Écho du Témoignage:Les voies de Dieu. Le gouvernement, la grâce et la gloire/Partie 6

De mipe
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La gloire ou le royaume

Cette courte période de jugement universel que nous avons considérée purifie la sphère du royaume de tous les scandales et de tous ceux qui commettent l’iniquité, et se termine par la venue du Fils de l’homme avec puissance et grande gloire pour exécuter le dernier coup de jugement et régner sur le monde pendant la durée du royaume. Quand il sera établi, Dieu aura alors accompli, en Son Fils et par Lui, Ses conseils et Ses desseins quant à tout ce qui avait été remis entre les mains du premier Adam, et souillé et détruit par lui.

Nous avons vu le premier Adam, innocent et entouré de bénédictions, tomber et perdre ainsi sa place de domination sur toute la terre, et assujettissant par sa chute toute la création à la vanité (Rom. 8, 20). Livré à lui-même, une fois tombé, et hors du centre du bien, il remplit la terre de corruption et de violence, et Satan usurpe la place que Dieu aurait dû avoir dans sa pensée. Nous avons vu ensuite les trois grands systèmes établis dans le monde : le Juif sous la loi ; le Gentil sans loi, et revêtu du pouvoir suprême ; et l’Église sous la grâce — chacun ne servant qu’à prouver que l’homme manque toujours quand quelque chose lui est confié ; je parle de l’Église comme témoin dans le monde, dans la place de responsabilité et de témoignage, et non comme corps de Christ dans le ciel.

Dans les jours du royaume, le dernier Adam sera là. Dans Sa propre humanité, parfaite, sans tâche, Il vint et se tint au milieu des ruines d’un monde perdu, et eut à faire face à Satan qui avait obtenu son pouvoir par les convoitises du premier Adam déchu (Luc 4). Il se tint dans Son héritage et trouva « les royaumes du monde et leur gloire », entre les mains de Satan, souillés par le péché et en ruine. Il le prit ainsi avec son fardeau de péchés et de souillures ; Il déjoua et vainquit Satan dans le lieu de sa puissance ; Il lia l’homme fort et commença à le dépouiller de ses biens. Le prince de ce monde vint, mais n’avait rien en Lui. Il descendit dans le domaine de celui « qui avait la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb. 2), et par Sa mort Il détruisit son pouvoir. Au temps convenable, Il le chassera, lui et ses anges, des lieux célestes (Apoc. 12) ; et quand, pendant une courte période, il aura consommé sa prodigieuse méchanceté dans l’empire latin ravivé et dans l’Antichrist, Il le liera et le jettera dans l’abîme, jusqu’à ce que les mille ans du royaume soient accomplis, et alors Il le jettera dans l’étang de feu. Quand Christ était ici-bas, Il manifestait « les puissances du siècle à venir » ou du royaume, chassant dehors les malins esprits et guérissant les malades. Quand ce jour-là sera venu, Satan sera dans l’abîme, et « les yeux des aveugles seront ouverts, et les oreilles des sourds seront débouchées. Alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet chantera en triomphe » (És. 35).

La création, qui a été assujettie à la vanité, non de sa propre volonté, mais par le fait de l’homme lorsqu’il tomba, et qui soupire et est en travail, attendant le jour de sa délivrance, sera délivrée de la servitude de la corruption dans la liberté de la gloire des enfants de Dieu. Nous lisons en Genèse 3 : « La terre sera maudite à cause de toi, et elle te produira des épines et des chardons ». Mais, au jour de sa régénération, « au lieu de l’épine croîtra le sapin, et au lieu des ronces croîtra le myrte. Le désert et le lieu aride se réjouiront, et le lieu solitaire s’égaiera, et fleurira comme une rose » Et la sentence prononcée sur Caïn : « Quand tu laboureras la terre, elle ne te rendra plus son fruit », sera enlevée ; car nous lisons qu’au jour où Dieu fera briller Sa face sur Israël restauré, alors : « La terre produira son fruit, Dieu, notre Dieu, nous bénira ; Dieu nous bénira, et tous les bouts de la terre le craindront » (Ps. 67).

