Écho du Témoignage:Réflexions pratiques sur les Psaumes/Partie 15

De mipe
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Psaumes 90-106

Le psaume 90 est d’une manière spéciale le soupir d’Israël après la grâce et la restauration des derniers jours, après sa longue affliction. Mais nous voulons appliquer ses principes comme nous avons coutume de le faire. Il contemple deux choses dans le gouvernement de Dieu : la discipline à proprement parler, et la grâce qui satisfait. Ces deux choses sont fondées sur un point : Dieu est seul Dieu, invariable, le même depuis avant la fondation du monde (et à cela se rattache la discipline) ; le temps, qui semble si long, n’est rien pour Lui. Il est l’habitation de Son peuple, son repos, sa demeure, son asile assuré, quels que soient ses égarements. Quant à l’homme, dans le temps, d’un seul mot Il le met de côté, puis le réhabilite. Ils sont comme l’herbe qui croît et se flétrit. Mais quoique ceci soit vrai, lorsque nous comparons Dieu et l’homme, cependant la foi n’oublie pas aussi les voies et les desseins de Dieu vis-à-vis de Son peuple. Quant à Israël, il ne sent que la colère, parce qu’il ne connaît pas encore la réconciliation. Nous savons que ces voies sont amour, mais il n’en reste pas moins vrai qu’il y a une action de Dieu, et nous pouvons l’appliquer. Qui est-ce qui connaît la force de ta colère, et autant qu’il faut te craindre, ta fureur (v. 11) ? Ceci n’est pas arbitraire, mais en rapport avec Sa propre nature et Son caractère. La crainte connaît Dieu en vérité, de sorte que ce qu’Il est, est appliqué au saint jugement de tout ce qui se trouve dans l’âme, afin que rien ne Lui déplaise et n’altère la communion. La colère donc comme discipline — c’est-à-dire déplaisir gouvernemental — est l’expression de cette action de Dieu dans ce qui concerne l’état de l’âme, quand elle n’a pas été sur ses gardes ou qu’elle a suivi sa propre volonté. Cela révèle le caractère de Dieu quant à ce qui, en nous, est opposé à ce caractère. La foi, l’enseignement divin, nous montrent que Sa colère existe ainsi que Sa crainte. Mais lorsque la volonté se plie, notre faiblesse même ne produit pas la terreur, mais un motif de plus pour chercher Dieu. Et Dieu reconnaît cette faiblesse. Il considère de quoi nous sommes faits, et se souvient que nous ne sommes que poussière. Mais lorsque une fois nous avons senti notre incapacité et que nous appliquons notre cœur à la sagesse, dont le commencement est la crainte de Jéhovah, au lieu que Dieu soit obligé de l’enseigner en soumettant notre volonté et en corrigeant notre négligence, le cœur reprend courage, il devient hardi. Ce n’est pas en raisonnant, mais par la grâce, que la confiance est rétablie, et le cœur peut dire : Reviens Éternel ! Jusques à quand ? (v. 13)…

Ceci, nous l’avons souvent vu, est l’expression de la foi. Dieu se propose de bénir et finalement Il bénira Son peuple ; et partant, lorsqu’elle est dans l’angoisse, la foi peut dire : Jusques à quand ? Le moi n’est point la foi, et la crainte de Dieu doit se produire ; mais là où se trouve la foi, la crainte de Dieu jaillit de nouveau dans le sentiment de la grâce connue ; elle dit : Jusques à quand ? Et remarquez-le, il y a une grâce connue. Il n’est pas dit : « Viens », mais « Reviens », non pas comme si Dieu les avait abandonnés (quoique d’après Ses voies, ceci soit vrai pour Israël — Il cache Sa face de la maison de Jacob), mais nous attendons qu’Il se retourne pour nous donner des grâces présentes et la puissance de Sa faveur. Il veut bénir, Il veut donner la joie et l’allégresse à Son peuple. Elle sait qu’Il prend ses délices en Son peuple, elle y compte : « Rassasie-nous dès le matin ». Quelle parole hardie vis-à-vis de Dieu ! Mais ce n’est que de la confiance ; l’âme est moralement rentrée dans l’amour où Dieu se plaît. Cet état est envisagé aussi comme durable, et nous serons triomphants et joyeux tout le long de nos jours. Pourquoi n’attendrait-elle pas cela du Dieu de bonté ? En Israël, ceci peut être plus extérieur, mais l’esprit qui le dicte est juste. Elle regarde à un Dieu qui refrène Sa colère, qui tient compte du chagrin de Son peuple, quoique ce soit Lui qui l’ait infligé. Regardez en Ésaïe 40 comme ceci est exprimé d’une manière belle et touchante (justement ce qui est désiré ici) ; verset 2 : « Parlez à Jérusalem selon son cœur, et lui criez que son temps marqué est accompli… qu’elle a reçu de la main de l’Éternel le double pour tous ses péchés ». Son cœur a compté à double le châtiment infligé, comparé à ses péchés ; car la réponse à la foi est toujours plus grande que la requête (voir les prières et les réponses dans le psaume 132).

