoli ni détruit à jamais ».

Dans le chapitre 32, l’Éternel relève les circonstances du siège de Jérusalem par Nebucadnetsar pour déclarer Ses conseils en grâce quant à leur restauration finale. Il est ordonné au prophète d’acheter un champ comme témoignage que le peuple posséderait de nouveau le pays : « Voici je vais les rassembler de tous les pays dans lesquels je les ai dispersés par ma colère… et je les ferai retourner en ce lieu-ci, et je les ferai demeurer en sûreté… Et je prendrai plaisir à leur faire du bien, et je les planterai dans ce pays-ci solidement de tout mon cœur et de toute mon âme ».

Le chapitre 33 répète les mêmes bénédictions en vue du jour où leur Messie serait avec eux : « Et je ferai retourner les captifs de Juda et les captifs d’Israël (les deux maisons)… Et je les purifierai de toute leur iniquité, par laquelle ils ont péché contre moi ; et je pardonnerai toutes leurs iniquités, par lesquelles ils ont péché contre moi, et par lesquelles ils ont péché grièvement contre moi… En ces jours-là, et en ce temps-là, je ferai germer à David le Germe de justice, qui exercera le jugement et la justice en la terre » (« C’est pourquoi le jugement s’unira à la justice et tous ceux qui sont droits de cœur le suivront », psaume 94, 15). « En ces jours-là Juda sera sauvé et Jérusalem habitera en assurance, et c’est ici le nom dont elle sera appelée : l’Éternel notre justice. Car ainsi a dit l’Éternel : Il ne manquera jamais à David d’homme assis sur le trône d’Israël », pas simplement sur Juda. « Ainsi a dit l’Éternel : Si je n’ai pas établi mon alliance touchant le jour et la nuit, si je n’ai point établi les ordonnances des cieux et de la terre ; aussi rejetterai-je la postérité de Jacob et celle de David, mon serviteur, pour ne prendre plus de sa postérité des gens qui dominent sur la postérité d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; car je ferai retourner leurs captifs, et j’aurai compassion d’eux ».

Voyons maintenant Ézéchiel 20. L’Esprit retrace ici l’idolâtrie de la nation entière depuis le moment de leur délivrance hors d’Égypte. Dieu les avait fait sortir et leur avait donné Ses sabbats, comme signe entre Lui et eux ; mais ils s’étaient constamment rebellés dans le désert et avaient profané Ses sabbats. « Mais les enfants se rebellèrent aussi contre moi, ils ne marchèrent point dans mes statuts… ils profanèrent mes sabbats… au désert ». Dieu leur avait dit (Deut. 32 ; Lév. 26) qu’Il les disperserait parmi les nations. Pourtant quand ils furent amenés dans le pays, ils abandonnèrent le Seigneur pour les hauts lieux et le Seigneur jura qu’Il ne voulait plus être invoqué par eux ; mais la nation, endurcie dans son idolâtrie, résolut d’être comme les païens et servit le bois et la pierre. Alors l’Éternel dit qu’Il répandrait Sa fureur et dominerait sur eux. « Et je vous tirerai d’entre les peuples et je vous rassemblerai hors des pays dans lesquels vous aurez été dispersés… et je plaiderai avec vous face à face… et je vous ferai passer sous la verge… et je mettrai à part d’entre vous les rebelles (les apostats) et ceux qui se révoltent contre moi… et ils n’entreront pas dans la terre d’Israël… car en ma sainte montagne… toute la maison d’Israël me servira, dans toute cette terre… quand je vous aurai fait revenir en la terre d’Israël, qui est le pays touchant lequel j’ai levé ma main pour le donner à vos pères… J’allumerai un feu au-dedans de toi…. Et toute chair verra que moi, l’Éternel, je l’ai allumé, et il ne s’éteindra point » (v. 33-44 ; 21, 1-4). Israël est traité ici comme idolâtre au milieu des nations de la terre, de même que Juda est traité pour la réjection de Christ (car Israël n’est jamais retourné pour que leur Messie leur fût présenté comme Il l’a été à Juda), son péché spécial dans lequel il s’est uni avec la quatrième puissance gentile représentée par Pilate. À la fin, il est trouvé étroitement lié avec l’empire gentil et politiquement favorisé par lui dans son état ravivé. L’esprit impur d’idolâtrie ne retourne pas vers les Juifs après le retour du résidu de Babylone. Le Seigneur signale cela en Matthieu 12 : « Et quand l’esprit immonde est sorti de l’homme, il va par les lieux secs cherchant du repos, et il n’en trouve point. Alors il dit : Je retournerai dans ma maison, d’où je suis sorti. Et quand il y est venu, il la trouve vide, balayée et ornée. Alors il va et prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui-même, et étant entrés, ils habitent là ; et le dernier état de cet homme est pire que le premier. Ainsi en sera-t-il de cette génération méchante ». Le verset 4 montre la connexion du jugement des nations avec celui d’Israël.

Ézéchiel 36-39. Dans cette série de chapitres, nous avons d’abord le renouvellement moral de la nation, puis la vivification et la restauration du peuple dans une résurrection nationale ; puis, lorsqu’une fois ils sont restaurés et dans leur pays, leur dernier grand ennemi qui occupe le territoire de l’Assyrien monte contre eux, et trouve sa ruine et sa destruction dans les montagnes d’Israël.

Chapitre 36. La chute passée de la nation est placée devant eux afin qu’ils le reconnaissent devant Dieu. Les nations ont dit : « Ceux-ci sont le peuple de l’Éternel, et (cependant) ils sont sortis de son pays » (v. 20). Mais alors Dieu se souvient que Son nom est engagé, et, pour l’amour de Son saint nom, Il les délivre. Puis, comme Il l’avait montré à Nicodème, un docteur en Israël, la nouvelle naissance était nécessaire, même pour la jouissance des bénédictions terrestres ; chose qu’en son caractère de docteur en Israël il aurait dû savoir par le témoignage des prophètes. « Et je répandrai sur vous des eaux nettes… je vous donnerai un nouveau cœur… et je mettrai mon Esprit au-dedans de vous… et vous demeurerez au pays que j’ai donné à vos pères… et je multiplierai le fruit des arbres et le revenu des champs… Je vous ferai habiter dans des villes et les lieux déserts seront rebâtis » etc. La nation est ainsi moralement renouvelée afin qu’ils s’abhorrent devant Dieu à cause de leurs péchés.

Chapitre 37. Dans la vision de ce chapitre, nous avons une figure de la résurrection finale du peuple. Le prophète voit une vallée couverte d’ossements secs auxquels il prophétise comme il lui a été ordonné ; et il y eut un bruit et un tremblement et ils se rassemblèrent, et les tendons et la chair les couvrirent et le souffle leur revint et ils vécurent. « Alors il me dit : Fils d’homme, ces os sont toute la maison d’Israël. Voici ils disent (dans la captivité) : Nos os sont devenus secs, notre attente est perdue ; c’en est fait de nous. Ainsi a dit le Seigneur Éternel : Mon peuple, je vais ouvrir vos sépulcres, et je vous tirerai hors de vos sépulcres, et vous ferai rentrer dans la terre d’Israël… Et je mettrai mon esprit en vous et vous revivrez et je vous placerai sur votre propre terre ». L’image de la résurrection est ici employée pour montrer le rassemblement, dans leur pays, de la nation longtemps perdue, en apparence, parmi les nations de la terre. Elle ne s’applique, en réalité, qu’à la terre, et non au rassemblement actuel des saints qui sont morts dans le Seigneur ; autrement ce serait « dans le ciel » et non « sur la terre », qu’ils seraient amenés. Dans ce qui suit nous trouvons que Juda et Israël, longtemps séparés, sont réunis en une seule nation, sous un seul roi. Dieu dresse Son tabernacle et Son sanctuaire parmi eux et établit Son alliance de paix.

