Écho du Témoignage:Réflexions pratiques sur les Psaumes/Partie 14

De mipe
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Psaumes 78-89

Psaume 78. Quoique ce psaume soit évidemment une récapitulation de l’histoire d’Israël, les convainquant de leur désobéissance et de leur incrédulité, leur montrant l’inutilité, quant à leur cœur, de tous les procédés de Dieu à leur égard, et exposant la beauté du retour de Dieu à Sa grâce souveraine afin de bénir — on trouve ici encore quelques-uns des signes de l’incrédulité qu’il est profitable d’examiner. Dans ce psaume, le grand principe que je viens de nommer est lui-même d’un puissant intérêt : la grâce souveraine est l’unique ressource de Dieu s’Il veut bénir l’homme. Tous Ses procédés échouent, quelque miséricordieux qu’ils soient. Il aime Son peuple, mais Il n’a aucune ressource pour le bénir que Sa propre grâce. S’il agissait suivant les effets produits par Sa bonté, Il serait obligé d’abandonner Son peuple : « ils tournèrent comme un arc trompeur » (v. 57). C’est ce qui arrive toujours. Mais lorsque le mal est à son comble, Il se réveille en amour, à cause de leur misère, et parce qu’Il est amour. Alors Il accomplit à Sa manière le plan de Sa grâce. « Il élut la tribu de Juda, la montagne de Sion, laquelle Il aimait… Il élut David, son serviteur » (v. 68 et 70). Tel est l’enseignement général de ce psaume. Parlons maintenant du caractère de l’incrédulité qui est instructif. La miséricorde et la fidélité passées de Dieu ne donnent aucun courage pour la difficulté présente ; Dieu doit être reconnu par la foi du moment. Aucun raisonnement sur la miséricorde passée ne nous donne confiance. « Dieu pourrait-il dresser une table au désert ? Voilà, il a frappé le rocher… pourra-t-il aussi donner du pain ? » (v. 19, 20). Lorsque la convoitise est en jeu ou lorsque survient quelque nouveau besoin, l’expérience de la bonté et de la puissance n’agit pas de manière à ce que l’homme ait confiance en elle. Les choses n’en allèrent pas mieux quand « Il commanda aux nuées d’en haut et qu’il ouvrit les portes des cieux et fit pleuvoir sur eux de la manne pour nourriture ». Leur volonté incrédule ne fut pas non plus arrêtée par la correction de leur convoitise après avoir eu les cailles. Sous la main de Dieu, l’homme se souvient de Lui. Un peu d’aise amène l’oubli et la propre volonté. Mais Il fut plein de compassion, et arrêta Sa main déjà étendue en jugement. Ils tentèrent Dieu, et limitèrent le Saint d’Israël — ils se méfièrent de la puissance de Dieu, capable d’effectuer toute Sa grâce, capable aussi de faire ce qui est nécessaire dans chaque circonstance pour Son peuple, et pour accomplir Son dessein. Du moment que je suppose qu’une chose peut empêcher la bénédiction, je limite Dieu. Ceci est un grand péché — doublement tel lorsque nous songeons à tout ce qu’Il a fait pour nous. Le Saint Esprit rappelle toujours l’amour de Dieu révélé, infini, déduisant de là ses conséquences : Il a réconcilié, donc Il sauvera jusqu’à la fin. Il n’a pas épargné Son Fils, comment ne donnera-t-Il pas toutes choses ? Ceci est la bonté infinie, mais, douter de la puissance, c’est douter qu’Il soit Dieu. Cela nous empêche de placer notre espérance en Lui. L’expérience devrait fortifier la foi ; mais il faut une foi présente pour mettre l’expérience à profit. Que le Seigneur de grâce veuille nous garder de limiter Dieu dans Sa puissance, et ainsi dans Sa puissance pour nous bénir, qu’Il veuille nous conduire à ne pas nous souvenir de Lui uniquement lorsque Sa main s’appesantit sur nous, mais au milieu des bénédictions présentes, par amour pour Lui et parce que le cœur s’est attaché à Lui ! Alors, dans les épreuves, nous serons capables de compter sur la bonté et nous ne serons pas enclins à limiter Sa puissance.

Psaume 79 attend le jugement des païens. Je laisse ceci de côté. Le seul point que je veuille toucher, c’est la manière dont le cœur se tourne vers Dieu, lorsqu’il est au plus fort de l’épreuve. Ici, il ne veut pas même se venger, mais, étant accablé sous le poids du malheur, il se tourne vers Dieu, et reconnaît ainsi ses propres péchés. Il n’a plus d’autre recours que dans le nom de Dieu. « Ne nous garde pas le souvenir des anciennes iniquités. Que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous. Aide-nous, ô Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom ; et délivre-nous et fais propitiation pour nos péchés, à cause de ton nom » (v. 8, 9). Tel est l’effet du châtiment. Il suppose que nous connaissons Dieu. Il produit l’humilité du cœur, la véritable confession, n’ayant aucune prétention à la délivrance, il ne s’attend qu’à la bonté de Dieu et à Son nom. L’âme se repose sur cette parole : « Il y a compassion ». — Dieu écoute le soupir de Ses prisonniers ; et (quelque forte que soit la main qui les tient près de la mort) Il agira dans la grandeur de Sa force pour les préserver. L’ennemi a accusé le Seigneur, en injuriant Son peuple, disant : « Où est leur Dieu ? leur confiance ? ». Et le Seigneur se montre Lui-même ; c’était leur attente et Son peuple le loue.

Ceci aussi nous développe un autre point que nous pouvons souvent remarquer dans l’Écriture — non pas seulement que Dieu est glorieux, et doit maintenir Sa gloire, mais, qu’ayant pris un peuple de la terre, Il a identifié Sa gloire avec ce peuple-là. La foi le sent avec un sentiment profond de reconnaissance ; entrant dans cette pensée, elle compte sur la délivrance et la grâce. Dieu délivre et a soin de Sa propre gloire. Mais, pour la même raison, Dieu ne permet pas le mal, parce que Son nom est lié à Son peuple, comme nous le voyons en Israël : « Je t’ai connu, toi, seul d’entre toutes les familles de la terre ; c’est pourquoi je vous punirai pour vos iniquités ».

Ici la punition est sur eux et le nom de Dieu blâmé. Ainsi, en s’humiliant, en cherchant la miséricorde et la purification, ils attendent la délivrance, parce que le peuple de Dieu est dans la misère.