Mais la foi regardant aux pensées et aux desseins de Dieu en bénédiction va plus loin que le retour et le refrènement de Sa colère. Dieu a un but dans Son amour et travaille à son accomplissement ; c’est pourquoi il ne dit pas seulement : « Rassasie-nous dans ton amour », mais : « Que ton œuvre se rende visible à tes serviteurs ». L’œuvre de Dieu rendra la bénédiction parfaite, et ainsi combien sera-t-elle parfaite ! Elle sera manifestée à leur honneur, à leur triomphe. Ainsi en est-il pour nos âmes ; nous ne cherchons pas seulement l’amour qui nous relève, mais l’œuvre positive de Dieu qui produit la bénédiction, en nous rapprochant toujours plus de Lui-même. Ce n’est jamais seulement un relèvement, mais l’âme est rendue plus capable d’apprécier Dieu, et Dieu lui est plus pleinement révélé. Lorsque nous connaîtrons comme nous sommes connus, alors le résultat sera la pleine manifestation de la gloire (ici, il est parlé des enfants, verset 16 ; ce verset se rapporte littéralement à Israël au millénium) ; mais nous attendons l’œuvre complète de Dieu pour nous ressusciter, nous glorifier, et nous faire entrer et habiter dans la gloire. Une autre pensée bien douce aussi s’y ajoute : « Et que le bon plaisir de l’Éternel notre Dieu repose sur nous » (v. 17). Leurs pensées pouvaient difficilement aller au-delà de la bénédiction manifeste et actuelle, mais il en est entièrement ainsi pour nous. Ne serons-nous pas dans la gloire de Christ Lui-même ? tels que Lui, revêtus à Sa ressemblance bénie, devant Dieu notre Père dans un lieu de parfaites délices ? Je n’exclus pas les bénédictions actuelles, par lesquelles nous pouvons être ainsi sous la grâce comme des aloès que Dieu a plantés ; et c’est ce qui a eu lieu lorsque Israël habitait dans les tentes. Ainsi l’Église devrait être, devant Ses anges, un tableau de la grâce, d’ordre, de beauté et de la vie de Jésus manifestée dans chaque croyant en particulier. Aussi les œuvres de nos mains sont affermies pour nous sous la divine faveur.

Psaume 91. J’ai expliqué la combinaison de ce magnifique psaume autre part et je n’ai pas beaucoup à en dire parce qu’il définit les noms de Dieu qui sont pleins de valeur et les effets spécifiques de la foi, allant même jusqu’aux choses directement applicables à Christ, de sorte que le principe général est justement moins facile à déduire et moins lié à ce psaume. Ce serait réduire à quelque chose de vague ce qui est spécifié à dessein. Je prends Jéhovah, tel qu’Il est, comme Dieu, et ainsi celui qui reconnaît ce nom entre sous la protection d’El-Shaddaï pour l’accomplissement particulier des promesses terrestres dans les voies de Dieu. Telle n’est pas notre place ; celui qui s’y conformerait se tromperait ; cependant une foi générale, une confiance du cœur basée là-dessus serait certainement bénie. Il ne parle pas des châtiments d’un père avec lesquels se lie le gouvernement de Dieu.

Ici, aucun mal n’atteint la demeure de ceux qui se confient en Jéhovah. C’est ce qui étonna Asaph jusqu’à ce qu’il entrât dans le sanctuaire de Dieu. Il voyait le méchant prospérer, lui-même en danger à tout moment. C’est le résultat certain de reconnaître Jéhovah lorsque Son gouvernement intervient. Nous pouvons encore apprendre ici quelques-uns des caractères de la confiance. Non seulement c’est la connaissance qu’il existe un Dieu Tout-puissant, qui est au-dessus de toute chose : mais le lieu de Sa révélation de Lui-même doit être connu. La vraie foi connaît ce lieu et s’entretient là avec Dieu. Son nom est révélé à la foi. Pour nous, c’est Christ comme Seigneur et le Père. Ainsi, la foi dans la confession de Son nom en fait un refuge, une forte tour, et de plus se confie en Lui ; c’est une grande chose, car ni puissance du mal, ni aucune détresse ne peuvent détourner l’esprit si l’on se confie au Seigneur, si l’on regarde à Lui. Elle a ici la promesse de Ses soins protecteurs et toujours actifs. Ceci est vrai même dans les maux extérieurs, comme nous le voyons dans Luc 21, 16-18 : le Seigneur dit que quelques-uns seront mis à mort, mais que pas un des cheveux de leur tête ne périra — ils sont tous comptés. La puissance providentielle est tout entière à la disposition de Dieu. La foi est identifiée avec les intérêts du peuple de Dieu (v. 9) ; le propre nom du Seigneur a régné dans le cœur et le vrai nom de Dieu lui est connu ; c’est, comme je l’ai dit, la vraie révélation de Dieu Lui-même connu par Ses enseignements divins. Pour nous, c’est Christ Lui-même, et le Père en Lui. La foi crie. Ce n’est pas seulement une confiance passive, qui est juste à sa place, mais c’est une foi qui communique avec Dieu à cause de ses besoins, parce qu’elle se confie en Lui. Pour la foi, la présence de Dieu est là, ainsi que l’exercice de Sa puissance ; et ceci dans sa véritable application est aussi vrai à présent qu’alors et que pour l’avenir. Le chemin est différent parce que le but est différent, c’est-à-dire un état céleste. Il amène les bénédictions présentes quoiqu’avec des persécutions, et l’assurance de l’éternelle et céleste rédemption.