Le Juif restauré sera le centre du gouvernement de Dieu reconnu dans le monde sous Christ ; la suprématie sur les nations établie en Celui qui s’élèvera pour régner sur eux ; la royauté juive restaurée dans la maison de David, et la sacrificature réalisée dans son excellence et sa pureté.

Les hommes avaient entrepris de se former à Babel un nom et un centre en dehors de Dieu, et avaient été divisés en nations et en langues (Gen. 11). Israël était la nation relativement à laquelle ils avaient reçu leur héritage ; il était désigné comme le centre du gouvernement de Dieu dans le monde (Deut. 32, 8) : il se montra indigne de cette confiance, comme nous lisons de Jérusalem : « Ainsi a dit le Seigneur, l’Éternel : C’est ici cette Jérusalem que j’avais placée au milieu des nations et des pays qui sont autour d’elle. Elle a changé mes ordonnances en une méchanceté pire que celle des nations, et mes statuts en une méchanceté pire que celle des pays qui sont autour d’elle ; car ils ont rejeté mes ordonnances, et n’ont point marché dans mes statuts » (Éz. 5, 5, 6). Et le roi gentil s’efforça de constituer une unité religieuse en dehors de Dieu (Dan. 3). Nombreux ont été les centres d’union proposés par les hommes pour contrecarrer la sentence de dispersion prononcée par Dieu à Babel ; mais chaque fois ils ont échoué — Dieu n’en a qu’un ! « Le sceptre ne se départira point de Juda, ni le législateur d’entre ses pieds jusqu’à ce que le Shilo vienne, et à Lui appartient l’assemblée des peuples » (Gen. 49, 10). Quand Il vint à Juda, Il fut rejeté — « Beauté et Cordon » furent brisés (Zach. 11) et il n’y eut pas de rassemblement des nations. Son nom fut encore proposé comme centre lorsqu’à la Pentecôte, la miséricorde se réjouit au-dessus du jugement, et que Dieu, en grâce, prit occasion des langues, le signe du jugement, pour laisser chaque nation entendre parler dans la langue de son pays des œuvres merveilleuses et de la grâce de Dieu. Mais là encore son centre fut refusé, et il n’y eut pas de rassemblement des nations, mais un peuple tiré des nations pour Son nom et pour le ciel, où le centre du rassemblement, refusé sur la terre, avait été transporté. Dans les jours du royaume dont nous parlons s’accomplit ce que nous trouvons révélé en Genèse 28 au pèlerin Jacob, dans un songe d’une échelle unissant le ciel et la terre (Dieu Lui-même faisant en grâce ce que l’homme, dans sa volonté propre, avait tenté de faire à Babel). Nous voyons un type des jours du royaume quand Christ (ainsi que nous en informe Jean 1, 52) sera le lien d’union entre les cieux habités par les saints glorifiés et la terre milléniale ; quand la postérité de Jacob, maintenant vagabonde sur toute la surface de la terre, sans pays ni autel, sera « comme la poussière de la terre », et que Dieu les aura ramenés dans leur pays et leur aura fait tout ce qu’Il a promis (Gen. 28, 15). La semence de Jacob sera alors la tête et non pas la queue (Deut. 28, 13) ; et « plusieurs peuples, et de puissantes nations viendront rechercher l’Éternel des armées à Jérusalem et y supplier l’Éternel. Ainsi a dit l’Éternel des armées : Il arrivera en ce jour-là que dix hommes de toutes les langues des nations empoigneront et tiendront ferme le pan de la robe d’un Juif, en disant : Nous irons avec vous, car nous avons entendu que Dieu est avec vous » (Zach. 8, 23).

