Écho du Témoignage:Les voies de Dieu. Le gouvernement, la grâce et la gloire/Partie 4

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Corruption de la chrétienté

Nous avons vu, dans une certaine mesure, la nature et l’unité de l’Église de Dieu, et son appel céleste — l’Église à laquelle Christ a communiqué la gloire qui Lui a été donnée comme homme, par Dieu, le Père, la gloire étant sienne par droit de Fils éternel, aussi bien que par la création. Mais nous ne pouvions participer à Sa gloire qu’à la condition qu’Il devînt homme, et qu’Il prît cette gloire et ce premier rang par-dessus toutes choses, à travers la mort et la résurrection — accomplissant ainsi la rédemption des siens. Combien peu ils entrent et marchent dans la puissance de leur appel céleste et le réalisent ! Bien plutôt, peut-on dire de beaucoup, « ils ont leurs pensées aux choses terrestres ». Ils sont entravés et absorbés dans les poursuites et les desseins de ce monde — « ce présent siècle mauvais », duquel Il a voulu les délivrer par Sa mort (Gal. 1, 4). Ils se conforment à ses voies, à ses vanités, à ses projets plutôt que de suivre un Christ rejeté, contre lequel le monde, sous son prince, s’est uni pour Le jeter dehors, et de déclarer clairement, par leur marche et leurs voies, qu’ils sont étrangers sur la terre et citoyens du ciel, et qu’ils sont de ceux de qui Christ a dit : « Ils ne sont pas du monde comme moi, aussi je ne suis pas du monde » (Jean 17), et l’apôtre : « tel qu’est le céleste, tels les célestes ». Plût à Dieu, qu’il y eût plus de cet intense dévouement personnel, parmi ceux qui sont à Christ — parmi ceux à qui, dans Sa grâce merveilleuse, Il a enseigné la nature et la signification de cet appel céleste, et la vérité de Son Église, Son Épouse — parmi ceux qui sont maintenant dans la place du témoignage de Dieu par Sa propre bonté souveraine ! Plût à Dieu que Son témoignage s’imprimât plus profondément sur nos âmes et nous conduisît à cette séparation intime d’avec le monde, et à un dévouement personnel, individuel, comme témoins ou serviteurs, selon qu’il Lui plaira ! Sûrement, tous peuvent Le servir, dans cette première qualité, tous peuvent être des témoins, si tous ne sont pas des ouvriers. Et sûrement, le témoignage collectif sans le dévouement personnel, ou le dévouement personnel sans le témoignage collectif, est défectueux ; il faut qu’ils aillent ensemble pour être en accord, dans notre faible mesure, avec la pensée et les desseins de Dieu.

Pendant quelque peu de temps, le désir de Christ, « qu’ils soient un… afin que le monde croie ! » (Jean 17, 21) s’accomplit à la première effusion de la joie désintéressée de l’Église le jour de la Pentecôte, lorsque le monde contempla avec étonnement cette grande multitude toute d’un seul cœur, d’une seule âme, ayant toutes choses communes. Mais nous pouvons nous rappeler, qu’après avoir considéré, plus haut, l’essai de l’épreuve faite de l’homme, depuis Éden jusqu’à la croix, nous avons trouvé, qu’éprouvé de toute manière, il avait failli ; voyons maintenant ce que fera l’homme sous la grâce — si une telle position réussira. Ce n’est précisément qu’une autre histoire lamentable, avec cette différence — que, non seulement il a failli, mais qu’il a corrompu, quant à son témoignage dans le monde, ce qu’il y avait de meilleur !