Le psaume 92 est réellement une louange pour la délivrance finale d’Israël et le nom millénial de Jéhovah en est la clé ainsi que du dernier psaume. Comme les psaumes suivants amènent de nouveau l’unique, il y a ici un principe à remarquer : l’élévation du méchant est finalement suivie de sa destruction. L’homme qui n’est pas instruit par Dieu ne le voit pas ; mais la foi discerne les ennemis du Seigneur dans ses adversaires et dans la puissance du mal qui s’élève et obscurcit l’horizon. Malgré cela, elle a confiance, quoiqu’elle soit plus éprouvée qu’une autre, parce que cette puissance du mal est très pénible pour elle. Quoiqu’il soit mauvais de désirer personnellement la vengeance (nous avons à veiller sur ce sentiment), le chrétien ne doit-il pas se réjouir de ce que la terre sera délivrée de la puissance du mal ? Au contraire — il est dit : Réjouissez-vous, vous prophètes et vous saints apôtres. Il est dit que la foi donne un sens plus vif du mal parce qu’il est hostile à Dieu, à la bonté, à la vérité ; elle se réjouit d’un jugement juste. Mais c’est comme étant l’œuvre du Seigneur, l’œuvre de Ses propres mains, qu’elle s’en réjouit, et ceci est parfait. De plus, ce jugement déploie la justice du Seigneur, mais la foi doit attendre patiemment. Les psaumes suivants expriment et célèbrent l’arrivée du jugement.

Psaume 93. Nous trouverons dans ce psaume quelques principes très importants. Quoique la puissance soit maintenant exercée pour le triomphe du bien, ce n’est pas une puissance nouvelle. Le trône du Seigneur est affermi dès longtemps (v. 2). Lui-même est de toute éternité. L’invasion du mal n’a pu ni Le toucher, ni L’affaiblir. Elle a eu lieu. Les passions et la volonté de l’homme se sont soulevées comme des vagues impétueuses, mais en vain. Le Seigneur est le plus puissant dans Sa haute demeure. Il est donné libre cours à 1’homme rebelle, mais pendant les jours de la patience, la puissance de l’Ancien des jours est cachée à sa vue, de sorte qu’il croit avoir tout dans les mains. Mais lorsque le péché s’élève de telle manière qu’il atteint le Seigneur et l’engage à agir, un instant suffit alors pour amener les conseils de Dieu en puissance par la destruction de l’homme. Ce n’est pas tout encore. La foi possède la chose sur laquelle elle s’assure — les témoignages de Dieu sont très réels. On peut compter sur la Parole de Dieu comme sur Lui-même, et non seulement pour la délivrance finale, mais pour être guidés le long du sentier des difficultés. De plus, il y a un autre principe qui est une sauvegarde contre l’illusion et un moyen de discerner et de juger le vrai sentier : la sainteté orne ta maison. Oh ! combien ces deux principes réjouissent et illuminent notre route ! Combien ils nous affermissent dans le sentiment que c’est la propre nature de Dieu, qu’elle ne peut être autrement. Ainsi, les témoignages et la sainteté de Dieu affermissent et fixent le cœur dans ce qui est de Dieu. Si les vagues s’élèvent, la puissance de Dieu mettra tout en ordre par Son propre jugement.

Psaume 94. J’ai fort peu à dire sur ces psaumes par rapport à mon sujet ; quoiqu’ils soient très frappants, ils ne traitent pas des exercices du cœur dans le temps de l’épreuve, mais de l’intervention de la puissance pour mettre fin à ce temps-là. Ils sont caractérisés par ce titre : « L’Éternel règne, le monde est affermi ». C’est pourquoi je n’ai que quelques remarques à faire : premièrement, le résultat de toute cette patience de Dieu en gouvernement, c’est que l’homme s’élève contre Lui comme les flots de la mer, mais Dieu est le plus puissant. C’est Sa puissance qui est la fin de tout. Deux grandes vérités accompagnent ceci : les témoignages de Dieu sont certains et nous pouvons compter sur Sa Parole. Elle révèle Sa nature, Ses desseins, Son caractère. Elle montre ce par quoi Il agira — point de paix pour le méchant, mais sûreté infaillible dans les desseins et la puissance de Dieu. L’homme est comme l’herbe, le péché s’élève comme les vagues, la Parole de Jéhovah demeure éternellement de même et celui-là également qui fait Sa volonté. Ainsi dans tous les temps, quelque sombres et mauvais qu’ils soient, voilà qui peut nous servir de règle. Que ce soit Israël ou l’Église, l’apostasie ou la profession extérieure, la persécution ou la prospérité séduisante, Sa Parole est véritable, elle est un guide sûr, suivant la nature et le caractère de Celui auquel, en définitive, appartient tout pouvoir. Et lorsque Celui auquel appartient le pouvoir a été compté parmi les malfaiteurs, Il était conduit, guidé par cette parole ; Il s’y soumit, Il l’accomplit, et en définitive « le jugement reviendra à la justice ».

Psaume 94, 15. Voilà jusqu’ici tout ce qui se rapporte au gouvernement actuel et au déploiement futur de la puissance publique de Dieu, au royaume et à la patience, puis au royaume et à la gloire du Seigneur. Mais il y a une seconde chose : Jéhovah a une maison, une demeure. Prenez-le soit comme habitation céleste, soit comme Son temple où tout parle de Sa gloire, ou bien, à sa place, comme l’Église, Son habitation par l’Esprit ; dans tous les sens, une seule chose la caractérise : c’est Son habitation. La sainteté convient à Sa maison pour toujours, la séparation pour Lui ainsi que le demande Sa nature.

