Année 1, 16 mars

Genèse 45, 1-15

Et Joseph ne put plus se contenir devant tous ceux qui se tenaient près de lui, et il cria : Faites sortir tout le monde d’auprès de moi. Et personne ne se tint près de Joseph quand il se fit connaître à ses frères. Et il laissa éclater sa voix en pleurs, et les Égyptiens l’entendirent, et la maison du Pharaon l’entendit. Et Joseph dit à ses frères : Je suis Joseph. Mon père vit-il encore ? Et ses frères ne pouvaient lui répondre, car ils étaient troublés devant lui. Et Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi. Et ils s’approchèrent. Et il dit : Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l’Égypte. Et maintenant, ne soyez pas attristés, et ne voyez pas d’un œil chagrin que vous m’ayez vendu ici, car c’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Car voici deux ans que la famine est dans le pays, et il y a encore cinq ans, pendant lesquels il n’y aura ni labour, ni moisson. Et Dieu m’a envoyé devant vous pour vous conserver de reste sur la terre, et pour vous conserver la vie par une grande délivrance. Et maintenant, ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu ; et il m’a établi père du Pharaon, et seigneur de toute sa maison, et gouverneur sur tout le pays d’Égypte. Hâtez-vous, et montez vers mon père, et vous lui direz : Ainsi dit ton fils, Joseph : Dieu m’a établi seigneur de toute l’Égypte ; descends vers moi, ne t’arrête pas. Et tu habiteras dans le pays de Goshen, et tu seras près de moi, toi, et tes fils, et les fils de tes fils, et ton menu et ton gros bétail, et tout ce qui est à toi ; et je t’y entretiendrai, car il y a encore cinq années de famine, de peur que tu ne sois réduit à la misère, toi, et ta maison, et tout ce qui est à toi. Et voici, vos yeux, et les yeux de Benjamin, mon frère, voient que c’est ma bouche qui vous parle. Et vous raconterez à mon père toute ma gloire en Égypte, et tout ce que vous avez vu ; et vous vous hâterez, et vous ferez descendre ici mon père. Et il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et pleura ; et Benjamin pleura sur son cou ; et il baisa tous ses frères, et pleura sur eux ; et après cela, ses frères parlèrent avec lui.


C’est ce moment qu’attendait Joseph depuis si longtemps. Quelle patience il lui a fallu ! S’il s’était fait connaître trop tôt, ses frères l’auraient honoré par contrainte, comme la gerbe de son songe, mais leur cœur serait resté froid et craintif. — Les frères apprennent donc que le gouverneur de l’Égypte, à qui appartient toute cette gloire, n’est autre que celui qu’ils ont haï et rejeté. Non seulement il est vivant, mais toutes choses lui sont assujetties (Héb. 2, 8). Et leurs agissements criminels ont été précisément le moyen par lequel les songes se sont accomplis. Quelle confusion peut remplir leur cœur en constatant la noble grâce dont Joseph fait preuve. Il ne s’est pas vengé ; il ne leur fait même pas à présent de reproche ; il ne veut que leur bonheur ! Et son propre cœur, n’est-ce pas la joie qui le remplit, une joie semblable à celle du Berger qui a trouvé la brebis perdue ? Maintenant, les frères sont chargés d’un heureux message, d’une bonne nouvelle : aller vers leur père et raconter la gloire de celui qui leur a pardonné. Telle est aussi notre mission, chers rachetés du Seigneur : annoncer aux autres, en commençant par nos proches, ce que nous avons trouvé en Jésus, et raconter à Son Père « toute sa gloire » dans les réunions de culte.