Quand l’Église revêtit pleinement son appel céleste, après la persécution, et la dispersion qui arriva à la mort d’Étienne, nous trouvons Paul suscité par le Seigneur, afin de manifester par lui le véritable appel céleste et la doctrine de l’Église de Dieu — le corps de Christ. Dans les travaux dévoués de l’apôtre, et les Écritures qui nous ont été données par son moyen, nous trouvons qu’il était devenu nécessaire que le Saint Esprit révélât les conséquences qui résulteraient pour l’Église de son témoignage sur la terre, en tant que confié à l’homme. Le mal s’était glissé dès le commencement ; mais aussi longtemps que l’énergie apostolique se trouva là, il fut jugé et tenu en échec. Le judaïsme, les faux frères et des hommes impies se glissèrent parmi ceux qui étaient de vrais disciples ; et même, ceux qui étaient vraiment disciples s’imprégnèrent du mal et de l’esprit du monde. Témoins ces paroles solennelles de Paul aux anciens de l’assemblée d’Éphèse, la scène où tous ceux d’Asie avaient entendu la Parole du Seigneur : « Je sais ceci, qu’après mon départ, il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau ; et il se lèvera d’entre vous-mêmes des hommes qui annonceront des doctrines perverses, afin d’attirer des disciples après eux ». Et en vue d’un pareil état de choses, il dirige le cœur du fidèle disciple « à Dieu, et à la parole de Sa grâce qui a la puissance d’édifier et de nous donner un héritage avec tous les sanctifiés ». Dieu et la Parole de Sa vérité devaient être sa ressource certaine et infaillible dans ces temps de ruine qui s’avançaient rapidement. À Corinthe, nous trouvons des écoles de doctrine et de sagesse humaines, prendre au milieu d’eux la place de la révélation et de la sagesse divine (1 Cor. 1, 11). Dans l’épître aux Galates, l’influence des prédicateurs de la loi, et des judaïsants, oblige un moment l’apôtre à se demander s’ils avaient réellement abandonné le terrain du christianisme ou non ; pourtant il avait confiance en eux par le Seigneur. Dans les Philippiens, « tous cherchent leurs intérêts et non les choses qui sont de Jésus Christ » (chap. 2, 21) ; et encore : « Car plusieurs marchent, desquels je vous ai souvent dit, et maintenant je le dis en pleurant, qu’ils sont ennemis de la croix de Christ, desquels la fin est la perdition, le dieu desquels est leur ventre, et desquels la gloire est dans leur honte, lesquels ont leurs pensées aux choses terrestres » (chap. 3, 18, 19). Dans les Colossiens, Satan avait réussi à introduire des ordonnances, et la philosophie, et de vaines séductions, d’après les traditions humaines, le manger et le boire et l’observance des jours de fête, de dévotion volontaire et de négligence de la chair. Dans 1 Timothée, nous trouvons les prédicateurs de la loi et les judaïsants, « ne comprenant, ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment », et l’annonce de l’apostasie des derniers temps. En 2 Timothée, la puissance du mal était entrée comme un tel torrent que l’apôtre voit l’Église, pour laquelle il avait travaillé, sur laquelle il avait veillé, qu’il avait bâtie comme un sage architecte — celle que l’Esprit appelle l’habitation de Dieu, « qui est la maison de Dieu, la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3, 15), la maison habitée par le Saint Esprit — il la voit, dis-je, toute bouleversée et tombée en ruines, et transformée « en une grande maison dans laquelle il y a des vaisseaux d’or et d’argent, mais aussi de bois et de terre ; quelques-uns à honneur, mais d’autres à déshonneur ». Dans un tel état de choses, dans les « temps fâcheux » des « derniers jours », il ne reste qu’un sentier pour le disciple fidèle — ne pas être satisfait d’un pareil état, ni se croire capable de relever la ruine, mais se tenir pur des vaisseaux à déshonneur, et marcher avec les fidèles qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur (chap. 2, 20-22). Et encore, l’apôtre exhorte l’âme du fidèle à se tourner vers les Écritures de Dieu, comme profitables à tous et à chaque difficulté, afin qu’il puisse être « parfaitement instruit pour toute bonne œuvre ». L’avertissement du chapitre 3, 1-5 contre ce qui, tout en portant le nom de chrétienté et tout en ayant devant les yeux des hommes le caractère de la sainteté, abrite les traits les plus affreux du cœur corrompu de l’homme, cet avertissement, dis-je, est si profondément solennel, que les termes sont presque littéralement les mêmes, et moralement les mêmes, que ceux dont l’apôtre se sert pour décrire la corruption et la dégradation morale du monde païen à la fin du chapitre 1 de l’épître aux Romains. Il y a aussi l’énergie active du mal dans ceux qui, « réprouvés quant à la foi, séduisent et sont séduits ». L’homme de Dieu devait se retirer de telles gens, les abandonnant au jugement de Dieu. En Tite, nous trouvons les discoureurs déréglés et les séducteurs étendant partout leur funeste influence. 