Ces deux points guident le fidèle dans toutes les circonstances, jusqu’à ce que la puissance intervienne pour le soutenir, parce qu’à travers tous les soulèvements de la puissance du mal, il compte sur Dieu, sur Sa parole et la sainteté de Sa nature. Dieu a divinement communiqué Ses desseins aux hommes, Il a parlé. Sa Parole demeure certaine. Ceci est inhérent à Sa nature et dépend de Sa puissance comme Dieu. « L’a-t-il dit et ne le fera-t-il pas, a-t-il parlé et ne s’accomplira-t-il pas ? » (Nomb. 23, 19). S’Il est Dieu, la vérité et la puissance pour remettre l’ordre ne peuvent manquer, ou bien Il n’est pas Dieu. Sa Parole l’oblige, pour ainsi dire, selon Sa nature. Je ne puis croire qu’Il soit Dieu, si, lorsqu’Il a parlé, cela n’arrive pas, ou Il serait ignorant, ou quelqu’un d’autre aurait plus de puissance à opposer à la sienne. Ses témoignages sont sûrs. Au milieu du mal, ceci est d’une immense consolation, d’un parfait recours. Mais l’autre témoignage est important, c’est un autre appel à la conscience. La sainteté, si Lui est Dieu, est nécessaire dans tous les sens. Elle met l’homme subjectivement à sa place. Il peut louer la vérité, exalter les promesses certaines, comme si Dieu s’était lié. Mais Dieu doit être conséquent avec Lui-même ; ce qui n’est pas saint, à aucun prix n’est de Lui. Il est suprême, tout doit se rapporter à Lui, tout être consacré à Lui, en Sa présence ; et ainsi, autant qu’Il est révélé, tout doit être adapté à ce qu’Il est. Ainsi l’homme est tenu en échec par la véritable connaissance de Dieu. Il n’y a pas ici une sainteté séparée de la Parole, ni une connaissance ou une assurance séparée de la sainteté. L’Esprit de vérité est l’Esprit Saint, l’Esprit Saint est l’Esprit de vérité.

Notez de plus que ce sont des témoignages venant de Dieu, c’est la déclaration positive de Ses desseins et de Sa volonté (ce n’est pas la connaissance humaine de Dieu dont l’homme se vante, ni sa prétention de savoir ce que Dieu doit être, quoique la conscience en ait bien un certain instinct en rapport avec la tradition et souvent perverti par elle), témoignages si positifs, que l’homme y est assujetti et en même temps aussi soutenu par eux. Ce ne sont pas les raisonnements de l’homme, ou la conscience de l’homme, mais ce sont les témoignages de Dieu, Sa révélation active, l’expression de Sa Parole. Ils sont reçus simplement par la foi, l’âme s’y soumet comme tels. Ceci caractérise l’âme qui reconnaît Dieu. La puissance viendra au temps convenable et remettra publiquement l’ordre partout. Jusqu’ici, la foi s’appuie sur les témoignages, sur la révélation de Dieu qui assujettit l’âme et la soutient.

De plus, Dieu a une habitation, une maison. Ceci, comme je l’ai remarqué autre part, est l’un des immenses fruits de la rédemption. Dieu n’habite ni avec l’innocence, ni avec les fidèles ; ni Adam avant sa chute, ni Abraham n’eurent Dieu habitant avec eux ; l’innocence fut le trait distinctif du premier, la foi fut le sentier béni du second. Mais dans la rédemption d’Israël, nous trouvons que Jéhovah a fait sortir Son peuple du pays d’Égypte, afin de pouvoir habiter au milieu d’eux (Ex. 29, 45-46). L’innocence ne convient pas à la maison de Dieu, mais une consécration absolue à Lui, suivant Sa nature où le bien et le mal sont compris ; ainsi en est-il au ciel — c’est le même caractère et la même nature. Mais là, il n’y aura plus besoin de témoignage. L’homme a la connaissance du bien et du mal, mais il est encore séparé de Dieu et dans le péché. Mais là où Dieu a racheté l’homme pour Lui-même, purifié, délivré, là Il habite avec Lui, en Lui — en Israël d’après une révélation de Lui-même alors partielle, dans le fidèle et dans l’Église, présentement, par Son Esprit et pour l’éternité, car maintenant Sa révélation est d’accord avec ce qu’Il est en Lui-même, pleinement révélée en Christ et par Sa mort. Elle est donc fondée sur un témoignage. Car Dieu doit se révéler Lui-même, Sa rédemption, Ses voies et ce qu’Il est. Ainsi, le Saint Esprit est donné en conséquence de l’exaltation de Christ, de l’accomplissement de la rédemption, et, en fait, de la réception, par la foi, du témoignage de Dieu. Lorsque Dieu est connu (non seulement la vérité), alors il y a un sentiment de ce qui convient à cette connaissance ; on trouve ses délices dans Son nom, d’après Sa nature, et ainsi cela devient le témoignage non seulement que la vérité est connue, mais la vérité et ainsi Dieu Lui-même — car Christ est la vérité et l’Esprit est la vérité. C’est pourquoi, aussitôt qu’Israël est racheté, il est parlé de la sainteté de Dieu, non pas auparavant, parce qu’Il allait habiter au milieu d’eux après les avoir amenés à Lui. Le monde sera établi par la puissance ; mais ceci est la consécration à Dieu par le témoignage et Sa propre présence par la rédemption. Il n’est pas question ici de la pompe et de l’ordre de Sa maison (que nous avons en psaume 101), le séjour de Ses délices (comp. Ps. 132, 13-14).

Dans le psaume 94, on attend le jugement et la vengeance pour mettre de l’ordre dans le monde. Mais nous trouvons aussi la discipline et les consolations du Seigneur soutenant l’âme en attendant ; ceci doit nous occuper un moment. Le triomphe du méchant est, pour celui qui croit en Dieu, une pensée pénible et douloureuse ; la puissance du mal est évidente ; voilà ce qui oppresse justement l’esprit du fidèle, non pas dans un sens prophétique, mais dans un sens moral. L’aveuglement de l’orgueil de l’homme éloigné de Dieu, pèse sur celui qui, connaissant Dieu, discerne que le jour du méchant approche. Nous trouvons aussi le sentiment distinct d’être le peuple de Dieu dont le chagrin et la faiblesse ne sont qu’une occasion de plus pour l’oppression. Voilà les signes évidents que cela ne peut pas durer toujours. Celui qui a formé l’œil voit certainement tout cela. Les pensées de l’homme ne sont que vanité. Deux choses donc sont le fondement de la pensée du fidèle : l’intérêt de Dieu pour Son peuple et Sa bonté qui n’oubliera pas le pauvre opprimé et le fait même de l’orgueil du méchant.