Autre chose. Jéhovah avait passé le Jourdain au-devant des tribus, sous Josué, dans leurs premiers jours, en prenant le titre de « Dominateur de toute la terre » (Jos. 3) ; mais quand Israël cessa d’être un témoin de ce titre et fut mis de côté et la domination transférée aux Gentils, Dieu prit le titre de « Dieu du ciel », ainsi que nous l’avons vu auparavant, et le conserve tout le long des « temps des Gentils ». Mais, pendant la scène de jugement préparatoire que nous avons considérée, Ses droits comme « le Dieu de la terre » sont de nouveau proclamés par Ses témoins (Apoc. 11) ; Il prend alors pleinement ce titre, et les biens des Gentils qui désirèrent le monde sans Dieu sont consacrés au Dieu de toute la terre (Mich. 4, 13). « Et l’Éternel sera Roi sur toute la terre ; en ce jour-là il n’y aura qu’un seul Éternel et son nom ne sera qu’un » (Zach. 14, 9 ; voyez aussi És. 54, 5).

Jérusalem, foulée par les Gentils jusqu’à ce que les temps des Gentils soient accomplis, sera alors restaurée ; quand le Rédempteur sera venu à Sion (Ésaïe 59 ; Romains 11), il lui sera dit : « Lève-toi, sois illuminée ; car ta lumière est venue et la gloire de l’Éternel s’est levée sur toi ; car voici les ténèbres couvriront la terre, et l’obscurité couvrira les peuples : mais l’Éternel se lèvera sur toi, et sa gloire paraîtra sur toi. Et les nations marcheront à ta lumière, et les rois à la splendeur qui se lèvera sur toi. Élève tes yeux à l’environ et regarde, tous ceux-ci sont assemblés, ils sont venus vers toi ; tes fils viendront de loin, et tes filles seront nourries à tes côtés (vers. angl.) ; la puissance des nations sera venue à toi ; une abondance de chameaux te couvrira ; les dromadaires de Madian et de Épha et tous ceux de Sheba viendront ; ils apporteront de l’or et de l’encens et publieront les louanges de l’Éternel. Toutes les brebis de Kédar seront assemblées vers toi ; les moutons de Nebaïoth seront pour ton service, ils seront agréables étant offerts sur mon autel, et je rendrai magnifique la maison de ma gloire… Tes portes seront aussi continuellement ouvertes ; elles ne seront fermées ni jour, ni nuit, afin que les forces des nations te soient amenées et que leurs rois y soient conduits. Car la nation et le royaume qui ne te serviront point périront, et ces nations-là seront réduites en une entière désolation… Les enfants de ceux qui t’auront affligée viendront vers toi en se courbant, et tous ceux qui te méprisaient tomberont à tes pieds et t’appelleront : la ville de l’Éternel, la Sion du Saint d’Israël. Au lieu que tu as été délaissée et haïe tellement qu’il n’y avait personne qui passât parmi toi, je te mettrai dans une élévation éternelle, dans une joie qui sera de génération en génération… Je ferai venir de l’or au lieu d’airain, de l’argent au lieu de fer, et de l’airain au lieu de bois, et du fer au lieu des pierres, et je ferai que la paix te gouvernera, et que tes exacteurs ne feront que justice. On n’entendra plus parler de violence en ton pays, ni de dégât, ni de calamité en tes contrées ; mais tu appelleras tes murailles Salut et tes portes Louange ». Voyez aussi Ésaïe 65 : « Voici : Je vais créer Jérusalem pour n’être que joie et son peuple pour n’être qu’allégresse. Je m’égaierai en Jérusalem, et je me réjouirai sur mon peuple, et on n’y entendra plus de voix de pleurs, ni de voix de clameurs… Ils bâtiront des maisons et y habiteront ; ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront point des maisons, afin qu’un autre y habite ; ils ne planteront pas des vignes afin qu’un autre en mange le fruit ; car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, et mes élus jouiront longtemps du travail de leurs mains. Ils ne travailleront plus en vain, et n’engendreront point pour le trouble, car ils seront la postérité des bénis de l’Éternel et ceux qui sortiront d’eux les joindront. Le lion et l’agneau paîtront ensemble, et le lion mangera du fourrage comme le bœuf, et la poudre sera la nourriture du serpent ; on ne nuira point et on ne fera aucun dommage dans toute la montagne de ma sainteté, a dit l’Éternel des armées » (És. 65). Jérusalem longtemps délaissée par Jéhovah, comme nous en informe le commencement d’Ézéchiel lorsque Sa gloire remonta au ciel et qu’Il transféra l’épée aux Gentils, redevient la demeure de Sa gloire. Ézéchiel en vue du jour de Sa gloire décrit, dans les chapitres 40-44, le sanctuaire et la cité restaurée. Nous lisons dans le chapitre 43, 2-5 : « Et voici la gloire du Dieu d’Israël qui venait de devers le chemin d’orient, et le bruit qu’il menait était comme le bruit de beaucoup d’eaux et la terre resplendissait de sa gloire. Et c’était selon l’apparence de la vision que j’avais vue, même selon la vision que j’avais vue, lorsque je vins pour détruire la cité… (vers. angl.). Et la gloire de l’Éternel entra dans la maison, et voici la gloire de l’Éternel remplit la maison ». Et encore : « Le nom de la cité depuis ce jour sera « Jéhovah Shamma » ou « l’Éternel est là » (chap. 48). « Et en ce jour-là on appellera Jérusalem le trône de l’Éternel ; et toutes les nations s’assembleront vers elle au nom de l’Éternel à Jérusalem » (Jér. 3, 17), et cela lorsque Israël et Juda ne seront qu’une même nation dans le pays.

