Année 1, 16 août

Nombres 11, 24-35

Et Moïse sortit, et dit au peuple les paroles de l’Éternel ; et il assembla soixante-dix hommes des anciens du peuple, et les fit se tenir tout autour de la tente. Et l’Éternel descendit dans la nuée, et lui parla ; et il ôta de l’Esprit qui était sur lui, et le mit sur les soixante-dix anciens. Et il arriva qu’aussitôt que l’Esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent, mais ils ne continuèrent pas. Et il était demeuré deux hommes dans le camp ; le nom de l’un était Eldad, et le nom du second, Médad ; et l’Esprit reposa sur eux ; et ils étaient de ceux qui avaient été inscrits, mais ils n’étaient pas sortis vers la tente, et ils prophétisèrent dans le camp. Et un jeune homme courut et rapporta cela à Moïse, disant : Eldad et Médad prophétisent dans le camp. Et Josué, fils de Nun, qui servait Moïse, l’un de ses jeunes gens, répondit et dit : Mon seigneur Moïse, empêche-les. Et Moïse lui dit : Es-tu jaloux pour moi ? Ah ! que plutôt tout le peuple de l’Éternel fût prophète ; que l’Éternel mît son Esprit sur eux !

Et Moïse revint dans le camp, lui et les anciens d’Israël. Et il se leva, de par l’Éternel, un vent qui fit venir de la mer des cailles, et les jeta sur le camp, environ une journée de chemin en deçà, et environ une journée de chemin en delà, tout autour du camp, et environ deux coudées sur la surface de la terre. Et le peuple se leva tout ce jour-là, et toute la nuit, et tout le jour du lendemain, et amassa des cailles : celui qui en avait amassé le moins, en avait amassé dix khomers ; et ils les étendirent pour eux tout autour du camp. — La chair était encore entre leurs dents, avant qu’elle fût mâchée, que la colère de l’Éternel s’embrasa contre le peuple, et que l’Éternel frappa le peuple d’un fort grand coup. Et on appela le nom de ce lieu-là Kibroth-Hattaava, parce qu’on y enterra le peuple qui avait convoité. De Kibroth-Hattaava le peuple partit pour Hatséroth, et ils furent à Hatséroth.


À sa demande, Moïse est déchargé d’une part de sa responsabilité au profit de soixante-dix anciens. Déjà, au chapitre 4 de l’Exode, Aaron lui avait été adjoint « pour lui servir de bouche ». Il est humiliant de penser que notre manque de foi oblige souvent le Seigneur à faire accomplir par d’autres une partie de notre travail. — Les anciens sont assemblés à la tente, où l’Esprit vient sur eux. On apprend ainsi que deux de ces hommes, Eldad et Médad, sont restés dans le camp et y prophétisent. Josué voudrait les en empêcher (comp. Luc 9, 49). Mais pour Moïse, c’est une bonne nouvelle. Paul, lui aussi, se réjouissait sans arrière-pensée de ce que l’évangile était annoncé, même « par esprit de parti » (Phil. 1, 15-18). Si Dieu nous a montré le chemin de la séparation « hors du camp » religieux chrétien, gardons-nous de juger, dans un sentiment de supériorité, les croyants, peut-être plus pieux et dévoués que nous, qui n’ont pas compris cette séparation. Tout ce que nous possédons ou connaissons, c’est à la pure grâce de Dieu que nous le devons. — On imagine ce qu’est vite devenu l’amas de cailles, sous le soleil du désert. Galates 6, 8 prévient que « celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ».