Livre:Messages aux sept églises/Chapitre 1

De mipe
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Verset 1 : En commençant l’étude du dernier livre de la Bible, on se rend compte dès les premiers versets qu’il s’agit d’un livre de jugement ; chaque vérité y est présentée en parfait accord avec ce sujet solennel.

Vu dans son ensemble, le livre est présenté comme étant la « Révélation », terme qui évoque la présentation d’une vérité qui, autrement, serait cachée. De plus, c’est la « Révélation de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée ». Ainsi, Christ est vu ici, comme du reste dans tout le livre, dans Sa parfaite humanité, bien que, comme toujours, il y ait des déclarations qui sauvegardent et maintiennent Sa divinité. En gardant à l’esprit le fait que l’Apocalypse est le livre du jugement, qui prépare le chemin pour que Christ hérite de la terre, on verra immédiatement combien il convient que Christ soit présenté dans Son humanité, car c’est comme homme que Christ est appelé à être le juge et comme homme qu’Il héritera de toutes les choses créées (Jean 5, 27 ; Act. 17, 31 ; Ps. 8, 4-8).

Ensuite, la révélation fut donnée à Christ « pour montrer à ses esclaves ». Ainsi, les croyants ne sont pas vus dans leur relation avec le Père comme fils, mais en relation avec Christ comme esclaves. À nouveau, cela est parfaitement compréhensible quand nous nous souvenons que le livre ne développe pas les privilèges de fils (comme nous le trouvons dans les épîtres), mais exprime plutôt le jugement du Seigneur sur le chemin de ceux qui, professant être croyants, se sont acquittés de leur responsabilité d’esclaves.

De plus, nous apprenons par l’introduction, que le grand dessein de Christ dans l’Apocalypse est de « montrer à ses esclaves les choses qui doivent arriver bientôt ». Le contenu du livre montre clairement que ces choses sont les jugements qui vont fondre bientôt sur la chrétienté et sur le monde en général. Ces jugements sont donnés à connaître, non pour satisfaire la curiosité ou alimenter l’esprit charnel dans sa recherche du sensationnel, mais afin que les esclaves du Christ, avertis du jugement qui vient, marchent dans une sainte séparation d’un monde impie et condamné au jugement. L’Apocalypse, comme toutes les autres communications de Dieu, est donnée pour produire un effet moral actuel sur ceux qui écoutent. Elle n’est pas seulement communiquée mais « signifiée », terme qui implique une communication accompagnée de signes visibles, nous préparant ainsi aux visions de ce livre.

Jean, qui reçoit ces communications, est vu, non comme le disciple que Jésus aimait, qui se penchait sur la poitrine de Jésus et partageait les pensées intimes de Son cœur, ni même comme un apôtre envoyé vers les autres pour communiquer les pensées de l’amour, mais comme un esclave responsable devant son Maître.

Verset 2 : Ayant reçu ces communications, Jean les transmet à d’autres. Il « a rendu témoignage de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus Christ ». La révélation vient avec toute l’autorité de la Parole de Dieu. De la même manière, elle est le témoignage de Jésus, non un témoignage à Jésus, bien qu’elle contienne des vérités qui réellement rendent témoignage à Jésus. Le témoignage de Jésus est ce qu’Il communique Lui-même quant aux choses qui doivent arriver bientôt, choses que Jean a vues (comp. 22, 8).

Verset 3 : Ces versets d’introduction se terminent en apportant une bénédiction spéciale à celui qui lit et à ceux qui entendent les paroles de cette prophétie, bénédiction qui ne sera effective que si les paroles lues et entendues sont gardées. Garder implique la soumission à ces paroles qui agiront ainsi pratiquement sur notre conduite. Certes, cela réclamera de nous bien des sacrifices, mais, comme toujours, le chemin de l’obéissance sera un grand gain, bien qu’il comporte le renoncement à soi-même.

Le livre entier de l’Apocalypse est considéré ici comme une prophétie, montrant nettement que même les messages aux sept églises ont un caractère prophétique.

Enfin, il nous est rappelé que « le temps est proche ». L’esclave ne doit pas attendre quelque nouvelle révélation, mais doit marcher avec patience à la lumière de la révélation des choses qui doivent arriver bientôt, sachant que « le temps est proche ».

Versets 4-6 : Après les versets d’introduction, nous avons la salutation de l’apôtre par laquelle nous apprenons que le témoignage rendu par Jean prend la forme d’une lettre adressée aux sept assemblées de la province romaine d’Asie.

La salutation est caractéristique du livre. La grâce et la paix sont promises aux assemblées, non comme étant composées d’enfants en relation avec le Père, mais d’esclaves sur la terre en rapport avec le trône du gouvernement. Ainsi Dieu est vu sous le nom de l’Éternel, nom qu’Il prend en rapport avec Israël et la terre, Celui qui est, et qui était, et qui vient[1]. Ensuite, l’Esprit est vu dans Sa plénitude comme les sept Esprits devant le trône de l’Éternel, montrant, sans aucun doute, la plénitude de l’Esprit prêt à être « envoyé sur toute la terre », comme nous l’apprenons par le verset 6 du chapitre 5. N’avons-nous pas en Ésaïe 11, 2 la signification de cette septuple perfection de l’Esprit en rapport avec Christ, la branche fertile de la racine d’Isaï ? Nous y lisons : « L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel ».