Un autre élément est introduit : Dieu juge le mal, mais Il commence par Sa propre maison. La main de Dieu aussi bien que celle de l’homme est dans les voies qui font souffrir Son peuple. Aussi est-il dit : « Heureux est l’homme que tu châties, ô Éternel » (v. 12). Nous en avons l’interprétation ici. Dieu, dans le châtiment, nous enseigne par la loi. Dieu, par tous les procédés du mal qui a le dessus, brise la volonté, enseigne la dépendance, sépare, non seulement le cœur, mais l’esprit, du monde où règne ce mal. Comment pourrait-il exister union avec un monde dans lequel la puissance du mal est reconnue et devant laquelle on recule moralement ? L’homme pense qu’il peut traverser le monde doucement sans toucher le mal ; mais si le monde lui-même est mauvais, qu’on le sent tel, que faire ? Ainsi la méchanceté qui met Dieu de côté est son propre remède dans le cœur de celui qui reconnaît Dieu, en l’exerçant, le purifiant et le transportant en dehors de la sphère où sa propre volonté est active, lorsque, peut-être sans s’en douter, mais de fait pratiquement, il cherchait une issue pour la nature. La vie divine lui ayant enseigné les pensées de Dieu, le monde, qui ne veut rien de Lui, s’y oppose et s’élève contre Lui : et tout cela est dans la main de Dieu.

Mais il y a plus encore ; nous trouvons outre la discipline de Sa main, l’enseignement direct et intime par Sa Parole où Il se révèle Lui-même. Ainsi, l’orgueil du mal qui repousse le cœur se soumet, il goûte que le Seigneur est bon, il pousse le cœur vers un Dieu connu en grâce par la révélation de Lui-même, de Ses voies, de Ses desseins, et la grâce se produit dans le cœur. Le cœur renouvelé entre dans sa propre sphère et apprend à connaître non seulement le caractère nécessaire de Dieu comme aimant le bien et haïssant le mal, mais encore Ses propres voies, le développement de Sa grâce, de Sa vérité et de Sa sainteté là où Il révèle ce qu’Il est pour ceux qui Le connaissent. Ceci est un repos du cœur pour le saint, un repos de l’esprit qui cherche et prend ses délices dans le bien. S’il cherche à combattre le mal (quoi qu’activement dans le service, cela arrive selon la volonté de Dieu) dans le monde, entièrement comme le cœur le désire en attendant la main de Dieu, il n’y aurait que lassitude et brisement ; mais lorsque la puissance du mal est arrivée à maturité, l’âme est amenée à sa place dans la révélation directe de Dieu et de Ses voies, et là, près de l’autel de Dieu, car l’adoration en ressort, elle trouve le repos. Elle attend cependant que le mal soit aboli et que le pauvre et le nécessiteux soient délivrés, mais elle demeure dans la patience, apprenant la pensée de Dieu ; elle trouve là son repos, un repos dans ce qui est éternel. Elle s’engagera dans l’activité pour le bien partout où la porte est ouverte, mais son repos se trouve dans ce qui est proprement de Dieu. L’établissement du bien arrivera par la puissance, cela est certain. Dieu est vrai dans Ses voies. Il ne rejettera pas Son peuple. Il ne veut pas que le mal domine à toujours. Ici, naturellement, c’est l’intervention en jugement sur la terre ; le jugement revient à la justice. La puissance et le bien iront ensemble, non la puissance et le mal. Nous avons de meilleures choses devant nous ; une révélation céleste d’être fils, une place céleste, la maison de notre Père, mais le principe est le même. Le jugement qui a été remis autrefois aux souverains sacrificateurs et à Pilate, pendant que la justice et la vérité se rencontraient dans la personne bénie de Jésus, reviendra dans les mains de Celui qui, une fois, a été pauvre et persécuté ; le jugement revient à la justice. Et si nous, en prenant notre croix, sommes heureux de souffrir, que nous régnions avec Lui, cependant les pensées et les voies, les conseils et la fidélité de Dieu seront accomplis. La grâce céleste et la céleste gloire seront ajoutées présentement à notre repos d’esprit, et au repos qui nous attend ; cependant la justice aura domination si elle est céleste et la bénédiction éternelle sera pour nous qui avons part avec Celui qui a souffert. L’impossibilité de ce que le mal continue, si le Seigneur se montre tant soit peu, est fortement exprimée dans le verset 20.

