Année 2, 6 mars

1 Samuel 15, 1-16

* Et Samuel dit à Saül : L’Éternel m’a envoyé pour t’oindre comme roi sur son peuple, sur Israël ; et maintenant, écoute la voix des paroles de l’Éternel. Ainsi dit l’Éternel des armées : J’ai considéré ce qu’Amalek a fait à Israël, comment il se plaça contre lui sur le chemin quand il montait d’Égypte. Va maintenant, et frappe Amalek, et vous détruirez entièrement tout ce qui est à lui, et tu ne l’épargneras pas, mais tu feras mourir les hommes et les femmes, les enfants et ceux qui tettent, les bœufs et les moutons, les chameaux et les ânes. Et Saül convoqua le peuple et le dénombra à Telaïm, deux cent mille hommes de pied, et dix mille hommes de Juda. Et Saül vint jusqu’à la ville d’Amalek, et il plaça une embuscade dans la vallée. Et Saül dit aux Kéniens : Allez, retirez-vous, descendez du milieu des Amalékites, de peur que je ne te détruise avec eux ; car toi, tu usas de bonté envers tous les fils d’Israël lorsqu’ils montèrent d’Égypte. Et le Kénien se retira du milieu d’Amalek. Et Saül frappa Amalek depuis Havila en allant vers Shur, qui est en face de l’Égypte. Et il prit vivant Agag, roi d’Amalek, et détruisit entièrement tout le peuple par le tranchant de l’épée. Et Saül et le peuple épargnèrent Agag, et le meilleur du menu et du gros bétail, et les bêtes de la seconde portée, et les agneaux, et tout ce qui était bon, et ils ne voulurent pas les détruire entièrement ; mais tout ce qui était misérable et chétif, cela ils le détruisirent entièrement.

Et la parole de l’Éternel vint à Samuel, disant : Je me repens d’avoir établi Saül pour roi ; car il s’est détourné de moi et n’a point exécuté mes paroles. Et Samuel fut fort attristé, et il cria à l’Éternel toute la nuit. Et Samuel se leva de bonne heure pour aller le matin à la rencontre de Saül. Et on rapporta à Samuel, disant : Saül est allé à Carmel ; et voici, il s’est érigé un trophée, et il s’est tourné ailleurs, et a passé plus loin, et est descendu à Guilgal. Et Samuel vint vers Saül, et Saül lui dit : Béni sois-tu de l’Éternel ! j’ai exécuté la parole de l’Éternel. Et Samuel dit : Quel est donc ce bêlement de brebis à mes oreilles, et ce beuglement de bœufs que j’entends ? Et Saül dit : Ils les ont amenés des Amalékites, car le peuple a épargné le meilleur du menu et du gros bétail, pour sacrifier à l’Éternel, ton Dieu ; et le reste, nous l’avons détruit entièrement. Et Samuel dit à Saül : Arrête, et je te déclarerai ce que l’Éternel m’a dit cette nuit. Et il lui dit : Parle.


Ce chapitre 15 est important à un double point de vue. Il contient le châtiment divin contre Amalek, en même temps que l’épreuve finale du roi Saül. — Adversaire lâche et cruel, Amalek avait attaqué Israël par surprise, sitôt après la sortie d’Égypte. Cette méchanceté ne pouvait lui être pardonnée. « J’effacerai entièrement la mémoire d’Amalek », avait prononcé l’Éternel (Exo. 17, 8, 14). Quatre cents ans s’étaient écoulés, mais Dieu n’avait pas oublié. « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point », déclare le Seigneur (Matt. 24, 35). Et Israël n’aurait pas dû l’oublier davantage : « Souviens-toi de ce que t’a fait Amalek en chemin, quand vous sortiez d’Égypte — avait recommandé Moïse — … tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous les cieux : tu ne l’oublieras pas » (Deut. 25, 17-19). — N’oublions pas non plus les ennemis qui nous ont surpris dans le passé. Comment s’appellent-ils ? Colère, mensonge, impureté… ou péché de tout autre nom. Si notre vigilance se relâchait à l’égard de ces fruits de la chair, nous pourrions avoir à réapprendre une leçon que pourtant, nous avions déjà chèrement payée précédemment. Ne nous épargnons donc pas nous-mêmes, et jugeons sans pitié toutes les manifestations de la vieille nature.