Psaume 80 est hardi dans son appel. Il passe de la délivrance d’Égypte, à la connaissance, non pas de Christ, mais du Fils de l’homme. De plus, il regarde à Lui, comme à la branche que Dieu a rendue forte pour Lui-même. Ce n’est pas (v. 15) : « Je suis le cep, vous, les sarments », qui introduit le chapitre 15 de Jean. Cependant le psaume reconnaît pleinement l’homme de la puissance de Dieu, le Fils de l’homme, qu’Il a rendu fort pour Lui-même. Mais si, dans cette confiance en Dieu, et regardant au Fils de l’homme, ce psaume parle hardiment, il se rapporte entièrement à la grâce. Il est complètement juif. Il parle de l’ordre des tribus dans le désert. Il connaît Dieu comme étant assis entre les chérubins. Il n’a d’autre espoir qu’en ce que Dieu ramène de nouveau Son peuple. Nous allons examiner l’expression qui caractérise le cri de ce psaume. On la trouve dans les versets 3, 7, 19, puis dans la même acception en Jérémie 31, 18, 19 et Lamentations 5, 21. Ceci lui donne un grand intérêt. La simple discipline, en elle-même, ne ramène pas à Dieu. Elle peut briser la volonté, humilier là où Dieu agit et accomplir ainsi un travail préparatoire, mais cela ne ramène pas à Dieu ; ainsi, ils sont amenés à dire ici, et dans les désolations d’Éphraïm et de Juda, lorsqu’ils sont au plus bas, et parce que rien autre ne peut les secourir : « Ramène-moi, ramène-nous ». Ce n’est pas simplement une tristesse divine et la conscience de péché. Il y a le sentiment d’appartenir à Dieu, d’être le peuple de Dieu, et que la réprobation de Dieu repose sur eux — « ils périssent devant le courroux de ta face » (v. 16) ; manière d’agir de Dieu envers Son peuple, ou avec un fidèle dans Son témoignage actuel. Il y a le sentiment de Lui appartenir, mais l’œuvre de Dieu, repassée dans le cœur, lorsqu’Il lui a fait produire Sa bénédiction, apparaît comme témoignage de la puissance de l’ennemi ; cependant, ce n’est pas à cette puissance de l’ennemi que la foi s’arrête, mais au courroux de Dieu. La foi se tourne vers Lui, comme source première de la bénédiction et de la puissance qui l’a opérée, comme Celui dont c’est l’œuvre, œuvre qui est toujours en vue de Son peuple. La foi s’arrête à la beauté de l’œuvre de Dieu et aux délices qu’Il y prend, telle qu’Il l’avait plantée, maintenant qu’elle est arrachée ; par conséquent, elle en conclut qu’Il interviendra en grâce. Mais cette intervention doit consister d’abord en ce que Dieu retourne Son peuple vers Lui. L’état où ils sont est lié avec la ruine, quoique ce ne soit pas la pensée principale ; ils ne peuvent séparer leur propre état d’avec l’intervention de Dieu. Ils en ont besoin, mais Son premier acte doit être de les ramener. Leur pensée est la bénédiction, mais Dieu les bénit comme Il bénit toujours, commençant d’abord par les ramener. Ensuite, la face de Dieu luira sur eux et ils seront sauvés. Combien il est heureux que nous puissions regarder à Dieu lorsque nous nous sommes détournés de Lui, afin qu’Il nous ramène ; alors Sa face luit, et arrivent la bénédiction et la délivrance immédiate. Son peuple regarde à Dieu. Remarquez de plus ces mots : « Vois et visite ce cep », mais il ne s’attend pas à la restauration de l’état primitif des choses (Dieu n’agit pas ainsi), mais à l’établissement de la branche que Dieu a fortifié pour Lui-même. Il en est ainsi pour nous : Nous cherchons à ce que Christ soit glorifié, même dans les plus minces détails. Si nous avons manqué, il ne nous sied pas d’attendre que Dieu remette tout sur le même pied qu’auparavant, comme si rien ne s’était passé — ceci ne pourrait pas être à Sa gloire — mais nous pouvons nous attendre à Son intervention pour montrer Sa bonté en tout ce qui manifeste Sa propre grâce, et en écoutant le cri de Son peuple : « Que ta main », s’écrie la foi d’Israël, « soit sur l’homme de ta droite » (v. 17). Ici, ils voient leur force, leur sûreté, ils sont debout. — « Et nous ne te quitterons plus » (v. 18). Il en sera pleinement ainsi d’Israël dans le dernier jour, et il en est de nous en pratique. C’est Sa présence qui nous garde.

La foi cherche encore une autre chose. La tristesse et la mort se détournent de Dieu et parcourent leur propre chemin. Quand on s’est détourné de Dieu, l’on a besoin d’être réveillé par la puissance vivifiante qui rappelle le cœur vers Dieu, et alors, il L’implore avec un redoublement de sérieux et une nouvelle confiance. C’est plus encore que la prière qui crie dans la détresse, c’est un cœur plein de confiance qui crie à Dieu, après s’être retourné vers Lui. La scène prophétique montre clairement la restauration d’Israël. Dieu ne cache pas Sa face pour nous à présent — mais oui bien pour Israël ; cependant, quant à notre œuvre, à notre service, à notre état comme corps, Dieu peut agir aussi avec nous, de cette manière, en gouvernement.

Mais je voudrais m’occuper un moment de la liaison de ceci avec la repentance personnelle, dans les passages semblables auxquels j’ai fait allusion. En Jérémie, nous avons premièrement (31, 18) : « Convertis-moi et je serai converti ». En premier lieu donc, nous avons l’action de Dieu en grâce retournant le pécheur, le convertissant. Il marchait loin de Dieu, il avait tourné le dos à Dieu, et le voilà à présent, de cœur et de volonté retourné vers Lui. Suit la repentance. « Certes, après que j’aurai été converti, je me repentirai ». — Mon cœur ayant été amené dans la lumière, je juge toutes mes voies depuis leur point de départ. Instruit, alors, par une vraie bénédiction, ayant le jugement de Dieu quant au bien, l’on se sent confondu d’avoir eu des pensées d’une telle vanité, et de si mauvais désirs. Mais une autre chose nous est présentée dans l’épître aux Corinthiens.