2 Pierre témoigne aussi contre les mauvaises influences à l’œuvre parmi les saints ; Jude signale l’apostasie à partir de l’époque où de certains hommes impies se glissèrent « jusqu’à ce que le Seigneur vient avec ses saints pour exécuter le jugement contre tous ». Dans le verset 11, nous avons un sommaire de l’apostasie de l’homme naturel, « le chemin de Caïn » ; l’enseignement de l’erreur pour un salaire et l’emploi de la vérité pour des fins corrompues, « l’erreur de Balaam » ; et, finalement, le terme où aboutit l’apostasie, « la contradiction de Coré ». Il faut se rappeler que ceci était la révolte des Israélites à l’instigation du Lévite Coré contre l’autorité de Christ dans Sa royauté, représentée par Moïse, et dans Sa sacrificature, représentée par Aaron. Les Lévites recherchèrent la sacrificature (« que vous recherchiez encore la sacrificature ? » Nombres 16) et furent les instigateurs de la révolte des simples Israélites. Et il en a été toujours ainsi ; le mal ecclésiastique a toujours entraîné le pouvoir civil à la rébellion. Voyez la révolte d’Absalom contre David : celui qui en fut la source et l’énergie, c’est le conseiller d’Absalom, Akhitophel, qui était un sacrificateur (voyez 2 Sam. 15, 12). Et il en est de même à la fin : une bête, et un faux prophète qui suit l’autre de près, et exerce « tout le pouvoir de la première bête devant elle, et fait que la terre et ceux qui habitent sur elle, rendent hommage à la première bête dont la blessure mortelle a été guérie » (Apoc. 13). Telle a été la corruption dès les commencements de la chrétienté. Ceux qui auraient dû occuper la position du Lévite, c’est-à-dire, ceux qui furent envoyés dans l’Église pour travailler pour le Seigneur, au lieu de conserver la place de Lévite, reconnaissant que tous les enfants de Dieu sont sacrificateurs, et par cela même ont le droit d’entrer dans le lieu très saint (1 Pier. 2, 5, 9), se sont arrogé la position ecclésiastique ou sacerdotale comme médiateurs entre Christ et Son peuple ; et cela n’est pas limité au mal plus grossier et aux corruptions de Rome, mais le principe est le même dans toute la chrétienté, quoiqu’il ne soit pas développé partout dans la même mesure. Ces deux épîtres, la seconde de Pierre et celle de Jude — témoignent l’une et l’autre du rejet de la seigneurie de Christ. Les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse nous donnent, à des degrés successifs, les phases différentes du développement du mal dans l’Église envisagée dans sa position de témoignage ici-bas, depuis l’abandon de son premier amour jusqu’au moment où elle est menacée d’une entière réjection, comme quelque chose de dégoûtant pour Lui — faux témoin dans le monde. « Je te vomirai de ma bouche ». Nous avons aussi le témoignage, dans Matthieu 13, du Seigneur Lui-même, dans la parabole de l’ivraie, par laquelle nous voyons que le mal, produit au commencement par l’introduction de l’ivraie parmi le froment, se continue jusqu’à la moisson, où les justes sont rassemblés dans les greniers, et l’ivraie est liée en faisceaux, et ensuite jetée au feu et consumée, purifiant ainsi le royaume du Fils de l’homme. Bien loin qu’un changement doive s’effectuer, comme on se l’imagine, dans les pensées, les sentiments et la conduite du monde, et que, par le moyen de l’évangile, la connaissance du Seigneur doive couvrir la terre comme les eaux couvrent le fond de la mer, c’est le mal qui va en augmentant jusqu’à la moisson. Comment les pensées des hommes qui attendent un millénium amené par la prédication de l’évangile peuvent-elles s’accorder avec cette portion de la Parole ? À proprement parler, Matthieu 13, y compris la parabole de l’ivraie et du froment, est une similitude du royaume des cieux dans la forme qu’il revêtirait lorsque le Roi serait pleinement rejeté, et ne nous présente en aucune manière l’Église qui n’existait pas. Dans un chapitre postérieur (16) le Seigneur en parle comme d’une chose future. Il vint, comme leur Messie, vers Son peuple d’Israël — Sa vigne — pour chercher du fruit et n’en trouva pas. Alors Il sema dans le monde (« le champ, c’est le monde ») ce qui devait produire du fruit — « la Parole ».

