Traduction:Comment étudier la Bible/Conseils quant à la lecture

De mipe
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Pour terminer notre petit livre, on nous autorisera à faire quelques suggestions quant à la lecture en général, avec une référence particulière à la littérature utile pour l’étude biblique et d’autres sujets en lien avec celle-ci.

1. Dans un sens, il peut être dit que nous vivons dans un âge de lecture de livres, et pourtant peut-être jamais les livres ni leurs lecteurs n’ont été aussi superficiels qu’à présent. Une grande masse de littérature périodique de la sorte la plus creuse est absorbée par le public de lecteurs. Dans nos grandes villes, presque tout le monde, même les enfants, lit le journal quotidien, gorgé de récits repoussants de crimes et de scandales. Les périodiques hebdomadaires de mauvaise fiction, avec d’innombrables magazines de la même espèce, teintés à l’occasion avec un article sur un sujet sensible, forment l’essentiel de la nourriture de l’esprit pour la grande majorité. En plus de ceci, des nouvelles par centaines sont produites et avidement dévorées. De tout cela, nous avons peu à dire, sauf à rappeler à nos lecteurs que cela indique le cours de ce monde, selon lequel nous ne marchons plus.

Nous voudrions placer sérieusement cela sur notre cœur et celui des saints de Dieu, que de telles lectures sont non seulement, dans de nombreux cas, positivement néfastes, implantant des notions infidèles et une habitude mondaine de pensée, mais créent une répugnance pour la nourriture solide de l’esprit, et particulièrement pour ce qui a à faire avec nos intérêts éternels. S’il n’y avait aucune autre raison pour que le jeune chrétien s’abstienne de cette sorte de littérature, cela seul suffirait. Tout ce qui fait prendre la Bible en dégoût, et fait de la lecture de livres utiles qui l’expliquent une corvée, ne peut sûrement pas être un ami pour la croissance de notre âme. Ce ne peut être de Dieu, et donc doit être d’une direction opposée. Nous ne pouvons pas, à cela, appliquer le passage : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père ». Nous ne voulons pas être étroits ou légaux, mais n’est-ce pas là le danger particulier des temps dans lesquels nous vivons ? Si refuser d’être détourné de Christ pour jouir de ce monde pécheur allant à la destruction est de l’étroitesse, alors de tout notre cœur, soyons étroits !

Avec le désir d’éviter une incompréhension, nous ajoutons un mot : ce que nous avons dit ne veut pas dire mettre les saints de Dieu sous la servitude ; par exemple, quant à lire les nouvelles. Le chrétien peut se familiariser avec ce qui a lieu dans le monde, en particulier comme montrant ses tendances et le progrès des événements. Toutefois, un coup d’œil au journal suffira pour cela, et nous devons être sur nos gardes, car beaucoup d’hommes forts ont été pris au piège par cela.

Il y a quelques livres dans lesquels les grandes époques de l’histoire de l’Église ont été décrites sous la forme d’un récit, dans lesquels apparaissent des individus fictifs. Certains de ces livres peuvent être profitables pour la jeunesse en lui donnant une vue claire des événements historiques. Certains d’entre eux, nous n’hésitons pas à les condamner absolument. Nous ne pouvons pas dire sans réserve que tout fiction de cette sorte est mauvaise, sans y inclure des livres tels que ceux-ci ; mais nous dirons plus distinctement que la fiction dans son ensemble est mauvaise et abaissant le niveau moral, pour les raisons fournies juste au-dessus.

Mais assez sur ce sujet désagréable. Nous devons le laisser sur la conscience de chacun, en leur demandant seulement, s’il leur est donné de lire ce genre-là, de jeter un coup d’œil une année en arrière et de se rappeler de tous les livres et de la littérature de cette sorte qu’ils ont lu, d’estimer combien de pages cela fait, combien d’heures cela a pris, et alors de faire de même avec leur Bible et la littérature chrétienne utile, et de comparer les deux. Pour ceux qui objecteraient que nous avons donné une liste de notes et de commentaires de la Bible trop longue, ce pourrait être une surprise d’apprendre que beaucoup de jeunes hommes et femmes lisent trente-cinq nouvelles ou davantage dans le cours d’une année.