Remarquez que la puissance du mal est profondément sentie aux versets 16, 17. Qu’il en soit ainsi, cela peut parfois montrer notre faiblesse, mais il est bon qu’elle soit montrée si la foi est là. Le cœur ne doit pas s’habituer à la puissance du mal, et ne le fera pas s’il est avec Dieu ; il y sera sensible, il s’en étonnera et mettra sa confiance en la restauration divine pour le connaître dans Sa pensée. Ceci fut vrai en Christ, en perfection, sans manquements dans Ses pensées. Il fut étonné de leur incrédulité ; Il les regarda avec colère, étant affligé de la dureté de leurs cœurs ; Il put dire : « Jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? » (Marc 9, 19). Mais alors, non moins prompt de cœur dans l’activité du bien, lorsqu’Il trouvait le moindre besoin, Il put dire : « Maintenant mon âme est troublée ; et que dirai-je ? Père, délivre-moi de cette heure » (Jean 12, 27) ; et parfois en soumission, en obéissance et dans le seul désir de glorifier son Père, afin que Son Père pût se glorifier Lui-même — Il fut parfait en toutes choses. Et nous, hélas ! si nous ne sommes pas aidés quelquefois, nous sommes prompts à demeurer dans le silence, et pour ainsi dire, prompts à renoncer là où Christ, l’unique, sentit infiniment plus que nous et fut parfait en tout. Mais lorsque, dans le sentiment de notre tendance à faiblir, ou dans un danger pressant, nous nous tournons à Dieu, Son secours est là. C’est une grande grâce. L’enseignement alors est pour le repos de l’esprit, mais il y a soutien et secours pour notre chemin. David s’encourageait en Dieu, alors comment pourrait-on faillir ? Celui qui est le plus puissant, Celui dont la force s’accomplit dans notre faiblesse, est là.

Une autre scène s’ouvre, car Dieu pense à tout pour nous. Si nos esprits travaillent, combien de questions se présentent à nous dans la confusion, dans le labyrinthe du mélange entre le bien et le mal. L’esprit qui jouit de la bonté de Dieu peut éviter cela, il s’en abstient en effet ; mais la racine et la source de toutes ces questions sont dans les cœurs des hommes, et la puissance du mal autour de nous les réveille. Ce n’est pas seulement l’égoïsme, quoique le moi soit toujours le centre, le centre aussi de toutes les questions ; mais quand le mal atteint l’esprit, il y naît une multitude de pensées. Je ne dis pas que ce soit bien — non, ce n’est pas bien. C’est le fruit de notre éloignement de Dieu et par conséquent l’entrée du mal sur le terrain de Dieu, et de fait, c’est être entré dans le mal. Mais lorsque le cœur et l’esprit vont plus loin, ayant la connaissance du bien et du mal, la révélation, lorsque l’esprit travaille, augmente encore la difficulté et la multitude des pensées, parce que l’esprit voit plus clairement le bien. Pourquoi ce mal, et d’où vient-il ? Il voit un autre monde de la puissance de Dieu. Pourquoi ceci ? Il voit un monde au-delà et ramène ses pensées dans celui-ci où elles ne sont pas réalisées. Il voit la bonté et la puissance et demeure pourtant au milieu du chagrin et du mal. Ceci peut prendre un caractère d’égoïsme — souvent il en est ainsi. C’est alors un principe bas, qui a toujours l’homme pour centre, et c’est toujours le mal ; ce n’est qu’une multitude de nos pensées (sauf lorsque ce fut par amour parfait et par la sainteté de Christ qui amena dans ce monde-ci un autre monde, en perfection, c’est-à-dire Son propre esprit, Sa propre personne). Cependant Dieu a compassion. Je me réfugie en Dieu par la foi. Ceci console et fait les délices de mon âme. Nos pensées méditent, elles connaissent le bien et le mal, soit par le chagrin personnel, soit par le travail de l’esprit, ce qui est pire, et s’élancent dans l’infini (qui n’est pas l’infini réel) de la spéculation de ce qui devrait être, ou dans les plaintes contre Dieu. Cela peut se manifester aussi dans la soumission, considérant avec étonnement que tout ce que nous voyons est trop dur pour nous ; mais c’est un esprit limité, un esprit dans la sphère de ce monde, hors duquel il n’a aucune force propre, occupé dans ses pensées et ses spéculations des relations infinies du bien et du mal. Il a une multitude de pensées, mais pas de repos possible. Dans cet état, il n’appartient pas à la sphère dans laquelle il est entré.