C’est à dessein que j’ai passé par-dessus 2 Thessaloniciens et les épîtres de Jean, car là nous trouvons le nom du personnage qui consommera en lui-même toute cette méchanceté — « l’homme de péché » — « l’Antichrist ». Dans la première de ces épîtres, qui nous a été donnée à l’occasion d’une fausse épître, reçue par les Thessaloniciens comme si elle venait de Paul (chap. 2, 2), leur disant que le « jour de Christ » était là, l’apôtre (v. 1) les supplie par leur propre espérance, laquelle il leur avait enseignée dans sa première épître, celle de la venue de Christ et de leur rassemblement auprès de Lui, de ne pas se laisser ébranler par la pensée émise dans cette fausse épître ; savoir, que le « jour », ou la manifestation, était alors présente.

L’apôtre distingue clairement « la venue », de l’apparition ou « jour », qui doit leur apporter le repos après les épreuves et les tribulations du monde, et les jugements sur leurs ennemis ; car, lorsque viendra « le jour » de Sa manifestation, les saints seront manifestés avec Lui en gloire. Il continue à montrer qu’avant « le jour », il y aurait, il y a d’abord, le mystère d’iniquité qui travaille déjà ; secondement, l’apostasie de la chrétienté (v. 3) ; troisièmement, la révélation de « l’homme de péché » (v. 3, 4, 8). Le jugement, exécuté par Christ Lui-même, serait « le jour » dans lequel la fausse épître leur disait qu’ils étaient déjà. Nous avons déjà vu que, dans ce « jour », Il serait accompagné de tous ses saints, déjà rassemblés auprès de Lui. Nous avons vu quelques-uns des témoignages de l’Écriture concernant le « mystère d’iniquité », et aussi l’apostasie de la chrétienté ; mais il existait une puissance en bien qui faisait obstacle ; et quand une fois cette puissance serait ôtée, alors l’inique serait pleinement révélé. Les principes étaient tous à l’œuvre, mais le Saint Esprit était dans l’Église, la puissance de Dieu était ici-bas, et la volonté propre et sans frein de l’homme, s’élevant au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu ou adoré, était encore contenue jusqu’à ce que le temps propre fût venu ; alors le mal revêtirait sa forme définitive dans « l’homme de péché ».