Son peuple. — Ils seront tous justes, comme nous lisons en Ésaïe 4, 3 : « Et il arrivera que celui qui sera laissé dans Sion, et que celui qui sera demeuré de reste dans Jérusalem sera appelé saint, savoir tous ceux qui seront laissés parmi les vivants à Jérusalem » (vers. angl.). Et encore : « Et quant à ton peuple, ils seront tous justes ; ils posséderont éternellement la terre ; le germe de mes plantes, l’œuvre de mes mains, afin que je sois glorifié » (És. 60, 21). La loi sera écrite dans leurs cœurs : « Après ces jours-là, dit l’Éternel, je mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Jér. 31, 33).

Les nations aussi invoqueront le nom de l’Éternel. Après qu’Il aura exécuté le jugement qui délivre le résidu de Son peuple, nous lisons : « Alors je changerai aux peuples leurs lèvres en lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Éternel, pour le servir d’un même esprit » (Soph. 3, 9). Et encore : « Tous les bouts de la terre s’en souviendront, et se convertiront à l’Éternel, et toutes les familles des nations se prosterneront devant toi » (Ps. 22, 27).

Les promesses sans condition faites aux pères seront alors accomplies en grâce, et amenées, comme nous l’avons vu, par le jugement. Le psaume 105 le prophétise et offre des actions de grâces à Jéhovah, et invite la semence d’Abraham et de Jacob, à qui elles ont été faites, à chanter et à donner gloire à Son nom. Car Il est l’Éternel notre Dieu ; Ses jugements sont sur toute la terre. Il s’est souvenu à jamais de Son alliance, de la parole qu’Il a commandée en mille générations ; du traité qu’Il a fait avec Abraham, et du serment qu’Il a fait à Isaac, lequel Il a ratifié pour être une ordonnance à Jacob, et à Israël pour être une alliance éternelle ; en disant : Je te donnerai le pays de Canaan pour être le lot de ton héritage (v. 7-11). Nous pouvons nous souvenir qu’en considérant l’histoire passée de la nation nous avons vu que ces promesses n’ont pas encore été accomplies : le peuple ayant pris son héritage sous la loi, l’a perdu. Elles leur seront ratifiées en grâce souveraine, et, comme le déclare le verset 7, par le jugement, démontrant très clairement que leur application est encore future.