En retournant à Dieu, nous tombons dans le chagrin, 2 Corinthiens 7. La première épître se fit sentir par la puissance de l’Esprit à leurs âmes. Ce n’était pas encore un jugement complet de leur état dans la lumière, mais leur propre volonté étant divinement arrêtée, il y eut douleur dans le sentiment d’avoir mal agi : la conscience, non la volonté, commença à travailler ; le moi peut s’en être mêlé partiellement. Cependant, il y eut une douleur divine, une volonté et un cœur brisés ; il y eut le sentiment : J’ai fait ma propre volonté, j’ai oublié Dieu. Les illusions de la propre volonté s’évanouissent et, l’effet d’avoir à faire à Dieu, le travail de la nature divine commence en nous. Éprouvé selon Dieu, ce sentiment n’est pas la frayeur ; nulle pensée que Dieu imputera le péché, qu’Il nous condamnera, mais douleur et chagrin de l’âme d’avoir suivi la méchanceté de son cœur et de s’être laissé tromper par sa propre volonté. Ceci produit, d’une manière bien plus active et décidée, le jugement du mal, appelé ici la repentance. Le chagrin selon Dieu produit une repentance que nous ne regretterons jamais. L’âme, par l’opération de Dieu en grâce, étant retournée, et amenée à se repentir d’avoir écouté sa propre volonté, rentre dans l’effet naturel et l’opération du nouvel homme mis en liberté. Elle juge avec énergie spirituelle tout le mal, comme Dieu le juge en principe. Le sentiment de sa faute n’a point disparu, mais ce qui caractérise cet état d’âme, c’est le jugement de la faute — le jugement du moi pour autant qu’il y est impliqué. Le cœur est pur du mal, lorsqu’il le juge comme Dieu le fait, et s’en sépare comme d’une chose extérieure. Et ceci est la sainteté, souvent, d’autant plus profonde, que l’on se connaît mieux qu’auparavant. Nous en voyons un exemple dans le discours de Pierre en Actes 2. Leur péché est mis devant le peuple. Ils furent contristés dans leur cœur et dirent à Pierre : Que ferons-nous ? La volonté impétueuse était tombée ; ce n’est plus : « Crucifie, crucifie-le ». Le péché a produit son action, et ne peut plus la changer. La folie d’un tel acte se montre en même temps que la détresse du cœur. « Que ferons-nous ? ». Ils sont retournés, ils sont revenus au chagrin et à la douleur divine. Quelles sont les paroles de Pierre ? « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ». Ils étaient retournés, contristés de cœur à cause de leur folie en péchant, ils avaient à se repentir. Une âme ainsi amenée dans la lumière et le nouvel homme exerçant son jugement sur ce que le moi a été, ceci est une chose bien plus grande et bien plus profonde. On n’est plus actuellement sous la pression de Dieu, courbant son cœur sous l’effet de Sa grâce et de Sa présence dans le sentiment du mal, mais on rejette spirituellement, avec Dieu, le mal comme tel, du terrain où le nouvel homme se trouve avec Dieu. Ceci est accompagné de componction et d’humilité de cœur, mais l’âme est rentrée dans sa liberté propre avec Dieu. La vraie repentance est là quand le moi n’est plus en question, quand la nouvelle position a pris possession du jugement et de la volonté et juge librement comme une chose rejetée tout ce en quoi la chair prenait son plaisir et par quoi elle avait été entraînée.

Psaume 81. J’ai seulement quelques principes à établir, quant au gouvernement de Dieu. Lors du rétablissement de la bénédiction les voies précieuses de Dieu sont examinées. S’il y avait eu fidélité, il n’y aurait pas seulement eu paix au lieu de trouble, mais de riches bénédictions. Au lieu de cela, pour n’avoir pas écouté Dieu, Il les abandonne à la convoitise de leur cœur ; ils marchèrent par leurs propres conseils et furent bientôt surmontés par la puissance de leurs ennemis, plus forte même que le peuple de Dieu sur son propre terrain. Dieu nous a délivrés. Nous avons été délivrés de l’esclavage et du fardeau du péché. Exaucés par la puissance divine dans le trouble et la détresse (une puissance qui, manifestée par ses effets, a sa source d’opération dans le secret des conseils divins), nous sommes, par rapport aux bénédictions reçues présentement, sous la responsabilité, cependant dans une position de bénédiction pleinement donnée. « Si tu voulais m’écouter » (v. 8), la vérité du cœur envers Dieu est demandée ici, c’est non seulement d’éviter le mal actuel, mais toute idole du cœur. Voilà ce qui met le cœur à l’épreuve — la vérité intérieure vis-à-vis de Dieu. Mais Dieu demande cela comme étant déjà notre Dieu (à présent, nous disons Père), qui nous a délivrés et sauvés et qui nous appelle dans le sentier de l’obéissance, afin que nous puissions ouvrir notre bouche et qu’Il la remplisse. Nous sommes appelés à élargir nos cœurs pour recevoir la bénédiction. Dieu veut nous donner largement et richement, Il nous exhorte à ouvrir notre bouche. Tout Son désir est de la remplir de Ses propres richesses. Les richesses insondables de Christ nous appartiennent et sont données à nos âmes par Sa main pleine de bénédictions de grâce. Mais hélas ! si souvent, nous sommes comme Israël : « Mon peuple n’a point écouté ma voix » (v. 11). Alors, comme châtiment, le fidèle est abandonné pour manger le fruit de sa propre volonté : terrible jugement que d’être humilié et de sentir l’amertume de la puissance de l’ennemi, d’autre fois, ce qui est pire, d’être finalement abandonné ! Ce cas se présente rarement lorsque l’âme a été réellement purgée d’elle-même et de la propre justice si subtile dans ses effets. Cependant, les dards enflammés des méchants sont terribles pour l’âme. Ce n’est pas du tout la même chose que les doutes légaux d’une âme exercée, mais c’est la frayeur de Dieu qui châtie l’âme. Ce n’est pas l’incertitude de savoir s’Il est pour elle, si elle pourra échapper, ce dernier cas serait le doute légal, le premier est le désespoir qui procède de Satan. Si le saint marche fidèlement, il a sûrement des ennemis, il doit lutter contre Satan et ses machinations, mais le Seigneur les soumet de fait ; preuve encourageante que le Seigneur est avec le croyant dans sa course après qu’il s’est montré patient dans la foi. Nos adversaires sont ceux du Seigneur ; la conscience de cela nous donne une immense force. Ceux qui s’opposent à nous dans le sentier du Seigneur Le haïssent. Ils seront trouvés menteurs et vides dans leurs prétentions. En paix par la puissance du Seigneur, le saint marchera dans un sentier uni. « Celui qui fait la volonté de Dieu demeure à toujours », il est nourri de la moelle du froment, de la plus précieuse connaissance de Christ ; la douceur de la grâce divine rafraîchira et satisfera le désir de l’Esprit.

Psaumes 82-83. En méditant ces psaumes, je n’ai aucune remarque à faire en rapport avec mon but en commentant les Psaumes. Dans le psaume 82, le lecteur observera que Dieu juge les juges, spécialement ceux qui ont la loi divine pour les guider. De la place qu’ils occupaient comme exerçant l’autorité de Dieu sur la terre, ils tombent dans celle de l’homme responsable, et Dieu se levant juge la terre. Alors Dieu s’occupe de l’iniquité qui a eu lieu envers les hommes et de la réparation du jugement confié à l’homme par la justice. Dans le psaume 83, nous voyons les voies dans lesquelles l’homme est coupable d’animosité active contre Dieu, dans sa haine pour le peuple de Dieu, employant force, ruse, violence afin d’anéantir leur souvenir de la terre — il en résulte que Jéhovah seul (le Dieu d’Israël) est le plus élevé sur toute la terre ; car tel est l’effet des efforts de l’homme. L’oppression sur ceux qui représentent Dieu sur la terre, la rébellion contre Dieu, se manifestent par la haine de Son peuple terrestre ; tels sont les caractères de l’homme et le sujet du jugement de Dieu sur la terre.