Dans les chapitres 38 et 39, l’Assyrien, l’ancien ennemi du peuple, au temps où il était reconnu de Dieu — « la verge de la colère de l’Éternel » (És. 10, 5, contre Son peuple pour le châtier de leurs péchés) — est ici introduit sous le nom de Gog, le prince de Rosh (Russie), Méshec (Moscou) et Tubal (Tobolsk). Il possède le territoire occupé par la Russie, ou ce que cette puissance aura réuni sous sa domination en ce jour-là. Il est représenté comme venant méchamment contre la nation en Palestine quand elle est restaurée et en repos. « Tu diras : Je monterai contre le pays dont les villes sont sans murailles ; j’envahirai ceux qui sont en repos, qui habitent en assurance… pour enlever un grand butin et faire un grand pillage, pour remettre ta main sur les déserts qui sont maintenant inhabités, et sur le peuple ramassé d’entre les nations, lequel vaque à son bétail et à ses biens au milieu du pays… Ainsi dit l’Éternel… Tu seras aux derniers jours, et je te ferai venir contre ma terre… N’est-ce pas de toi que j’ai parlé, que j’ai parlé autrefois par le ministère de mes serviteurs les prophètes d’Israël… Et il arrivera… quand Gog viendra contre la terre d’Israël, dit le Seigneur Éternel, que ma colère éclatera… Et j’entrerai en jugement avec lui par la mortalité et par le sang… Et je te ferai retourner en arrière, n’en laissant que de six l’un… Tu tomberas sur les montagnes d’Israël… Voici cela est arrivé et a été fait, dit le Seigneur l’Éternel, c’est ici la journée dont j’ai parlé… Et ils (la maison d’Israël) sauront que je suis le Seigneur, leur Dieu, lorsqu’après les avoir transportés parmi les nations, je les aurai rassemblés en leur terre, et que je n’en aurai laissé demeurer là aucun de reste… Et je ne leur cacherai plus ma face, depuis que j’aurai répandu mon esprit sur la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Éternel ». Comparez aussi pour cette destruction de l’Assyrien, après la restauration du peuple, Ésaïe 14, 24, 25 ; 33. Nous devons soigneusement distinguer Gog, la terre de Magog en Ézéchiel 38 et 39, de Gog et Magog en Apocalypse 20 : le premier s’élève lorsque le peuple est restauré au commencement du royaume ; le dernier, après que les mille ans du royaume sont expirés. « Et quand les mille ans seront accomplis, Satan sera délié de sa prison, et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog », etc. (v. 7, 8).

Daniel 12. Nous avons déjà vu que l’époque de la grande tribulation dont il est parlé ici est celle à laquelle le Seigneur Lui-même fait allusion comme devant arriver au temps où l’abomination de la désolation sera établie dans le temple et qui se termine par la venue du Seigneur Lui-même, et la délivrance du peuple. C’est la fin de la soixante-dixième semaine, quand l’empire latin reconstitué est la pleine expression de l’énergie satanique et dont la destruction prépare le royaume pour Christ. Nous lisons : « En ce temps-là Micaël tiendra ferme… pour les enfants de ton peuple ; et ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’il y a eu des nations, jusqu’à ce temps-là ; et en ce temps-là ton peuple échappera… Et plusieurs (pas tous) de ceux qui dorment dans la poussière de la terre » (ceci est une figure analogue à la mort et à la résurrection morale d’Ésaïe 26, 13-19 et à la résurrection nationale comme elle est présentée par la figure de la vallée des os secs dans Ézéchiel 37) « se réveilleront ; les uns pour la vie éternelle, et les autres pour les opprobres et pour l’infamie éternelle. Et ceux qui auront été intelligents luiront comme la splendeur de l’étendue et ceux qui en auront amené plusieurs à la (instruit plusieurs dans) justice, comme des étoiles à toujours et à perpétuité… Et l’un dit… Quand est-ce que sera la fin de ces merveilles (c’est-à-dire la fin de la tribulation) ? Et il jura que ce sera jusqu’à un temps, et des temps et une moitié des temps « pour mettre fin à la dispersion du peuple saint » : la dernière moitié de la soixante-dixième semaine de Daniel 9.