La connaissance du Seigneur et Sa gloire couvriront la terre comme les eaux couvrent la mer ; et le trône de Dieu et Son gouvernement en justice seront reconnus dans le monde. « Le jugement s’unira à la justice » (Ps. 94, 15). Et « la justice et le jugement seront la base de son trône » (97, 2). Christ sera le prince de ce monde, et Satan qui en est maintenant le prince sera lié. L’obéissance sera accordée à Son pouvoir manifesté ; et quand cette obéissance ne sera pas rendue, le retranchement en sera le résultat, chose qui, si elle a lieu pendant la continuation du royaume, sera reconnue comme l’effet des actes judiciaires de Dieu ; et tout se poursuivra en paix et heureusement. Satan ne sera plus là pour agir sur l’homme et l’exciter au péché. Nous trouvons au psaume 101 les principes du gouvernement du Messie dans le pays. « Le cœur mauvais se retirera d’auprès de moi, je n’avouerai point le méchant. Je retrancherai celui qui médit en secret de son prochain ; je ne pourrai pas souffrir celui qui a les yeux élevés et le cœur enflé. Je prendrai garde aux gens de bien du pays, afin qu’ils demeurent avec moi… Celui qui usera de tromperie ne demeurera point dans ma maison ; celui qui profère mensonge ne sera point affermi devant mes yeux. Je retrancherai chaque matin tous les méchants du pays, afin d’exterminer de la cité de l’Éternel tous les ouvriers d’iniquité ». Nous trouvons aussi le retranchement comme résultat du péché dans Ésaïe 65, 20, où nous lisons : « Le pécheur âgé de cent ans sera maudit », c’est-à-dire que s’il est retranché, cet acte sera reconnu comme retranchement pour cause de péché dans le gouvernement de Dieu. Le royaume d’Israël sera le centre terrestre de l’administration du gouvernement de Dieu dans le monde : « Il jugera justement ton peuple, et équitablement ceux des tiens qui seront affligés… Il descendra comme la pluie sur le regain, et comme la menue pluie sur l’herbe fauchée de la terre. En son temps le juste fleurira, et il y aura abondance de paix jusqu’à ce qu’il n’y ait point de lune. Même il dominera depuis une mer jusqu’à l’autre, et depuis le fleuve jusqu’aux bouts de la terre. Les rois de Tarsis et des îles lui présenteront des dons, les rois de Sheba et de Seba lui présenteront des dons. Tous les rois aussi se présenteront devant lui, toutes les nations le serviront… Une poignée de froment étant semée dans la terre, au sommet des montagnes, son fruit mènera du bruit comme les arbres du Liban, et les hommes fleuriront par les villes, comme l’herbe de la terre. Béni soit l’Éternel Dieu, le Dieu d’Israël, qui seul fait des choses merveilleuses. Béni soit aussi le nom de sa gloire et que toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen, oui, Amen ! » (Ps. 72). Et encore : « Voici, un roi régnera en justice, et des princes présideront avec équité… Le jugement habitera au désert, et la justice se tiendra en Carmel. La paix sera l’effet de la justice, et le labourage de la justice sera le repos et la sûreté à jamais » (És. 32).

