Année 1, 27 décembre

Josué 22, 21-34

Et les fils de Ruben, et les fils de Gad, et la demi-tribu de Manassé, répondirent et dirent aux chefs des milliers d’Israël : Le *Dieu des dieux, l’Éternel, le *Dieu des dieux, l’Éternel, lui le sait, et Israël, lui le saura, si c’est par rébellion, et si c’est par iniquité contre l’Éternel, (ne nous sauve pas en ce jour !) que nous nous sommes bâti un autel pour nous détourner de l’Éternel, si ç’a été pour y offrir des holocaustes et des offrandes de gâteaux, et si ç’a été pour y faire des sacrifices de prospérités, (que l’Éternel lui-même le redemande !) et si ce n’est pas par crainte de cette chose, que nous avons fait cela, disant : Dans l’avenir vos fils parleront à nos fils, disant : Qu’y a-t-il de commun entre vous et l’Éternel, le Dieu d’Israël ? L’Éternel a mis une frontière, le Jourdain entre nous et vous, fils de Ruben et fils de Gad ; vous n’avez point de part à l’Éternel. Et ainsi vos fils feraient que nos fils cesseraient de craindre l’Éternel. Et nous avons dit : Mettons-nous donc à bâtir un autel, non pour des holocaustes, ni pour des sacrifices, mais comme témoin entre nous et vous, et entre nos générations après nous, afin de faire le service de l’Éternel devant lui par nos holocaustes, et par nos sacrifices, et par nos sacrifices de prospérités ; afin que vos fils ne disent pas dans l’avenir à nos fils : Vous n’avez point de part à l’Éternel. Et nous avons dit : S’il arrive qu’ils nous disent cela, à nous et à nos générations dans l’avenir, nous [leur] dirons : Voyez la forme de l’autel de l’Éternel que nos pères ont fait, non pour des holocaustes, ni pour des sacrifices, mais comme témoin entre nous et vous. Loin de nous que nous nous rebellions contre l’Éternel, et que nous nous détournions aujourd’hui de l’Éternel en bâtissant un autel pour des holocaustes, pour des offrandes de gâteaux et pour des sacrifices, outre l’autel de l’Éternel, notre Dieu, qui est devant son tabernacle.

Et quand Phinées, le sacrificateur, et les princes de l’assemblée, et les chefs des milliers d’Israël qui étaient avec lui, entendirent les paroles que prononcèrent les fils de Ruben et les fils de Gad et les fils de Manassé, la chose fut bonne à leurs yeux. Et Phinées, fils d’Éléazar, le sacrificateur, dit aux fils de Ruben et aux fils de Gad et aux fils de Manassé : Nous connaissons aujourd’hui que l’Éternel est au milieu de nous, en ce que vous n’avez pas commis ce crime contre l’Éternel ; maintenant vous avez sauvé les fils d’Israël de la main de l’Éternel. Et Phinées, fils d’Éléazar, le sacrificateur, et les princes, s’en retournèrent d’auprès des fils de Ruben et d’auprès des fils de Gad, du pays de Galaad au pays de Canaan, vers les fils d’Israël, et leur rapportèrent la chose. Et la chose fut bonne aux yeux des fils d’Israël ; et les fils d’Israël bénirent Dieu, et ne pensèrent plus à monter en bataille contre eux pour détruire le pays où habitaient les fils de Ruben et les fils de Gad. Et les fils de Ruben et les fils de Gad donnèrent un nom à l’autel ; car, [dirent-ils,] il est témoin entre nous que l’Éternel est Dieu.


Les fils de Ruben, de Gad et de Manassé, s’expliquent sur leurs intentions, et leur sincérité est reconnue par leurs frères. Mais à quoi bon cet autel imposant ? N’y avait-il pas déjà, près du Jourdain, un monument autrement représentatif : le monceau de douze pierres, symbole de l’unité du peuple dans sa position céleste (Jos. 4) ? Mais précisément, les deux tribus et demie ont perdu (comme tant de chrétiens) la pleine jouissance de leurs privilèges. Dans la chrétienté ont été édifiés beaucoup « d’autels » qui ont grande apparence. Échafaudés par l’imagination des hommes, au lieu de témoigner de l’unité de l’Église, ils proclament plutôt son morcellement. Et la légitime indignation des neuf tribus et demie nous montre combien nous avons à prendre au sérieux la division du peuple de Dieu. Ériger et mettre en avant de grands principes, même s’ils sont conformes à l’Écriture, ne saurait remplacer la réalité de la jouissance du « pays ». Le croyant qui a fait l’expérience de celle-ci, n’est pas toujours en mesure de donner aux autres beaucoup d’explications. Mais il peut les inviter : « Venez et voyez » (Jean 1, 40, 47). « Si… vous avez goûté que le Seigneur est bon, dit l’apôtre Pierre — duquel vous approchant… vous êtes édifiés une maison spirituelle… » (lire 1 Pier. 2, 3-5).