2. Il y a deux manières de lire des livres utiles, aucune d’elles n’étant recommandable, laissant place à une troisième que nous pensons être la manière normale et appropriée. Certains dévorent les livres ; ils prendront, par exemple, un volume de C.H.M. et le liront entièrement en deux jours. Pour ce faire, ils resteront assis la moitié de la nuit ou négligeront quelque tâche domestique ou quelques devoirs du travail, ou empièteront tellement sur le temps de l’étude de la Bible, qu’elle sera entièrement négligée. Quand nous nous mettons à table, nous ne mangeons pas tout ce qui est mis dessus en même temps ; et nous avons une capacité mentale aussi bien que physique pour recevoir et assimiler la nourriture. Au-delà, ce que nous prenons ne fait qu’engorger et entraver la véritable digestion mentale et spirituelle.

D’autres tombent dans le danger opposé. Un livre est pendant si longtemps en cours qu’avant d’atteindre la fin, le début en est oublié : une page ou deux sont lues à intervalle de peut-être deux ou trois jours ; et quoique nous ne dirions pas qu’une grande partie de ce qui est profitable n’est pas recueillie, toutefois il n’y a pas de sentiment de progrès ni d’accumulation positive de la vérité. L’heureux intermédiaire entre ces deux extrêmes est sans doute le meilleur. Par exemple, si nous lisons les notes sur le Pentateuque, cela peut se faire au rythme d’un chapitre par jour, ou au même rythme que celui où nous lisons dans nos Bibles. Cela a le double avantage de nous laisser le loisir de jouir de la portion devant nous et de confirmer et d’élargir notre compréhension des chapitres que nous lisons. Combien un tel parcours systématique dans tout le Pentateuque serait agréable et profitable !

Les autres livres suggérés dans la liste peuvent être entrepris de la même manière, afin que graduellement, on ait lu des exposés utiles sur toute l’Écriture ; nous ne dirons pas aussi rapidement que l’on aurait passé sur toute la Bible, mais peut-être dans le double de ce temps.

Cela nous amène à mettre en garde notre lecteur à ne pas empiéter sur son temps d’étude. Gardons-le inviolé, et si possible, qu’il soit réservé tôt le matin, quand on est le plus frais et le moins susceptible d’être dérangé. L’étude de nuit et aux heures tardives est à éviter.

Certains livres, bien sûr, sont simplement pour référence, comme les dictionnaires, les concordances et même les esquisses dont nous avons parlé ci-dessus, à l’exception du « Synopsis » que nous conseillerons en fait de lire consécutivement, au moins une fois, en parallèle des Écritures.

Nombre de commentaires, si on les a à portée de main, peuvent être consultés sur des passages particuliers, mais il n’y a pas de profit à tenter de lire à travers de nombreux ouvrages utiles de ce type — de fait une tâche impossible. Ils sont destinés à être une référence.

Ne craignez pas de marquer les livres qui vous appartiennent, et comme de telles marques sont rarement effacées, elles pourront également être faites à l’encre, pour éviter qu’elles ne se brouillent et salissent la page. Un livre intelligemment annoté a de l’intérêt pour d’autres. Il leur montre que quelqu’un a parcouru ce chemin avant, et cela ne diminue pas vraiment la valeur du livre. Ces marques peuvent varier, allant de simplement attirer l’attention sur un passage intéressant, à une question quant à l’exactitude d’une certaine affirmation, et jusqu’à faire des remarques plus étendues dans la marge. Un livre de cette sorte peut être pour un temps une sorte de carnet dans lequel toutes sortes de choses que l’auteur nous suggère sont notées. Ne marquons toutefois pas un livre emprunté, même avec un crayon. Nous conseillons, quand cela est possible, d’acheter ses propres livres plutôt que d’emprunter ceux des autres. Les livres sont des amis pour la vie durant, et s’ils valent la peine d’être lus, ils valent la peine d’être acquis. Bien sûr, nous ne pourrons peut-être pas tous les acheter d’un coup. De fait, les livres qui ont coûté un peu d’abnégation pour être acquis ont une valeur spéciale, et s’ils sont ainsi obtenus graduellement, ils seront plus susceptibles d’être lus que s’ils ont été achetés en vrac. Les livres empruntés doivent être rendus aussitôt que possible. Il n’est jamais bon, ni pour soi-même moralement, ni pour les autres, de ne pas rendre des livres qui nous été aimablement prêtés.

