Année 1, 17 août

Nombres 12, 1-15

* Et Marie et Aaron parlèrent contre Moïse à l’occasion de la femme éthiopienne qu’il avait prise, car il avait pris une femme éthiopienne. Et ils dirent : L’Éternel n’a-t-il parlé que par Moïse seulement ? n’a-t-il pas parlé aussi par nous ? Et l’Éternel l’entendit. Et cet homme, Moïse, était très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre. Et soudain l’Éternel dit à Moïse, et à Aaron et à Marie : Sortez, vous trois, vers la tente d’assignation. Et ils sortirent eux trois. Et l’Éternel descendit dans la colonne de nuée, et se tint à l’entrée de la tente ; et il appela Aaron et Marie, et ils sortirent eux deux. Et il dit : Écoutez mes paroles : S’il y a un prophète parmi vous, moi l’Éternel, je me ferai connaître à lui en vision, je lui parlerai en songe. Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse, qui est fidèle dans toute ma maison ; je parle avec lui bouche à bouche, et [en me révélant] clairement, et non en énigmes ; et il voit la ressemblance de l’Éternel. Et pourquoi n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? Et la colère de l’Éternel s’embrasa contre eux, et il s’en alla ; et la nuée se retira de dessus la tente : et voici, Marie était lépreuse, comme la neige ; et Aaron se tourna vers Marie, et voici, elle était lépreuse. — Et Aaron dit à Moïse : Ah, mon seigneur ! ne mets pas, je te prie, sur nous, ce péché par lequel nous avons agi follement et par lequel nous avons péché. Je te prie, qu’elle ne soit pas comme un [enfant] mort, dont la chair est à demi consumée quand il sort du ventre de sa mère. Et Moïse cria à l’Éternel, disant : Ô *Dieu ! je te prie, guéris-la, je te prie. Et l’Éternel dit à Moïse : Si son père lui eût craché au visage, ne serait-elle pas pendant sept jours dans la honte ? Qu’elle soit exclue, sept jours, hors du camp, et après, qu’elle y soit recueillie. Et Marie demeura exclue hors du camp sept jours ; et le peuple ne partit pas jusqu’à ce que Marie eût été recueillie.


La langue, dit Jacques, est « un mal désordonné plein d’un venin mortel » (Jacq. 3, 6…). Une fois encore, nous constatons ses ravages. Non plus sous forme de plaintes et de murmures au milieu du « ramassis » (chap. 11), mais de critiques et de médisances, qui contaminent les membres les plus honorés de la famille des conducteurs du peuple : Aaron, le souverain sacrificateur, et Marie, la prophétesse. Leurs paroles malveillantes avaient peut-être été chuchotées « à l’oreille », dans le plus grand secret (Luc 12, 3). Mais… « l’Éternel l’entendit » (v. 2 fin ; comp. chap. 11, 1). N’oublions jamais que nos propos les plus confidentiels ont un auditeur dans le ciel. Moïse se tait. Chaque fois qu’il s’agit d’une atteinte aux droits de l’Éternel, sa colère s’embrase à juste titre, tandis que pour sa propre défense, son extrême douceur se traduit par le silence. Aussi est-ce Dieu qui prend la défense de Son serviteur. Il convoque les trois intéressés à la tente d’assignation, puis fait avancer les deux coupables. La gravité du châtiment fait ressortir celle du péché commis. Marie est frappée de lèpre. Pour la première fois, Moïse ouvre la bouche, intercédant pour sa malheureuse sœur, qui sera restaurée. — Que le Seigneur nous préserve de « l’envie et de toutes médisances » (1 Pier. 2, 1) !