Laissez-moi ajouter encore, en passant, quelques mots sur la forme que l’infidélité a revêtue de nos jours — ce qui est nommé positivisme ou réalisme, qui dit : Je sais ce que je vois, ce dont je fais l’expérience, en en tirant peut-être quelques petites conclusions ; et il prétend s’arrêter là. Mais il ne s’arrête pas, car il prétend nier tout ce qui est au-delà. Ceci est entièrement faux ; car s’il n’avoue que ce que l’homme comprend par lui-même, il ne peut pas nier ce qui est au-delà, pas plus qu’il ne peut l’affirmer. C’est une pensée méprisable, mais elle est fausse encore sous un autre point de vue. L’esprit n’a aucune certitude, mais il a une multitude de pensées qui dépassent la conception humaine, laquelle ne peut décider de ce qui est au-delà de cette puissance. Il y a une multitude de pensées au-dedans de nous. Nous sommes incompétents pour arriver à une conclusion ; néanmoins, il y a des pensées, toujours ceci ou cela qui les suggère, et le cœur n’a point de réponse. C’est le cas, lorsqu’il n’y a pas précisément infidélité, mais simplement le travail naturel du cœur humain. Point de réponse jusqu’à ce que « le jugement revienne à la justice ». Dans ce psaume, cet exercice de l’âme se rapporte naturellement plus complètement au gouvernement de ce monde ; le christianisme, la révélation d’un autre monde, a ajouté aux pensées précédentes encore mille autres pensées sur lesquelles l’esprit de l’homme travaille. Mais il y a un refuge, une ressource, non pas en expliquant toute chose à l’esprit de manière à le maintenir dans la méchante et folle prétention de juger Dieu, c’est d’introduire dans l’âme le bien positif qui est en Dieu, tellement que l’on possède la bénédiction et la vérité, malgré la multitude des pensées dont l’esprit est incapable de trouver la solution. De cette manière, la conscience est droite quand elle est appelée à agir, et elle se juge. Mais lorsque, par notre connaissance du bien et du mal affaiblie et obscurcie, que nous nommons conscience, nous prétendons juger Dieu, notre prétention est de faire de notre ignorance, de notre état moral, la mesure de ce qui est parfait, tandis que nous connaissons tout imparfaitement, et Dieu pas du tout. Dans cet état, l’homme se forme un jugement qu’ils doivent reconnaître comme tel. C’est juger de tout un système de choses, quand nous n’en voyons qu’un bout obscur. En raisonnant, basé sur un état de choses où tout est mal, je ne puis juger de rien. Dieu n’a pas encore remis l’ordre, je ne suis pas compétent pour juger même comment cela se fera ; mais Il a introduit le bien ; le bien parfait, c’est Lui-même au milieu du mal. Il m’a fait discerner mon propre état de péché — Il m’a enseigné à me juger : c’est un gain moral immense. Ceux qui ont fait cela sont seuls debout, quant à ce qui concerne l’âme. Voilà ce qui s’appelle une conscience honnête et vraie, qui me donne une ressource en grâce, une parfaite connaissance de Son amour (en Israël, c’est une connaissance relative par les voies de Dieu) et dans les détails des exercices qui suivent pour la connaissance de soi-même et la purification de l’âme ; je possède un amour parfait, compris, auquel j’ai recours, et je possède aussi ce que cet amour m’a révélé et donné, la grâce et la vérité ; et non pas seulement dans une révélation extérieure quoique pleine d’autorité, mais dans mon âme même par le Saint Esprit. « Celui qui croit au Fils de Dieu a le témoignage au-dedans de lui-même » (1 Jean 5, 10). « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a point entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, mais Dieu nous l’a révélé par Son esprit » (1 Cor. 2, 9, 10). Et encore : Nous nous réjouissons en Dieu. De plus, Dieu agit directement par Son Esprit. Son amour est répandu dans nos cœurs, Sa fidélité dans cet amour est invariable, mais la communion directe avec Lui-même nous élève à une source de joie que les difficultés et le chagrin ne troublent pas. Rien ne nous sépare de Son amour. Nous sommes plus que vainqueurs dans ce monde ; nous avons les joies d’un autre monde, des consolations divines à travers les épreuves que nous devons porter et en présence du mal qui nous assiège : la puissance de ce mal nous pousse dans notre retraite, dans notre joie en Lui, qui reste toujours le même, et que nous apprenons à connaître davantage. Le jugement mettra fin à la scène où nous devons être éprouvés. Je ne m’arrête pas aux psaumes suivants, parce qu’ils parlent de la venue actuelle du Seigneur en jugement et qu’ils ne traitent pas des exercices du cœur en L’attendant.

Le psaume 95 appelle les Juifs afin qu’ils soient prêts pour Le recevoir.

Le psaume 96 appelle les Gentils.

Dans le psaume 97, Il arrive dans les nuées.

Le psaume 98 proclame la délivrance.

Dans le 99, Il a établi Son siège à Jérusalem entre les chérubins.

Le psaume 100 appelle les Gentils à partager la joie d’Israël et à adorer.

Le psaume 101 nous donne les principes d’après lesquels le gouvernement de la terre sera établi par le Roi de Jéhovah.

Le psaume 102 est l’un des plus intéressants de tout le livre, mais je n’ai aucune remarque à faire quant au but que je me suis proposé. Il s’applique principalement au Seigneur Jésus, quelles que puissent être les circonstances du chagrin particulier qui en a dicté la composition. La citation qui en est faite en Hébreux 1 ne laisse aucun doute à ce sujet et lui donne une profondeur et un intérêt qu’à peine un autre psaume peut égaler. Il montre la nature divine et éternelle du Seigneur, éprouvant la difficulté d’avoir été retranché, et que Sion doive cependant être restaurée plus tard. Mais ceci donne à la douleur poignante de Ses chagrins une profondeur et un caractère tout particuliers. Ce n’est pas un glorieux résultat de bénédiction, la conséquence d’un travail unique dans sa nature et sa valeur, ni le jugement qui suit la réjection du Messie, mais c’est la vérité éternelle de la divine nature du Seigneur éprouvant la réalité de Ses afflictions, même jusqu’à la mort. C’est donc principalement Sa personne qui est l’objet spécial de ce psaume, et c’est ce qui lui donne cet intérêt particulier. Mais, quoique nous y trouvions la sécurité des enfants de Ses serviteurs, il ne nous donne pas beaucoup d’instruction sur le gouvernement de Dieu, lors même que le fondement de tout cela soit en grâce. Les psaumes suivants, de 103 à 106 qui terminent ce livre, ne nous apportent pas non plus un grand enseignement sur ce sujet. L’Esprit voit ce que Dieu est toujours pour la foi, mais par rapport à la délivrance future, par l’intervention du Seigneur.