Psaume 84. Quoique Dieu soit nécessairement le centre de tous les désirs du nouvel homme, cependant il n’est pas parlé dans ce psaume du désir après Dieu comme tel, ainsi que nous le voyons au psaume 63. Jéhovah est reconnu comme le Dieu vivant, mais aussi comme un Dieu manifesté dans la relation avec Son peuple. Ce n’est pas : « Mon âme a soif de Dieu » mais : « Combien tes demeures sont aimables, Éternel des armées ! ». Elles ne seraient pas ainsi s’il n’y avait pas été, si elles n’étaient pas à Lui. Puis encore, c’est la jouissance de la relation en commun avec Lui, demeurant au milieu de Son peuple, non pas la jouissance abstraite de Lui-même. Les tabernacles de Dieu sont un refuge pour le cœur, comme l’hirondelle a son nid de Dieu pour y mettre ses petits. Et ceci est juste. La racine et l’essence de la piété personnelle sont bien le désir de l’âme après Dieu. Le secret de Dieu se trouve là, et l’âme se tient dans la sainteté de Sa présence, en l’exerçant devant Lui. Mais là où Dieu déploie Sa gloire, là où Il est adoré, là est le véritable refuge de l’âme pieuse. Dans Son temple, chacun parlera de Sa gloire. La louange y déborde.

Ce n’est pas l’exercice de l’âme, mais dans sa piété elle loue et adore là où les autres le font qui ont un même esprit qu’elle, et là où l’on ne fait qu’adorer ; car l’autel de Dieu est le centre des désirs et des épanchements du cœur. Là Dieu se manifeste, et le cœur se trouve à l’abri des exercices et des épreuves. Le cœur comprend alors que dans ce lieu on continuera à louer Dieu. Ceux qui y demeurent n’ont rien d’autre à faire que de louer. Telle sera la bénédiction pleinement accomplie.

Il y a encore une chose (v. 5 et suivants) dans laquelle la bénédiction est comprise dans le chemin qui y conduit et qui traverse ce monde, vallée de larmes. Le cœur de celui qui marche droit vers le repos et la demeure de Dieu, trouve sa force dans le Seigneur. Il est béni. Si la demeure de Dieu, où Sa gloire est manifestée et remplit toute la place, est l’objet où tendent les désirs du cœur, le chemin se poursuit moralement dans le cœur. Il peut être rude, il peut devenir une vallée de larmes, une vallée où l’on trouve la croix, mais c’est le chemin qui mène au but et le cœur y marche. À côté de ceci, le cœur a confiance en Dieu, il a Son amour comme la clé de toute chose. Puis il dit : « Par ces choses l’homme vivra et dans toutes ces choses il y a la vie de l’Esprit ». Elles changent la vallée de larmes en une source d’eau vive et trouvent dans la douleur un rafraîchissement de grâce. Car nous avons besoin d’une volonté brisée, nous devons juger notre volonté sans les désirs de notre cœur, afin que la grâce, que Dieu Lui-même (cette source de joie et de bénédiction), puisse avoir son entière place. C’est ce que produisent les exercices et les épreuves du désert. La vallée n’est pas appelée : la vallée des épreuves, mais celle des larmes ; parce que ce ne sont pas simplement les faits extérieurs qui font découler la bénédiction et la joie, mais bien plutôt les exercices du cœur qui proviennent de ces faits. Évidemment, le caractère de la vallée est la source de la bénédiction, mais Christ parfait dans Ses voies était un homme de douleurs, manifestant et exerçant au milieu d’elles Son amour. Nous avons besoin d’humiliation, de brisement afin d’atteindre à cet état, c’est ce qui en fait une source de bénédictions. Il avait dans Sa douleur, dans Sa réjection près du puits de Sichar, une nourriture à manger que Ses disciples ne connaissaient pas. Mais cela n’est pas tout. Dieu envoie directement le secours et la grâce d’en haut, une pluie fertile sur Son héritage, le rafraîchissant lorsqu’il est desséché. La pluie remplit les étangs. Les communications de l’Esprit de Dieu, la révélation de Christ à l’âme, l’amour du Père rafraîchissent, réjouissent le cœur et le remplissent de ce qui lui fait paraître le monde comme un néant. L’homme nouveau, rempli de cette joie, traverse joyeusement la vallée en y pensant. Il va de force en force. Ce n’est pas une force accumulée, quoiqu’augmentée, mais jamais de manière à faire diminuer la dépendance de Dieu ; au contraire, elle l’augmente. On se connaît mieux et l’on se défie encore plus de soi-même ; nous sommes plus simples et nous avons un sentiment plus net que la puissance appartient à Dieu. Comme il est dit à Pierre : « Lorsque tu seras ramené, fortifie tes frères », cas extrême quant au moyen, qui nous montre combien le jugement de soi-même et la leçon de dépendance sont le chemin de la force, car la force est réellement en Christ. « Ma force s’accomplit dans la faiblesse ». Ainsi la force que nous avons et que nous sentons lorsque nous sommes amenés à réaliser la grâce et la présence de Christ, nous pousse en avant dans notre voyage à travers le désert ; nous l’employons (je ne dis pas que nous la perdions) pendant la course, mais ce n’est pas la jouissance que l’on ressent en tirant la bénédiction de Lui, c’est l’emploi de cette force en chemin. Ceci conduit à une compréhension plus étendue du besoin que nous avons de Christ, à une plus grande connaissance de ce que nous sommes, par les choses que nous traversons et qui n’est pas toujours découverte par un jugement que nous formons de nous-mêmes, mais par un tel dépouillement du moi, par un tel abandon de sa puissance trompeuse sur notre cœur, que nous nous jetons plus simplement dans les bras de Christ. Nous marchons aussi vers un degré de force plus élevé. Christ est davantage notre tout. Y a-t-il manquement, le cœur se jugera lui-même et l’âme sera restaurée. La fin en sera notre apparition devant Dieu, où il n’y aura plus de moi, dans le lieu où Il aura mis Sa bénédiction, et où tous se rendent pour L’adorer et Le glorifier. Même à présent, il y a un accomplissement partiel de ceci, mais son accomplissement entier aura lieu certainement en gloire, dans la Jérusalem céleste, dans la maison du Père. Mais dans ce psaume, tout cela amène à la supplication, Dieu étant considéré comme majesté divine, mais avec laquelle on a la conscience d’une relation bénie. Il est Jéhovah des armées, mais Il est aussi le Dieu de Jacob. Toutefois, il y a encore davantage ; jusqu’à ce que nous soyons introduits dans les parvis de Dieu, nous dépendons de Sa majesté et de Sa fidèle alliance — pour nous c’est le nom du Père en union avec Christ, mais aussi le regard du Père sur Christ ; c’est notre sauvegarde jusqu’alors et pour l’éternité. Nous avons confiance et nous prions parce que le regard de Dieu est sur Christ. Mais cette confiance sur la route à travers la vallée de Baca est liée avec le désir d’être dans les parvis. « Vois, ô Dieu, regarde la face de ton Oint ». Car mieux vaut un jour dans tes parvis que mille ailleurs. Mieux vaut être là sur le seuil avec le droit d’y habiter que de jouir de tout ce que les tentes des méchants peuvent offrir. Dieu éclaire de Sa glorieuse majesté, Il protège. Il donnera en grâce parfaite et sans relâche tout ce dont nous avons besoin dans l’épreuve du chemin et dans notre faiblesse ; il est doux de compter sur Son secours. Et, à la fin, lorsque nous serons amenés au port, capables d’en jouir, Il nous donnera la gloire avec Lui-même. Nous pouvons compter sur Lui pour toutes choses. Il est bon. Il ne refuse aucun bien à ceux qui marchent devant Lui. L’âme se repose dans le sentiment que : « Bienheureux est l’homme qui se confie en toi ». Combien c’est vrai ! Rien ne peut troubler, rien n’est au-delà de Sa puissance — rien dont Son amour ne puisse prendre le fardeau à notre place — rien dont Sa sagesse ne puisse se servir en bénédiction. Et le cœur connaît Son amour, il compte sur cet amour, il sait que : « Bienheureux est l’homme qui se confie en Lui ».