Joël 3. Il suffit de lire les versets 1, 2, 9-17 pour montrer la connexion : « Car voici, en ces jours-là… auxquels je ferai retourner ceux qui auront été emmenés captifs de Juda et de Jérusalem, j’assemblerai toutes les nations et les ferai descendre en la vallée de Josaphat (le jugement de Jéhovah), et j’entrerai en jugement avec eux, à cause de mon peuple, et de mon héritage d’Israël, lequel ils ont dispersé parmi les nations ; et parce qu’ils ont partagé entre eux mon pays… Publiez ceci parmi les nations… Amassez-vous et venez toutes nations d’alentour, et soyez assemblées…. Que les nations se réveillent, et qu’elles montent à la vallée de Josaphat, car je serai là pour juger toutes les nations d’alentour » (ceci est le jugement des nations vivantes). « Et l’Éternel rugira de Sion, et fera ouïr sa voix de Jérusalem et… sera un asile à son peuple et la force des enfants d’Israël… et Jérusalem ne sera que sainteté, et les étrangers n’y passeront plus ». Elle ne sera plus foulée par les nations ; leurs temps seront pleinement accomplis.

Michée 4 et 5. Cette prophétie montre d’une manière merveilleusement belle la venue et le rejet du Bethléhémite par Son peuple qui est alors délaissé pour un temps, jusqu’à ce que Sion, qui est en travail, ait enfanté et que le Fils soit reconnu comme « né à la nation » (voyez És. 9) ; alors Israël sera restauré. L’Assyrien alors monte, et Celui qu’ils avaient rejeté devient leur paix. « Et il se maintiendra et gouvernera par la force de l’Éternel… Et c’est lui qui fera la paix, après que l’Assyrien sera entré dans notre pays, et qu’il aura mis le pied dans nos palais… » Il « nous délivrera des Assyriens… et le résidu de Jacob sera au milieu de plusieurs peuples comme une rosée qui vient de l’Éternel, et comme une pluie menue qui tombe sur l’herbe, laquelle on n’attend point d’aucun homme, et qu’on n’espère point des enfants des hommes ». Jacob sera le canal de la grâce rafraîchissante de Dieu envers le monde et un témoignage de Sa puissance.

Sophonie 3, 8-20. « C’est pourquoi, attendez-moi, dit l’Éternel, au jour où je me lèverai pour le dégât ; car mon ordonnance est d’amasser les nations… afin de répandre sur elles mon indignation… car tout le pays sera dévoré par le feu de ma jalousie ». Le résidu est ainsi encouragé à attendre du Seigneur ce temps de jugement quand Il se lèvera pour le dégât ; ce jugement seul les rendra libres et enseignera aux nations à invoquer le nom de l’Éternel et à Le servir d’un même cœur. En ce jour-là Dieu rassemblerait Son peuple dispersé au-delà des rivières d’Éthiopie (Euphrate et Nil) et aurait, au milieu d’eux, un peuple se confiant dans le nom de Jéhovah ; et « le résidu d’Israël ne fera point d’iniquité, et ils ne proféreront point de mensonges ; et il n’y aura point dans leurs bouches de langue trompeuse ; aussi ils paîtront et feront leur gîte et il n’y aura personne qui les épouvante. Réjouis-toi avec chant de triomphe, fille de Sion ! Jette des cris de réjouissance, ô Israël ! Réjouis-toi et t’égaies de tout ton cœur, fille de Jérusalem ! L’Éternel a aboli ta condamnation ; il a éloigné ton ennemi ; le Roi d’Israël, l’Éternel, est au milieu de toi ; tu ne sentiras plus de mal. En ce temps-là on dira à Jérusalem : Ne crains point Sion, que tes mains ne soient pas lâches. L’Éternel, ton Dieu, est au milieu de toi ; le Puissant te délivrera ; il se réjouira à cause de toi d’une grande joie, il se reposera dans son amour (vers. angl.), il s’égaiera à cause de toi avec chant de triomphe… je vous rendrai célèbres et un sujet de louanges parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs en votre présence, a dit l’Éternel ».