Nous suivrons, jusqu’à sa fin, le mystère d’iniquité. Nous arrivons à Apocalypse 17, et là, nous trouvons la quatrième bête, ou l’empire latin, dans son état ravivé, montée par la fausse femme : « Mystère, Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre », impérialement et magnifiquement vêtue, et sa coupe pleine d’idolâtrie et de fornications, enivrée du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. L’apôtre s’étonne en voyant à quoi avait abouti ce qui fut jadis si précieux, si magnifique — l’œuvre de la grâce à la Pentecôte ! Elle domine sur les peuples, les nations, les langues et leurs rois, qui ont été enivrés du vin de sa fornication ; jusqu’à ce qu’à la fin, fatiguées de son oppression, les « dix cornes et la Bête — celles-ci haïront la prostituée et la rendront déserte et nue, et mangeront sa chair et la brûleront au feu ». Elle n’attend pas l’apparition de Christ pour recevoir son jugement, mais elle le subit de la main de ceux sur lesquels elle exerça si longtemps son influence pernicieuse. Le chapitre 18 décrit son jugement et les lamentations des rois de la terre, et de ceux qui avaient profité de son trafic et de ses récompenses, et qui gémissent à cause de sa chute. Telle est la fin de la chrétienté corrompue, à Rome et partout où elle se trouve ; car elle est « la mère des prostituées et des abominations de la terre ».

En considérant l’histoire des puissances gentiles, depuis leur commencement jusqu’à leur fin en jugement, et celle de la bête qui la représente, poussée à la fin par Satan, nous avons aussi vu sa connexion avec le faux Messie que les Juifs reçoivent à la fin de la dispensation, et son jugement dans le caractère du faux prophète, avec la première bête : nous avons voulu montrer comment ce personnage forme le lien entre leur histoire et celle de la fausse chrétienté professante dans les derniers temps. Nous avons vu, dans 2 Thessaloniciens 2, 3, 4, 8, que ce méchant ne serait pas révélé avant que la puissance en bien qui faisait obstacle fût ôtée ; le mystère d’iniquité était en train et l’apostasie devait venir ; nous avons suivi cela jusqu’à sa fin dans le jugement de la femme prostituée d’Apocalypse 17 ; mais le jour de la manifestation de Christ en jugement ne viendrait pas jusqu’à ce que l’homme de péché fût révélé, la puissance en bien qui faisait obstacle ayant auparavant été enlevée. Apocalypse 13 nous a aussi montré que c’est pendant la forme ravivée de l’empire latin, à la fin de l’existence de la quatrième bête, que cet homme serait pleinement manifesté. Celui qui a le titre de roi parmi les Juifs, la seconde bête, assiste la première bête (ne pouvant se débarrasser de la puissance gentile) pendant la courte période qui précède la fin, quand Satan lui aura donné son plein pouvoir, et son siège et une grande autorité. Nous avons aussi vu que c’est après le rassemblement des saints que Satan est jeté hors des lieux célestes (Apoc. 12) ; ainsi, en réunissant toutes ces choses, nous voyons que c’est entre la venue de Christ pour Ses saints, et Son apparition en jugement avec eux, que l’homme de péché, l’inique, sera révélé. Tel qu’il est décrit en 2 Thessaloniciens 2, il fait des choses semblables à celles qui lui sont attribuées dans Daniel 11, 36-38, « il s’oppose et s’élève au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération, de sorte que lui-même s’assiéra au temple de Dieu, se présentant lui-même comme étant Dieu… en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge », comme Christ Lui-même, comme l’homme de justice « approuvé de Dieu devant vous par les miracles, les prodiges, les signes, que Dieu a faits par lui » (Act. 2, 22). Le désir d’atteindre cette position — celle de Dieu — fut la première suggestion de Satan à Adam. Ici nous trouvons, dans cet homme de péché qui s’oppose au Seigneur Jésus — l’homme en qui habite corporellement toute la plénitude de la divinité, Colossiens 2 — Adam tombé, pleinement développé et rempli de l’énergie de Satan.

