Année 1, 9 décembre

Josué 9, 1-16

* Et il arriva que, lorsque tous les rois qui étaient en deçà du Jourdain, dans la montagne et dans le pays plat, et sur tout le rivage de la grande mer, jusque vers le Liban, le Héthien, et l’Amoréen, le Cananéen, le Phérézien, le Hévien, et le Jébusien, eurent entendu [ces choses], ils se réunirent ensemble pour faire la guerre à Josué et à Israël, d’un commun accord.

Et les habitants de Gabaon entendirent ce que Josué avait fait à Jéricho et à Aï ; et ils usèrent de ruse, eux aussi ; et ils se mirent en route, préparés comme pour un voyage, et prirent de vieux sacs sur leurs ânes, et de vieilles outres à vin crevassées et recousues, et de vieilles sandales rapiécées à leurs pieds, et de vieux habits sur eux ; et tout le pain de leur provision était sec [et] s’était moisi. Et ils allèrent vers Josué, au camp de Guilgal, et ils lui dirent, et aux hommes d’Israël : Nous venons d’un pays éloigné ; et maintenant, traitez alliance avec nous. Et les hommes d’Israël dirent au Hévien : Peut-être que tu habites au milieu de nous ; et comment traiterions-nous alliance avec toi ? Et ils dirent à Josué : Nous sommes tes serviteurs. Et Josué leur dit : Qui êtes-vous ? et d’où venez-vous ? Et ils lui dirent : Tes serviteurs viennent d’un pays très éloigné, au nom de l’Éternel, ton Dieu ; car nous avons entendu sa renommée, et tout ce qu’il a fait en Égypte, et tout ce qu’il a fait aux deux rois des Amoréens qui étaient au-delà du Jourdain, à Sihon, roi de Hesbon, et à Og, roi de Basan, qui était à Ashtaroth. Et nos anciens et tous les habitants de notre pays nous ont parlé, disant : Prenez avec vous des provisions pour la route, et allez au-devant d’eux, et dites-leur : Nous sommes vos serviteurs, et maintenant traitez alliance avec nous. C’est ici notre pain ; nous le prîmes chaud de nos maisons pour notre provision, le jour que nous partîmes pour venir vers vous ; et maintenant, voici, il est sec et s’est moisi. Et ce sont ici les outres à vin que nous avions remplies neuves ; et voici, elles se sont crevassées ; et ce sont ici nos habits et nos sandales qui sont vieillis à cause de la grande longueur de la route. Et les hommes [d’Israël] prirent de leurs provisions ; et on n’interrogea point la bouche de l’Éternel. Et Josué fit la paix avec eux, et traita alliance avec eux, pour les laisser vivre ; et les princes de l’assemblée s’obligèrent envers eux par serment.

Et il arriva qu’au bout de trois jours, après avoir traité alliance avec eux, ils entendirent qu’ils étaient leurs voisins, et qu’ils habitaient au milieu d’eux.


Tandis que le peuple de Dieu puise sa force dans la dépendance du Seigneur, le monde recherche la sienne dans l’association. Son proverbe : l’union fait la force, est à la base de groupements de tout genre, y compris religieux. Voyez ici tous les peuples ennemis se rassembler « pour faire la guerre à Josué et à Israël, d’un commun accord » (v. 2). Quand il s’agit de combattre la vérité, des hommes, naturellement en inimitié les uns contre les autres, savent se retrouver sur un même terrain. Hérode et Pilate réconciliés se sont assemblés contre Jésus, « avec les nations et le peuple d’Israël » (Luc 23, 12 ; Act. 4, 27). — Pendant que la conjuration se forme, absorbant l’attention d’Israël, l’ennemi va surprendre celui-ci par une habile supercherie. Lorsque Satan ne parvient pas à ses fins par la force, il essaye d’autres artifices. Les avances, les flatteries, sont souvent le piège dans lequel nous tombons, quand nous avons négligé de consulter le Seigneur (v. 14). Le monde voit d’un bon œil une coopération avec les enfants de Dieu, et saura se faire aimable pour les tromper sur ses véritables intentions (Esdr. 4, 2). Soyons sur nos gardes, car une telle alliance est d’abord une désobéissance, ensuite la porte ouverte à beaucoup d’infidélités (Exo. 34, 12, 15, 16).