Le psaume 85 fait ressortir un principe de grande importance pratique ; c’est la différence entre le pardon de ce qui appartient à notre état passé, et la bénédiction dans laquelle le croyant est introduit par la jouissance d’une relation avec Dieu. Ici, naturellement, il s’agit du rétablissement d’Israël en bénédiction, dans son pays, l’accomplissement des promesses de Jéhovah. Je vais parler seulement des principes par rapport à nous.

Le pardon est compris comme étant un fruit de la bonté de Dieu envers Son peuple ; partant de là, on attend une pleine bénédiction. Mais les deux choses sont distinctes. Il en est ainsi pour nous, le pardon s’applique à tout ce que nous sommes, comme appartenant au vieil homme et à ses actions. Nous sommes ramenés, et tous les fruits du vieil homme sont mis de côté pour toujours par le sacrifice de Christ. Nous avons ainsi pardon complet. La colère est passée. Tous nos péchés sont couverts, mais, malgré cela, il existe toujours la distance de Dieu et il n’y a pas encore jouissance de communion avec Lui. La peur du jugement et du juge est passée, mais la jouissance de la bénédiction actuelle avec Dieu, Sa grâce comme étant sur ceux avec lesquels il n’y a plus rien à débattre et la manifestation de la grâce divine dans des rapports naturels et justes, de tout cela il n’est pas question ici. La joie a été grande, elle est grande en se sentant pardonné, mais cela s’applique à ce que nous sommes dans la chair ; ce n’est pas la communion avec Dieu dans une nature capable de jouir de Lui seul, parce qu’elle vient de Lui. Quoiqu’on soit pardonné, cette distance, ce manque de jouissance de Dieu est senti comme étant proprement la colère. Cela n’est pas encore être amené à Dieu. Nous ne pouvons rester sans la jouissance de Sa grâce. C’est à cela que se rapporte l’appel de ce psaume. Il est fait allusion à la captivité de Jacob, mais plus encore, il désirait d’être amené à Dieu et que toute colère fût apaisée. Ceci est un grand mot ; cependant, connaissant au moins en espérance l’amour et la communion, nous ne pouvons pas nous en passer. Il se peut que nous ayons désiré que toute colère cessât, c’est-à-dire le sentiment de la faveur, mais nous ne pouvons pas l’obtenir par des progrès et des victoires ; il nous faut l’obtenir par le pardon et la délivrance, parce que nous sommes pécheurs. Lorsque nous avons découvert qu’il existe une rédemption et un pardon, il n’y a plus seulement un simple besoin de la conscience qui nous pousse à avancer, mais nous ressentons les désirs spirituels du nouvel homme, verset 6. « Ne veux-tu pas revenir, nous faire revivre, afin que ton peuple se réjouisse en toi ? ». L’âme est vivifiée par la présence de l’Esprit de Dieu, elle se réjouit en Dieu Lui-même. Ainsi en Romains 5. Nous avons la paix avec Dieu. Non seulement cela, nous nous réjouissons en Dieu par Jésus Christ notre Seigneur par lequel nous avons reçu la réconciliation. « Fais-nous voir, ô Éternel, ton amour (car c’est l’amour, mais l’amour de Dieu, reconnu dans Sa relation avec Son peuple ; pour nous, c’est le Père, connu en Christ) et accorde-nous ton salut ». Mais l’âme a compris la grâce, elle attend la réponse, parce qu’elle espère en la grâce. Ce n’est pas une angoisse légale, mais l’envie de connaître Dieu en grâce. « Il dit paix à son peuple. Oui, son salut est près de ceux qui le craignent ».

