Année 1, 16 février

Genèse 28, 1-22

Et Isaac appela Jacob, et le bénit, et lui commanda, et lui dit : Tu ne prendras pas de femme d’entre les filles de Canaan. Lève-toi, va à Paddan-Aram, à la maison de Bethuel, père de ta mère, et prends de là une femme d’entre les filles de Laban, frère de ta mère. Et que le *Dieu Tout-puissant te bénisse, et te fasse fructifier et te multiplie, afin que tu deviennes une assemblée de peuples ; et qu’il te donne la bénédiction d’Abraham, à toi et à ta semence avec toi, afin que tu possèdes le pays où tu as séjourné, lequel Dieu a donné à Abraham. Et Isaac fit partir Jacob, qui s’en alla à Paddan-Aram, vers Laban, fils de Bethuel, l’Araméen, frère de Rebecca, mère de Jacob et d’Ésaü.

Et Ésaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, et l’avait fait partir pour Paddan-Aram pour y prendre une femme, et qu’en le bénissant il lui avait commandé, disant : Tu ne prendras pas de femme d’entre les filles de Canaan ; et que Jacob avait écouté son père et sa mère, et s’en était allé à Paddan-Aram ; alors Ésaü vit que les filles de Canaan étaient mal vues d’Isaac, son père ; et Ésaü s’en alla vers Ismaël, et prit pour femme, outre les femmes qu’il avait, Mahalath, fille d’Ismaël, fils d’Abraham, sœur de Nebaïoth.

Et Jacob sortit de Beër-Shéba, et s’en alla à Charan ; et il se rencontra en un lieu où il passa la nuit, car le soleil était couché ; et il prit des pierres du lieu, et s’en fit un chevet, et se coucha en ce lieu-là. Et il songea : et voici une échelle dressée sur la terre, et son sommet touchait aux cieux ; et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient sur elle. Et voici, l’Éternel se tenait sur elle, et il dit : Je suis l’Éternel, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac ; la terre, sur laquelle tu es couchée, je te la donnerai, et à ta semence ; et ta semence sera comme la poussière de la terre ; et tu t’étendras à l’occident, et à l’orient, et au nord, et au midi ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta semence. Et voici, je suis avec toi ; et je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans cette terre-ci, car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit. Et Jacob se réveilla de son sommeil, et il dit : Certainement, l’Éternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas. Et il eut peur, et dit : Que ce lieu-ci est terrible ! Ce n’est autre chose que la maison de Dieu, et c’est ici la porte des cieux ! Et Jacob se leva de bon matin, et prit la pierre dont il avait fait son chevet, et la dressa en stèle, et versa de l’huile sur son sommet. Et il appela le nom de ce lieu-là Béthel ; mais premièrement le nom de la ville était Luz. Et Jacob fit un vœu, en disant : Si Dieu est avec moi et me garde dans ce chemin où je marche, et qu’il me donne du pain à manger et un vêtement pour me vêtir, et que je retourne en paix à la maison de mon père, l’Éternel sera mon Dieu. Et cette pierre que j’ai dressée en stèle sera la maison de Dieu ; et de tout ce que tu me donneras, je t’en donnerai la dîme.


Jacob quitte la maison paternelle, mais Dieu va lui faire connaître Sa propre maison (Béthel signifie « maison de Dieu »). Il n’est pas nécessaire que nous attendions d’avoir quitté le toit familial pour rencontrer le Seigneur. Mais il faut, un jour ou l’autre, que cette rencontre se fasse, et que le Dieu de nos parents devienne aussi notre Dieu. Étrange rêve que celui de Jacob ! Que signifie cette échelle sur laquelle des anges montent et descendent ? Elle parle de relations entre le ciel et la terre, et nous pensons à Celui qui les a établies pour nous en descendant ici-bas puis en remontant dans la gloire (Jean 3, 13, 31 et Éph. 4, 10). Au pauvre pécheur fatigué, la grâce de Dieu montre la porte du ciel (v. 17) et fait part de ses glorieuses promesses. « Que ce lieu-ci est terrible ! », s’écrie le voyageur à son réveil. Une conscience coupable ne peut être à l’aise, même dans la présence du Dieu de grâce (comp. Luc 5, 8). Dans l’étrange marché qu’il a la prétention de faire avec l’Éternel, Jacob met au conditionnel les promesses formelles de Dieu, et offre de Le servir en échange des bienfaits qu’il recevra. Beaucoup, comme lui, hésitent à saisir avec foi le don gratuit de Dieu, et pensent que leurs efforts doivent leur mériter Sa faveur.