De même aussi, Christ est présenté en rapport avec le gouvernement de la terre. Il est le « témoin fidèle », Celui qui a parfaitement révélé Dieu sur la terre. Il est le premier-né des morts, Celui qui a brisé la puissance de la mort sur la terre. Il est aussi « le prince des rois de la terre », Celui qui régnera sur tous ceux qui règnent sur la terre.

Combien il est heureux que les personnes divines, qui sont vues ici en rapport avec le gouvernement de la terre — ayant la charge du contrôle, de la direction et du jugement — assurent grâce et paix aux assemblées et aux serviteurs qui sont encore sur cette terre où le jugement s’exerce.

Cette salutation appelle immédiatement une heureuse réponse de l’Église. Jean, qui la représente, dit : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; — et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; — à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen ». Son amour est vu comme une réalité présente, permanente, bien que l’œuvre par laquelle il a été si parfaitement manifesté soit accomplie. C’est un amour sans borne, car qui peut estimer la valeur du sang par lequel l’amour a été ainsi montré ? Par le sang précieux, les croyants ont été lavés de leurs péchés et sont ainsi assurés, lorsqu’ils ouvrent le livre du jugement, qu’ils sont eux-mêmes à l’abri du jugement.

De plus, non seulement les croyants sont lavés de leurs péchés, mais comme tels, ils sont constitués en un royaume. Cela ne suggère-t-il pas un groupe de personnes qui sont soumises à Dieu pour faire Sa volonté, et non leur propre volonté comme autrefois (comp. 1 Pier. 4, 2, 3) ?

Ensuite, les croyants sont vus comme sacrificateurs pour le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ et, comme tels, ils ont accès auprès de Dieu pour l’intercession et la louange.

Cette réponse à la gloire de Jésus Christ se termine par un jaillissement de louange au Seigneur : « À lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen ».

Combien belle est cette présentation de l’Église dans ses privilèges ! Aimée de Christ, lavée par Son sang précieux, soumise à Dieu, ayant accès auprès du Père, et louant le Seigneur Jésus — un peuple aimé, un peuple purifié, un peuple obéissant, un peuple de sacrificateurs et un peuple d’adorateurs.

Quand nous en arrivons aux messages aux sept assemblées, qui représentent l’Église dans sa responsabilité, nous apprenons (et cela est solennel) combien elle est loin d’avoir répondu à ses privilèges. Il y a, il est vrai, deux assemblées, Smyrne et Philadelphie, auxquelles le Seigneur ne trouve rien à reprocher, mais les cinq autres se sont gravement écartées de ce qui était leurs privilèges normaux, tels qu’ils nous sont présentés dans cette magnifique doxologie. À Éphèse, il y a eu abandon de l’amour de Christ. À Pergame, au lieu d’une condition convenant à ceux qui ont été lavés dans le sang de l’Agneau, la souillure est tolérée. À Thyatire, au lieu d’un royaume où tous sont soumis au Seigneur, l’assemblée s’arroge la place d’autorité. Sardes a devant les hommes le nom de vivre, mais, devant le Seigneur, elle est morte ; elle a perdu le service de la sacrificature devant Dieu. À Laodicée, au lieu d’exalter le Seigneur et de Lui attribuer toute gloire et domination, l’Église s’exalte elle-même et, dans la pratique, ignore Christ.

Verset 7 : Ce jaillissement de louange est suivi par un témoignage à Jésus Christ. Jean s’est adressé aux assemblées, plaçant devant elles Christ dans Sa gloire et éveillant un écho fervent dans leur cœur. Maintenant, il annonce Celui qui vient sur la terre comme juge. « Voici, il vient avec les nuées, et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui ».

En fait, ceci n’est pas l’espérance de l’Église, mais le témoignage qu’elle rend. Elle ne se lamentera pas quand elle sera enlevée à la rencontre du Seigneur en l’air. Alors, vraiment, pour elle, toutes les larmes seront essuyées. Cependant, pour le monde qui a rejeté Christ et s’est moqué de Sa venue, ce sera un temps de lamentation, quand le Seigneur viendra « au milieu de ses saintes myriades, pour exécuter le jugement contre tous, et pour convaincre tous les impies d’entre eux de toutes leurs œuvres d’impiété qu’ils ont impiement commises et de toutes les paroles dures que les pécheurs impies ont proférées contre lui » (Jude 14, 15).

Verset 8 : À ce témoignage, le Seigneur Lui-même répond : « Moi, je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, et qui était, et qui vient, le Tout-puissant ». Le Juge qui vient est l’alpha et l’oméga ; comme un autre a justement dit : « celui dont la parole est le commencement et la fin de tout discours : tout ce qui peut être dit est dit quand il a parlé ». Au commencement, Sa parole a amené toutes choses à l’existence et, à la fin, Sa parole — « C’est fait » — fixera leur état éternel.

D’autre part, Il est le Seigneur Dieu, l’Éternel, comme il a été dit : « Le Dieu qui garde l’alliance, immuable en face de tous les changements, dont les menaces comme les promesses se réaliseront pareillement ».

Il est aussi le Tout-puissant, Celui qui, avec une puissance irrésistible, est à même de mettre à exécution Ses menaces et d’accomplir Ses promesses.



  1. Le mot hébreu traduit par « l’Éternel » dans l’Ancien Testament, signifie : Celui qui est.