Ceci est de toute importance pour l’âme ; elle ne doit pas rester arrêtée au pardon (c’est la première nécessité urgente qui s’applique au pécheur), mais elle doit comprendre qu’elle est appelée à la jouissance de Dieu, dans la communion sans nuages de la nouvelle nature, qui étant, moralement parlant, la nature divine, trouve ses délices pleines et entières en Dieu et dans un sentiment croissant de dépendance — nous nous réjouissons en Dieu. Sans doute, ce sentiment est et doit être fondé sur la justice divine, comme nous allons le voir. S’il n’en était pas ainsi, ce ne serait pas Dieu ; cependant, ici, l’idée n’est pas qu’on ait à arranger ce point avec un Dieu qui le mette en question, mais il s’agit de jouir de la présence de Dieu, de la communion avec Lui, suivant la perfection où nous avons été introduits devant Lui ; nous jouissons en Lui de la nature divine dont nous sommes participants. Par rapport à Israël, il en est ainsi : « L’amour et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ». C’est la miséricorde, car elle est accordée à des pécheurs en pure et souveraine grâce ; c’est la vérité, car elle accomplit toutes les promesses de Dieu envers Israël. Pour nous, elle accomplit bien plus que bien des promesses, car il n’y en avait point pour l’Église. Bien plus, c’est être en Christ, et comme Christ, et tels aussi devant Dieu, d’accord avec la grâce dans laquelle Christ se tient devant Dieu comme ressuscité d’entre les morts. La justice semblait être contre le pécheur ; elle l’était, mais par la divine justice elle s’associe avec la paix en faveur du pécheur. Elles s’embrassent. La paix correspond à la miséricorde du verset cité, la justice à la vérité. Ils ont — nous avons — la paix par la grâce. La justice par la foi de Jésus Christ nous anime dans la pleine jouissance de la place où Il est, ou bien, sans cela, ce ne serait pas la justice. « La vérité germe de la terre » pour Israël ; tout ce qui est promis est renfermé dans cette parole. Pour nous, cela va sans dire, c’est d’être assis dans les lieux célestes en Christ Jésus. Il n’est pas dit : La gloire habitera dans notre pays, non, mais nous sommes selon notre titre et notre place dans la gloire de Dieu, en haut[1] ; mais dans tous les cas, la justice abaisse ses regards du ciel sur la terre. Ce n’est pas pour Israël ou pour nous que la justice regarde de la terre pour implorer la bénédiction du ciel. Il a établi la justice dans le ciel lui-même. Christ est là. Il y est par la justice de Dieu. Cette justice est divine et céleste. Lui, ayant glorifié Dieu, est glorifié avec Dieu et en Lui, et ceci est la justice divine. Nos bénédictions célestes et les bénédictions terrestres d’Israël en découlent toutes deux. Puis viennent les bénédictions conférées et, en vérité, tout cela est le produit de cette contrée céleste ; ses joies et ses privilèges nous sont appropriés pour en jouir. Le dernier verset s’applique proprement à la terre, mais il y a une vérité qui s’y rattache et dont je n’ai pas fait mention. Le gouvernement actuel de Dieu s’applique à cette marche dans la jouissance divine, non pas au pardon et à la paix. Nous jouissons de cette communion bénie, habitant en Dieu et Dieu en nous, par l’Esprit Saint qui nous est donné. Si nous L’affligeons, nous sommes tristes, humiliés, peut-être châtiés. Notre place reste la même, mais la réalisation et la jouissance dépendent des révélations et de l’action du Saint Esprit en nous, et ces dernières dépendent de notre marche, de notre état, de notre obéissance. Ainsi en est-il dans Jean 14 et 15. La jouissance des bénédictions et de la faveur divines dépend de la marche du fidèle. Cela doit être, si c’est un résultat de l’Esprit Saint demeurant en nous, car comment pourrions-nous jouir de la communion dans l’amour, au milieu du péché ou de vaines pensées ? La présence du Saint Esprit dépend de la justice — c’est-à-dire de la présence de Christ dans le ciel ; cela répand l’amour de Dieu dans nos cœurs. Nous demeurons en Lui et Lui en nous. Mais si le mal est là, la chair est à l’œuvre, le Saint Esprit est attristé, la communion est interrompue. Ce n’est pas une question de position (c’est admis : Christ est au ciel), mais il s’agit de jouir de la bénédiction où j’ai été introduit, jouir de Dieu. Ici, il est question de toute notre marche avec Dieu (quoique ce soit par grâce que je reste debout) ; le point sur lequel j’insiste ici, c’est que l’âme saisisse clairement la différence qui existe entre le pardon et notre position en Christ : le pardon, c’est la grâce appliquée par l’œuvre de Christ au péché et à tous les fruits du vieil homme et notre introduction en Lui, en justice dans la présence et la communion de Dieu où n’entrent aucun nuage, aucune question de péché. Nous pouvons sortir de cette présence (non pas de notre titre à y être, mais de sa jouissance en esprit — non pas que la paix avec Dieu soit détruite, mais la communion), mais aucun nuage de péché ne peut y entrer. Nous sommes aimés comme Christ est aimé. Tout dépend de Son œuvre. Mais un point, c’est le pardon des choses hors desquelles nous avons été tirés, c’est-à-dire l’application de l’œuvre de Christ à notre responsabilité comme enfants d’Adam dans la chair. Un autre point, c’est que nous ne sommes pas dans la chair, mais en Christ, dans la jouissance des choses où Il est entré, où est notre vie pour toujours.

Psaume 86, quoique bien simple dans son expression, est tout plein de principes pratiques importants. Il montre comment la faiblesse d’une âme attirée à Dieu peut être corrigée par Sa pleine gloire et Son entière puissance. Elle trouve son appui, non pas en embrassant tout d’abord l’étendue de la gloire dans son faible état, mais en se concentrant en Dieu et ainsi en louant et en attendant la force et la délivrance finale qui l’introduit dans la gloire.

Le terrain sur lequel l’âme s’appuie s’attendant à Dieu afin qu’Il incline Son oreille se présente sous quatre faces. L’âme est pauvre et affligée, elle n’est pas d’entre les orgueilleux de la terre ; elle est sainte, réellement mise à part pour Dieu ; elle est le serviteur de Jéhovah (pour nous, le nom du Père doit s’introduire ici, comme nous l’avons toujours vu, et Christ comme Seigneur) ; elle se confie en Lui et crie journellement au Seigneur. Tel est l’état de l’âme, pauvre et sainte, c’est-à-dire mise à part pour le Seigneur ; comme un serviteur qui se confie et dont la confiance n’est pas paresseuse, elle crie dans le sentiment du besoin et de la dépendance. C’est-à-dire qu’elle se confie en la bonté de Dieu avec le sentiment que Sa majesté est au-dessus de tous ceux qui prétendent à la puissance. Lui seul est Dieu, Lui seul est grand et fait ce qui, à nos yeux, est miraculeux. Alors l’âme cherche à être enseignée dans les voies de Dieu — elle n’a aucune envie de marcher dans ses propres voies. La vérité et la Parole de Dieu la guident. Mais il y a un nouveau besoin, elle tend à être distraite par mille objets, mille pensées étrangères, et elle prie le Seigneur de ne lui donner qu’un seul but. Combien nous avons besoin d’avoir un cœur concentré tout entier sur le Seigneur ! Là se trouve la puissance ; là se trouve la présence des choses divines qui placent l’esprit dans les choses célestes, qui le mettent en contact direct avec les sources de la force divine. Lorsque d’autres pensées nous occupent, nous sommes en dehors, dans un monde dont nous devons être délivrés ; nous ne sommes pas dans le monde divin et céleste, de manière à en être des témoins. La majesté et la gloire du nom de Dieu ont été vues, verset 9 ; mais cela n’a pas fait passer l’âme dans la gloire, comme si elle s’y trouvait chez elle.

