Année 1, 5 janvier

Genèse 3, 1-13

* Or le serpent était plus rusé qu’aucun animal des champs que l’Éternel Dieu avait fait ; et il dit à la femme : Quoi, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ? Et la femme dit au serpent : Nous mangeons du fruit des arbres du jardin ; mais du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point, et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Et le serpent dit à la femme : Vous ne mourrez point certainement ; car Dieu sait qu’au jour où vous en mangerez vos yeux seront ouverts, et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. Et la femme vit que l’arbre était bon à manger, et qu’il était un plaisir pour les yeux, et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent ; et elle prit de son fruit et en mangea ; et elle en donna aussi à son mari [pour qu’il en mangeât] avec elle, et il en mangea. Et les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu’ils étaient nus ; et ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s’en firent des ceintures.

Et ils entendirent la voix de l’Éternel Dieu qui se promenait dans le jardin au frais du jour. Et l’homme et la femme se cachèrent de devant l’Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Et l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? Et il dit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. Et l’Éternel Dieu dit : Qui t’a montré que tu étais nu ? As-tu mangé de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? Et l’homme dit : La femme que tu [m’]as donnée [pour être] avec moi, — elle, m’a donné de l’arbre, et j’en ai mangé. Et l’Éternel Dieu dit à la femme : Qu’est-ce que tu as fait ? Et la femme dit : Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé.


Le bonheur de l’homme en Éden aura été de courte durée. Sous la forme du serpent, le diable s’introduit dans le jardin et capte la confiance de la femme en même temps qu’il insinue dans son cœur la méfiance envers Dieu. Celui-ci ne vous aime pas — souffle-t-il — puisqu’il vous prive d’un si grand avantage. Non seulement vous ne mourrez point, mais « vous serez comme Dieu » (v. 5). Le menteur sème ainsi l’orgueil et l’envie dans le pauvre cœur humain (lire en contraste Phil. 2, 6). — « La convoitise, ayant conçu, enfante le péché… » (Jacq. 1, 14, 15). Hélas ! l’homme a été trompé : la connaissance du bien et du mal ne lui a donné aucune force pour faire le bien ni pour éviter le mal. Son seul effet a été de lui faire prendre conscience de sa nudité : ce qu’il est par nature, un état dont il a honte. Et la ceinture de feuilles de figuier qu’il s’est fabriquée ne fait qu’illustrer les vains efforts de l’humanité pour cacher sa misère morale. Mais « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4, 13). « Où es-tu ? » (v. 9). « As-tu mangé de l’arbre ? » (v. 11). « Qu’est-ce que tu as fait ? » (v. 13), autant de terribles questions qui excluent les faux-fuyants et les excuses.