Écho du Témoignage:La guerre que les incrédules font au christianisme

De mipe
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Le genre d’opposition que les hommes font au christianisme en prouve la vérité d’une manière générale, prouve qu’ils ont conscience qu’il s’agit en lui réellement d’un droit de Dieu sur l’âme.

Sans doute les hommes ont attaqué le paganisme comme faux. Ils ont résisté au mahométisme, quoique l’épée fût son principal argument, de sorte qu’il y avait moins à raisonner.

Mais l’incessante et laborieuse activité de la critique des libres penseurs à l’égard de la Bible, le profond et minutieux examen qu’elle a eu à subir pendant des siècles, l’ardeur qu’on a mise à y rechercher des erreurs ou des contradictions, prouvent le vif désir de montrer qu’elle n’est pas ce qu’elle prétend être. Pourquoi toute cette activité, toute cette ardeur ? Ceux qui ne sont pas sous l’influence directe du mahométisme sont depuis longtemps convaincus de sa fausseté, et le laissent là ; tandis que ces recherches minutieuses pour découvrir une paille dans les Écritures se poursuivent, se répètent, se renouvellent constamment. On entreprend la Bible de tous les côtés. On appelle au secours contre elle l’astronomie et la géologie ; on fouille dans la géographie, l’histoire, l’antiquité, le style ; les manuscrits de toute espèce, les écrits insensés des pères, les absurdes écrits des hérétiques, les imitations apocryphes que l’on a faites de son contenu, on n’a rien omis, tout a été tourné et retourné dans le but de trouver quelque chose de nature à la décréditer ; on a mis en avant les sages écrits des philosophes pour prouver qu’ils pouvaient faire aussi bien qu’elle, ou qu’ils étaient la source de ce qu’il y a de bon, ou même de ce qu’on prétendait y avoir d’absurde dans ses doctrines ; on a recherché toutes les autres influences qui auraient pu moraliser l’humanité, pour qu’on ne suppose pas que c’est la sienne. Pourquoi tout ce travail ? Pourquoi, si le christianisme n’est qu’une doctrine comme celle de Platon, n’aurait-il pas produit son effet de manière à ce que les philosophes fussent aussi froids à son égard qu’ils le sont envers tout le reste ? Ah ! c’est qu’il contient en lui — et leur conscience le sait — le droit de Dieu et de la vérité de Dieu ; et ils ne veulent pas reconnaître que c’est le vrai Dieu, que c’est le Christ qui en est la source : car alors il faudrait qu’ils se soumissent et reconnussent ce qu’est l’homme.

Et cela se montre de la façon la plus curieuse. Bien qu’ils ne fassent aucun cas de Christ ou qu’ils Le regardent comme un imposteur, ils ne veulent pas admettre que les livres autorisés de Sa religion contiennent un exposé fidèle des doctrines de la religion. Si je lis le Coran, je suis satisfait de le tenir pour l’exposé du mahométisme, quelque absurde qu’il soit, et je dis que le mahométisme est absurde. J’en fais de même pour les Védas et pour les Pouranas.

Mais lorsqu’il s’agit des livres chrétiens, sans doute qu’on les accuse d’erreur, de contradiction, etc., mais la critique indépendante[1] ne veut pas admettre qu’après tout ils enseignent le vrai christianisme ! Ils ne sont point un exposé véritable, authentique du christianisme ! Pourquoi, s’il ne constitue qu’une fable, une imposture, être si difficile quant à l’exactitude de son exposé ? Ses principaux propagateurs sont certainement en état de nous donner un exposé suffisant de l’imposture et de ses doctrines, pour tout ce qui nous intéresse. Mais non. On a conscience que Dieu se trouve dans le christianisme. En dépit de la volonté, la conscience sait qu’ici elle a affaire avec Dieu, et il lui faut une véritable révélation, un exposé réel et authentique de ce que Dieu est. C’est son droit. Mais, quoique un sujet en faveur, ou qui excite la curiosité, puisse absorber un certain temps beaucoup d’esprits, ou un individu toute sa vie, les hommes ne se mettent pas tant en peine, si continuellement et avec tant de persévérance, d’arriver à la vérité d’une fable. Il ne leur arrive point de rejeter les livres sacrés de tout autre religion, pour la raison qu’ils ne sont point un exposé fidèle de cette religion. Ils les prennent tels qu’ils sont parce qu’ils savent que ce n’est qu’une fable. On en agit de même avec tout ce que l’on sait être l’œuvre de l’esprit humain. Un homme étranger au luthéranisme considère les livres symboliques des luthériens comme l’expression du luthéranisme, qu’il soit d’accord avec eux ou non. Pourquoi ne pas prendre les livres chrétiens comme exposant le christianisme ? Un incrédule ne peut laisser tranquille Dieu et Sa vérité, parce que c’est la vérité de Dieu. Il est rempli de fanatisme contre elle, car sa volonté est engagée dans l’affaire ; et son fanatisme est plein d’amertume, parce que sa conscience n’est pas à l’aise. Il rira d’un charpentier mahométan qui croit posséder seul la vraie religion ; et il maudira un chrétien conséquent qui croit la posséder, et dénoncera et aura en horreur tous ceux qui sont tels, s’ils ne lui permettent pas de rester parmi eux quand il renie leur Seigneur, et il mettra toute son énergie à publier leur acte. Pourquoi cette différence ?



  1. De qui ces critiques sont-ils indépendants au fond, si ce n’est de Dieu et de Sa vérité ?