| Il y a dans la vie de l’homme, un moment où tout ce qui est illusion disparaît, et où tout devient sérieux pour lui : ce moment est celui qui l’amène aux portes de l’éternité. S’il est un vrai chrétien, tout en lui prend alors sa place et son vrai nom ; ― il juge tout selon la lumière de Celui devant lequel il se trouve. C’est arrivé à ce moment solennel, que le patriarche Jacob nous est présenté dans ce chapitre. Or, ce qui rend la vie et les temps de ce patriarche particulièrement instructifs pour nous, c’est que, d’un bout à l’autre de sa carrière, il nous est offert comme ''objet'' et ''monument'' de la grâce divine. Ce n’est pas durant une partie de sa vie seulement, qu’il fut l’objet des soins de Dieu, car lui-même rend ce témoignage : {{Pass|« Le Dieu qui me paît depuis que je suis au monde »|Gen48v15|v. 15}} etc. Or, qui ne sait ce que fut dans sa marche celui de la bouche duquel sortit un tel témoignage ? Au reste, l’Écriture dit de lui que « dès le ventre, il supplanta son frère », et que son train de vie déplaisait à Dieu ; même le prophète semble relier le train des enfants à celui du père, auquel il se ramifie ({{Pass|Osée 12|Ose12v4}}). Ce n’est donc ni la foi, ni la fidélité de Jacob envers Dieu, qui ressortent en sa vie ; mais bien cette fidélité ''immanquable'' de Dieu, en vertu de laquelle Il avait veillé sur Son élu, afin qu’aucun mal ne lui arrivât. Dieu, sans doute, trouva plus d’une fois urgent de laisser Jacob goûter un peu de l’amertume dont ses infidélités étaient la cause ; car jamais Dieu ne les approuve. Au reste, les propres paroles d’Israël confirment cette pensée : {{Pass|« les jours des années de ma vie, avait-il dit à Pharaon, ont été courts et mauvais »|Gen47v9|a}}. ― Ces paroles ont trait à ses expériences propres, dans les difficultés qu’il avait rencontrées ; et non à une absence quelconque d’intérêt de Dieu pour lui. Pharaon, complètement étranger aux divers exercices et aux expériences du croyant, ne pouvait saisir la portée des paroles du vénérable vieillard qui lui parlait, autrement que comme un homme du monde. Pour nous, par l’Esprit, nous pouvons les comprendre, et même retirer des infirmités morales souvent manifestées de ce patriarche, une leçon sérieuse et durable. Un fait, à l’arrivée de Jacob en Égypte, fait ressortir la miséricorde dont Dieu usa toujours envers Son serviteur : en présence du monarque mondain, Dieu revêtit Israël d’une haute dignité, de cette dignité que donne la foi ; c’est pourquoi, dans le sentiment du caractère que lui conférait ''sa relation avec Dieu'', « Jacob bénit Pharaon », etc. ({{Pass|Gen. 47, 10|Gen47v10}}). Ainsi, au point de vue moral, Jacob était plus grand que Pharaon, car, dit l’Écriture, « le moindre est béni par celui qui est plus grand » ({{Pass|Héb. 7|Heb7v7}}). | | Il y a dans la vie de l’homme, un moment où tout ce qui est illusion disparaît, et où tout devient sérieux pour lui : ce moment est celui qui l’amène aux portes de l’éternité. S’il est un vrai chrétien, tout en lui prend alors sa place et son vrai nom ; ― il juge tout selon la lumière de Celui devant lequel il se trouve. C’est arrivé à ce moment solennel, que le patriarche Jacob nous est présenté dans ce chapitre. Or, ce qui rend la vie et les temps de ce patriarche particulièrement instructifs pour nous, c’est que, d’un bout à l’autre de sa carrière, il nous est offert comme ''objet'' et ''monument'' de la grâce divine. Ce n’est pas durant une partie de sa vie seulement, qu’il fut l’objet des soins de Dieu, car lui-même rend ce témoignage : {{Pass|« Le Dieu qui me paît depuis que je suis au monde »|Gen48v15|v. 15}} etc. Or, qui ne sait ce que fut dans sa marche celui de la bouche duquel sortit un tel témoignage ? Au reste, l’Écriture dit de lui que « dès le ventre, il supplanta son frère », et que son train de vie déplaisait à Dieu ; même le prophète semble relier le train des enfants à celui du père, auquel il se ramifie ({{Pass|Osée 12|Ose12v4}}). Ce n’est donc ni la foi, ni la fidélité de Jacob envers Dieu, qui ressortent en sa vie ; mais bien cette fidélité ''immanquable'' de Dieu, en vertu de laquelle Il avait veillé sur Son élu, afin qu’aucun mal ne lui arrivât. Dieu, sans doute, trouva plus d’une fois urgent de laisser Jacob goûter un peu de l’amertume dont ses infidélités étaient la cause ; car jamais Dieu ne les approuve. Au reste, les propres paroles d’Israël confirment cette pensée : {{Pass|« les jours des années de ma vie, avait-il dit à Pharaon, ont été courts et mauvais »|Gen47v9|a}}. ― Ces paroles ont trait à ses expériences propres, dans les difficultés qu’il avait rencontrées ; et non à une absence quelconque d’intérêt de Dieu pour lui. Pharaon, complètement étranger aux divers exercices et aux expériences du croyant, ne pouvait saisir la portée des paroles du vénérable vieillard qui lui parlait, autrement que comme un homme du monde. Pour nous, par l’Esprit, nous pouvons les comprendre, et même retirer des infirmités morales souvent manifestées de ce patriarche, une leçon sérieuse et durable. Un fait, à l’arrivée de Jacob en Égypte, fait ressortir la miséricorde dont Dieu usa toujours envers Son serviteur : en présence du monarque mondain, Dieu revêtit Israël d’une haute dignité, de cette dignité que donne la foi ; c’est pourquoi, dans le sentiment du caractère que lui conférait ''sa relation avec Dieu'', « Jacob bénit Pharaon », etc. ({{Pass|Gen. 47, 10|Gen47v10}}). Ainsi, au point de vue moral, Jacob était plus grand que Pharaon, car, dit l’Écriture, « le moindre est béni par celui qui est plus grand » ({{Pass|Héb. 7|Heb7v7}}). |