Dans un sens, c’est une chose trop grande et on le sent. Que nous sommes petits ! Combien nous ne connaissons qu’en partie ! Mais cela conduit l’âme à chercher de plus en plus la concentration de toutes ses affections sur Dieu ; pauvre et faible comme elle est, c’est là ce qu’il faut à l’âme, ce qui la satisfait. Son centre est dans l’affection et la reconnaissance pleine d’adoration, par la grâce, pour toute cette gloire. Alors l’âme continue et dit : « Je te louerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu ». Ces choses sont liées ici, elle peut louer comme elle est appelée à le faire, et comme voyant d’avance sa louange finale. Nous sommes appelés à comprendre avec tous les saints la longueur et la largeur, la profondeur et la hauteur, mais auparavant nous devons être amenés au centre — Christ demeurant en nos cœurs par la foi et nous enracinés et fondés dans l’amour. De là, Le connaissant, nous glorifions Son nom pour jamais. Notre petitesse a trouvé dans Sa grandeur sa place et sa force. Nous sommes, comme je l’ai dit, au centre de gloire. Alors se déploie à nos yeux la grande délivrance que Dieu a accomplie. Nous voyons que la grâce suprême est la source de tout. Ce n’est pas seulement de reconnaître Sa grâce par rapport à la nature où tout suit son ordre — mais c’est la grâce souveraine — l’activité de l’amour de Dieu — qui est descendue ici-bas et nous a délivrés de l’état le plus dégradé. Ceci donne un caractère tout spécial à notre connaissance de Dieu. Nous sommes complètement dépendants de Sa bonté, mais en même temps notre amour pour Lui a un caractère intime, parce que, par notre incapacité, nous savons que nous sommes les objets de Son amour, qui, par conséquent, est infini. L’âme, se confiant ainsi en Dieu, est occupée pour elle-même de Lui comme ce qui la regarde tout d’abord, voit l’inimitié des hommes orgueilleux, qui ne Le craignent pas et s’élèvent contre elle. Elle cherche l’intervention de Dieu. Ceci est une grande preuve de foi, mais, confiante dans l’amour qui la reçoit, elle demande davantage. Elle se réjouit dans la manifestation que Dieu est de son côté. Cette manifestation n’est pas seulement la délivrance, mais la satisfaction du cœur. Tout ce qu’elle demande, c’est que Dieu se montre de son côté. Telle est la portion sûre de tout homme qui se confie en Dieu, qui marche avec Lui ; c’est ce que le Seigneur a désiré, psaume 22, et n’a pas eu, Lui qui s’est humilié plus bas que le plus humble pour l’amour de nous ; mais, dans cette position, parfait en amour, glorifiant Son Père et ainsi plus élevé que les plus hauts élevés. C’est pourquoi Son Père L’a aimé, et, considéré comme homme, Il est glorifié d’une manière encore bien plus grande. Il ne fut pas soutenu et encouragé dans l’épreuve, au moment suprême — là, Il se trouva seul. Nous, nous avons confiance et nous sommes délivrés ; Lui, parfait au-dessus de tout, a été seul dans cette perfection. Que le Seigneur nous donne au moins des cœurs concentrés sur Lui, concentrés sur Son nom et sur l’amour du Père. Voilà notre centre, là nous n’avons pas à craindre les ennemis (Phil. 1, 27, 28).

Psaume 87. C’est la fondation de Dieu qui rend tout assuré. Ce qui appelle l’intérêt ou affermit la foi du cœur n’est pas que la fondation de la cité de Dieu soit dans la sainte montagne, mais que cette cité repose sur la fondation de Dieu même ; ainsi en est-il de nous. La fondation assurée de Dieu demeure et dans ce dernier cas, c’est lorsque l’Église était dans un si mauvais état que le fidèle devait la juger et se séparer de beaucoup de ceux qui en faisaient partie. Néanmoins, la fondation de Dieu demeure assurée, de même que Son appel et Son héritage dans les saints. Mais ce psaume nous apporte un autre point, bien dur pour l’activité de la chair. La foi attache plus d’importance à la cité de Dieu qu’à tout ce que l’homme a construit. Les sentiments de ce psaume sont essentiellement juifs. En dénombrant les peuples, les saints et le Messie Lui-même sont enregistrés en Sion. Voilà pourquoi le psaume se glorifie en Sion — c’est la manière dont Dieu considère la cité. Pour nous, sans doute, la chose apparaît sous une autre forme, quant à l’Église : Christ en fait partie comme sa Tête, non pas comme y étant né. Les sources rafraîchissantes de Dieu sont là. Mais, de fait, lorsque l’Église de Dieu est méprisée, lorsqu’elle est formée de gens qui ne sont rien dans ce monde, nous en vantons-nous parce qu’ils sont riches dans la foi et précieux aux yeux de Dieu ? ou bien les grandeurs des Égypte, des Babylone, que Dieu juge, attirent-elles, au contraire, nos regards ? Jugeons-nous d’après l’Esprit de Dieu, ou d’après celui de l’homme ? L’apparence et la vanité de ce monde sont-elles de quelque poids pour nous ; ou bien la foi au Seigneur de gloire nous conduit-elle à estimer haut ce que Dieu estime, ce qui est glorieux ? Il a un peuple qu’Il enregistre. Est-ce l’esprit du monde ou l’Esprit de Dieu qui forme notre estimation sur ce qui est vil ou de grand prix ? Pesez le langage de l’épître de Jacques. Puissent nos âmes sentir tout spécialement la valeur de ce qui, dans les demeures célestes, sera estimé excellent par Dieu.

