Année 1, 6 février

Genèse 24, 1-14

* Et Abraham était vieux, avancé en âge ; et l’Éternel avait béni Abraham en toute chose. Et Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tout ce qui était à lui : Mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et je te ferai jurer par l’Éternel, le Dieu des cieux et le Dieu de la terre, que tu ne prendras pas de femme pour mon fils d’entre les filles des Cananéens, parmi lesquels j’habite ; mais tu iras dans mon pays et vers ma parenté, et tu prendras une femme pour mon fils, pour Isaac. Et le serviteur lui dit : Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci ; me faudra-t-il faire retourner ton fils dans le pays d’où tu es sorti ? Et Abraham lui dit : Garde-toi d’y faire retourner mon fils. L’Éternel, le Dieu des cieux, qui m’a pris de la maison de mon père et du pays de ma parenté, et qui m’a parlé et qui m’a juré, disant : Je donnerai à ta semence ce pays-ci, lui-même enverra son ange devant toi, et tu prendras de là une femme pour mon fils. Et si la femme ne veut pas te suivre, alors tu seras quitte envers moi de ce serment ; seulement, tu ne feras pas retourner là mon fils. Et le serviteur mit sa main sous la cuisse d’Abraham, son seigneur, et lui jura au sujet de ces choses.

Et le serviteur prit dix chameaux d’entre les chameaux de son maître, et s’en alla ; or il avait tout le bien de son maître sous sa main. Et il se leva et s’en alla en Mésopotamie, à la ville de Nakhor. Et il fit agenouiller les chameaux en dehors de la ville, auprès d’un puits d’eau, au temps du soir, au temps où sortent celles qui vont puiser. Et il dit : Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham, fais-moi faire, je te prie, une [heureuse] rencontre aujourd’hui, et use de grâce envers mon seigneur Abraham. Voici, je me tiens près de la fontaine d’eau, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser de l’eau ; qu’il arrive donc que la jeune fille à laquelle je dirai : Abaisse ta cruche, je te prie, afin que je boive, et qui dira : Bois, et j’abreuverai aussi tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur, à Isaac ; et à cela je connaîtrai que tu as usé de grâce envers mon seigneur.


La mort de Sara suggère la mise de côté d’Israël (peuple dont est issu le vrai Isaac), après la résurrection du Seigneur (chap. 22). Pour assurer la semence de la promesse, Abraham, le « père d’une multitude » [17, 5], a un grand dessein, dont l’accomplissement va nous être raconté tout au long : celui de donner une épouse à son fils. Mais une troisième personne intervient alors : le serviteur le plus ancien de sa maison, son intendant, frappante figure du Saint Esprit envoyé sur la terre afin d’y rassembler ceux qui constitueraient l’Église, l’Épouse de Christ. Ainsi, le Père, le Fils, le Saint Esprit, qui ont travaillé ensemble à l’œuvre de la création, ont aussi une activité commune dans le choix, l’appel et le rassemblement des rachetés unis à Christ ressuscité. Cette épouse sera cherchée en pays lointain. C’est parmi « ceux qui étaient loin » que Dieu a choisi et appelé des compagnons pour Son Fils (Éph. 2, 13). — Quel modèle de dépendance nous avons dans ce serviteur d’Abraham. Dans la maison de son maître, il a appris à connaître l’Éternel, à qui il a affaire à présent personnellement. Il dispose sa prière devant lui (Ps. 5, 3). N’oublions pas, avant d’entreprendre quoi que ce soit, d’en parler d’abord au Seigneur.