Messager Évangélique:2 Corinthiens 5, 14, 15
Combien ce que l’apôtre dit ici est en rapport avec l’expression de l’épouse, quand elle dit : « Il m’a menée dans la salle du festin, et sa livrée, laquelle je porte, c’est amour » (Cant. 2, 4). En effet, c’est le plus excellent, le plus joyeux festin qui puisse exister, que celui qui résulte de cette rencontre dans l’amour divin, dont nous avons le symbole entre l’époux et l’épouse de notre cantique. Aussi la possession de cet amour dans l’âme est semblable à un fleuve pur et limpide (c’est le fleuve de vie), d’où procède une louange très facile, et qui peut se continuer toujours, avec l’intelligence d’un parfait à-propos. Nous avons, dans la parole de l’apôtre, le secret de la puissance de cet amour du Christ, en ce qu’il dit : « Nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous aussi sont morts ». Ils ne vivaient plus de la vie précédente, les choses vieilles étaient passées, et il peut dire, comme y étant établi : « Si donc quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création ». C’est une nouvelle vie qui a sa source dans l’amour de Dieu et de Christ. L’épouse du Cantique n’avait sûrement pas jugé dans une lumière aussi éclatante, aussi parfaite, ce double effet de l’amour du Christ ; mais peut-être nous fait-elle honte, dans la mesure dont elle s’est donnée à son bien-aimé. Lequel parmi nous maintenant est assez rempli de cet amour par l’Esprit pour savoir exprimer (comme elle le fait) les beautés, les gloires, les excellences de notre Seigneur ? Lequel sait, aussi bien qu’elle, que nous Lui appartenons comme revêtus de Ses perfections, afin que nous Lui soyons semblables ? Et nous devons bien le confesser hautement, si nous sommes déchus de cet amour qui doit être parfait pour notre Seigneur, l’Époux de nous tous qui croyons en Lui de cœur, c’est que nous n’avons pas bien jugé ceci : « que si un est mort pour tous, tous aussi sont morts », pour nous livrer sans réserve, à « celui qui est mort et ressuscité pour nous » ; car c’est un discernement qui conduit ceux qui ont jugé ainsi, à pouvoir le dire, comme étant revêtus de la livrée de Celui qui nous aime, et qui a mis Sa vie pour nous : « l’amour du Christ nous étreint ». L’apôtre, étant dans cet élément, désirait que tous y fussent avec lui, pour « connaître l’amour du Christ, lequel surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu ». Tout ceci nous montre, de la manière la plus évidente, la valeur morale qu’il nous faut revêtir, pour que le service soit accompli dans la pleine conformité avec Christ.