Aggée 2. « Car ainsi a dit l’Éternel des armées : Encore une fois, et dans peu de temps, j’ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le sec, et j’ébranlerai toutes les nations, et le désiré de toutes les nations viendra, et je remplirai de gloire cette maison, a dit l’Éternel des armées… La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première… J’ébranlerai les cieux et la terre ; je renverserai le trône des royaumes, je détruirai la force des royaumes des nations… dit l’Éternel des armées ». Ce jugement universel qui sert d’introduction à Christ et à la gloire de la nation restaurée, est mentionné par l’Esprit Saint en Hébreux 12, 26, comme encore à venir.

Zacharie 10 à 14. Dans cette série de chapitres nous avons la restauration de Juda et d’Israël, à une époque de jugement universel ; et il en est encore parlé comme d’une chose future, bien longtemps après le retour de Juda de la captivité de Babylone.

« Et il arrivera en ce temps-là que je ferai que Jérusalem sera une pierre pesante à tous les peuples ; tous ceux qui s’en chargeront seront entièrement écrasés, quoique toutes les nations de la terre seront assemblées contre elle… et Jérusalem sera encore habitée en sa place, savoir, à Jérusalem… Et il arrivera qu’en ce temps-là je chercherai à détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem ». Les versets suivants qui parlent de la repentance de la maison de David et de la nation sont extrêmement beaux. Le Messie rejeté est le Jéhovah qui les délivre. Ils regardent vers Celui qu’ils ont percé. Il y a un grand deuil dans le pays, tel que fut le deuil de la plaine de Meguiddo. Cette allusion à 2 Chroniques 35, 22 est extrêmement touchante. , dans les derniers jours de leur précédente histoire, leur roi fidèle, Josias, était tombé ; et la nation avait pleuré et mené grand deuil sur son roi égorgé. Ici, ils apprennent à pleurer dans la poussière, lorsqu’ils apprennent que le roi, que leur nation a crucifié, est l’Éternel des armées Lui-même.

Dans l’histoire passée de la nation, nous avons vu comment ils étaient tombés ; — le peuple, les prêtres, les prophètes et les rois. — Ici nous trouvons ces différentes classes toutes représentées dans cette repentance nationale et pourtant individuelle. La maison de David qui représente les rois — la maison de Nathan, les prophètes — la maison de Lévi, les sacrificateurs — la maison de Shimhi (Siméon), le peuple.

Juda est ici traité, dans le pays, pour le rejet de Christ, et non comme Israël, ainsi que nous l’avons vu, pour cause d’idolâtrie. « Et… dans toute la terre… deux parties seront retranchées en elle, et défaudront, mais la troisième y demeurera de reste. Et j’amènerai la troisième partie au feu ; je les affinerai comme on affine l’argent, et je les éprouverai comme on éprouve l’or ; chacun d’eux invoquera mon nom, et je l’exaucerai ; je dirai : C’est mon peuple (Ammi). Et il dira : l’Éternel est mon Dieu ». La sentence : « Appelle son nom Lo-Ammi, car vous n’êtes point mon peuple et je ne serai point votre Dieu », etc., Osée 1, 9, est enlevée.

