Poème:Le bon pilote
P. C.
Tu diriges, Seigneur, notre fragile esquif
Sur ce vaste océan que l’on nomme le monde ;
Toi seul, cher Rédempteur, connais chaque récif,
Toi seul sais apaiser les tourmentes de l’onde.
Si nous voulons ôter la rame de ta main,
Alors paraît l’écueil, la vague nous menace :
Et que faire, Seigneur, quand la barque soudain
Va sombrer ? T’invoquer et rechercher ta face !
Oui, revenir à toi qui ne rebutes pas,
Ô doux Jésus ! À toi l’intarissable source
Qui nous rend la vigueur lorsque nous sommes las,
À toi qui nous suffis pour fournir notre course !
Qu’il fait bon près de toi, cher, bien-aimé Sauveur,
Et qu’il est doux de voir ton active tendresse
Travailler, s’enquérir, chercher notre bonheur,
Et vouloir, à tout prix, aider notre faiblesse ?
Ah ! quand notre regard reste attaché sur toi,
Que la vague mugisse ou que le calme règne,
Rien ne saurait distraire ou causer de l’effroi ;
Car c’est de ta beauté que notre âme s’imprègne.
Que craindre, sous ta main ? Après toi, qu’estimer ?
Si même tu dormais nous aurions assurance ! (Luc 8, 23)
Et pour un monde entier pourrions-nous moins t’aimer ?
Oh ! non, divin trésor, glorieuse espérance !