Psaume 88. Je n’ai pas beaucoup à en dire. Dieu est connu et l’âme s’attend à Lui, d’après la révélation de Son nom, comme l’unique Sauveur, et c’est justement à ce point-là que l’âme est amenée par les exercices dont traite ce psaume ; elle est amenée par l’oppression de tous ceux qui l’entourent à comprendre qu’elle vient de la main de Dieu, et plus encore, que c’est le jugement de ce qui se trouve être un salut parfait de Sa part. Jéhovah, Dieu de mon salut, domine le psaume. L’état est celui-ci : actuellement affliction, la nature ne trouve aucune satisfaction, tout le monde l’abandonne. Ceci n’en est que la partie extérieure et négative parce que la nature ne trouve aucun soulagement. Le grand poids qui pèse sur l’esprit est la mort, la mort portant le témoignage de la colère de Dieu. Mais alors, la connaissance que le Dieu révélé est l’unique Sauveur retourne le cœur ; sa vie était près de la fosse. La colère de Dieu pesait sur lui. Également, c’est à Dieu qu’il crie. C’était la nature dépourvue de soutien, la nature vis-à-vis de la mort pesant sur elle, c’est-à-dire sa destruction et sa fin. Alors Dieu surgit, ainsi que la foi en Lui, jusqu’à reconnaître que tout dépend de Lui et que c’est Sa colère qui est sentie en toute chose. Ceci est vrai, c’est la mort considérée dans toute sa vérité. Ainsi Christ la vit en Gethsémané, quoiqu’Il n’eût pas prononcé tout ce qu’il y a dans ce psaume. Ainsi le voit l’âme convaincue dont l’œil est ouvert pour Dieu, au milieu de son état d’homme mortel. Toutefois ce psaume ne va pas au-delà de cette vie. Il se termine dans la nature — dans le simple judaïsme. Mais la foi en la révélation de Dieu, qui lui a fait si bien sentir ce qu’est la mort, comme colère de Dieu, la porte à regarder à Lui qui l’a infligée, comme à un Sauveur. Telle est la valeur d’une pareille expérience. Elle nous montre notre véritable état, notre vraie relation en Dieu en rapport avec la nature. Il n’y a aucun moyen d’échapper, car c’est notre état, par le jugement, devant Dieu. Cela fait que la délivrance est connue, et nous connaissons la délivrance comme grâce souveraine, comme délivrance de Dieu ; l’âme se repose sur cette révélation, et jusqu’à ce qu’elle obtienne la délivrance elle crie à Dieu. Mais lorsque la délivrance est obtenue, la chair et tout ce qu’elle est demeure sous la colère, comme une chose déjà jugée. Il n’y a pas de déception lorsqu’on croit cela réellement, quoique nous puissions oublier le péché pour un moment et même avoir à combattre et à veiller. Mais l’état de l’homme devant Dieu est toujours considéré comme une chose mauvaise et condamnée. Ce psaume est la description des phases qui amènent l’âme à cette connaissance. Quelquefois, elle ne l’atteint qu’à son lit de mort. Il ne devrait pas en être ainsi, mais cela explique ce qui surprend souvent en des personnes chrétiennes. Lorsqu’elle n’en a pas réellement fait l’expérience, l’âme n’est pas libre. Elle est sur le terrain du salut de Dieu, en esprit, non dans la chair. C’est pour n’avoir pas reconnu cela que plusieurs ont été conduits à vivre d’expériences et non de Christ. Ils parlent du travail du Saint Esprit, de la connaissance du péché dans la chair, de la puissance mortelle de la loi, ce qui signifie simplement qu’ils n’ont pas appris que nous sommes devant Dieu en esprit, non dans la chair. Ils en sont encore à ce psaume. Ils n’ont pas encore appris le salut et l’évangile, ne savent pas qu’ils sont morts et ressuscités avec Christ. Ils sentent la mort peser sur eux comme étant la colère de Dieu ainsi que nous le voyons dans ce psaume, mais ils n’ont pas reçu la sentence de mort en eux-mêmes par la mort de Christ en grâce, pour eux, de manière à se regarder comme morts et crucifiés avec Christ et comme étant néanmoins vivants, cependant non pas eux, mais Christ vivant en eux, Christ qui est mort et a mis de côté tout cela pour eux. Ils sont sous le poids de la colère pour ce qu’ils sont par nature — tout ceci est vrai à sa place — mais ils n’ont pas appris Christ et que par Lui ils ne sont pas dans la chair, mais en Christ qui a tout porté, qui a tout traversé pour eux, et que, dès à présent, par Lui, ils sont libres dans le nouvel homme et ressuscités en Lui.

Psaume 89 a un caractère remarquable qu’il nous est utile d’étudier. — Nous y voyons la confiance en la fidélité de Dieu, par rapport à Sa Parole éternelle lorsqu’antérieurement tout semble la démentir, mais nous trouvons l’attente de l’accomplissement fondée sur la grâce, qui, de fait, est en Christ, en qui toutes les grâces promises se concentrent. Car je dis : « L’amour est fondé à jamais ; tu établis ta fidélité dans les cieux » (v. 2). L’accomplissement des promesses de Dieu sur la terre sera une source de louanges pour les habitants du ciel. Cependant, nous voyons à la fin qu’il est parlé comme si Dieu avait fait les hommes en vain — c’est une triste pensée — la puissance du mal domine, les hommes sont ses instruments zélés et le bien n’a rien d’autre à attendre que reproche et chagrin. Mais on crie à Dieu pour qu’Il se rappelle la faiblesse des saints et leurs peines. Ici encore, nous trouvons la confiance, et quel que puisse être l’état des choses, Il a fait la rédemption, Il a brisé la puissance de l’ennemi ; et ne l’a-t-Il pas fait d’une manière bien meilleure que pour Israël ? Son bras est puissant, Sa main droite élevée, quel que soit l’état des choses. La justice et le jugement sont les attributs inséparables de Son trône. La grâce et la vérité L’annoncent lorsqu’Il s’avance. Cette expression est magnifique. Dieu a un trône. Là, toute chose doit être mise en conformité avec le trône. Mais en avançant dans Son œuvre, la grâce et la bonté vont au-devant de Lui et la fidèle vérité dira à Son peuple qu’Il est là, lorsqu’Il s’avancera. Les actions sont grâce et fidélité, parce que Sa volonté agit et que Sa nature est amour. Cependant, Son trône maintient toujours la justice et le jugement. Combien ceci n’a-t-il pas été démontré visiblement en Christ et à cause de Lui, quoique évidemment cela doive être manifesté dans les derniers jours en Israël ! Cette connaissance de Dieu donne le sentiment de bénédiction au milieu du chagrin, versets 15, 16, 17. « Heureux le peuple qui connaît l’appel de la trompette ! Éternel ! ils marchent à la clarté de ta face ; ils se réjouissent de ton nom chaque jour et se glorifient de ta justice. Car c’est toi qui es la gloire de leur force, et c’est par ta faveur que notre corne s’élève ». Tout cela est réalisé dans le cœur au milieu de la douleur, qui, quoique sentie, peut être toujours joyeuse. Le cœur du fidèle en éprouve une douce bénédiction. Les difficultés ne font que l’accroître, parce qu’elles lui montrent la précieuse fidélité et la faveur de Dieu, et lui font sentir que rien ne le sépare de l’amour de Dieu qui est en Christ Jésus notre Seigneur. L’intime révélation de la faveur divine rend le sentier de la douleur plein de douceurs. Ainsi Christ Lui-même fut un homme de douleurs. Cependant, Il peut dire : « Afin qu’ils aient ma joie accomplie eux-mêmes ». Ensuite le psaume insiste sur la sûreté des promesses en Christ (dans les mots : « Ton saint », remarquez que le mot : saint est ici le même que le mot : miséricorde dans le premier verset, non pas que le mot saint dans le verset 18). Ainsi donc grâce, fidélité, caractère divin du trône, action divine, accomplissement de la rédemption, ce qu’est le titre de Dieu et la puissance par laquelle Il a brisé l’hostilité du péché, tout cela, connu de nous, comme étant l’amour du Père, par le Fils, amène par l’Esprit notre cœur au milieu de toutes les épreuves dans une vraie jouissance. C’est une jouissance par la foi de la lumière et de la face de Dieu selon toute la faveur qu’Il nous porte en Christ. Ceci est naturellement exprimé dans le sens juif, mais Christ se manifeste à nous, comme Il ne le fait pas au monde. Le Père et le Fils viennent et font leur demeure chez nous. Nous possédons la joie ; nous comptons sur la délivrance finale pleine et entière.



  1. Notez combien ceci met de côté la justice légale qui regarde de la terre vers le ciel.