Dans le chapitre 14, le Seigneur apparaît pour leur délivrance à l’endroit d’où « la gloire » du Dieu d’Israël était partie quand Il transféra « l’épée » aux Gentils. De cette même place, Il était entré dans Jérusalem comme leur Roi, conformément à ce prophète au chapitre 9, monté sur le poulain d’une ânesse. Sur la même montagne des Oliviers, Il s’était assis en Matthieu 24 entouré de Ses disciples juifs ; et puis Il avait quitté Sa nation jusqu’au jour où ils diraient : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur », et Il les avait instruits touchant la restauration et le rassemblement de leur nation des quatre coins de la terre à la venue du Fils de l’homme dans Sa gloire. De la même montagne, Il était remonté au ciel après avoir été rejeté et crucifié par Sa nation (Act. 1). Et c’est sur cette même montagne que Ses pieds se tiendront debout quand Il reviendra pour leur pleine et entière délivrance en grâce : « Alors l’Éternel sortira et combattra contre ces nations-là… Et Ses pieds se tiendront debout en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté d’orient… Alors l’Éternel mon Dieu viendra et tous les saints seront avec toi… Et il arrivera qu’en ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem… Et l’Éternel sera roi sur toute la terre… Et toute la terre deviendra comme la campagne depuis Guéba jusqu’à Rimmon, vers le milieu de Jérusalem, laquelle sera exaltée et habitée en sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu’à l’entrée de la première porte, et jusqu’à la porte des encoignures ; et depuis la tour de Hananeël, jusqu’aux pressoirs du roi… Et il arrivera que tous ceux qui seront restés de toutes les nations venues contre Jérusalem, monteront en foule chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, et pour célébrer la fête des Tabernacles ».

Nous avons suivi sans trop de commentaires, et en laissant l’Écriture parler par elle-même, ce qu’elle a fait par la loi, les prophètes, les Psaumes qui tous parlent d’une époque de jugement universel, lorsque Dieu vient à s’occuper de nouveau directement de la terre, la nation d’Israël étant l’objet spécialement devant Lui, toutes ces voies préparant le chemin pour le royaume de Dieu en Sion et en la terre restaurée, à l’époque du rétablissement de toutes choses : et nous avons vu, bien distinctement, que cette époque de jugement est synchronique avec la supputation de la dernière partie de la soixante-dixième semaine de Daniel 9 — la crise décisive de l’histoire du monde. Mais avant de clore ce sujet, je voudrais signaler brièvement la position des saints célestes et glorifiés — l’Église des premiers-nés — durant ces scènes de jugement universel. Nous les avons vus enlevés, pour être toujours avec le Seigneur à l’époque de la première résurrection (où s’accomplissent les paroles d’Ésaïe 25, 8 ; 1 Corinthiens 15, 54 : « La mort est engloutie en victoire ») lorsque commence cette période de jugement. Nous trouvons cela dans le livre de l’Apocalypse, dans les chapitres 4 à 19 qui s’occupent de cette période de jugement précurseur du royaume ; il en est aussi question dans d’autres passages. Dans le chapitre 1, nous avons « les choses que tu as vues », la vision de Christ marchant au milieu des chandeliers. Chapitres 2 et 3, « les choses qui sont » (v. 19), ou le temps de l’Église comme porte-lumière ici-bas pour Christ. Dans sa place de responsabilité, les traits variés qui devaient marquer son existence dans ce monde sont esquissés, depuis l’abandon de son premier amour jusqu’à ce qu’elle est menacée d’un rejet total — « Je te vomirai de ma bouche ». — Sans nul doute, c’est à sept assemblées locales en Asie que sont adressées ces épîtres solennelles ; mais l’état moral de chacune d’elles est saisi pour décrire tout ce qui se trouverait dans la chrétienté. Que ces sept assemblées et elles seules ne pouvaient pas être désignées comme « les choses, qui sont », ressort avec évidence du fait qu’elles ne constituaient nullement tout ce qui existait alors ; et en outre, le chapitre 3, 10 indique que c’est tout le temps de l’existence de l’Église sur la terre qui est envisagé, ce verset promettant que le vainqueur qui garderait la parole de la patience de Christ serait gardé de « l’heure de la tentation qui va arriver sur tout le monde habitable pour éprouver ceux qui habitent sur la terre » — la période de jugement que nous venons d’examiner et qui introduit, ou plutôt, précède le royaume. Le chapitre 4, etc., « Les choses qui doivent arriver après celles-ci » μετα ταυτα commence cette période : « Monte ici, et je te montrerai les choses qui doivent arriver après celles-ci ». Nous ne pouvons pas mettre en doute que, dans ces chapitres, il se trouve des traits présentant les points principaux qui caractérisent la période prolongée depuis les jours apostoliques jusqu’à la fin du siècle ; mais quand nous en venons aux détails, l’interprétation ne peut s’appliquer, en vérité, qu’à la crise de l’histoire du monde.