Jusqu’ici nous avons brièvement mentionné les bénédictions terrestres du royaume. Nous avons laissé les saints célestes, qui avaient été enlevés au ciel à la venue de Christ, ainsi que ceux qui étaient morts martyrs pendant la crise de jugement qui avait introduit le royaume, assis sur des trônes à Sa manifestation, pour régner avec Lui mille ans. Voyons maintenant les bénédictions célestes du royaume. Dans Apocalypse 21, 9 à 22, 5, nous trouvons une description de la manifestation milléniale de la Jérusalem céleste au monde. Le prophète la voit descendant (non pas descendue : ceci, elle ne le fait jamais) du ciel d’auprès de Dieu. Ce que les saints devraient être dans ces jours d’épreuve — « des luminaires dans le monde » (Phil. 2) — l’Église l’est dans les lieux célestes, au jour de la gloire, réfléchissant devant le monde toutes les gloires de Dieu et de l’Agneau, siège de la puissance céleste administrative du royaume (« ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? ») ; sa position et son caractère célestes, et pourtant sa connexion avec la terre milléniale révélés — revêtue de gloire divine semblable à celle de celui qui est assis sur le trône au chapitre 4. Des anges sont les heureux portiers de cette cité sûre, qui est le principal fruit du travail de l’âme de Christ. Elle a la plénitude, dans la perfection, du pouvoir administratif, envers et sur le monde : douze portes, car la porte était la place du jugement. Les manifestations variées de la nature de Dieu, sous la figure de pierres précieuses, qui ont brillé dans la création (Éz. 28) et dans la grâce, sur le pectoral du souverain sacrificateur (Ex. 28), brillent ici dans la gloire. La cité et sa rue sont formées de justice divine, de quoi l’or est toujours l’emblème, et de sainteté de vérité « comme du verre transparent ». Le Seigneur Dieu, le Tout-puissant et l’Agneau en sont le temple et la lumière. Les nations (épargnées à travers les jugements exécutés sur la terre) marchent à la lumière de la cité céleste, et les rois de la terre rapportent à elle (jamais n’apportent en elle) leur gloire et leur honneur ; ils reconnaissent que le royaume céleste maintenant établi et les cieux eux-mêmes sont la source de la bénédiction pour la terre.

« Le Seigneur répondra aux cieux, et les cieux répondront à la terre » ; et il est reconnu que « les cieux dominent » (Dan. 4, 26). Aucun mal, qu’il provienne de l’homme ou de Satan, ne s’y trouve, et rien n’y entre de ce qui souille ou qui prononce le mensonge, mais seulement ceux qui sont écrits au livre de vie de l’Agneau. Le fleuve de Dieu et les fruits de l’arbre de vie sont pour le rafraîchissement des rachetés du Seigneur ; il n’y a plus là maintenant d’arbre de responsabilité, mais un seul arbre qui est l’arbre de vie, et dont les feuilles sont pour la guérison des nations de la terre. La cité est le vase de la grâce envers le monde dans ce jour-là. — La grâce la caractérise ; de même que la suprématie royale du sanctuaire terrestre restauré et de la cité de Jérusalem est à jamais maintenue, car nous lisons : « La nation et le royaume qui ne te serviront point périront » (És. 60, 12).

Ainsi nous trouvons tout ce qui avait été ruiné et souillé par l’homme, réalisé au jour du royaume en Christ et sous Lui. Les trois grands systèmes, élevés par Dieu, et détruits par les hommes, sont établis en gloire. Le Juif dans une suprématie et une bénédiction terrestres ; le Gentil, béni de toute part d’une manière subordonnée, et gouverné en justice ; et l’Église de Dieu dans la gloire céleste, et centre de l’administration du royaume et canal de la grâce pour le monde : la rivière de Dieu (Ps. 65). Son courant de bénédiction, toujours rempli d’eau, a été toujours desséché dans son flux à travers le monde, non pas quant à sa source, mais en tant que Dieu formait de temps à autre un canal pour la bénédiction dans le monde et envers Lui ; le canal a été corrompu et Dieu a été forcé de donner aux ondes pures d’autres directions, toujours en vue de la bénédiction de l’homme, le canal s’étant toujours montré indigne du contenu. Au commencement, le fleuve prit naissance en Éden, où il s’agissait d’une dispensation de bien-être et de joie terrestres, et se divisa en quatre bras pour apporter à la terre les richesses d’une telle dispensation. Bientôt, toutefois, comme nous le savons, ses canaux se corrompirent et il ne se trouva plus de place pour le flux d’une telle bénédiction, et ainsi les sources furent arrêtées et les canaux effacés par les eaux du déluge.