Cependant la puissance du bien qui sera manifestée en mettant toute chose à sa place et dont la foi attend l’arrivée, est réalisée par cette foi qui sait que la puissance appartient à Celui qu’elle connaît déjà, de sorte qu’elle se repose là-dessus comme étant le caractère de Dieu, quand même ses résultats ne sont pas encore produits, et elle envisage les choses présentes avec la connaissance de Dieu, quoique le mal existe encore. Elle regarde ce monde comme le déploiement de la puissance et de la sagesse, sous un gouvernement de bonté, quoique le mal ne soit pas encore aboli et que les résultats de la bonté ne soient pas encore produits. Mais Celui qui gouverne est bon. Et ceci est reconnu par ceux qui ont péché contre Lui, reconnu pour eux-mêmes et en eux-mêmes, et c’est cette connaissance de Dieu qui rend l’âme capable de voir la sagesse et la bonté en toutes choses, quoique les effets du péché soient encore présents. Ceci est un principe très important : discerner Dieu et Sa bonté au milieu du sentiment de péché dans lequel nous vivons. Il est vrai qu’un Juif fidèle qui ne connaît pas la réjection de Jésus comme nous, qui ne connaissait pas la croix, ne pouvait connaître le péché comme nous ; cependant il le connaissait en partie ; et la foi qui attendait une délivrance finale, non encore accomplie, introduisait Dieu sur la scène que la foi devait traverser. Dieu qui, au milieu du mal, n’a rien laissé échapper de Sa main, a souverainement ordonné toutes choses au milieu de ce mal, quoique le mal ne vienne pas de Lui, et dans le jugement s’est souvenu de la miséricorde. Et lorsque les liens de la corruption se déployèrent, Lui, qui avait fait toute chose excellente, a tenu les rênes et a conduit sagement toute chose malgré ce qui reste des témoins du mal, malgré les douleurs et la mort. Nous sommes sous leur servitude jusqu’à ce que nous soyons divinement délivrés, mais Dieu n’a jamais été sous cette servitude, Il ne le sera jamais — Il voulait que nous sussions que toutes choses soupirent — mais que, lorsqu’Il régnera, viendra la délivrance — et que le Créateur qui fit toute chose bonne, ordonne et conduit tout maintenant. Sa miséricorde est sur toutes Ses œuvres. Maintenant, la foi regarde à travers le mal qu’elle sent partout ; elle ne désire pas y être insensible, mais elle se tourne vers Celui qui est au-dessus du mal et qui peut intervenir en bonté ; même dans le présent état, elle peut discerner l’action qu’Il y prend et reconnaître cette action comme étant supérieure au mal. Il ne s’agit pas ici de la jouissance naturelle de la création, qui peut être une complète déception sur soi-même et un aveuglement quant au mal, mais c’est la foi arrivant à la bonté au-dessus du péché ; elle introduit cette bonté dans sa jouissance de la création, parce que dans la création elle voit Dieu. Je le répète, Israël ne pouvait pas connaître le péché comme nous ; mais alors, d’un autre côté, il ne pouvait pas connaître la rédemption et la réconciliation comme nous, qui pouvons, par là, introduire Dieu plus complètement. Ceci est le caractère général des psaumes 103 et 105. Ils contemplent la pleine délivrance d’Israël, mais par la foi ; ils regardent la création, non dans sa perfection abstraite, mais Dieu en elle, et, de plus, l’histoire d’Israël comme une série de chutes, mais la miséricorde et la bonté de Dieu s’élevant au-dessus de tout.

Psaume 103. Ainsi, le psaume 103 reconnaît le pardon et la guérison, s’attend par la foi à la délivrance, à la grâce en réserve pour Israël ; il connaît Dieu par rapport à cela ; il voit Sa patience et Sa bonté dans l’intervalle et celles-ci appliquées à Son gouvernement. Il est lent à la colère et abondant en grâce. Quant au péché nous connaissons la parfaite base sur laquelle tout est fondé, mais ici le résultat en est célébré dans le gouvernement d’Israël, et Dieu est connu pour tous les temps selon cette connaissance que l’on a de Lui. Ce n’est donc point une connaissance vague et trompeuse, mais c’est le mal compris et Dieu connu en amour. Ceci devrait caractériser nos voies et nos pensées. Cela ne veut pas dire que nous n’ayons rien à faire avec le mal, car si nous allons au-dessous de la surface, nous le retrouvons partout : mais je devrais avoir été à Dieu de telle manière que je Le ramène avec moi, ainsi que je L’ai trouvé, toujours au-dessus de tout mal. Mes pieds devraient être chaussés de la préparation de l’évangile de paix.

Le psaume 104 prend la création de la même manière. Le dernier verset montre le jugement qui purifie le monde du péché, et Sa puissance souveraine est reconnue. Mais l’Esprit est capable d’introduire la bonté au milieu de tout ce qu’il voit. Toutefois ce psaume ne va pas au-delà d’une création en chute.

Le psaume 105 récapitule les voies spéciales envers Israël dans les temps passés. La délivrance présente par le moyen du jugement se trouve aussi ici, mais elle est considérée comme fidélité à Sa promesse et à Sa grâce. Ici, c’est la manifestation présente de la bonté qui réveille le souvenir de toutes les voies de Dieu. Il a toujours été le même.

Le psaume 106 considère l’autre côté du tableau et montre les voies de l’homme — c’est-à-dire après toutes les interventions de Dieu en bonté : l’homme, après la première joie de la délivrance, retourne à son propre chemin d’infidélité. Cependant, l’oreille de Dieu reste toujours ouverte, Il se souvient de Sa promesse, se repent selon la multitude de Ses gratuités, de manière à produire finalement la louange et les actions de grâces pour Son nom. Le psaume précédent a montré ce que Dieu est dans Ses propres voies, celui-ci Le montre comme étant finalement au-dessus du mal en accomplissant Sa miséricorde et Ses promesses lorsque l’homme s’est montré tel qu’il est. Dieu bon en Lui-même, Dieu bon au milieu du mal, non comme permettant le mal, mais se faisant connaître par Ses propres voies de miséricorde. Et, étant ainsi connu par le cœur, notre cœur traverse les circonstances présentes selon cette connaissance qu’il a de Lui. Mais pour faire cela avec conséquence et constamment, il faut que le cœur non seulement connaisse Dieu, mais qu’il vive avec Lui. Ceci termine le quatrième livre des Psaumes.