À travers tout le cours de ces chapitres de l’Apocalypse, nous trouvons une compagnie assise dans les cieux, calme et paisible au milieu des tonnerres, des éclairs et des jugements, initiée à la pensée de Dieu, et comprenant parfaitement tout ce qui se passe sur la terre au-dessous d’elle. Dans le chapitre 4, nous les trouvons en présence d’un trône de jugement, assis comme rois et sacrificateurs, habillés de vêtements blancs et ayant sur la tête des couronnes d’or — le nombre complet des saints célestes reçus à la venue de Christ. Dans le chapitre 5, un d’entre eux explique au prophète des choses qui le troublaient ; et on les voit encore vaquant à leur service sacerdotal autour de l’Agneau. Puis, dans le chapitre 7, nous les trouvons encore dans le ciel ; et l’un d’eux donne au prophète des explications sur les cent quarante-quatre mille d’Israël, et sur la multitude des saints portant des palmes qui avaient été scellés pour être préservés à travers le jugement pour la terre milléniale, et qui ne sont plus sujets à la faim, à la soif, ni à la douleur. Dans le chapitre 12, nous entendons leurs voix célébrant la chute de Satan et de ses anges hors des lieux célestes. « Malheur aux habitants de la terre » est proclamé, parce que Satan est descendu dans une grande colère, n’ayant que peu de temps — la fin des mille deux cent soixante jours de la puissance de la Bête. Les souffrances des saints célestes cessent dès qu’ils sont enlevés, et juste avant que commencent celles des saints juifs scellés pour la préservation. Dans le chapitre 13, ces saints célestes sont les objets des blasphèmes de Satan par le moyen de la Bête ; il ne peut plus les accuser ou leur causer de la peine ; alors il blasphème « contre ceux qui habitent dans les cieux ». Dans le chapitre 19, après les noces de l’Agneau, nous voyons Christ, comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, venant en jugement accompagné des saints célestes, habillés de fin lin qui est la justice des saints (comparez aussi chapitre 17, 14). Il vient pour exercer Son pouvoir sur les nations, et pour les gouverner avec un sceptre de fer, choses dans lesquelles les saints ont part avec Lui. Voyez psaume 2, 9 : « Tu les briseras avec un sceptre de fer, et tu les mettras en pièces comme un vaisseau de potier », avec Apocalypse 2, 26-27 : « Celui qui vaincra… je lui donnerai autorité sur les nations ; et il les paîtra avec une verge de fer, comme sont brisés les vaisseaux d’un potier, selon que moi aussi j’ai reçu de mon Père ». Ensuite, dans le chapitre 20, les trônes sont établis, et « ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné… ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ et ils régneront avec lui mille ans ». Dans le verset 4, nous trouvons trois classes. La première, ceux qui avaient été enlevés à la venue de Christ ; la seconde, ceux qui, pendant l’intervalle du jugement avant Son apparition, avaient été décapités pour le témoignage de Jésus et pour la parole de Dieu, les martyrs sous le cinquième sceau (6, 9) ; et la troisième, ceux qui, pendant la colère de la Bête, dans son dernier effort, poussé par Satan, « n’avaient pas rendu hommage à la Bête, ni à son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main ». Ces deux dernières classes ne sont pas privées de leur bénédiction pour avoir souffert. Ils perdent celles du royaume terrestre, mais ne sont pas oubliés et reçoivent la bénédiction céleste avec ceux qui avaient été enlevés à la venue de Christ.