Puis, lorsqu’Israël fut racheté, et que Dieu se fut placé au milieu d’eux, le fleuve prit naissance dans le rocher qui fut frappé pour Son peuple dans le désert. « Ils burent de ce rocher spirituel qui les suivait » pendant les quarante années de leur voyage, jusqu’à ce qu’ils fussent en sûreté dans le pays. Alors, dans les fêtes journalières et annuelles célébrées en l’honneur de Jéhovah, le peuple fut rafraîchi par les eaux de Siloé qui coulaient doucement parmi eux — la rivière « dont les ruisseaux réjouissaient la ville de Dieu » (Ps. 46). Mais les canaux se corrompirent encore ; de sorte que lorsque Celui qui était leur source vint visiter cette famille, la seule qu’Il connût d’entre toutes les familles de la terre (Amos 3, 2) et qu’Il avait choisie pour être l’objet du flux du fleuve de Dieu et pour en être le canal à l’égard des nations, Il trouva qu’elle s’était tellement corrompue qu’Il ne pouvait plus la reconnaître ou lui permettre de souiller le courant. Et ainsi la source fut de nouveau transférée à une autre place, et le monde devint pleinement ce qu’il était pour Lui et ce qu’il a toujours été depuis lors pour Son peuple, « une terre déserte, altérée et où il n’y a point d’eau » (Ps. 63).

La source devait être maintenant le Fils de l’homme glorifié dans le ciel ; la dispensation, une dispensation de bénédictions spirituelles dans les biens célestes ; et le canal de la bénédiction, les membres de Christ sur la terre. Nous lisons en Jean 7, où le Seigneur passa outre et ne put pas reconnaître le canal (les fêtes qui revenaient chaque année), qui était devenu impropre pour la rivière de Dieu : « Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là, et cria, en disant : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre ». Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit Saint n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Tout infidèle que se soit montré Son peuple dans cette dispensation-ci, et tout obstrué que soit devenu le courant, pourtant il coule encore, et ne sera jamais ni épuisé, ni desséché. « Il (le Saint Esprit) habitera avec vous éternellement ».

Mais le jour vient où ce ne sera pas seulement une dispensation de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, mais une dispensation de biens terrestres aussi ; où il y aura la gloire des célestes et celle des terrestres ; où toutes choses, tant celles qui sont dans les cieux que celles qui sont sur la terre, seront rassemblées ensemble en Christ ; où le Seigneur « répondra aux cieux, et les cieux répondront à la terre ; et la terre répondra au froment, au bon vin et à l’huile, et eux répondront à Jizreël » (Os. 2, 21, 22), la semence de Dieu. Le fleuve de Dieu aura alors une double source en bénédiction céleste et en bénédiction terrestre : sa source de gloire céleste sera la Jérusalem céleste — l’Église des glorifiés : « Le fleuve d’eau vive, claire comme du cristal, sort du trône de Dieu et de l’Agneau » (Apoc. 22, 1). Et la source de la gloire terrestre sera le sanctuaire de la Sion terrestre, lorsque les eaux vives découleront de la Jérusalem restaurée pour la bénédiction des Gentils et de la terre milléniale : « Voici les eaux qui sortaient de dessous le seuil de la maison vers l’orient » (Éz. 47 ; voyez Joël 3, 18 ; Zach. 14, 8). Et Christ sera le vrai Melchisédec, un sacrificateur sur Son trône, le lien entre la gloire céleste et la gloire terrestre. La vraie fête des tabernacles sera célébrée, non seulement par les Juifs et les Gentils, mais aussi par les saints dans les lieux célestes, après la moisson ou la récolte, et la vendange du jugement à la fin de ce siècle. « Et il arrivera que tous ceux qui seront restés de toutes les nations venues contre Jérusalem, monteront en foule chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Éternel des armées, pour célébrer la fête des tabernacles ». Et les nations qui refuseront de monter ne participeront point aux courants rafraîchissants de la rivière de Dieu. Que le Seigneur hâte ce jour en Son temps !