Lorsque nous avons examiné Apocalypse 13 relativement à ce personnage, nous avons vu que les miracles qu’il accomplit ont, dans l’opinion des hommes, l’apparence d’une énergie divine, et qu’ils sont, pour la plupart, d’un caractère juif. Dans 2 Thessaloniciens 2, ils sont davantage une imitation de Christ. Quant à ceux d’Apocalypse 13, nous pouvons nous rappeler que, lorsque Élie fut élevé pour témoigner en faveur du nom de Jéhovah devant les tribus apostates d’Israël (1 Rois 18), la question — si l’Éternel ou Baal était Dieu, fut décidée par le feu qui descendit et consuma le sacrifice, et que le peuple tomba alors sur leurs faces criant : « c’est l’Éternel qui est Dieu ». Dans 2 Thessaloniciens 2, comme nous l’avons vu, en citant Actes 2, c’est davantage une imitation de Christ quoique d’origine satanique.

Dans la première épître de Jean, il est nommé « l’Antichrist », celui qui nie le Père et le Fils, ou la révélation du christianisme. Ainsi, il est clair que, dans ces jours de l’énergie d’erreur — où les hommes n’ayant pas reçu l’amour de la vérité, afin d’être sauvés, seront livrés à un esprit de mensonge — il forme le lien d’union entre la chrétienté apostate, le judaïsme apostat et l’apostasie de la quatrième bête ou puissance gentile, et est, en lui-même, l’expression de l’apostasie de l’homme voulant être Dieu ; du judaïsme, car il s’assied dans le temple de Dieu (il est presque inutile d’ajouter à Jérusalem) — de la chrétienté, comme nous l’avons vu. Et nous le voyons arriver à sa fin avec son coadjuteur en mal, dans l’Apocalypse 19, 20, sous le titre du « faux prophète », titre qui est davantage d’un caractère juif ; la femme perfide ou la corruption ecclésiastique ayant déjà été détruite, non pas par le Seigneur, mais par ceux-là mêmes sur lesquels elle avait dominé.

Nous avons maintenant suivi jusqu’à leur fin, les différents agents du mal dans l’apostasie de l’homme naturel à qui le pouvoir avait été confié, personnifiés par la Bête, l’Antichrist jusqu’à sa fin, et la fausse chrétienté jusqu’à sa fin. Sujets profondément solennels et nécessaires, (sans quoi Dieu ne nous aurait pas donné des avertissements à leur égard), ils ne nous affectent pas nous-mêmes, quant à leur jugement et leur fin ; mais nous nous trouvons au milieu de principes qui mûrissent rapidement autour de nous, et nous avons à faire avec eux. Notre appel est un appel en dehors et au-dessus du monde ; et nous serons avec le Seigneur quand les maux seront pleinement manifestés et que le monde sera entraîné et séduit par eux. Notre bourgeoisie est dans les cieux où ces maux ne peuvent entrer, béni soit notre Dieu ! Le mal mûrit rapidement, et l’esprit de l’homme s’aveugle toujours davantage, et il y a plusieurs antichrists. Puisse la considération de ces choses nous conduire, dans toutes nos poursuites et nos voies, à une séparation toujours plus marquée d’avec ce qui se termine si tristement ! Et puissions-nous désirer avec plus d’ardeur la venue de Celui qui mettra un terme à tout ce mal, et remplira, sous Lui, la terre de bénédictions !

Nos considérations nous ont mené jusque-là. Nous avons vu que les trois grands systèmes (1 Cor. 10, 32) établis dans le monde en vue du déploiement du gouvernement de Dieu et de Sa grâce (savoir, le Juif, sous la loi ; le Gentil, sans loi, à qui est confiée la domination universelle ; et l’Église comme épître de Christ dans le monde — Son témoin de la grâce et de la vérité, et sous la grâce) ont tous trois, en tant qu’il s’agit de la responsabilité de l’homme, été une scène de ruine, de chute et de corruption — la ruine de ce qui était le plus excellent se trouvant être la pire de toutes les corruptions !