Nous avons atteint la fin de ce que nous avions entrepris de dire sur ce sujet des plus importants de l’étude de la Bible. Nous sommes bien conscients que rien de très original ni de très frappant n’a été dit, mais si notre petit livre pouvait aboutir à encourager les débutants à ouvrir leur Bible, ou stimuler ceux qui sont déjà heureusement engagés ainsi, il n’aura pas été vain. Son but est de glorifier notre Seigneur dans les cœurs des siens, et de Le chercher, Lui la Parole vivante qui était et qui est auprès Dieu, et qui était et est Dieu, dans les pages de cette Parole écrite où tout parle de Lui. Il y a en effet une similarité notable entre la personne de notre Seigneur Jésus Christ et la Parole écrite de Dieu. Le premier est divin et pourtant est devenu chair, s’humiliant Lui-même pour qu’Il puisse être entendu et vu et touché, un homme avec un esprit, un cœur, une volonté, des affections parfaitement humains, tout cela se réunissant pour en faire l’homme idéal, quoique dans et au-dessus de tout ceci, avec la gloire voilée seulement à l’incrédule, nous voyions le Dieu vivant. Il en est de même avec les Écritures : dans leur forme, elles sont des écrits humains, la production d’auteurs variés, et avec toutes les caractéristiques des temps dans lesquels elles ont été écrites et des auteurs qui les ont produites. Rien n’est forcé ni à l’étroit. Un grand génie a de toute évidence écrit le Pentateuque ; de vrais poètes, de l’ordre le plus élevé, ont évidemment écrit les Psaumes, le livre de Job et les Prophètes. Des historiens minutieux et clairvoyants ont à l’évidence écrit les récits historiques ; des biographes fidèles et attentifs ont assurément écrit les évangiles ; et un maître génie, Paul, a écrit ses épîtres. Mais en dessous et au-dessus de l’instrument humain, qu’il soit un roi ou un paysan, un pêcheur ou un poète, brille la pensée divine, l’Esprit qui l’a inspiré, révélant dans toute leur grandeur et leur perfection la volonté, les voies, la sainteté, la gloire, l’amour de Dieu, dans la personne de Son Fils.

Nous connaissons Dieu à travers Sa Parole, non seulement de façon intellectuelle, mais comme nés, lavés et nourris par cette Parole. Nous connaissons aussi Christ ainsi ; et ainsi, d’une manière spéciale et vraie, la Parole écrite est la pensée de la divine Parole vivante. Que quelque chose de ce désir qui remplissait le cœur de l’apôtre nous possède aussi. Tandis que nous avançons pour voir notre Seigneur en haut, recherchons-Le aussi dans Sa Parole, oubliant nos réussites passées qui sont derrière, et tendant toujours en avant vers le prix qui, tandis qu’Il est en haut, attend notre recherche respectueuse, diligente, persistante dans la Parole de Dieu. Non que nous puissions jamais être satisfaits de ce côté du ciel. En effet, la Parole de Dieu est si parfaite que nous ne pourrons jamais la saisir dans sa plénitude ici-bas, mais nous devons avancer pour Le connaître Lui, et la puissance de Sa résurrection et, oui, la communion de Ses souffrances aussi, dans cette mesure selon laquelle Sa Parole remplira nos pensées et notre cœur, et possèdera et contrôlera nos vies.

Courage donc, cher compagnon chrétien, dans ce noble travail ! Les quelques minutes que vous passerez sur quelque petite étude, matin après matin, peuvent sembler une broutille ; mais, oh, la connaissance de Christ n’est pas une broutille ; la connaissance de la Parole de Dieu n’est pas une broutille. Soyons alors diligents, simples, obéissants et pleins d’espoir, et continuons dans ce précieux travail !


« Combien j’aime ta loi ! tout le jour je la médite. Tes commandements m’ont rendu plus sage que mes ennemis, car ils sont toujours avec moi. J’ai plus d’intelligence que tous ceux qui m’enseignent, parce que je médite tes préceptes. J’ai plus de sens que les anciens, parce que j’observe tes préceptes. J’ai gardé mes pieds de toute mauvaise voie, afin que je garde ta parole. Je ne me suis pas détourné de tes ordonnances, car c’est toi qui m’a instruit. Que tes paroles ont été douces à mon palais, plus que le miel à ma bouche ! Par tes préceptes je suis devenu intelligent ; c’est pourquoi je hais toute voie de mensonge » (Ps. 119, 97-104).